teacher's pet (dim16/14h)

— Avoue, t'as acheté les gens pour qu'ils votent pour toi dans la chronique de Shami. En guise de paraphe alors qu'elle s'allonge sur le canapé en face du sien, visage tourné vers lui. — Ou alors personne t'as rencontré en fait. Deux options, aussi réalistes l'une que l'autre de l'imaginer atterrir au paradis. Elle reste partiale à la seconde vu sa propre présence aussi mais ça reste très anecdotique. — J'imagine que pizza pour tout le monde ça te ferait gagner deux trois points. C'est pas non plus gourmet mais ça se laisse manger. Le pire c'est que c'est délicieux mais elle ne risque pas de lui avouer, ce serait céder du terrain. Ce serait facile d'imaginer qu'elle ne l'apprécie vraiment pas au vu de leurs échanges qu'elle songe en levant ses jambes pour les poser sur l'accoudoir mais ils savaient ce qu'il en était, seule chose qui comptait au final. — Tu leur a demandé un bout de leur âme en échange aussi ou ça c'est juste pour moi?

@Bahini

« C'est qui Shami ? » qu'il lâchait un peu bête, avant de finalement comprendre où elle voulait en venir. Shadi. « Quoi, t'es entrain de confesser que tu m'as même pas mis ? » c'était tout son univers qui venait de s'écrouler en une poignée de seconde, lui qui pensait réellement que Bahi et Franz c'était pour la vie. Petit coeur brisé, volé en éclats. Après cet instant, sa vie ne serait plus jamais la même, et il n'arriverait plus jamais à placer sa confiance en qui que ce soit. « Attends, attends, attends... » il levait les deux paumes devant lui pour tout stopper. Parce que c'était facile de jeter la pierre, mais y'avait un détail qu'elle oubliait « Moi ce que je veux savoir, c'est qui est-ce que t'as forcé à voter pour toi surtout. » je la voyais là, avec son chantage affectif. « Moi j'suis un business man qui essaie de survivre dans un monde où l'inflation est réelle. Toi t'es une petite escroc qui essaie de baragouiner ton chemin pour la survie. » ouais ouais ouais, on la lui faisait pas à Franz. « Avoue, femme cruelle. Qu'as-tu fait à ces misérables ? » ça devenait un peu trop dramatique là.

Elle comprend pourquoi il l'a déjà oublié, Shami. — La personne qui fait la chronique très politiquement correct pour les chrétiens. Ca devrait lui redorer la mémoire, même si le reste est plutôt évident. — Je ne t'ai pas mis tout court. Très anecdotique dans mon aventure tu sais. L'aplomb est tel qu'elle a l'air totalement sérieuse et qu'une personne différente aurait pu commencer à douter de ses propos. Elle sait que ce n'est pas le cas de @Franz, un mélange d'égo immense et d'assez de communication pour savoir qu'ils sont proches. Elle se demande si quelqu'un est déjà tombé dans le piège du pauvre businessman qu'il est. Ou si c'est quelque chose qu'il fait régulièrement, s'envoyer des vacheries sans peur de blesser l'autre personne. — Etant donné que ça fonctionne parfaitement bien, ce n'est ni petite, ni du baragouinage. Ce n'est pas de ma faute si je suis plus douée que toi en négociations. Ou qu'il cède si facilement, selon la façon de voir les choses. — J'ai promis à tout le monde que tu allais les nourrir, bien évidemment. Il te faut de l'exercice, le dernier repas n'était pas à la hauteur de mes espérances Franz. Secouant la tête elle la tourne vers lui, moue aux lèvres telle une cliente insatisfaite. — Tu as appris à cuisiner avec le rat là, c'est ça, comme dans le film? Et sans lui tu es perdu? Elle n'a qu'une vague idée du dit film et absolument aucune de ce dont il parle en général mais ce n'est qu'anecdotique dans la sixième, ou peut-être septième guerre mondiale qu'ils sont en train de vivre.

@Bahini

Il aurait pu se vexer là tout de suite, mais il ne connaissait que trop bien le jeu qu'elle et lui menaient depuis le début. Une danse de pouvoir qui n'en était pourtant pas réellement une, chacun cédant parfois à l'autre lorsque c'était nécessaire. « Shadi, tu veux dire. » le besoin d'avoir raison, de la corriger était plus fort que tout. Le jeu de pouvoir reprenait pourtant, et voilà que le sujet des négociations était remis sur tapis, eux, deux marchands vagabonds qui essayaient de faire monter les enchères jusqu'à ce que l'autre n'ait plus de quoi se nourrir. Et en plus de ça voilà qu'elle sortait une ref un peu bancale sur la cuisine. « La prochaine fois, j'te mets de la mort-au-rat dans ton plat. Tu vas a-do-rer. » si avec ça il allait pas être à la hauteur de ses espérances, c'était qu'il fallait qu'elle lâche l'affaire. Cela dit, le choix du produit pour l'empoisonner semblait approprié, il en convient. « C'est sans toi que je suis perdu Bahi', tu le sais. » bah voyons. « D'ailleurs, j'ai entendu quelqu'un t'appeler "Bahiné" l'autre jour, j'étais paumé. Un peu plus et j'allais t'appeler comme ça tout à l'heure, t'aurais été capable de me mentir sur ça aussi. » pas du tout. Mais bon, c'était amusant d'en faire des caisses. « Et sinon... » oh non, vous la voyez vous aussi la question foireuse pointer le bout de son nez ? « Tu lui dis quand à Pessa que t'as envie de la pécho ? » et voilà. Pas faute d'avoir prévenu.

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