La chaleur semblait vouloir laisser sa place à une température un peu plus fraiche, ne serait-ce que pour ces quelques heures diurnes et Bowie comptait bien en profiter. Il en avait eu pour sa dose du soleil, ce jour-là, et sa peau bouillante ne risquait pas de le lui faire oublier. Un verre d’eau frais sur la table, un linge froid dans le cou pour tenter d’amortir la chaleur qui émanait de sa peau, le brun somnolait sur l’une des chaises de la véranda, laissant la brise caressé son visage. Il sursauta presque, le pauvre, quand @Romy s’annonça, plateau de biscuits en main. Son estomac se réveilla aussitôt et parla du lui-même en grondant, ce qui fit rigoler Bowie. – T’as prononcé les mots magiques : cookies! J’peux pas refuser! Il en récupéra deux du plat qu’elle tendait vers lui et s’empressa d’en fourrer la moitié d’un dans sa bouche, oubliant momentanément sa remarque quant au fait qu’ils étaient encore chauds. Trop chaud pour être ingurgiter d’une seule bouchée! Il s’éventa la bouche d’un geste de la main rapide en constatant son erreur, mais rien n’y faisait. Il dut envaler une bonne gorgée d’eau pour que ça passe poil. – J’suis un idiot, qu’il glissa, amusé par sa propre bêtise. – J’me débrouille, tant que c’est pas trop compliqué. Je fais un excellent Mac & Cheese, à ce qui parait! Je te ferai gouter, un de ces quatre. Le voilà qu’il s’improvisait cuisinier. Mais si ça pouvait lui faire plaisir, pourquoi pas! – Et toi, t’aime bien? Elle devait sans doute apprécier dans une moindre mesure, car on ne cuisine pas en plein milieu de la nuit sans qu’il y ait un peu de passion, de plaisir. – C’est ma mamie qui m’a initié à la couture, quand j’étais plus jeune. Elle et ma mère cherchait un moyen de canaliser mon énergie, en me faisait focusser sur quelque chose. N’importe quoi, en fait. Je détestais le sport, alors… fallait trouver autre chose. Y’a eu la broderie au début, puis petit à petit, j’ai appris les autres techniques. À la fin du lycée, il se débrouillait relativement bien, mais ça ne l’avait pas empêché de chercher à parfaire ses connaissances. – J’bosse pas encore à mon compte, sous ma propre enseigne ou un truc du genre. Mais j’aimerais bien que ça soit le cas, un jour. Il était toujours possible de rêver, n’est-ce pas? Bowie avait toute sa vie devant lui, Dieu seul savait ce qui l’attendait dans le futur. Jugeant que l’autre moitié de son biscuit devait avoir reposé suffisamment au frais, il le porta jusqu’à sa bouche pour le déguster avec lenteur, cette fois. – Chest délichieux, mentionna-t-il à la jeune femme, la bouche pleine.