@Boaz

L'heure tournait, et Franz ressassait les derniers événements qui avaient eu lieu au sein du block. Il n'arrivait pas à effacer le visage de Boaz, la confusion qui l'avait habité quelques instants après avoir observé un shift dans son comportement. L'allemand pensait qu'il arriverait à oublier, facilement même, mais il y avait toujours cette image qui lui revenait en tête, et il détestait ça, avoir à faire à quelque chose qu'il ne comprenait pas. Curieux depuis tout petit, il était de ces gosses qui posaient toutes les questions du monde pour en comprendre ses mécanismes. C'était peut-être pour ça qu'en grandissant, il arrivait si bien à se déjouer de toutes situations, à faire que plus grand chose n'arrivait à l'atteindre. Celle-ci pourtant, elle restait un mystère. Et plutôt que d'essayer de le résoudre de lui même, il avait fini par capituler, à la recherche d'un homme et ce à minuit passé. Franz se doutait que Boaz ne dormait pas, et c'était qu'après avoir fouillé quelques pièces que l'idée de la loveroom lui vint à l'esprit. Peut-être que le brun s'était réfugié là bas pour un peu de calme ? Il poussait la porte, et bingo. Les deux semblaient autant surpris de tomber sur l'autre, et pourtant, c'était pas comme si Franz ne s'y attendait pas. « Ah, t'es là. » il lâchait malgré lui l'info qu'il était bien celui qu'il cherchait, s'avançant dans la pièce tout en réajustant le débardeur qu'il avait enfilé un peu à l'arrache avant de quitter sa chambre. « J'ai eu le temps de repenser à... tout ça. » toute cette situation qui les avait enveloppé, les avait projeté dans un contexte qui, il y a quelques jours de ça, n'était clairement pas propice à la discussion. « Et j'pense que je suis prêt à en parler, si ça t'dit. » parce qu'avant, il ne l'avait pas été. Sur le moment, il avait préféré se détacher d'une situation qui lui semblait bien trop compromise, pris dans ses propres instincts. « J'veux essayer de comprendre qui t'es, et pourquoi t'as réagi comme ça. Mais j'peux pas le faire si tu me laisses pas entrer un minimum. » Franz, il était prêt à écouter pour une fois, mais encore fallait-il que Boaz soit réceptif.

Ce soir je decide de prendre des vacances de mes camarades de chambre. Me retrouver à partager la même pièce que deux des miches qui s’amusent à faire des va-et-vient sur ma planche c’est pas trop mon délire ce soir. Je suis le premier choqué de prendre conscience d’avoir besoin d’un peu de calme, pire encore, pour réfléchir. Je m’affale sur le lit de la fameuse loveroom dès que j’y arrive. Je prends pas trop le temps d’admirer la pièce vu que c’est pas dans le but d’y faire des pirouettes que je m’y suis glissé. Même moi ça me saoule. Je suis devenu l’ombre de moi-même, je pensais pourtant que les flammes n’en avaient pas. Je lâche un espèce de cri, la tête dans un oreiller sans raison aucune. Juste envie de ressentir quelque chose. Je sursaute presque quand j’entends la porte s’ouvrir et je réagis au quart de tour. Je suis déjà revenu dans une position nonchalante quand l’allemand fait son entrée. Ah il est là lui. Les mêmes mot s’échappent de sa bouche comme un echo mais le ton diffère. Il me cherchait ? Je pensais pourtant qu’il m’avait suffisamment trouvé dans les chiottes. Je plisse des yeux, j’suis déjà prêt à me mettre sur l’offensive. La meilleure défense. Et donc ? Je réponds le plus indifféremment possible. Il dit qu’il a réfléchit, cool de savoir qu’il en capable, par contre c’est la déclaration qui vient ensuite qui me désarme complètement. Toute la pression quitte mon corps et je le regarde comme un débile. Pour le coup il a réussi à me surprendre, positivement de surcroît. Il continue sur sa lancée et c’est limite si un uppercut m’aurait pas moins coupé le souffle. Je comprends plus rien aux gens de cette baraque. Bah écoute why not, ça reste mon sujet préféré. Je pense surtout que je vais apprendre qu’il est en mission au prochain prime. Tu veux savoir quoi  ? Je te dirais pas où se trouve l’horcruxe par contre. Pas sur qu’il veuille s’y aventurer.

@Boaz

La communication entre les garçons était compliquée, pourtant l'aventure avait plutôt bien débuté de ce côté là, et pendant une fraction de seconde, Franz avait même été capable d'apprécier la présence de Boaz. Mais depuis quelques temps, il ne savait pas vraiment ce que son camarade traversait, une sorte de phase où il avait besoin de s'en prendre sans relâche à l'allemand, et ce sans raison apparente. Parce que cette histoire avec Clark, elle n'avait aucun sens, et même lui avait fini par l'admettre. Si Franz avait vu le désarroi dans le regard du brun, il n'avait pourtant pas cherché plus loin sur l'instant, trop occupé à gérer ses démons internes, à fuir la scène plutôt que d'enfoncer un peu plus le mec qu'il avait en face de lui. Dans ces situations, le cuistot perdait souvent le contrôle, comme si ses instincts lui disaient d'attaquer, qu'importe celui qui en serait la victime. C'était un mécanisme de défense, une rage qui sommeillait en lui et qu'il avait tenté de calmer au fil des années. Depuis, quelques jours s'étaient écoulés, et ce sentiment avait fini par s'estomper, laissant place à une réflexion, au visage déconfit de Boaz face à sa propre réalisation. On pouvait dire ce que l'on voulait de l'allemand, mais Franz n'était pas quelqu'un d'insensible, et c'était probablement pour ça qu'il avait fini par retrouver le danseur, même si celui-ci continuait d'arborer cet air parfaitement désintéressé. Franz avait pour désir d'en connaitre un peu plus sur lui, sur sa manière de fonctionner. Il savait aussi que ça ne serait pas le plus simple, et que de ce qu'il avait pu observer, Boaz avait tendance à dresser constamment ce masque de mec au tempérament de feu.. ce qu'il avait probablement. Mais y'avait aussi cette sensibilité qu'il avait vu l'autre jour. « C'qui s'est passé la dernière fois. » qu'il commençait, ne sachant pas vraiment trouver les mots justes pour exprimer ce qu'il avait en tête « J'ai l'impression que ça a trigger un truc en toi, genre, comme si ça faisait écho à quelque chose que t'as déjà vécu. » comme si c'était pas la première fois qu'il réalisait que ses actions étaient disproportionnées à l'événement. « J'crois que je me demande juste d'où ça vient. » il allait pas lui faire une psychanalyse à la con, non, c'était plus de la curiosité quant au passé du gars, préférant malgré les apparences, ce genre de vraie conversations à des plus futiles.

Je suis un peu plus détendu une fois que j'ai analysé son ton et son langage corporel, okay on peut sortir du mode menace et se calmer un coup. le cuistot se pose des questions sur notre interaction houleuse de la dernière fois. Je suis prêt à sortir une connerie mais j'ai la surprise de le voir continuer vers une conclusion qu'il a un petit peu trop bien tiré. Je reste silencieux pendant quelques secondes pour analyser la situation. Clairement l'allemand est beaucoup plus perspicace que ce que son addiction au sport veut bien montrer et j'ai déjà pu goûter à son répondant la dernière fois. J'ai un frisson rien que d'y penser, jamais je l'admettrais devant lui mais j'ai pas trop envie de m'y frotter ou du moins pas de cette manière. Je peux lui concéder une petite confidence, ça me semble être la meilleure stratégie sur le front ce soir. Vaut mieux lui donner un bout d'os à mâchouiller pour qu'il s'attaque pas à toute la carcasse. Je souffle comme relâcher le stress de devoir montrer un semblant de vulnérabilité. Oh tu sais, le coup classique de l'homo qui se fait emmerder à l'école. Je me rallonge sur le lit pour regarder le plafond. J'étais beaucoup plus doux et naïf à l'époque, genre Clark mais sous ecsta. Puis je souriais tout le temps aussi et ça ça posait problème. Je souris, ironiquement. La danse a pas aidé mon cas. Le principal problème c'est que j'avais déjà cette grande gueule du coup je répondais à ces bouffons. Well, du coup ils m'attendaient souvent à la sortie quoi. Je me suis pris des dérouillées qui feraient peur à n'importe qui, mais je revenais chaque jour en classe en mode "quoi ?" même insolence, même sourire. C'était comme pour les défier de me buter. Y'a que la mort qui m'ait jamais fait peur, c'est bien un des seuls trucs que je peux pas contrôler. Bon ça devient larmoyant stop. Du coup j'ai appris à me battre et j'en ai tapé quelques uns. Oh et je m'en suis tapé un autre, des années plus tard parce qu'of course c'est vrai ce qu'on dit sur les homophobes. C'était même mon premier crush. C'est ouf, la première personne qui m'a aimé a aussi été la première à me frapper. On va dire que ça explique pas mal de choses vu comme ça. Satisfait ? Je le regarde à présent.