@Apollon

Elle ressortait de la douche bien chaude, les cheveux encore trempés et son simple kimono en satin pour l'habiller quand elle croisa le brun. « Etoiles et vin rouge ? » C'était la proposition qu'elle avait fait à Apollon, en guise de vrai première soirée de retour au block, le prime ne comptant pas vraiment puisqu'ils étaient bien occupés. Elle savait qu'il avait tout autant souffert qu'elle la semaine passée au camping et qu'il méritait autant qu'elle cette petite soirée de détente. Elle lui avait donné une heure approximative pour la rejoindre. Ce qu'il ne savait pas, c'était qu'elle s'était fait belle. Une semaine à vivre dans la forêt, vous vous doutez bien que chaque prétexte est bon pour se mettre sur son trente et un pour la rousse. Elle renouait avec les plaisirs de la coquetterie et avait enfilé une robe de soirée exprès, juste pour le plaisir. @Solal l'avait aiguillé pour bonne bouteille de vin et prête, elle se rendait sur le toit avec ses deux verres de vin et la bouteille qui reposaient sur la table basse, devant les fauteuils au niveau du télescope. Elle se lève en le voyant arriver et évidemment, il ne devait pas s'attendre à ce qu'elle l’accueille dans cette tenue. « Efface ce sourire, je me suis préparée pour moi, pas pour toi » qu'elle lance immédiatement avec sa voix douce qui le nargue. Faudrait pas qu'il se fasse des films quand même. Bon, si ça pouvait le déstabiliser un peu aussi, c'était un bon point, elle va pas cracher sur ça. C'est toujours comme ça entre eux, la flamme, elle est entretenue d'une main de maître par la provocation, la surprise et l'affrontement. « C'est vrai que les étoiles filantes sont courantes ici, à New York ? » qu'elle demande en regardant ce ciel étoilé avec curiosité. Elle n'est pas insensible à la beauté du ciel Kendall mais il lui en faut aussi plus pour l'impressionner.

Le retour à la maison est savoureux, parce qu’après deux semaines passées dans des conditions minimales, on pourrait presque véritablement se croire chez soi ici avec de l’électricité et une eau chaude en abondance. Les plaisirs simples de la vie, nettement plus appréciables que d’avoir à s’aventurer très loin dans les bois pour pouvoir faire ses besoins. Se recouvrir le corps de gel douche et plonger dans l’eau du lac pour se nettoyer. Je me suis demandé toute la semaine si nous n’étions pas en train de le polluer avec nos bêtises. Imaginez les pauvres poissons importunés par les produits chimiques qui figurent jusque dans nos shampooings et autres produits de beauté. Au sein du block, j’ai comme l’impression d’être un bourgeois qui se rend dans l’une de ses résidences secondaires. J’apprécie de pouvoir en fouler le sol après une absence comparable à une éternité. Première soirée et j’ignore bien ce que je vais pouvoir faire, tel l’enfant gâté qui a trop d’options pour parvenir à faire un choix sans être pris par la main. Je croise le chemin d’une belle rousse ravissante en diable aussi peu vêtue et c’est comme si elle était parvenue à s’immiscer dans mes pensées. « J’apprécie davantage le blanc, mais rendez-vous est pris ! » Ce que je ne ferais pas pour ses beaux yeux. La vérité, c’est que je déteste le vin rouge. Je peux en consommer sans problème s’il n’y a que cela à boire mais le plaisir qu’une telle action m’inspire est nettement plus limité qu’avec un bon verre de rosé ou de blanc. Je l’abandonne pour mieux la retrouver quelques dizaines de minutes plus tard, mes Birkenstock aux pieds, un short en tissu blanc et un t-shirt en guise d'outfit pour la soirée J’ai l’impression que ma mâchoire se décroche l’espace d’un instant lorsque mes yeux se perdent sur elle. « Wow… Tu es… À tomber ! » Je pourrais littéralement tomber à la renverse, là, tout de suite. Puisqu’elle me bouscule, je décide d’en faire autant en m’approchant pour entourer sa taille d’une main habile qui l’oblige à faire un pas en avant. Mes pulpeuses laissent une empreinte délicate sur son front que j’abandonne aussi sec pour imposer une distance à laquelle nous sommes nettement plus habitués. La tendresse, ce n’est que par petites touches, une arme que nous utilisons pour prononcer ce que nos lippes sont incapables de formuler. « Laisse moi reformuler ce que tu viens de dire… Tu t’es préparée à 70% pour toi, à 30% pour moi. » Je me mordille la lèvre, les yeux très logiquement attirés par cette robe qui la met magnifiquement en valeur. Elle me coupe le souffle et je la déteste pour cela. « Je suis hyper gêné de me présenter à toi ainsi… Tu aurais dû me prévenir, je me serais apprêté. J’ai l’air d’un plouc à côté de toi ! » Je souffle, frustré en jetant un coup d’œil à mes fringues avant qu’un éclair de génie me traverse. « Sauf que c’était surement volontaire… Tu cherchais un moyen d’assouvir ton fantasme d’être meilleure que moi dans un domaine… Et puisque tous les coups sont permis et que je t’aurais mis KO si je m’étais pointé avec mon plus beau costard… » Je m’arrête là-dessus, un grand sourire aux lèvres. « Je devrais peut-être opter pour une nudité totale. Je te ferais tomber à la renverse à mon tour ! » Un élan de provocation qui berce mes prunelles lorsqu’elles partent à la conquête des siennes. Le ciel, les étoiles filantes, New-York. « Pas tellement. Certaines nuits permettent d’en apercevoir quelques-unes mais le phénomène reste assez isolé malgré tout. Tu crois qu’on a des chances d’en voir ce soir ? De pouvoir formuler un vœu pour accompagner son passage ? »  

« Pourquoi ça m'étonne pas ? » qu'elle prend le temps de répondre tout de même lorsqu'il partage préférer le vin blanc, roulant des yeux avec ce ton faussement condescendant, comme si le vin rouge était meilleur que le vin blanc et que c'était une règle établie. C'est juste pour le piquer une nouvelle fois, comme d'habitude. D'ailleurs elle avait fini par prendre une bouteille de vin blanc en plus de sa bouteille de vin rouge, gentille qu'elle est. Elle faisait ça uniquement en l'honneur de leur vraie première soirée de retour à la villa, rien d'autre. Un peu plus tard, le voila qui arrive et comme prévu, sa réaction ne se fait pas attendre. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle soit apprêtée et il le fait savoir très clairement. C'est ça qu'elle aime bien aussi chez lui, c'est que ses émotions ne sont pas voilées. Docilement elle le laisse mener la danse, venant faire un pas en avant quand il la prend par la taille et qu'il dépose ses lèvres furtivement sur son front. Laisse moi reformuler ce que tu viens de dire… Tu t’es préparée à 70% pour toi, à 30% pour moi. « Pas même 1%. » qu'elle répond catégorique, décidée à ne lui laisser aucun crédit sur ce coup là. Les deux semaines passées l'avaient fragilisé, lui donnant beaucoup trop de leste qu'à l'accoutumé. Il était temps de revenir à la normale. Si elle est honnête, effectivement y a bien un peu pour lui, pas pour lui plaire cependant, juste pour l'embêter. Il l'a deviné d'ailleurs, que le but premier c'est de marquer la différence entre eux, entre la belle fille chic, raffinée et... lui, le plouc en sandale. Elle a tout gagné en faisant ça Kendall et ça s’emboîte naturellement comme elle le voulait, comme une première victoire. Elle se contente de l'écouter sans s'opposer à ses théories, avec sa nonchalance élégante à laquelle il est habitué désormais. On pourrait le prendre pour un savant devenu fou à écouter ses conspirations pour une simple robe de soirée. Et pourtant, c'est bien lui qui a raison, qui arrive à lire chez la rousse plus que n'importe qui ici. Une esquisse taquine mais pas mauvaise, en coin, vient se peindre sur son minois de poupée alors qu'il émet l'hypothèse d'opter pour la nudité totale. Ses prunelles coulent sur son visage d'enfant qui tranche avec ses airs d'homme confiant. « Ça ne me ferait ni chaud ni froid » qu'elle souffle d'un timbre caressant qui réussit toujours à adoucir ce regard pourtant si froid. Elle est consciente qu'il la croira pas, et elle non plus n'avalerait pas ses salades qu'elle vend pourtant avec toute l'assurance du monde. D'un geste adroit et élégant, elle vient remplir le verre du garçon, la panoplie de la fille chic l'obligeant à être parfaitement gracieuse lorsqu'elle sert un verre de vin et lui tend avant de faire de même avec le sien. Deux verres mais deux teintes différentes. Apollon aura la surprise de découvrir du vin blanc pour lui qu'elle fait teintée pour une première fois avant de boire. « A la villa. » Et au confort d'un matelas et l'eau chaude de nouveau pour les satisfaire. Est-ce qu'ils auront des chances d'en voir une ce soir. Elle en doute la rousse. « Tu sais pourquoi la coutume veut que l'on formule un vœu lorsqu'on en voit une ? » qu'elle relance spontanément. Les traits de son visage de poupée reprennent leur sobriété gracieuse naturelle et Kendall entreprend une réponse un peu plus élaborée. « Comme elles sont éphémères, ça nous permet de réfléchir pendant quelques secondes à ce qu'on attend vraiment de la vie. Faire un voyage authentique, révéler les besoins de notre âme. C’est ça le vrai cadeau des étoiles filantes. Nous permettre de découvrir nos désirs les plus profonds en seulement quelques secondes. » elle souffle en haussant les épaules, comme pour minimiser l'impact qu'un tel discours peut avoir sur elle, elle plus pragmatique que rêveuse.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Tu juges les gens à la couleur du vin qu’ils préfèrent ? Vas-y… Psychanalyse moi, quel est le message derrière un tel choix ? » Je démarre, très curieux de savoir ce qu’elle va trouver à dire à mon sujet maintenant qu’elle sait que le vin rouge et moi ne sommes pas spécialement de grands amis et que le blanc m’attire davantage. J’irais même plus loin, il est l’alcool qui a marqué ma transition de l’adolescence vers l’âge adulte. Je me suis rendu compte un soir que je ne lorgnais plus du tout du côté de la vodka ou de la téquila, que les shots ne remportaient plus systématiquement mon adhésion et que mes yeux se perdaient plus aisément sur la carte des vins ou, à défaut, sombraient pour un whisky sans glace. J’ignore à quel moment exactement je me suis détourné des premiers alcools pour passer aux secondes mais un tel changement est largement apprécié. Je n’ai jamais été un gros buveur. Vomir partout ou réaliser des trucs dingues complètement ivre, ce n’est pas mon truc. Je n'ai pas besoin de cela pour agir avec impulsivité. Je n'ai pas peur du ridicule, encore moins froid aux yeux. L’éloignement momentané lorsque nos chemins se séparent avec la promesse de retrouvailles qui s'avèrent renversantes lorsque je découvre Kendall ainsi vêtue. Elle est magnifique, mes yeux ont du mal à ne pas la parcourir plus ou moins sagement et l’admiration me brûle les lèvres. Je pourrais prétendre au mieux ne pas être impressionné par ce que j’ai sous les prunelles mais ce serait faire preuve d’une mauvaise foi que je n’arrive pas à maitriser ce soir. Il serait difficile de prétendre le contraire quand on sait la lueur qui anime mon regard actuellement. Je ne suis pas un bon menteur, je ne l’ai jamais été. « Le déni… Je savais déjà que tu te mentais à toi-même mais j’ignorais que c’était à ce point. » Je pousse sans jamais la quitter des yeux. La proximité est plaisante, je viens tout juste de perdre mes lèvres contre son front sans pour autant la laisser m’échapper. L’instant est très bref, le temps de sentir ce cœur de pierre réagir à un tel contact, à ce qui pourrait être une tension digne de ce nom si je prenais le temps de l’abreuver davantage. Nous ne sommes pas dans la surenchère, pas à ce niveau-là. Je ne crois pas avoir besoin de préciser que la tension est déjà étouffante sans avoir besoin de l’alimenter artificiellement. Elle m’affiche, j’ai l’air d’un galeux à côté d’elle, looké comme si je m’apprêtais à partir à la plage. C’est justement ce qu’elle voulait, marquer une différence notable entre nous deux. À défaut de pouvoir contrer une telle attaque dans les règles de l’art en filant m’habiller plus convenablement, je dégaine une autre carte, loin d’avoir utilisé tous mes atouts. Un plan qui, aussi diabolique parait-il, aurait pour mérite de me permettre de jouer avec ses sentiments. La victoire est sienne pour le moment, mais ce serait oublié la facilité avec laquelle je peux parvenir à renverser la situation à mon tour. Ses défaites sont plus nombreuses que les miennes à ce jour, le danger rôde toujours et menace constamment de faire s’inverser les rôles. « Ah oui ? Ni chaud, ni froid ? D’accord. » Je retiens en un hochement de tête d’une innocence totale. Mes yeux la toisent sagement et l’autorisent à me servir un verre de… Blanc. Je crois être victime de mes sourcils qui s’arquent, surpris. « Le blanc et le rouge… On pourrait enchainer les analyses. Des tas de gens vont interpréter cela à toutes les sauces pour mettre en exergue ces différences qui prouvent que les opposés s’attirent irrémédiablement ! » Mes yeux se perdent un bref instant dans les siens, le tout avec beaucoup de prudence, et se concentrent sur nos verres qui tintent au contact de l’autre. « À ce luxe qu’on aurait tendance à trop facilement prendre pour acquis ! » Le camping sauvage ? Plus jamais. Le camping tout court ? À négocier avec des conditions sanitaires dignes de ce nom. « À nos nouvelles équipes, à ce match qui se joue jusque dans le leadership. » Ou pas, quand on sait ô combien le fait d’être chef d’équipe est plus indicatif qu’autre chose dans cette aventure. Je ne vais pas m’en plaindre, je détesterais avoir à prendre des décisions très compliquées, du genre à semer la zizanie partout au sein de la team. Les étoiles filantes, pas ce que l’on aperçoit le plus souvent dans un ciel new-yorkais teinté de pollution. « Pourquoi ? » Je ne me suis jamais trop renseigné sur la symbolique des étoiles filantes. Ses explications me portent, j’acquiesce sagement, les yeux rivés vers le ciel. « Tu crois que ton inconscient reprend l’ascendant sur ta raison face à la rapidité avec laquelle la décision de formuler un vœu doit être prise ? Comme si l’urgence neutralisait tout le reste pour ne faire ressurgir qu’une forme de sincérité naïve ? » Je dépose le verre non loin de nous et porte mes doigts contre mon t-shirt pour le retirer lentement.   

Sa remarque sur son choix de vin douteux ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd et il se voit lui demander ce que ça signifie. Une psychanalyse dont elle se serait bien passée tant elle n'avait absolument aucun consistant à donner. Mais elle se démonte pas Kendall, répond à son interrogation comme si c'était un nouveau défi. « Le vin blanc est plus passe-partout, plait à une majorité parce que son arôme est plus doux et qu'il est plus facile... à boire. Faut avoir un caractère plus fort et tranché pour apprécier le rouge, plus puissant. » Elle ne démord pas avec son petit sourire, le laissant apprécier les petites tacles glissées qui sont là juste pour le provoquer. Ils se retrouvent ainsi sur le toit, elle dans sa robe élégante qui pourrait laisser penser à une soirée mondaine et lui dans une autre tenue, davantage préparé pour une après-midi plage. Le contraste est comique, voulu aussi. Par la rousse en tout cas qui ne s'en cacherait presque pas, ne niant pas les accusations portées. Y a juste ce petit air mesquin sur son visage, qui crie : tu es fou, mais y a bien ses prunelles malicieuses qui viennent crier la vérité et dire qu'il a raison. Il émet l'hypothèse de se mettre nu, pour la faire tanguer à son tour et elle joue l'indifférente évidemment. Elle sait que ce d'accord qu'il lui lance, il ne reflète absolument pas l'innocence qu'il tente d'envoyer et dans sa tête elle se demande déjà ce qu'il mijote. « Ni chaud, ni froid... » qu'elle répète, dans la surenchère totale, venant souffler ses quelques mots alors que le bout de son nez chatouillerait presque le sien tant elle s'était rapprochée pour le narguer. Elle a bien un instant de trêve quand son regard glisse sur ses lippes, juste une demi seconde avant de s'éloigner et servir leur deux verres, un rouge et un blanc pour monsieur. « Au contraire, ce serait une nouvelle preuve que les opposées ne s'attirent pas... puisque jusqu'à preuve du contraire, on ne s'attire pas, non ? » qu'elle lui adresse, jouant à son tour cette innocence qui ne trompe personne. C'est qu'il venait de se griller là, non ? Ce ne serait pas la première fois ni même la dernière. Autant pour lui que pour elle. Les semaines passent et ce petit jeu d'égo entre eux est de plus en plus difficile à masquer, voir même complètement dépassé. Ils ont suffisamment l'habitude tous les deux d'user de leur charme pour avoir conscience de ce qui se passe entre eux, mais ce qu'elle apprécie, c'est que ça reste entre eux deux. Elle n'a pas l'impression que quiconque chez les candidats la voit cette attraction et c'est pas pour la déranger. « A ma future victoire » qu'elle lâche à sa suite lorsqu'il lève son verre aux nouvelles équipes, à leur rang de chef et la bataille qu'ils vont se livrer... Un rang dont elle se serait très bien passée elle aussi. Bien que le titre soit alléchant et qu'elle n'en est en rien peur, se positionner telle qu'elle comme ça n'est pas une bonne position stratégique pour elle, elle le sait. Ils en viennent à parler des étoiles filantes et Kendall, elle lui livre une explication plus pragmatique que rêveuse. « Je crois pas, j'en suis sur... Encore faut-il encore suffisamment y croire pour éveiller l'inconscient » qu'elle adresse, le timbre chaud et la voix délicieusement voilée. Et il enlève son tee-shirt sans prévenir, juste comme ça. Elle lui aurait bien demandé pourquoi mais voyez-vous, elle avait déjà exprimé son indifférence juste avant à ce sujet et n'avait pas envie de se contredire. Alors elle reste nonchalante, s'interdisant même de dévier son regard en dessous de sa bouche. « T'avais répondu quoi à ton plaisir coupable ? Fais-moi rire » Ou peut-être pas. Peut-être va t-il l'étonner ? Elle sait que le garçon est plein de surprise et elle s'attend à tout.

Me pensez-vous capable de passer à côté d’une opportunité en or lorsqu’elle se présente ainsi à moi, sans même avoir à l’introduire de mon propre chef ? Impossible de ne pas saisir la perche lorsqu’elle m’est malencontreusement tendue. Je me délecte d’avance de pouvoir la voir galérer à différencier les vins, à donner vie à une analyse digne de ce nom. Je l’attends bien entendu au tournant, parce qu’elle est présente sur tous les fronts, cette espèce de compétition à laquelle j’ai plus aisément montré des capacités à rafler la mise. Elle a marqué une immense victoire la semaine dernière en me convaincant de lui courir après. Je ne pouvais pas la laisser partir, c’était impossible. Je n’ai pas pensé à cet affrontement, je n’ai pas eu le temps de réfléchir que déjà j’étais élancé à sa poursuite pour la retenir et lui proposer de rester quitte à ce que cela lui prouve ce que je me refuse pourtant à énoncer à haute voix. La belle rousse a dû la savourer, je me serais comporté de la même manière qu’elle si les rôles avaient été inversés. La lecture qu’elle me propose pour différencier vin rouge et vin blanc correspond très aisément à nos deux personnalités sur le papier. Il manque une touche de complexité mais chaque vin l’apporte à sa manière, tout comme nous. « Le rouge se veut plus puissant par principe. Tout est de façade, jusqu’à ce qu’on le goûte et qu’on réalise qu’il peut être extrêmement fade, contrairement aux notes plus subtiles du vin blanc à côté desquelles un palais trop peu avisé peut aisément passer. » J’inverse les rôles sans me démonter, loin de lui accorder une victoire sur un plateau. Je me trouve idiot, une fois sur le lieu de rendez-vous avec une telle dégaine. Le blanc contre le rouge, à nouveau. J’ai le look typique d’un plagiste bodybuildé alors que Kendall… Elle représente la beauté inaccessible, ce charme très élégant, travaillé… À la limite de la bourgeoisie assumée. Elle est glaciale de posture et pourtant tellement chaleureuse sans forcément le vouloir. Je me suis habitué aux apparences, à son tempérament si bien qu’elle ne semble plus pouvoir me perturber avec ses petites moues qui fonctionnent bien mieux sur un @Goliath ou une @Frida peu habitués à la côtoyer. Je retiens son indifférence, celle à laquelle je ne crois pas une seule seconde et qui motive ce plan qui apparait un peu plus clairement chaque minute. « Très bien. » Ni chaud, ni froid. Parce qu’elle sera bouillante, l’atmosphère, lorsque j’en aurais terminé avec elle. Encore plus si elle continue à jouer de la sorte, en optant pour la carte rarissime de la proximité. Le vin est versé, les verres tintent l’un contre l’autre et viennent nous rappeler ô combien les opposés s’attirent contrairement à ce qu’elle veut bien laisser entendre. J’ai ce sourire provocateur qui se glisse avec une aisance déconcertante sur mes lippes, loin d’être inquiété par de telles paroles en l’air. « Le déni ne te va pas du tout au teint. J’irais même jusqu’à dire qu’il aspire ton aura pour ne plus rien laisser d’autre qu’un voile fade et… Inintéressant à observer. » Je la toise de haut en bas et détourne le regard par désintérêt total pour me concentrer sur ce verre que je porte à mes lèvres pour apprécier le goût somptueux de ce vin. « Idéal et délicat, tout ce que j’adore ! Surtout s’il signifie ta défaite, car les roses vont vous détruire ! » C’est l’évidence. Ils n’ont aucune chance contre nous. Les étoiles filantes captivent nos regards, me surprennent à faire naitre un désir d’en voir apparaitre une avant la fin de la soirée. Ce serait génial, un retour assuré vers une forme d’insouciance qui ne nous gagne pas très souvent. « Croire c’est rendre possible. Tout est possible, avec les bonnes motivations. » La preuve, je décide que le moment est venu de me séparer de mon t-shirt pour laisser cette brise d’air frais me caresser la peau sans aucun autre rempart. Mon plaisir coupable énoncé en anticipation d’un prime qui n’a pas utilisé cette information à bon escient. (HS : UNE INFORMATION DONT JE NE ME SOUVIENS PLUS, PLS PLS PLS) « Si tu devais essayer de deviner ? » Je souffle, pas le moins du monde décidé à lui en donner plus qu’elle ne le mérite. Mes doigts, eux, sont occupés à déboutonner mon short pour simplifier la chute vertigineuse de cette braguette qui emporte avec elle le morceau de tissu jusque sur mes pieds.  

On le goutte et réalise qu'il est extrêmement fade ? EXTRÊMEMENT FADE ? Elle espère bien pour sa peau qu'il parle encore des vins sinon il va voir qui est fade ici. « Le vin rouge est jamais fade chéri.. C'est que tu ne sais pas l'apprécier à sa juste valeur, c'est tout. » Ouais, ils parlent encore du vin rouge et du vin blanc là, bien sur. « Ah ça, y en a des palais qui passent aisément sur le vin blanc en effet...  » Ça y va à la pelle même. Elle peut retenir ses lèvres de glisser gentiment en haut. Cette blague elle est vraiment trop facile pour @Apollon elle le reconnait mais franchement, c'est toujours drôle non ? Un peu plus tard, ils se retrouvent sur le toit à côté du télescope, s'installant sur le canapé après une énième joute verbal sur les vêtements qu'ils portent et le fait qu'un Apollon nu à ses côtés ne lui ferait aucun effet. Le déni ne te va pas du tout au teint. J’irais même jusqu’à dire qu’il aspire ton aura pour ne plus rien laisser d’autre qu’un voile fade et… Inintéressant à observer. Dans le déni, elle ne l'était pas. Enfin, pas dans sa tête tout du moins, ayant déjà accepté l'idée qu'il puisse lui plaire au delà du physique. Le paraître, ça oui elle l'était complètement et ni lui ni elle ne croyaient une seconde ses paroles. Et c'est pas grave parce qu'elle ne cherche pas à convaincre qui que ce soit. « C'est une façon de me réclamer plus d'attention ? » qu'elle demande alors que ses prunelles l'observent, mi-joueuse mi-moqueuse. Est-ce qu'elle pourrait vraiment lui donner, si c'était le cas ? Est-ce qu'elle le ferait ? Difficile à dire, elle se plait quand même bien trop dans cette situation, où chacun ne veut rien lâcher par question de fierté. Elle suppose que oui, par petite touche savamment bien dosée, juste assez pour garder captif son intérêt. « T'aimes quand tout est limpide et clair, quand tu peux balayer l'incertitude. N'est-ce pas ? » qu'elle glisse, l'air de rien après avoir bu une nouvelle gorgée. Elle le connaissait aussi le garçon. Y avait pas que lui qui avait le pouvoir de lire en elle. « En attendant, ce sont les rouges en tête... » qu'elle réplique avec un petit sourire qui nargue, devant cette victoire qu'il ne peut pas nier. Facts are facts. On peut pas dire qu'elle ait très peur des roses, non non. Enfin, elle fait la maligne et elle ne devrait pas elle en est consciente. Tout peut changer du tout au tout dans cette aventure, en un instant. Elle lui demande son plaisir coupable et il lui demande de deviner. Elle fait une petite moue avant de répondre d'un ton détaché. « Collectionner les cheveux de tes amants ? Parcourir les meilleurs brocantes ? Matter ton fessier chaque matin et soir devant le miroir ?  » qu'elle lance, chaque proposition volontairement plus saugrenue les unes que les autres. Elle reste concentrée, même quand son short tombe à ses pieds. Elle avoue que ça lui brûle les lèvres, de savoir s'il va aller jusqu'au bout mais elle se tait à ce sujet. Elle trouve par hasard alors un bandana qui traîne sur le canapé et lui vient une idée. Son verre vide laissé sur la table basse, elle saisit le morceau de tissus et le tend devant lui, avec un sourire malicieux, qui laisse deviner qu'elle a une idée derrière la tête. « Le mien c'est de bander les yeux des garçons... » qu'elle souffle en plongeant ses opales glacés dans les siennes. « Tu me fais confiance ? » La question à dix mille. Inutile de dire que donner sa confiance à Kendall, c'est très dangereux. Elle se rapproche un peu, se relève en prenant cet air plus docile et plus conciliant. « Fais-moi confiance »

J’utilise le vin, tout comme elle, pour enchainer les remarques, les pics que j’adresse sans jamais me démonter ni même fuir un regard dans lequel j’aime un peu trop me perdre. Elle a des yeux somptueux, rien qu’elle ne sache pas déjà à en juger la facilité avec laquelle la rouquine les utilise pour communiquer en non-verbal sur des tas de choses. Un sourire arrogant se dessine mes lèvres et j’accueille ses paroles d’un très léger haussement des épaules. « On peut se convaincre autant qu’on veut qu’il ne l’est jamais, mais le vin rouge est fade parfois… Et je ne parle pas que du vin ! » Mes yeux se perdent, longent sa silhouette de haut en bas pour mieux retrouver son regard et assurer, sans aucune faiblesse. « Penser que le problème vient constamment du manque de considération des autres plutôt que de se poser les bonnes questions sur soi-même… L’important c’est d’y croire, n’est-ce pas ? » Je lui tends mon verre, comme pour porter un toast à cela, conscient du feu que je ravive en prononçant de tels mots. C’est justement mon objectif, je veux la forcer à surenchérir, à délaisser une infime partie de sa froideur légendaire pour saupoudrer cette bataille d’une touche très appréciable de passion. Je me demande sur quoi elle va trouver moyen de m’attaquer pour me rendre la monnaie de ma pièce. Kendall sera forcément au rendez-vous, elle ne manque jamais une perche, surtout quand cette dernière est aussi bien tendue. « Le don de soi, c’est plutôt formidable comme principe. Tu devrais essayer parfois. Te glisser dans la peau d’un vin blanc accessible. Je suis persuadé que tu apprendrais certaines choses fascinantes sur toi-même ! » Je souffle, mutin, en capturant une légère gorgée de ce délicieux vin blanc qui, il n’y a pas à dire, est vraiment excellent. La nudité est une promesse que je m’engage à tenir puisqu’elle a voulu me piéger en prenant l’ascendant vestimentairement parlant. Je n’ai pas besoin d’être recouvert de fringues pour être élégant. Mon enveloppe charnelle est une alliée digne de ce nom. Mon corps, il est appréciable au premier regard. Musclé, généreusement doté par une nature qui a dû renverser certains ingrédients en masse, par accident. Au-delà d’une beauté purement superficielle, nombreux sont les défauts que seul un œil avisé, en quête de réponses, peut mettre au jour. Ces vergetures, discrètes, en souvenir d’une transformation notable de ma peau. Une première fois avec une immense prise de poids et une seconde fois pour les perdre et les convertir en surface musculaire. Il y a ces quelques cicatrices dissimulées par mes cheveux impeccables, celles que je prends soin de masquer au mieux pour ne pas constamment avoir à indiquer les raisons derrière de telles balafres. Les tumeurs agissent généralement comme un moodkiller sur les gens. Et puis il y a les tatouages, leur signification à étudier, des symboles à interpréter sans pour autant décrocher des réponses de ma part. Le reste ? Il est encore à découvrir, mon corps renferme bien des mystères après tout, comme chacun d’entre nous. « Pourquoi diable voudrais-je que tu m’accorde de l’attention ? » Je la questionne à mon tour avec innocence. Nous savons tous les deux à quoi elle peut faire référence et nous connaissons également la réponse à cette question. Inutile que je lui accorde le plaisir de l’entendre de ses propres oreilles. « L’incertitude a parfois du bon, je suis le premier à le reconnaitre mais… Oui… J’aime savoir sur quel chemin je progresse. Ce n’est pas tant par peur des mauvaises surprises mais plutôt parce que je n’ai pas besoin du mystère pour rendre les choses excitantes ! » Je me mordille la lippe inférieure et me détourne pour jeter un coup d’œil à ce magnifique ciel étoilé. Pas le moins du monde impressionné par la première place des rouges. « Tu ne devrais pas crier victoire trop vite. Qui sait ce qui peut se passer d’une semaine à l’autre ! » Perdre une moitié de son secret par exemple, mais nous ne le savons pas encore. La belle rousse a le mérite de beaucoup me faire rire avec ses suppositions. « C’est l’image que tu as de moi ? La déception est immense. Toi qui commençais à glaner des points précieux dans mon estime ! » J’affirme, provocateur. « Il est vrai que je pourrais jeter un œil admirateur en direction de ce formidable boule qui chamboule tous les matins pour me mettre de bonne humeur. Tu veux toucher ? Rarement dans ta vie tu auras l’occasion de palper un fessier aussi musclé ! » Je m’incline pour pouvoir lui tendre les fesses, les yeux rivés sur elle, à guetter la moindre réaction maintenant que seul un boxer recouvre ma peau. Son plaisir coupable, bander les yeux… Elle invoque le concept de confiance et je me perds dans ses orbites, calme, sans jamais laisser mes émotions lui ouvrir la voie. « Te faire confiance, jamais de la vie ! » Je souffle, piquant, sans avoir besoin de dessiner une nuance que nous connaissons tous les deux sans avoir à admettre les choses explicitement. Bien-sûr que j’ai confiance, la plus grosse erreur que je pourrais commettre ici mais il faut croire que j’aime enchainer les erreurs. « Vas-y ! » Je souffle, collé à elle, en une invitation à me bander les yeux. Mes doigts, eux, lui attrapent les mains pour les coller contre ma taille et accompagne d’un bout à l’autre le mouvement qui contribue à faire descendre cet ultime morceau de tissu le long de mes cuisses, de mes genoux, puis de mes mollets. Je ne recule jamais, pas même devant son regard que je n’abandonne pas alors que mon cœur se met à accélérer dans ma poitrine. Épris d’une ivresse délicate.    

@Apollon va jusqu'au bout de son plan. Et si se mettre à nu devant Kendall ne suffisait pas, il va plus loin en la mettant à contribution, ses mains désormais au contact de sa peau pour lui enlever le dernier vêtement qu'il lui restait. Le geste est sensuel, lent, contrôlé. La rousse se laisse faire docilement, ne cherche pas à émettre une quelconque résistance. Elle a bien du mal à ne pas perdre le contact visuel avec le garçon mais il n'aura pas le plaisir de la faire détourner les yeux. « Je vais avoir besoin de mes mains pour te bander les yeux tu sais ? » qu'elle prend bon de préciser tout de même, le regard joueur et non fuyant, le rictus un peu moqueur. Apollon assis sur le canapé, la rousse semi-debout, une jambe tendue entre ses cuisses et l'autre le genoux plié sur le canapé à l'extérieur de ses cuisses, elle utilise le bandana pour lui ôter la vision et prendre le contrôle. Elle a désormais le loisir de regarder où elle veut et bien entendu qu'elle ne se prive pas, loin d'être insensible à ses muscles dessinés malgré les airs indifférents qu'elle se donne. « Puisque tu sembles me connaitre, on va vérifier ça... est-ce que t'arriveras à deviner les parties de mon corps, juste avec tes lèvres ? » y a une esquisse de sourire qui se montre sur son visage alors qu'elle rabat ses cheveux sur le côté pour dégager son cou. « Tend tes lèvres et triche pas » Avec précaution, elle approche lentement son cou de ses lèvres pour qu'elle vienne se poser sur sa peau qui la ferait presque frémir. La sensation est agréable sur cette partie ô combien érogène. Le défi n'est pas si compliqué pour cette première, il peut aisément sentir son parfum délicat. Elle reste quelques secondes avant de s'éloigner et qu'il donne sa réponse. « Celle-là c'était cadeau... Plus difficile maintenant... » Elle souffle, après s'être défait de ses chaussures. Elle se rapproche de lui, ses lèvres effleurent les siennes avant de s'abattre délicatement sur elles. Et au lieu de le laisser deviner en s'éloignant, elles continuent leur chemin, viennent s'immiscer entre pour capturer un vrai baiser charnel, jusqu'à même laisser sa langue s'amuser avec la sienne. Si la sensualité est une arme que la rousse savait utiliser, elle ne l'a jamais utilisé avec Apollon de façon aussi brute que maintenant, nue et non voilée, leur guerre les obligeant à rester fier. Elle s'éloigne de nouveau, presqu'avec regret alors que le son de sa voix redevient détachée. « Celle-là aussi c'était cadeau  » qu'elle balance teintée de sarcasme. « Pour la prochaine, ne bouge surtout pas... » Elle souffle de nouveau alors qu'elle vient se saisir des affaires du garçon à terre avec le plus de discrétion possible. « Ne triche pas... » qu'elle continue pour endormir sa méfiance alors qu'elle se saisit de ses chaussures et... part en toute discrétion, le laissant nu sur le toit sans vêtement de replie.