Sa leçon, il l’avait appris à la dure, la veille. Mais assurément, Bowie ne risquait pas de répéter la même erreur deux fois, alors que sa peau roussit par le soleil lui donnait encore l’impression de bruler, 12h plus tard. Armé d’une bonne crème solaire – dont il prit la peine de s’appliquer une bonne couche – et d’un t-shirt pour couvrir son derme abimé, une serviette de plage coincé sous le bras et une bouteille d’eau, il s’entêta à retourner sur les lieux du crime. Aucune intention de se priver, même si sa tête risquait d’éclater à tout moment. Il conduisit sa vespa le plus près possible, puis marcha le reste du chemin, en quête d’un endroit où se poser, avec une source d’ombre autant que possible. Ce dût lui prendre une bonne dizaine de minutes avant qu’il ne trouve, et, satisfait, s’installant à même le sable chaud. Ses chaussures retirées, il glissa ses orteils dans le sable avec le même plaisir que lorsqu’il était gamin, se remémorant des souvenirs de son enfance avec sa famille et leurs étés passés à Brighton Beach. La voix de @Franz le sortit de sa rêverie. – Ça devrait pas être si terrible. Non? qu'il laisse en suspens, s’attendant presque à ce que le candidat infirme, ou non, son affirmation. À vrai dire, sa présence ne le dérangeait pas le moins du monde. S’il savourait sa solitude quand elle se pointait le bout du nez, il préférait encore être entouré et en bonne compagnie. – Fondre, non, la chaleur j’peux supporter. Mais j’suis un peu trop cuit, si tu vois c’que je veux dire. Et pour mieux imager ses dires, il releva le collet de son chandail à l’arrière de son cou pour montrer les dégâts à l’allemand, un grimace accompagnant son geste. Le reste de son corps, lui, ne portait qu’un léger hâle, étonnamment. – Du coup, je prends pas d’chance aujourd’hui. Franz lui demanda un coup de main et Bowie récupéra le pot que ce dernier lui tendait. – Ah zut, tu viens de ruiner mes plans! qu’il plaisanta à son tour, invitant d’un geste l’autre à se retourner, afin qu’il puisse s’exécuter. Il porta une attention particulière à la cime de ses épaules et la base de son cou, miroitant là où le soleil avait laissé sa trace, sur sa peau. – C’est la première fois que je m’aventure plus loin de ce côté, sur la plage, mais t’as l’air d’y être un habitué, j’me trompe? Chouette endroit pour s’poser. En plus, c’est tranquille par ici. Bon, plus vraiment puisqu'il le squattait désormais, mais ça ne semblait pas tant déplaire à Franz.