Je regarde le nouveau s'affairer avec sa montagne de fringues. Je jauge la qualité du regard, mais je note beaucoup moins d'erreurs que prévues. Genre, presque aucune. Il venait pour me piquer le rôle du British et de l’icône de mode ? Il remarque enfin ma présence ou du moins il le fait savoir en m'interpellant. Je réponds toujours présent. Faux, c'était le truc le plus intéressant à s'être présenté surtout. Il a peut-être besoin d'aide avec ses vêtements ? Je sais pas, je reste dans l'embrasure en attendant qu'il se manifeste ou non. Je m'attendais à quelque chose de juteux lorsqu'il commence à me parler de confession, l'excitation retombe à plat quand la phrase se termine sur une absence totale d'information nouvelle. Oui bon il savait. Il dit même qu'il a ses sources. Boaz sur toutes les bouches décidément. A défaut que ce soit comme elles aimeraient. Apprécier la franchise c'est m'apprécier à ma juste valeur. Clairement ça manque un peu par ici ou même dans la vie. Il me remercie pour les détails, j'aimerais que ma montre soit à mon poignet pour pouvoir faire semblant de la regarder. J'attends encore les tiens. On sait pourquoi je suis là.

Le nouveau y va de son petit comeback et ça me fait sourire. T'as raison. Je suis toujours pour cultiver sa différence. Je pénètre finalement dans le dressing pour m'asseoir dans un coin. En espérant que la récole soit bonne. Je poursuis sur la franchise vu qu'il a l'air d'apprécier, il cherche en savoir davantage. Les bases sur le Boaz. Fuck les valeurs. Je commence. Au final les actions en diront toujours plus sur une personne. C'est beau de parler de principes mais rien ne vaut l'application. J'attends d'ailleurs de voir s'il m'a fait venir ici par pure envie de générer une perte de temps ou s'il va tenir sa parole et se dévoiler un peu plus lui aussi. Je suis pas déçu du voyage. Je regrette même de m'être assis pour pas pouvoir lui offrir le dramatique "faut que je m’assois". Il souligne un petit peu l'évidence quand il parle des raisons qui ont motivé sa relocalisation, mais je vais prendre sur moi pour pas lui faire la remarque. J'ouvre la bouche pour dire un truc qui va détendre l'atmosphère un coup quand je vois ses yeux qui brillent. Ah putain dans quoi je me suis encore foutu ? Je guette la porte l'espace d'un instant et c'est là qu'il me met le coup de grâce avec la réalisation de son homosexualité y'a genre deux minutes. J'ai l'impression d'être tombé dans une sorte de piège, il m'a vraiment fait venir ici pour pouvoir me trauma dump sa vie ? Je soupire. T'avais vraiment besoin d'en parler hein ? Je peux comprendre, j'ai pas trop le choix. Je me rapproche du coup, vu que je sais pas trouver les mots on va y aller avec ma valeur sûre : les actes. Je tapote voire caresse son dos gentiment, si j'étais grand je tapoterais la tête. Il attend peut-être un câlin mais c'est plus fort que moi, quand ça pleure je vois les gens comme des enfants et je veux juste pas les approcher. Dis-toi que ça pourrait être pire. Imagine te découvrir une attirance pour Saturnin ? On essaye ce qu'on peut.

Je vais pas feindre la surprise quand il me dit qu'il n'en a parlé à personne. J'espère bien, que ça serve au moins un flatter mon égo un chouia de devoir me retrouver dans cette situation que j'ai absolument pas demandé. Par contre je sais pas comment son pote Ibra devrait le prendre. Au calme, on me dit souvent aue j'ai une tête qui met les gens en confiance. Non tout le monde pense que je suis Serpentard, mais j'y peux rien si ma beauté est venimeuse. Ah apparemment je dois garder le secret aussi, nice. Je dois aussi porter le fardeau de son secret, j'ai vraiment tout gagné en entrant dans cette pièce. Toute aventure est pas bonne à prendre Boaz, mémo pour la prochaine fois. J'étais déjà en train de composer un texto à Hanaé dans ma tête à coup de "Bitch guess what ?????". D'accord. je finis par lâcher après une pause qui a dû être une torture pour le type qui vient de cracher le morceau qui l’étouffait. Du coup j'essaye de le détendre un coup avec ma petite comparaison super intelligente et on dirait que ça marche. Du moins je le prends comme ça et on passe à autre chose. Il me montre  une chemise et me demande mon avis. Ouais Matilda a eu beau laisser entrer des trucs douteux dans sa bouche selon la légende, au moins, ce qui en sort est souvent brillant. Ouais non, ça se porte plus depuis au moins une décennie ce genre de chemises. Les couleurs te vont bien, mais l'imprimé c'est un peu une insulte à ta beauté mate. Bon après ça fait très Londoner hétéro qui prend soin de lui. C'est quoi ton style ? Parce que ça va pas comme achat.

Il a l'air de s'être détendu la nouille du coup je respire. Je veux même pas imaginer devoir avoir à gérer une crise de larmes. J'ai déjà assez de mal avec les miennes. Voilà ma franchise est appréciée à sa juste valeur encore, franchement si Elias peut le faire alors qu'il est dans cette aventure depuis deux secondes, tout en étant un pleurnichard, c'est quoi leur excuse aux autres ? Je suis sûr que c'est au programme du proprio. Au moins je saurais à qui en emprunter une. J'ai pas ça dans ma garde-robe. Il me parle de son style vestimentaire, il a l'air d'avoir plutôt bon goût si je me fie à sa description et aux quelques pièces que j'ai pu apercevoir. Il ose pas le kilt, j'aurais pu deviner. Non mais de toute façon Blaise et moi on a le monopole sur le kilt et autres jupes pour homme. On est fashion-forward ou on l'est pas. Il me remercie pour les conseils, j'ai pas fait grand-chose pourtant et son "euh enfin tu sais". Non je sais pas luv'. Il raconte quoi ? Ah la tape sur le dos je suppose. Ouais je te ferais un câlin quand tu pleureras pas. J'ai mes limites. Bon, sur ce. Je te dis à un de ces quatre ! Et si t'as encore besoin d'une épaule pour pleurer, n'hésite absolument pas à aller voir Nathan, c'est plus son délire que le mien. Il lui fera sûrement des petits cookies et lui parlera de ses chats.