@Franz

la pâtisserie, c'est logique, c'est précis. pour ca que c'est plus simple que la cuisine, tant qu'on a une recette sous les yeux. les consignes sont logiques, y'a pas à se poser de question, y'a pas à inverser les trucs, à expérimenter, ou à se laisser distraire. et puis il y a le moment fatidique. et en soi, il a pas mangé, à midi, c'était peut-être pas logique, de se mettre en tête de faire un gâteau. parce qu'un gâteau faut qu'il cuise, et que les temps de cuisson c'est toujours lancer une pièce en l'air, à pile ou face, tourner la tête, et la voir disparaitre. parce que c'est toujours la même rengaine, s'il laisse sa cervelle s'en aller ailleurs, même un instant, c'est oublié, ce qu'il y a dans le four, parce que plus exactement sous ses yeux, plus exactement au premier plan. alors la leçon il l'a apprise. déjà, éviter de cuisiner. une bonne solution. et quand l'envie lui prends de le faire, qu'il a sauté un repas de trop, ou juste pas le choix, il n'y a pas trente-six solutions. juste se laisser glisser sur le carrelage. hors de question de s'éloigner du four, pour pas que ca brûle. quand même, il s'autorise son sketchbook, plutôt que son téléphone. parce qu'il n'est pas certain d'où est son téléphone. heureusement qu'il y a une fonction réveil sur sa montre. et en restant là, à côté, il ne pourra pas l'ignorer, appuyer sur snooze ou remettre à plus tard la sortie de ce foutu gâteau qui embaume la moitié de l'étage, même si l'esquisse n'est pas terminée. rien de bien intéressant. et puis des chaussures, sur le carrelage. pas de sursaut, il les a vu venir. sans lever les yeux. « oh - uh, si t'avais besoin de la cuisine, j'ai bientôt fini. 'fin j'crois. » et puis il les lève, l'air de rien, les lunettes dans un équilibre étrangement précaire au bord de son nez. franz. à qui il n'a pas vraiment reparlé, qu'il n'a pas vraiment recroisé, depuis quelques messages la semaine précédente. à qui il offre un sourire, quand même. parce qu'il ne sait pas faire grand-chose d'autre, faut bien l'admettre. avant de froncer le nez, parce que quand même, ca sent le brûlé... « putain - pardon. » le four qu'on ouvre à la hâte. la fumée. et la montre qui a sonné dans le vide, parce qu'en mode silencieux. forcément. et l'air dépité, debout, devant la croute calcinée. l'air vide, alors que son carnet est oublié sur le carrelage. « c'est une vanne, c'pas possible » une grimace pas vraiment retenue. vraiment décue. presque gamine. qui se mue en un semblant de sourire, quand même. il ne sait se moquer que de lui-même, au fond, clark. « au moins, si c'est toi qui récupère la cuisine, l'prochain truc qui sortira d'ici sera mangeable. plus que ca. » le rire au bord des lèvres, devant le cuisinier. la déception passée comme une voile, déjà oubliée.

@Clark

Il la sentait, cette odeur qui commençait à envahir les lieux comme si un incendie était sur le point d'éclater à tout moment. Là où il avait un peu plus de mal à analyser, c'était la provenance de ladite odeur, alors il essayait de la retracer, comme ces chiens que les policiers avaient pour détecter les bombes. Son enquête le mena bientôt jusqu'à la cuisine où Clark semblait s'adonner à ce qui était... de la pâtisserie. Il l'observait un instant de loin, galérer avec sa vie, ouais, il avait envie de lui dire que c'était bon, il pouvait retirer son gâteau... et pourtant il le laissait faire, jusqu'à ce qu'il soit trop tard, scène bien trop satisfaisante à regarder et ce malgré l'odeur qui était maintenant maitresse. Alors, une fois le crime commis, Franz s'approchait l'air de rien, surprenant même l'autre brun, découvrant au passage son gâteau complètement foutu. « Après, c'est bon le cramé aussi. Enfin, pour certains. » oui non c'était deg il pouvait direct partir à la poubelle à ce stade. L'allemand prenait place sur un tabouret après s'être servi un verre de jus d'orange. « Oula, non moi j'ai décidé que j'cuisinais plus pour personne, j'me suis trop longtemps fait exploiter par ici. » on arrêtait pas de le vilainiser depuis le début, peut-être à juste titre, alors il avait décidé d'arrêter d'être sympa. « Mais peut-être que tu peux m'succéder ? T'as l'air bien parti. » et il se marrait un peu face à la situation tout de même.

@Franz

le cramé aurait du gout. pour certains. pourquoi pas, en soi, mais là, il ne va pas s'y essayer. peut-être que quelque grand chef sait faire de bons trucs, fumés - ou que sais-je ?, mais lui, clairement, c'est pas le cas. plutôt mal barré. « ouais - uh... j'ai des doutes ? » il ne peut qu'en rire, malgré son air penaud. c'est pas en regardant fixement ses restes de gâteau qu'il confirmera quoi que ce soit, mais même un couteau est incapable d'en sortir autre chose que du charbon. et une odeur infecte, qu'il aurait sûrement dû remarquer plus tôt. il y a de quoi se moquer, sûrement. mais il ne lui reste qu'à balancer ca à la poubelle. s'en voudra un peu d'avoir gâché, mais pour le coup, ne se sent pas vraiment de recommencer. les restes abandonnés, récupère juste un paquet de reese's au fond d'un placard, pour piocher dedans. « même pas pour toi ? » en soi, il y a toujours quelqu'un qui cuisine un peu trop, ca doit être faisable, de s'appuyer dessus. il a déjà fini pour quelques-uns, même s'il a du mal à imaginer franz faire de même. « en soi, p'têt que si tu leur apprends, tu te feras plus exploiter. mais c'est du temps, aussi. » un haussement d'épaule. puis, l'idée a beau ne pas être mauvaise en théorie, la plupart des gens savent suivre une recette. plus ou moins. c'est juste plus simple de s'appuyer sur quelqu'un d'autre. quelqu'un avec un tant soi peu d'expertise. ou sur du pré-emballé, comme ses chocolats bien trop sucrés. et son air perplexe à sa remarque. « j'suis capable d'avoir besoin de refaire réchauffer un truc six fois au micro-ondes parce que je l'ai oublié là, en vrai. j'suis pas sûr que ce soit ouf comme idée. » qu'il succède à qui que ce soit. il fait de son mieux, vraiment. mais parfois, il n'y a rien à faire. « j'ai même pas senti que ca grillait... » une tête qui se secoue, et encore ce rire. idiot. qui ne cache pas grand-chose. une main qu'il se passe sur le visage. l'habitude. trop ailleurs, trop dans ses pensées, même en ayant campé là.

@Clark

Bon de toute évidence, c'était clairement pas Clark qui allait soigner la famine au sein du block, ou alors sur une courte durée avant d'empoisonner tous les résidents par son cramé. Parce que ouais, Franz était en grève pendant une durée indéterminée -c'est à dire jusqu'à ce qu'il flanche ou que @Bahini le menace, ce qui n'allait pas tarder, homme faible qu'il était- et ainsi, il ne comptait pas aider la moindre âme derrière les fourneaux. « Si si, mais uniquement quand y'a personne autour. Parce qu'étrangement, dès que je me ramène en cuisine, y'a toujours quelqu'un pour suivre. » il voyait clair dans le jeu de tous. Cela dit, ils avaient raison de tenter leurs chances. « J'vais pas dévoiler mes secrets, tu crois quoi. » plutôt les laisser mourir que leur donner ses recettes, ça c'était certain. Dans tous les cas, Clark n'avait pas l'air d'être le plus adroit du lot. « Hm... si j'étais toi, j'm'inquiéterais pour mon odorat. » parce que ça sentait clairement pas la rose non plus. « Tu faisais de la bouffe pour faire plaisir à qui ? Enfin... plaisir est un grand mot à ce stade. » pour empoisonner qui serait le terme plus approprié.

@Franz

« en vrai, on est beaucoup, c'est peut-être un hasard ? » sûrement un peu naïf que cet excès d'optimisme. mais tous les gens ne cherchent pas à profiter de ses talents, sûrement. avec un peu de chance, ils donnent au moins un coup de main. mais il faut croire que ce n'est pas assez pour lui donner envie de cuisiner de nouveau pour ses camarades, franz. ou peut-être que c'est juste un air qu'il se donne, il ne saurait trop le dire. et il se comporte comme un magicien des fourneaux, qui garde pour lui les secrets de ses tours. ca prête à sourire. à rire, aussi. parce qu'il le sent, maintenant, ce qu'il a manqué, concentré ailleurs. le premier à se moquer de lui-même, toujours. parce qu'il se connait, assez pour savoir ce que c'est. « ouais, non, ca va, je sens maintenant... » assez pour aller ouvrir la fenêtre, quand même, parce que l'odeur ne s'en va pas si facilement. que ce serait dommage pour les suivants. « uh-j'ai... j'ai un tda, genre, plutôt prononcé, et ca vient avec un truc - uh, un trouble du traitement sensoriel ? » jamais trop simple à expliquer. c'est devenu naturel, pour lui, ca rends pas les mots simple à trouver. « j'fais pas mal répéter les gens, genre, parfois, juste - j'entends les gens parler mais mon cerveau a du mal à capter ce qui a été dit. et quand je suis vraiment... focus sur un truc, c'est un peu - le reste est un peu... beaucoup atténué. j'sais pas si ca fait sens. » expliqué comme ca, probablement pas. mais il essaie. pas qu'une question de maladresse, juste de cerveau déréglé. il était sur son dessin. l'alarme n'a pas sonné, pas assez, du moins. il essaie de compenser. ca marche pas toujours. mais il hausse quand même les épaules à sa question. « personne en particulier, en vrai. 'fin, genre, j'avais la dalle. j'aurais laissé les gens se servir, j'pense. » comme avec les cookies la fois dernière. beaucoup trop pour juste lui. mais il ne se formalise pas de partager. n'avait pas trop pensé à partager avant. mais il y a toujours quelqu'un pour se servir.

@Clark

Franz n'avait jamais réellement passé un moment avec Clark, peut-être parce qu'il sentait aussi qu'eux deux n'avaient pas grand chose en commun à l'extérieur. Et c'était totalement normal, et acceptable. Cela dit, ici, ils étaient forcément amenés à se croiser un jour ou l'autre, et l'allemand n'était pas non plus du genre à envoyer bouler quelqu'un simplement parce qu'il ne lui ressemblait pas. L'artiste se confiait sur ses soucis de euh... ouais, Franz comprenait pas très bien. Faut dire que l'anglais n'était pas non plus sa langue natale, heureusement pour lui Clark précisait ensuite de quoi il s'agissait. « Et ça t'arrive souvent de lâcher tes soucis à un mec que tu connais pas ? » il s'en amusait Franz, mais en vérité il comprenait pas pourquoi il avait le droit à cette conversation. Lui ne lui aurait jamais confié quoi que ce soit d'aussi privé, surtout qu'il en pensait rien, et qu'il allait rien faire non plus de cette information. La pâtisserie de Clark était en tout cas bel et bien morte et celui ou celle pour qui s'était destiné n'avait qu'à bien se tenir « T'sais ce qu'on dit... faut toujours goûter sa propre recette avant de voir si on peut la servir... ou la jeter. » qu'il lui disait en jetant un coup de menton dans la direction de son plat, sourire amusé.

@Franz

« uh... » la question le surprends un peu, faut bien l'admettre. peut-être parce qu'il était dans ses pensées, qu'il a laissé les explications lui échapper aussi machinalement que sa tête rentre dans ses épaules. aussi machinalement que les mots lui échappent, en général, des mots sur lesquels il n'a pas grand contrôle. tout ou rien, les vannes ouvertes ou le silence total. les années pour apprendre à le nuancer un peu. « i mean, j'ai pas vraiment de filtre, quand j'essaie de m'en imposer un, j'finis par m'en rendre malade donc, j'imagine. puis, j'préfère expliquer que genre - c'est pas fait exprès, tu vois. » les épaules qui se haussent. et puis au fond, c'est pas vraiment se lâcher, que de l'expliquer. s'il sait l'expliquer, c'est que c'est une fenêtre ouverte, c'est qu'il ne le cache à personne. parce qu'en soit, c'est juste l'extension, l'explication de ce qui se voit déjà. « j'ai juste pas à m'inquiéter pour mon odorat et... et j'en fais pas exprès, en soi. » c'est mieux de le préciser. que les catastrophes causées, il n'y en a pas tant qu'il cherche vraiment. elles sont rares, même. et qu'au fond, ce n'est rien de privé si c'est expliqué à majorité des gens qui croisent son chemin. parce que ca l'explique lui. rends les écarts plus tolérables, peut-être, que de savoir pourquoi ils existent. « un peu tard, now, i guess. mais j'pense pas qu'il y avait grand chose à sauver, de toute manière. je saurais pour la prochaine fois, au moins. » et les restes au fond du sac poubelle, même le sourire n'en sauvera rien. « bon courage pour ta grève, en tout cas. si j'arrive à finir un truc mangeable un jour, j't'en laisserais ! »