C'est l'habituelle heure du snack et une Kit sauvage se faufile jusqu'à la cuisine désertée pour se préparer un petit encas histoire de survivre jusqu'au soir. Son appétit est vorace, complètement déréglé par le rythme étrange du block où elle vit en parallèle de sa vie normale si bien qu'elle se contente de manger au gré de son mood du moment. La tête dans le frigo à la recherche d'un yaourt et de fruits la seconde d'avant, déjà en train de s'enfiler des pêches la seconde d'après, elle s'interrompt quand @Ibra fait son apparition dans la cuisine. « Ca va, l'intégration se passe bien ? » elle demande avant de reprendre une bouchée de son goûter. Ibra, comme Matilda et Sima avant lui, comme Elias en même temps que lui, fait office de curiosité pour tout le reste du block qui évolue ensemble depuis le premier jour. Elle se demande ce que ça lui ferait d'arriver après presque deux semaines et de se faire sa place comme si de rien n'était. Il n'a pas l'air trop perturbé, l'expression plutôt chill gravée à longueur de journée sur le visage chaque fois qu'elle l'aperçoit. « T'es de New York non ? D'où en particulier ? J'ai l'impression de t'avoir déjà croisé quelque part et j'arrive pas à me l'enlever de la tête. » Grande ville, mais tout le monde finit par s'y croiser un jour ou l'autre, à moins que ça ne soit un sosie.

Il apparait devant une @Kit qui s’interrompt telle un écureuil prit en flagrant délit de grignotage. La surprise n’est que de courte durée, et lui qui était venu se trouver un snack rejoint le gang avec une banane qu’il ouvre à l’envers, façon apprentissage de singe enseigné sur Youtube. « Sans problème, tout le monde est sympa. » Il faut dire qu’Ibra jusqu’ici il n’a pas trop fait de vagues, il est d’ailleurs resté plutôt en retrait alors que n’importe qui le connaissant aurait misé sur une entrée un peu plus pimpante, du genre à devenir pote avec l’ensemble du Block après quelques jours. « Ça bouge vite, c’est un peu la galère de jouer en solo mais j’y crois. » Ne jamais abandonner, a.k.a un gros delulu. « Kit c’est ça ? » Ibra il s’était fait un Qui est-ce mental pendant le premier prime pour essayer de tous les retenir. Kit c’est la New-Yorkaise discrète. « Yep. J’habite à New-York depuis deux ans seulement, j’ai trouvé un bon plan coloc à Manhattan donc je traine pas mal par là la plupart du temps. » Flemme et pas les moyens non plus. « Je viens de Berlin. » il clarifie pour effacer toute confusion, un sourire en prime. « T’as une idée d’où ? Tu traines dans quels coins ? » Son visage, ou peut-être son air, lui est familier à lui aussi. Il pourrait très bien la confondre. « Un vendredi soir à New-York, tu fais quoi ? »

Hochement de tête d’approbation. @Ibra n’a pas l’air d’être quelqu’un de difficile à vivre, faut dire, et le fait d’être arrivé le dernier réveille de facto l’intérêt de tout le monde. « Au moins tu n’es pas dépendant des autres sur les nominations et les équipes à découvrir » elle fait remarquer. Pas qu’elle ait eu le moindre problème jusqu’à présent, les enjeux étant négligeables, mais à l’avenir elle n’a aucune garantie que tout continue de fonctionner au diapason. « T’es plutôt du genre à jouer en équipe ou à préférer en solo ? » Elle en profite pour glaner des petites informations comme ça, gratos. « Oui c’est ça. » Belle prouesse de retenir autant de prénoms en aussi peu de temps, une chance que le sien soit simple. Même elle il lui arrive encore de confondre certains, si pas physiquement, au moins nominativement. Ibra répond à ses questions et elle se dit qu’elle a du halluciner, peu de chances de l’avoir déjà croisé s’il traîne plutôt à Manhattan. « Pas mal le bail à Manhattan » elle valide en souriant. Elle préfère son coin, plus chill, moins étouffant, mais sait apprécier aussi le borough phare de la Grande Pomme. « Comme Franz. Il vient de Berlin aussi. » Ou d’Allemagne, mais pour elle ça ne fait qu’un seul et même endroit. « Généralement je suis plutôt côté Brooklyn comme j’habite là-bas, mais ça m’arrive de venir de l’autre côté. » Elle prend le temps de la réflexion, se remémore ses vendredis typiques. « La plupart du temps je fais des sorties avec mes potes, genre petit resto de quartier chill, des verres au pub, parfois des bars plus stylés, ça dépend du mood. Quand je vais vers Manhattan, soit c’est pour aller à mon italien pref côté West Village, soit on sort à l’East Village, comedy club, bar, boîte, ça varie. » Pas de soirée type, mais des moods qui varient avec leur humeur. « Et toi ça ressemble à quoi un vendredi soir typique ? »

« Ah ça non. » il hoche la tête, retenant un rire. Il avait balancé des estimations d’équipe à l’aveuglette complet, seul dans son délire. « Jouer solo c’était cool pour avoir le monopole de la victoire. Mais c'est plus fun de jouer en équipe. » Il était content d’avoir été rattaché à une team existante, il n’était pas contre un peu d’aide pour se dépatouiller avec la quantité d’informations. Kit. Il glisse un sourire fier lorsqu’elle confirme qu’il a bon, il faut dire qu’il était sûr de ne pas se tromper. Certaines têtes étaient plus faciles à retenir que d’autres, pour des raisons évidentes. Brooklyn vs. Manhattan. Ça ne fait pas grande différence pour lui, il voit toujours les choses avec son œil de touriste. Il hausse les sourcils dans un hochement de tête « Plutôt oui. C’était un gros coup de chance, je débarquais à l’improviste et un pote de pote rencontré la veille cherchait quelqu’un en urgence. Le bail est géré l’un des darons du pote d’un autre pote, bref j’ai sauté dessus. » Ibra il avait cette tendance à se fourrer dans les bons plans aussi bancals soient-ils, à toujours tomber sur la personne avec le bon contact, à être au bon endroit au bon moment. Il avait ce facteur chance agaçant, probablement provoqué par sa capacité à dealer sans cesse pour tenter de s’élever dans le monde qui se présente en lui. « Oui c’est mon frère. » A part Berlin, la seule chose qu’ils ont en commun avec Franz c’est le cours de muscu de la veille qui a failli le tuer. De Berlin à Brooklyn, il essai de se faire une image de l’environnement de Kit. « De l’autre côté » il cite avec un rire. Il peut l’imaginer être née à New-York sans trop de difficulté, ou du moins y avoir grandi. « Je vois. T’es plutôt du genre à préférer une soirée avec ton groupe de potes proches, type petit comité, plutôt qu’une grosse teuf qui te fait perdre la tête ? » Il demande pour mieux la cerner. « Un vendredi soir typique il commence souvent à l’appart avec les potes, soit c’est posé et ça se termine là, soit ça part en ville et on sort clubber. Rien n’égale Berlin mais c’est pas mal aussi. En réalité je ne sors pas tant que ça, l’argent s’évapore vite dans cette ville et j’ai vite fait de me retrouver en galère si je force sur les bars ou les restos. » Typiquement un Ibra qui commence à dater c’est un Ibra en sueur qui fait la compta. Il s’en sort, certes, mais il a des références européennes et les prix new-yorkais donnent le vertige. Il économise, aussi. « T’es invitée de l’autre côté. » il mime des guillemets avec ses doigts. Elle se fondrait parfaitement dans le mood de leurs before salon. « Viens on va se poser à l'extérieur. Je t’ai grillée de toute façon. » il moque. @Kit elle se planquait dans la cuisine à s’enfiler son encas en solo.

Elle relève qu’@Ibra est plutôt comme elle, du genre à préférer avancer avec une équipe qu’individuellement. « La prod a du entendre tes prières la nuit, ton rêve est devenu réalité » elle fait remarquer en se marrant. Comme s’il commençait une deuxième fois son aventure, cette fois-ci pour de bon. Il parle de son arrivée à New York et elle le fixe, presque émerveillée du niveau de chance dont il a bénéficié pour que les étoiles arrivent à ce point à s’aligner. Depuis la pandémie, les prix à NY ont doublé, y compris à Manhattan, elle a plein de potes qui ont du quitter leur appart et se mettre en coloc, généralement bien plus excentrés qu’ils ne l’étaient, parce qu’ils n’assumaient pas de payer 4K$ par mois pour un loyer. « Gars chanceux quoi » elle résume dans un sourire entendu. « Mes parents ont un appart à loyer contrôlé, on l’a dans la mif depuis longtemps du coup le prix défie toute concurrence. » Le jour où sa famille et elle devront s’occuper de la succession, ils vont se battre pour le garder. « Je suis en coloc aussi, on est 5, l’auberge espagnole, mais ça permet de pas trop galérer tous les mois. » Et Kit, elle aime foncièrement la vie en communauté, elle aurait pas supporté de passer du chaos ambiant de l’appart familial au calme d’un studio en solo. Ses colocs sont un calvaire au quotidien, mais y a toujours ces moments où ils se retrouvent le vendredi, à boire une bière sur un des canapés en réfléchissant à ce qu’ils vont faire de leur soirée. « De l’autre côté oui » elle confirme en riant. « Désolée c’est l’habitude. T’as du capter rapidement en venant à NY que les ambiances changent du tout au tout selon si t’es d’un côté ou de l’autre du Brooklyn Bridge… ! » Deux mondes à part reliés par quelques ponts. « Ouais en général je préfère les soirées chill, mais parfois j’ai juste envie d’aller danser et perdre la tête en boite. » C’est juste qu’elle a régulièrement la flemme de se sursaper pour ça, et que les finances suivent pas assez pour le faire tout le temps. « Je vois totalement, c’est ouf quand on y pense à quel point l’argent part vite. Tu sors taper un restau un peu sympa et bam 60$ dans la gueule. » Ca se trouve ils se sont croisés en boîte, maintenant qu’elle y pense. Ou bien elle veut juste se persuader qu’elle l’a croisé alors que c’est la première fois qu’elle pose les yeux sur lui. « Pourquoi t’as quitté Berlin ? » elle en profite pour questionner, avant de laisser échapper un nouveau rire à l’invitation. « Merci, va juste falloir que je me prépare mentalement à retourner dans le côté obscur… » Elle affiche une moue presque penaude. « Toi aussi t’es le bienvenu de mon côté à moi, tu verras, c’est cool. » L’invitation est lancée, clin d’œil à l’appui, avant d’acquiescer à la proposition. « Promets que tu vas pas me balancer, après on va dire que c’est moi qui vide le frigo alors que trop pas. »

« Merci. » il tourne ses paumes vers le ciel, le regard qui roule vers le plafond pour remercier Allah dans un second degré perceptible. Il hoche la tête, gars chanceux oui c’est exactement ça. « On peut dire ça comme ça. » Lui-même ne connaît pas sa propre recette, Ibra c’est ce mec qui va chercher la plus value dans toute situation. C’est too much parfois, obsédé par sa soif de réussite. Il comprend que @Kit est New-Yorkaise depuis plusieurs générations, esquisse un sourire amusé à la visualisation de sa coloc de cinq. « T’es plutôt bien aussi, t’as quel rôle dans la coloc ? » Étrangement il l’imagine bien gérer l’animalerie, Kit. Du genre à mettre en place la synergie et les règles pour éviter que l’appart familial ne finisse en bordel. « Celle qui pique la nourriture des autres discretos ? Celle qui rentre éclatée les soirs de semaines et qui réveille tout le monde à trois heure du mat ? » Il propose les classiques, y en a toujours un comme ça. Celui qui ne range pas ses affaires, celui qui dégueulasse toute la cuisine et qui ne nettoie rien, ce même-là qui passe toujours son tour de ménage, celui qui impose ses bails Hinge pour l’aprem canap gueule de bois du lendemain, etc. « Perdre la tête. » il répète en arquant un sourcil, le sourire qui glisse. « J’aimerais bien te voir perdre la tête. Raconte-moi la dernière fois, je vais me faire une idée. » Il ferme les paupières pour l’immersion, les lippes dans un sourire malin. « C’est ça. Je m’y attendais en y arrivant, c’est comme ça que je voyais les US : dans l’excès. Tout ou rien. Tu gagnes bien ta vie, tu peux profiter, t’es sur le salaire moyen tu subis. C’est un peu pareil dans certaines capitales européennes finalement. » La différence étant les montants, NYC explosant Paris et Berlin réunis. « Je suis venu pour le tout. » il glisse un sourire. « Je viens d’une famille assez modeste et je voulais une vraie chance sans plafond de verre. Ce qui m’a attiré c’est qu’on peut être récompensé à hauteur de ses efforts, le business est meilleur et va plus vite si on est bon. En Europe tout est lent, c’est une question de culture. Les US ont plus cette culture de l’argent, du capitalisme poussé à son extrême, ça avantage un commercial comme moi, avec des commissions sont plus élevées, une clientèle plus qualitative plus rapidement. Je gagne plus, plus vite. » Ibra il est venu pour le rêve américain, celui auquel on ne croit presque plus. Il a tout laissé derrière lui en allant s’installer de l’autre côté du globe. Sa famille qui lui est si chère, sa copine de l’époque, il avait tout laissé, seul son intérêt comptait. Il expulse un rire. « On va commencer ta préparation dès maintenant. Je viendrais te chercher à la sortie de métro t’inquiète. » il propose en preux chevalier des temps modernes. « Je suis curieux de découvrir ton auberge espagnole. » Quant à son silence… la belle devra apprendre à qui elle a affaire. « Ca dépend, tout se monnaie Kit. » Ibra il négocie tout. « J’ai quoi en échange ? Il va falloir être originale car je suis déjà très déçu pour cette histoire de bal. »

« Le même rôle que j'ai toujours » elle répond dans un sourire malicieux. « La grande soeur. » Le rôle lui colle à la peau, seconde nature qu'elle ne fait même plus l'effort de rejeter. A quoi bon ? Elle est celle vers qui on se tourne en cas de galère, celle qui écoute, conseille et réconforte, celle qui rappelle les règles, notamment pour la chores' wheel, qui leur organise des petits moments juste à eux, les colocs. « Mais tes suppositions n'étaient pas trop éloignées » elle relève, moqueuse. « C'est pour ça aussi que je suis contente d'être ici. Ici je suis la grande soeur de personne, c'est agréable aussi de pouvoir être... légère. De me soucier que de moi. » Elle n'a pas le luxe d'être trop égoïste au quotidien, obligée d'être toujours la tête sur les épaules. Dans le block, à l'inverse, elle se révèle dans son insouciance et sa joie d'être simplement présente, sans contrainte. « Ouf, facile. Imagine un bar-boîte du West Village qui pue la bière et dont le sol colle. T'ajoutes ça une offre sur les shots, un groupe de cinq filles qui essaient de remonter le moral à la sixième qui s'est faite larguer - ma pote, pas moi, btw - et je te laisse à imaginer mon état le lendemain. J'ai un blackout d'environ 3h, on m'a raconté toute ma soirée. » Et elle était glorieuse, apparemment. « Et ce qu'on ne m'a pas raconté, j'ai reconstitué avec les bleus sur mon corps. » Pas très adroite quand elle est ivre, des faits dont Virgil peut attester. @Ibra est bavard quand il s'agit de parler de son parcours et de la différence perçue entre l'Europe et les US. Elle boit ses paroles, curieuse d'en apprendre plus sur un sujet qu'elle ne connaît pas. L'Europe, elle n'y a mis les pieds que très rarement, et jamais assez longtemps pour s'imprégner de la culture locale comme lui la connaît. « C'est sûr. High risks, high rewards » elle résume dans ce simple dicton qu'ils apprennent tous en grandissant. Mais à l'inverse, on ne pardonne pas si facilement les échecs chez eux. Il suffit d'une mauvaise passe pour tout perdre, sans aucune assurance, sans aucune sécurité. A l'entendre, elle devine que le jeu en vaut la chandelle pour lui. « Trop aimable, je voudrais pas risquer de me perdre du côté obscur... » elle répond, le sourire moqueur à son image à lui. « Ah tu seras pas déçu. Hâte de voir mes colocs meufs baver sur toi toute la soirée et me supplier de leur arranger un coup en te glissant un mot en leur faveur. » Ce qu'elle ferait de bonne grâce, Kit, toujours opé quand il s'agit d'aider ses potes à choper. « Je vois bien là ton âme de businessman capitaliste... » elle fait mine de froncer les sourcils avant de pouffer de rire. « J'ai bien pensé à t'inviter pourtant mais j'ai pas osé tu comprends. » Sourire malicieux. « Je peux te préparer un petit dîner si tu veux. Chandelles, roses, tout ça. Tu seras ma Bachelorette. » Le smile s'élargit, résolument moqueur cette fois.