smalltown boy. (vendredi 28, 16h20)

L'heure du snack, comme d'habitude, et Kit ne se fait pas prier pour faire un détour par la cuisine pour son sempiternel peanut butter jam sandwich, sa grande spécialité, sa valeur sûre. D'une main experte, elle choppe le pain de mie, de l'autre, ramène à elle le pot de confiture et le pot de peanut butter qu'elle pourrait manger à la cuillère, et commence à se confectionner son goûter, une tasse de café fumant juste à portée de main. Son regard se fait happer par une silhouette passant la porte. « T'en veux un ? » elle propose à @Clark en montrant le fruit de son dur labeur. Après une bouchée de son sandwich, elle reporte son attention sur lui. Leurs échanges de sms lui reviennent en tête et elle en profite pour le sonder. « Alors, vous avez eu votre date avec Fly ? Qu'est-ce que ça a donné ? » Si elle se fait curieuse, ce n'est pas par goût du gossip, uniquement parce qu'elle sait qu'il a réel faible pour lui et qu'elle a envie de savoir la tournure que les choses ont prises. Elle roote pour eux, au milieu du chaos ambiant dans le block et des histoires des uns et des autres, parce que Clark la touche d'une étrange façon. « Tu ressembles vachement à un de mes frères, tu sais. Chaque fois que je te croise j'ai l'impression de le voir. »

@Kit

à peine le temps de passer la tête dans la cuisine pour voir ce qu'il s'y passe, et si, par hasard, quelque chose traîne à manger à la volée, qu'on l'interpelle. kit, un sandwich, et l'odeur du café. qui lui propose de partager. « oh, grave ! » la réponse vient du tac au tac, peut-être parce qu'il a oublié son déjeuner. peut-être parce qu'il ne pense pas gêner. mieux vaut se reprendre, quand même, avant de faire preuve de trop d'enthousiasme. « fin, t'embête pas, quand même ! » le sourire est léger, alors qu'on s'enquiert de l'issue de ce fameux date, et il s'étonnerait presque que kit soit au courant. mais il lui a dit. ca lui revient, maintenant. incapable de garder un secret, au fond. puis, même sans ca, les nouvelles vont vite, ici, de toute façon. « mhm. c'était cool. » il n'en dit pas grand-chose, mais son sourire le trahit. cool n'est peut-être pas le mot le plus approprié. mais ils laissent faire les choses. et c'est peut-être mieux, d'éviter trop d'influences extérieures. il y a déjà des gens qui en savent trop, presque tout, de ce qui pourrait n'être qu'à eux. alors il élude, un peu, même si juste y penser le fait rayonner. c'est idiot, vraiment. mais il ne sait pas se retenir. même s'il s'accroche à la première perche tendue pour changer de sujet, appuyé contre un plan de travail. « oh, vraiment ? c'est cool. enfin, j'imagine - pardon. » il se perds un peu, dans des mots qui n'ont pas grand sens. se rattrape aux branches. « il te manque ? t'en as beaucoup, des frères et sœurs ? j'commence à être habitué, maintenant, à passer du temps loin de la maison, mais ils me manquent toujours un peu. » c'est dit presque naïvement. puis, il y peut rien s'il pense plus à eux, son anniversaire approchant à grand pas. première fois qu'il le passe si loin de chez lui, même si c'est sans regrets.

« Non t'inquiètes ça me dérange pas du tout » elle affirme en souriant avant de se mettre en quête du nécessaire pour faire à @Clark son propre PBJ sandwich. Elle en profite pour glaner des infos, curieuse de savoir comment leur date s'est passé. Pas besoin d'être devin pour capter que Fly, il lui plaît beaucoup à Clark, depuis le premier jour, et qu'il ne dirait pas non à ce que les choses aillent plus loin. Elle serait prête à parier que les choses évolueront positivement entre eux d'ici la fin de l'aventure. « Cool ? » Ok, très bien, elle sent qu'il n'a pas envie de détailler plus que ça et elle retient sa curiosité, lève les mains comme pour lui dire qu'elle ne creusera pas davantage. « Tant mieux alors, je suis contente pour toi. » Clin d'oeil à l'appui, avant qu'elle ne reprenne la préparation de son sandwich. « Oui c'est cool » elle confirme, nouveau sourire. Cool, le mot de leur discussion visiblement. Clark lui fait penser à son frère dans sa manière d'être, de se tenir et même de parler. La ressemblance tient moins à leur physique qu'à leur attitude et elle n'a pas de mal à se sentir à l'aise en sa présence. « Ils me manquent, oui. Et oui, on est nombreux, on forme une petite tribu, tous ensemble. » Et puis il y a la famille élargie, les âmes perdues recueillies au fil du temps qui sont venues compléter leur petite communauté. Ceux-là, s'ils ne partagent pas son sang, partagent son quotidien de la même façon. « C'est normal. Quand on est proches des siens, les quitter c'est toujours difficile. C'est pour ça qu'on est si heureux de revenir. » Elle a un sourire presque mélancolique, Kit, elle passe rarement autant de temps sans les voir, ni leur parler. « Ils te regardent, tu penses ? »

@Kit

elle a le sourire facile, kit. mais en soi, y'a pas a redire, la plupart des gens ici sont avenants. sympa, quand ils disparaissent pas. forcément, certains plus que d'autres, mais elle est facile à vivre. et lui, il a le sourire qui devient plus bête qu'il ne l'était, quand on mentionne fly. même sans trop en dire, sa gueule doit bien le trahir. au début, il imaginait pas un truc pareil. juste de quoi passer du bon temps, sûrement. mais s'ils se sont trouvés, c'est sûrement pour une raison. même si les mots qu'il mets dessus sont souvent maladroits. « j'suis content aussi. j'sais pas si on va se refaire un truc comme ca de suite et tout, mais c'était vraiment bien. » un beau souvenir, que ce date. puis la suite, c'est comme l'avant, ils laissent venir. et lui, il manque de se cogner contre un placard en se posant contre le plan de travail. manque de très peu, mais réussit in extremis à sauver son crâne. maladresse habituelle, la dextérité n'a jamais trop été son fort. mais s'il est ailleurs une seconde, il revient pour mieux l'écouter. parler des siens, de chez elle. « ca doit être cool, d'être plein comme ca. » même si lui, en soi, il est heureux de ce qu'il a, chez lui. de ceux qui l'attendront toujours. « ouais. parfois il parait qu'on est un peu trop proches. c'pour ca que j'ai pris le large, aussi. » mais qu'il revient toujours. par manque ou pas nécessité. parce qu'il ne saurait pas s'échouer seul. parce qu'il en a besoin, encore, de ce foyer. ne saurait pas s'en créer un à lui, quand il a ces attaches là, encore bien accroché à des ailes qui essaient d'apprendre à voler. et il ne peut qu'acquiescer à sa question. « connaissant ma mère, c'est certain, même. » et il aura sûrement quelques explications à faire en rentrant, mais rien de bien méchant. ils le connaissent, après tout. il n'est pas du genre à cacher grand-chose. ici, ou ailleurs.

@Clark a le regard qui pétille et s'éclaire dès que le prénom Fly est mentionné devant lui, elle le sent qu'il est attaché au new-yorkais et qu'un simple date devient pour lui l'un de ses meilleurs moments dans le block. Par respect, pour ne pas blesser inutilement, Kit passera sous silence leur rapprochement. Ca fait partie de ces situations délicates à gérer parce qu'elle a envie de profiter de son aventure comme elle l'entend, mais pas au prix de faire du mal à quelqu'un d'autre si elle peut l'éviter. Bah, c'est pas dramatique, elle conclut mentalement. Elle le voit galérer à s'asseoir et manquer se cogner la tête contre le placard. « Oh là ça va ? » elle demande, moue inquiète sur le visage. Le genre de bail qui aurait pu lui arriver à elle aussi. « C'est à la fois une chance et un vrai cauchemar. » Elle n'exagère qu'à peine. Tous ont un caractère bien trempé, Kit étant la plus tempérée d'entre eux, et faire cohabiter ce monde sous un même toit s'avère une mission de tous les instants. Ce n'est pas pour rien qu'elle a pris son indépendance dès qu'elle l'a pu, quand bien même elle rentre très (trop) souvent chez ses parents. « Vous êtes nombreux chez toi ? C'est normal, ça fait partie de l'apprentissage de quitter le cocon. » C'est effrayant parfois, souvent même, mais c'est nécessaire pour devenir sa propre personne et se découvrir autrement. « Aaah, ta fan numéro 1 ? » elle demande en riant. Pas illogique, Clark c'est le bébé de l'aventure, elle aurait fait la même chose si ses frères ou ses soeurs avaient participé à l'émission. « Moi aussi je pense qu'ils me regardent. Et commentent tous mes faits et gestes. » Le débrief à la sortie va être long.

@Kit

« oh, t'inquiète. » c'est rien, ca. il a rien senti, s'est même pas cogné. a déjà vu pire, et plus spectaculaire comme accident provoqué par sa maladresse. de quoi rendre fous ses parents, de quoi changer son rapport à la douleur, aussi. pas besoin de s'inquiéter. pour ca qu'il est capable de garder le sourire même quand il se heurte, aussi. ne pas faire peur. simplement être. « j'imagine, ouais » chaotique, surtout. un peu comme ici, sûrement, avec autant de personnes qui prennent leurs aises. et lui ne peut que hausser les épaules à sa question. « pas tant que ca, mais y'a pas mal de passage aussi. » pas toujours simple à expliquer. la structure familiale un peu trop soudée, et puis ceux qui vont et qui viennent. ceux qui lui ont donné envie de voir le monde, aussi, pour en rencontrer d'autres. ceux qui lui ont donné cette passion des gens qui ne l'aura pas toujours aidé, l'aura parfois mené dans quelques mauvaises passes, mais à voir le monde, aussi. « on vit, genre, à l'étage - et chez nous c'est un genre de bed and breakfast ? hôtel ? j'sais pas trop comment décrire ca en vrai, c'est plutôt familial, pas super grand, dans une ville pas super grande, mais c'est rarement vide, parce qu'il y a la route 66, et tout - 'fin, l'ancienne, mais. ouais. y'a du monde, souvent. » une longue histoire, que ce foyer là. mais il y est à sa place, quand il est à la maison. heureux. même s'il ne sait pas si sa mère est vraiment fan de ce qu'il peut faire ici. ne veut même pas penser à comment elle a dû zapper certaines images de la fin de ce fameux date. « j'sais pas si c'est ma fan numéro 1, mais elle s'inquiète pas mal, donc elle doit jeter un oeil. commenter, j'sais pas - mais... sûrement un peu, aussi, ouais. » ca prête à rire, de penser à ce qu'ils auront à dire, quand il rentrera.

« Ca fait partie du charme des familles nombreuses » elle conclut dans un sourire tendre, l'esprit occupé par l'image de leur tribu. « Ah oui ? Comment ça se fait ? » Kit interroge, curieuse d'en savoir plus sur la vie de @Clark. Elle écoute attentivement la réponse, très intriguée par ce qu'il dépeint comme vie de famille. Ca lui paraît dingue de vivre au milieu de gens qui ne sont que de passage, de partager avec eux des morceaux d'aventure pour les voir repartir le lendemain. Elle aurait adoré, Kit, elle qui se nourrit tant de l'énergie des autres pour avancer. « Ca doit être... très dynamique ! » L'euphémisme du siècle elle devine. « Genre jamais un moment de répit, toujours quelque chose à faire, vous avez du croiser des personnalités marquantes pour vous non ? » Des parcours de vie improbables, des personnalités larger than life, elle peut les visualiser d'ici. « Du coup tu vis encore chez tes parents ou t'as ton endroit à toi ? » Il est encore tout jeune Clark, plus qu'elle, elle ne serait pas surprise qu'il prenne encore le temps de profiter de sa famille. « Ca te fait peur parfois ? L'idée qu'ils te regardent et qu'ils voient tes moments de vulnérabilité, des rapprochements ou quoi ? » Elle se dit que y a pas plus angoissant pour des parents que de voir leur gosse à la télé en train de s'envoyer en l'air avec d'autres gens comme ça, devant les caméras. Les siens doivent s'en foutre prodigieusement, mais là encore la famille de Kit est... particulière.

@Kit

« ca doit être cool, en vrai, 'fin, t'es jamais seul. fatigant, mais sympa. » déjà que dans la sienne, il aime se faire oublier, souvent, là, il se dit que ce serait presque plus simple. paradoxal, un peu. parce qu'il est un peu trop dépendant. plus que kit, sûrement. quand on est autant, on doit apprendre à se débrouiller, probablement. différemment que lui l'a fait. et il explique. la différence, entre sa stabilité chaotique, et la sienne. deux faces de pièces étrangères. mais pour lui ce n'est rien de très inhabituel. juste de quoi acquiescer. « dynamique, ouais. » il ne peut qu'en sourire. des souvenirs, des moments à se laisser oublier, à peindre, dans un coin du resto en bas. de son père au bar, des mots forts, et de lui qui se fait invisible. des gens qu'on découvre, par delà la fenêtre, qui passent le pas de la porte. l'univers entier qui venait à lui. jusqu'à ce que la porte s'ouvre. « i mean - officiellement, ouais, j'vis toujours chez eux. mais en vrai, plus trop ?fin, je rentre, souvent, mais ces derniers temps je voyage pas mal. » sa vie dans un sac à dos, à trop faire confiance. il en aura fait les frais, une ou deux fois, mais c'aura pas été assez pour mettre un coup à sa curiosité, ses envies de découvertes. plus intéressant que n'importe quel diplôme, de juste s'envoler. et il ne pense pas vraiment, avant de réponse à la suite. peur de rien, parce qu'il ne pense à rien. peur de rien, jusqu'à ce qu'on lui rappelle l'existence de ce qui peut être anxiogène. et là, ca part au quart de tour. « bah, j'pense qu'ils savent que j'ai plus six ans, quoi... » il en a les réflexes gamins, parfois. ceux du gosse surprotégé qu'il a été, longtemps. l'envie de croire aux gens, même quand ce n'est pas l'idée du siècle. la chose lui a joué des tours. mais c'est aussi se prouver, que d'être ici. qu'ils voient qu'il s'en sort. qu'il peut faire quelque chose de lui, même si ce n'est pas grand-chose. même si pour le coup, en y pensant, maintenant, plus qu'il ne l'a fait depuis qu'il est arrivé, au dehors, à ceux qui le regardent sûrement, il se dit qu'il risque d'en entendre de belles, à la sortie. mieux vaut ne pas s'y attarder. un énième haussement d'épaule, les yeux dans le vague, alors qu'il mords dans son sandwich. « j'sais pas, j'y pense pas trop. » c'est plus simple comme ca. au présent. puis, tout ne doit pas être diffusé, aussi. encore heureux. alors autant mettre les caméras de côté, et les laisser tourner, sans les calculer trop.

« Clairement tu oublies les concepts de vie privée et d'intimité. » Comment pourrait-il en être autrement quand il n'y pas autant de chambres qu'il y a de gosses et qu'elle a du grandir en partageant sa chambre avec deux puis une soeur ? Kit s'y est faite, relativement souple sur le sujet et pas assez ingrate pour faire tourner le monde autour de son nombril d'ado aux raging hormones. « Mais t'as raison, t'es jamais seul et quand t'aimes pas la solitude c'est un vrai plus. » Elle trouvera toujours quelqu'un avec qui faire quelque chose si elle le veut vraiment et y a rien de plus réconfortant que cette certitude ancrée en elle. Hochement de tête entendu, elle n'a pas trop de mal à visualiser la vie de @Clark jamais tout à fait là sans être réellement parti pour autant. Rien de plus normal, à vingt ans tout le monde veut expérimenter autre chose et avancer par soi-même. « Trop bien ça ! T'as voyagé où alors récemment ? » elle le relance, histoire de glaner quelques spots intéressants pour ses prochaines vacances. « Ca forge beaucoup l'esprit de voyager, surtout quand on le fait seul. D'un coup on se retrouve à devoir se débrouiller quoi qu'il se passe, c'est flippant et en même temps... on se sent vraiment libre. » C'est comme ça qu'elle l'a ressenti de son côté en tout cas, quand elle a du se confronter à la vie réelle sans parent à appeler en cas de galère. Elle dessine un sourire, lui jette le genre de regard qu'elle a lancé mille fois à son frère. « C'est une chose de le savoir, c'en est une autre de... bah le voir. » Même s'il aurait bien raison de profiter du moment présent comme il l'entend, sans se soucier de ce que sa famille peut voir. Nouveau hochement de tête entendu. « Ouais vaut mieux pas y penser, sinon on perd toute spontanéité au lieu de vivre notre aventure comme on l'entend. »

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