Elle se revoit ado, enfilant sa première paire de quads, offerts à Noël par Olympe, sa grande soeur. Elle les a usé en quelques mois, puis les paires se sont succédées dans son placard pour finir dans le garage familial. Puis, il y a cinq ans, elle les a retrouvées, stockées dans une malle portant son nom. Après des essais fructueux (et quelques éraflures sur les genoux), elle s'est mise à sillonner les villes du monde qu'elle visitait sur ses quads. Donc à la minute où elle a su qu'il y aurait un roller disco rink d'ouvert, elle a été la première à se précipiter sur les lieux. À en arpenter le parquet fraîchement ciré, sur fond de disco endiablé. Juchée sur ses patins, elle s'échauffe en faisant des tours complets, gagnant de plus en plus en vitesse et ça la grise, la met en joie. Aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau et tout ça, en rythme, en déhanchant tube après tube. Combien de sessions comme celles-ci elle a pu faire avec ses copines ? Les barres qu'elles se sont tapées en se vautrant ? Les classiques du disco se succèdent, elle les connaît sur le bout des doigts. Tournoyant sur elle-même sur du Donna Summer, elle kiffe le moment, Pessa. Elle freine en douceur lorsqu'elle voit @Blaise, contre la rambarde. Elle roule vers lui, tout sourire, l'oeil pétillant. — Tu viens ? Dans un français le plus limpide. Elle repart faire un tour, l'écho de son rire dans le sillage, tel un feu follet.

il ne sait pas trop comment il est arrivé ici - la curiosité peut-être ? de voir ce lieu qu’on ne voit que dans les films et, bizarrement, que blaise doit éviter à paris s’il en existe un - contraire d’arthur qui doit se dire qu’il revit sa jeunesse perdue des annés 80. dans tous les cas c’est une surprise de voir également une seule personne, solitaire, occupée à tournoyer sur des patins. @pessa se lance dans quelques mouvements compliqués et blaise s’approche un peu - à se dire qu’il regarde juste et repart aussitôt. mais c’est sans compter sur la brune qui passe à ses côtés pour lui glisser quelques mots de français et s’échapper à nouveau. grimace sur les lèvres de blaise avant qu’il ne la regarde et se retrouve à secouer de la tête. — non, désolé, j’en ai jamais fait. il explique maladroitement vers pessa et s’appuie contre la rambarde pour la regarder faire. — mais je t’en prie, continue. il répond en français, sans être certain qu’elle comprenne tout.