Quelques jours se sont écoulés depuis la gueule de bois qui a, sans surprise, été assez violente. Kit a traîné sa carcasse de pièce en pièce en y trouvant toujours quelque chose à redire. Trop chaud. Trop froid. Trop sombre. Trop lumineux. Trop bruyant. Dans le mal, en manque de sommeil et incapable de se poser quelque part plus de 5 minutes, elle a vécu dans ses regrets d’excès et la frustration latente qui ne l’a pas quittée depuis qu’elle est partie de la loveroom dans la nuit de mercredi à jeudi. Seul salut : elle se rappelle à peu près correctement de tout ce qu’elle a dit et fait lors de leur soirée alcoolisée avec le V, et rien ne lui donne matière à se sentir gênée. Un classique des nuits arrosées, de faire la merde qu’on regrette le lendemain, sa meilleure pote en sait en rayon. Le genre à envoyer des sms à son ex et finir sa nuit chez lui, ou de se vautrer dans la rue et manquer se tuer au passage. Rien de tout ça dans la soirée de Kit, de la chauffe, un coup de clim dans la foulée pour des raisons qu’a posteriori, elle a trouvé assez nobles, et la fin de la nuit dans son lit accrochée au bras de son doudou Arvid. Pas de drama, pas d’égo meurtri, elle a continué sa petite vie tranquillement en laissant derrière elle le souvenir brumeux de cette nuit. @Virgil et elle se sont à peine recroisés depuis, chacun vaquant à ses occupations et aucun d’eux déterminé à initier la conversation sans pour autant que ça traduise une volonté délibérée de s’ignorer. Dans un block avec 30 personnes et mille endroits à explorer, on peut passer des jours sans croiser certains plus de quelques minutes. Milieu d’après-midi que Kit met à profit pour un downtime de qualité histoire de recharger les batteries. Elle sait déjà qu’elle dormira pas (elle n’a plus fait de sieste depuis ses 6 ans) mais le seul fait se poser dans son lit écouteurs aux oreilles, suffit à la reposer. Les sons s’enchaînent, Glass Animals croise Arctic Monkeys qui croise Foals puis the XX, sa playlist composée de centaines de titres ajoutés d’année en année. Des sons de quand elle avait 12 ans et des sons qu’elle a découverts récemment. Une ombre passe dans le couloir, elle n’a pas le temps de voir qui qu’elle est déjà partie… et revient sur ses pas jusqu’à s’imposer dans l’encadrure de la porte. @Virgil ne la cherchait probablement pas, mais il l’a trouvée. « Tu cherches quelqu’un ? Y a que moi ici » elle l’informe inutilement, le vide de la chambre parle de lui-même. Elle s’attend déjà à le voir repartir en quête d’elle ne sait quoi, et reprendre de son côté la lecture aléatoire de sa playlist.

virgil a activé sa fonction on and off, et s’il était uniquement constitué de braises mercredi soir dans la loveroom face à @kit, le jaguar a laissé place au mec tranquille qu’il est redevenu dès le jeudi matin. il pense plus à elle, pas plus qu’il ne pense à rien d’autre qu’à l’instant présent et à ceux qui le peuplent. sa rando avec franz lui a fait perdre deux kilos de sueur et il a marché droit sur la salle de bain en rentrant pendant que le kaiser se jetait dans la piscine. dans le calme de l’étage désert en plein aprem, il savoure cet instant de solitude qui se fait rare ici, choisis des vêtements propres dans le dressing en dégageant d’un coup de pied son gros sac noir contenant les médocs qu’il prend pas et dont il se sent libéré rien qu’à les voir disparaître sous le banc de bois. rafraichi et parfumé, il est pas contre l'idée d'une bière et d'une clope sur la terrasse, et entreprend le chemin jusqu'à son voeu quand il aperçoit une forme allongée seule sur l’un des lits de la chambre il-sait-plus-le-nom. pas d'intérêt, il reprend sa route et puis se stoppe quelques pas plus loin. marche arrière, il repasse une tête dans l’embrasure et repère kit, ses cheveux noirs, ses yeux bruns, sa phrase d’accueil chaleureuse (…) tous rivés sur lui. — j’t’ai prise pour hanaé, me demande pas pourquoi, même lui il sait pas. — envie d’être seule ? il comprendrait, mais elle lui fait signe que c’est ok et il tape l’incruste, désigne son tel d’un mouvement de tête tandis qu’il s’allonge à son tour sur le matelas. — radiohead ? son esprit bondit de fil en fil à mesure qu’il crée des liens. — j’ai pensé à toi tout à l’heure, dans le studio. y’a une guitare, je me suis entrainé pour johnny cash, à la ellie dans the last of us, tâtonnant avec ses quelques skills qui vont pas loin mais l’autre soir, au bar, il lui a dit qu’il lui jouerait hurt à la guitare avant la fin du jeu s’il trouvait l’instrument. en échange, elle doit lui jouer le son qu’elle préfère quand il s’agit de pincer les cordes, d’exprimer ce qui ne peut pas l’être avec des mots et sur quoi il est impossible de se taire.

Y a pire que d’être confondue avec Hanaé, même elle doit bien le reconnaître : elles ne jouent clairement pas dans la même cour niveau attractivité physique, l’Italienne comptant sans hésitation parmi les plus belles filles du block. Ca n’empêche pas Kit d’afficher une moue presque déçue face à @Virgil. « Ah, oui, la ressemblance est frappante faut dire » elle répond en souriant malgré l’ironie du propos. « Non, pas particulièrement » elle l’invite à entrer, et il s’exécute dans la foulée, s’installe à la place d’Arvid sur le matelas. Etrange, d’être à nouveau dans cette proximité physique et d’avoir conscience que la tension de leur soirée loveroom s’est évaporée en même temps que l’alcool de son système. Kit secoue la tête à la question. « Signs. Bloc Party. Tu connais ? » Elle en doute, elle a compris dès leur première interaction que leurs goûts musicaux étaient aux antipodes les uns des autres. Elle lui tend un écouteur pour qu’il puisse se familiariser avec, remet la musique en route. 2mn18, et le meilleur passage de la chanson démarre. Elle se laisse bercer par l’enchaînement et la voix mélodieuse de Kele Okereke. Le sourire se dessine sur ses lèvres à la mention de Johnny Cash qui la renvoie à une partie de la discussion où elle n’était pas encore trop ivre. « Ah oui ? Hâte de t’entendre la jouer alors, je l’aime beaucoup. » Ce qu’il sait déjà, étant donné qu’elle a eu tout le loisir de le gonfler avec la musique pendant leur précédente discussion. « Je pense que j’ai trouvé la chanson que je te jouerai. Riptide, de Vance Joy. Rien de très original, mais elle me rappelle des souvenirs précieux. » Les étés à la mer, ses frères et sœurs et elle, autour du feu sur la plage, la guitare en fond sonore et la voix éraillée de Poppy mêlée à la douceur grave de la sienne. « Merci, au fait. Pour la loveroom. C’était prévenant de ta part, y en a beaucoup qui n’en auraient rien eu à foutre. » Ils doivent sans doute le savoir tous les deux. Puisqu’elle n’avait pas eu l’occasion de le faire en personne, elle se rattrape maintenant. « Et pour ce que ça vaut, j’aurais pas regretté le lendemain. Mais j’aurais été déçue d’en avoir que des souvenirs un peu brumeux. » Le regard qu’elle pose sur lui n’est pas timide, ni gêné, Kit ne flirte même pas. Elle se contente de constater.

on dirait qu’il a réussi à la vexer avant même de lui dire bonjour et c’est peut-être un nouveau record. certes c’est jamais agréable d’être confondu avec quelqu’un, bien que le virgil sans galères d’égo se foute entièrement que de dos, on l’appelle smith ou saturnin. il a un sourire d’excuse en la rejoignant, s’installant en lieu et place d’arvid sans y réfléchir, son écouteur entre les doigts. — ça me dit rien, les premières notes s’envolent et l’invitent à se caler plus confortablement via l’oreiller qui trainait là. les basses profondes roulent comme un océan la nuit par-dessous les grelots d’un hochet d’enfance. elle aime ce genre de son, @kit, de ceux qui te donnent envie de sourire en fermant les yeux et de te laisser emporter au-dessus de l’eau à toute vitesse sans ressentir le froid du vent. un voyage en tapis volant. 2mn18, il la sent presque frémir à ses côtés et tourne la tête pour la regarder, toute habitée par le son qui semble lui descendre dessus comme des milliers de lumières chaudes et dorées. il lui sourit quand leurs yeux se rencontrent ; il aime aussi. les gens qui te parlent l’air de rien par-dessus une chanson que tu leur fais écouter ont le don de lui faire péter les plombs et il se tait, regarde la villa s’éloigner et rejoint kit là où elle est. il lui rend l’écouteur lorsque le son fait tinter sa dernière note, un hochement de tête appréciateur en conclusion, remarque à son expression qu’elle se rappelle leur discussion sur johnny cash et la guitare qu’ils doivent se jouer à tour de rôle. — je la chante pas, par contre, pas parce qu’il a une voix infernale mais parce que son timbre n’a aucun intérêt particulier quand il se met à chanter ; autant ne pas tenter d’imiter les maitres en la matière. — toi tu chanteras, intime-t-il l’air amusé, surtout si elle choisit riptide de vance joy. — c’est pas l’originalité qu’on veut, elle le sait déjà. c’est que ce soit vrai. que ça sonne comme la vie en mieux. que ça suspende l’espace-temps dans un moment qu’à eux. les iris verts de virgil survolent les souvenirs qui ondulent dans ceux de kit et dont elle ne parle pas, il repense à tous ceux qu’elle a mentionnés l’autre soir, les fait défiler un à un pour voir s’ils collent avec sa chanson. il imagine qu’elle la renvoie à des souvenirs familiaux, à sa mère et à poppy, bien sûr, à ses frères aussi. peut-être un minuscule jardin en été, un moment de cuisine faite à plusieurs. il aime nager dans le patchwork coloré de sa mémoire en journaliste entrainé. son regard se fait plus brillant quand elle évoque leur nuit d’éros avortée par ses soins particuliers, un peu grossiers, mal amenés et finalement… appréciés. il lui sourit encore, comme un chaton. — désolé d’avoir fait le briseur d’ambiance… ses lèvres s’étirent de surprise et d’amusement à l’entente de l’absence de regrets potentiels qu’elle avoue maintenant, à la déception qui aurait découlé de l’oubli partiel de cette nuit. — c’est vrai ça, il fait mine de le réaliser à l’instant. — devoir de mémoire pour les évènements qui marquent l’histoire, résurrection du christ, découverte de l’amérique, hiroshima, dislocation de l’urss, son corps dans le sien.

Qu'à cela ne tienne, elle lui fera découvrir un petit pan de son univers, une percée minuscule à travers la musique qui l'emporte, mélancolique et douce toute à la fois. « Gossip Girl, saison 2 épisode 13. » et la référence lui tire un sourire léger, la renvoie à leur premier échange sur la terrasse : les musiques de série télé, bande sonore de sa vie toute entière et rien qu'en fermant les yeux, elle pourrait voir la scène rejouer devant elle, le mariage d'Eleanor et Cyrus, le deuil de Chuck et la conclusion de la scène, quand il se laisse enfin aller à la vulnérabilité dans les bras de Blair. Elle laisse la musique se poursuivre, partage un regard avec @Virgil, un sourire complice. Ce n'est qu'une fois les dernières notes achevées qu'elle reprend la parole. « Je sais pas si ça te le fait à toi aussi, mais quasiment toutes les musiques que j'écoute je peux donner un endroit et un moment auxquels elles me ramènent. » Parfois, ce n'est qu'à un état d'esprit, ressenti il y a six ans à moment random de sa vie, parfois plutôt qu'un épisode de série télé, elle se rejoue sa propre vie dans sa tête, les souvenirs indissociables de leur musique. Elle manquerait presque esquisser une moue déçue de savoir qu'il ne la chantera pas, la chanson de Johnny Cash, mais Kit se contente d'acquiescer. « La musique se suffit à elle-même » elle décide finalement. Mais pas la sienne, visiblement. La sienne, elle sera chantée ou rien et elle hoche à nouveau la tête, scellant leur accord. « Ne t'attend pas à une voix mémorable par contre » elle se sent tout de même obligée de lui rappeler. C'est Poppy, la chanteuse de leur binôme, elle la surclasse de très loin. Mais Riptide, elle la connait par coeur, tant les accords que les paroles que les intonations, elle l'a chantée si souvent qu'elle en maîtrise toutes ses subtilités. Plus important surtout, quand elle la chante, elle la vit en même temps, transportée dans le temps et l'espace jusqu'à remonter à ces scènes en famille, au feu de camp, à la voix mélodieuse de sa soeur se mêlant à la sienne. Pour l'heure, Kit s'ancre dans un présent bien tangible, le souvenir de la loveroom bien en tête quand elle l'évoque auprès de Virgil. « J'ai un très bon ami qui s'appelle le Womanizer. Ca dépanne bien dans les moments de galère » elle se moque gentiment, pas perturbée de balancer l'information comme ça, sans prévenir. Un rire s'échappe d'entre ses lèvres à la comparaison hasardeuse qu'il fait avant que son regard ne se fasse plus joueur. Elle sent le mood changer sans prévenir, d'innocent il se fait plus tentateur. « Ah oui, un moment qui marque l'histoire, vraiment ? » Elle hausse un sourcil, sourire amusé. « Quand tu mets des attentes comme ça, il faut pouvoir délivrer derrière » ajoute-t-elle dans un souffle, avant qu'une main baladeuse ne glisse jusqu'au bas de son tee-shirt pour jouer avec le tissu. « On peut la marquer maintenant si tu veux » elle propose l'air de rien.

— celle-là, même en des milliers d’heures d’avion je l’ai jamais regardée, il note dans un sourire quand elle lui précise à quelle séquence émotion le son la renvoie. — quel moment ? il l’écoute lui parler du mariage d’eleanor et cyrus, du deuil de chuck et de sa vulnérabilité dans les bras de blair, une moue attendrie ridulant le coin de ses lèvres à la découverte de son petit cœur tendre. un hochement de la tête à sa question lui fait comprendre qu’elle a vu juste le concernant. — un endroit, un moment, une personne, il ajoute. son iphone vibre des sons du monde entier, glanés auprès d’étrangers, offerts par des nouveaux amis, des amants éphémères, tous se sont frayé une route jusqu’à lui pour creuser leur galerie et y abandonner une musique, un refrain avant de reprendre leur chemin. — t’en as qui sont vraiment très belles, objectivement, mais que je peux plus blairer parce qu’elles me rappellent des moments de merde ou des gens dont je veux plus entendre parler, à elle aussi, ça le lui fait ? johnny cash revivra dans la musique des cordes et vance joy résonnera dans les vocalises de @kit, c’est acté quand bien même elle l’invite à ne pas se méprendre sur ses attentes. — je m’attends à ta voix, répond-il simplement, le regard aussi doux que le murmure. des attentes qui collent a priori pas trop mal à la réalité. l’admiration qu’elle voue à sa sœur et son chant, il commence à en être familier, mais il y voit aussi une infime pointe de dépréciation chez kit, qui mériterait d’être dulcifiée. le fail de leur moment dans la loveroom, elle l’a transformé en ce qu’elle avait dit qu’elle ferait, un plaisir solitaire qu’il l’écoute évoquer, la mine amusée. — une vraie bouée de secours. je peux pas en dire autant, il avait passé quelques heures sur son tel dans la loveroom qu’il occupait seul, sms et twitter s’occupant de lui faire oublier ses envies antérieures auprès d’elle. la mémoire soudain ravivée par les mots de kit, il se penche sur la question qu’elle répète, sceptique, le prévenant du danger dans lequel il se met tandis que d’une main, elle tire sur un pan de son t-shirt. il est des choses avec lesquelles il ne fait pas bon jouer ; la vie, l’espoir, un rpg-7 ; mais on peut dire que le sexe est l’un des terrains favoris de virgil. elle lui propose de baiser maintenant et il pose ses yeux sur elle, l’observant un moment, flairant le parfum de son désir modéré – trop modéré, l’épicentre ancré trop loin dans les souvenirs d’une extase avortée. — t’as raison, concède-t-il, — les événements qui ont marqué l’histoire avaient tous un point commun : personne s’y attendait. big bang, éruption du vésuve, world trade center, krach de 1929… ses doigts partent à la recherche des siens contre son vêtement et s’y enroulent pour mieux les caresser. — pour être autre chose qu’une anecdote de l’histoire je crois que je vais devoir te surprendre, le mot glisse de son sourire jusqu’aux oreilles de kit, les iris prasins de v guettant son expression.

« Ah non ? » elle relève, le regard curieux. « Trop girly pour toi c’est ça ? » La moquerie perce dans la voix, comme si le fait de regarder Gossip Girl pouvait retirer une once de masculinité à @Virgil. Il demande à ce qu’elle lui raconte le moment, alors elle s’exécute sans hésitation, bercée par les souvenirs de ses multiples visionnages et se moquant bien d’avoir l’air un peu ridicule à se passionner pour des personnages fictifs. « Tu comprends, il cède enfin après l’avoir rejetée un peu plus tôt, il accepte d’assumer ses sentiments pour elle, je sais pas, quand j’avais 15 ans je voulais exactement cette relation. » Sept ans plus tard, avec un peu plus d’expérience et de recul, elle voit les choses différemment, averse à la toxicité comme seule fondation à un couple. Virgil et elle partagent un même ressenti sur la musique, la vivent plus qu’ils ne l’entendent, de telle sorte qu’elle leur évoque toujours un moment précis. « Je comprends » elle souffle, prend quelques secondes avant de poursuivre. « Moi aussi, il y en a que je peux plus écouter. » Elle lève son regard sur lui, hésitante. L’envie de s’ouvrir un peu la taraude mais il est une pan de sa vie qu’elle protège avec une étrange possessivité. Elle finit par se décider à le faire, sans garantir qu’il n’entendra pas l’émotion de la sensible qu’elle est dans sa voix. « J’ai perdu un de mes frères il y a 4 ans, il s’est suicidé » elle lui confesse, la rebasculant dans l’enfer de cette époque. Virgil n’aura pas de mal à relier cet événement à des traits de sa personnalité dont elle lui a déjà fait part. « Et à l’époque j’écoutais beaucoup une chanson en particulier, c’était mon refuge pour m’aider à garder la tête hors de l’eau. Maintenant j’y arrive plus. » Ou seulement quand elle en a besoin pour se laisser aller et craquer, le temps de quelques minutes. Kit aurait mille choses à lui raconter sur cette période, mais elle préfère les taire pour le moment, ne veut pas plomber l’ambiance ni ramener Virgil à ses propres traumatismes dont l’ampleur dépasse largement le seul cadre de la mort d’un proche. « Mmh, ça va alors » elle conclut, en parlant de sa voix. Elle a le timbre au croisement entre Billie Eilish et Olivia Rodrigo, avant qu’elles n’apprennent à le maîtriser, c’est pas toujours glorieux. Il leur est beaucoup plus facile d’avancer sur des sujets légers, sans complexité, comme de reparler de leur escapade avortée de la loveroom et de ses conséquences sur une libido frustrée de son côté. « C’est toi qui l’as choisi » elle lui rappelle, moqueuse mais sans reproche dans la voix. La tentation de reprendre là où ils s’étaient arrêtés la saisit, juste assez pour se faire beaucoup plus joueuse, une main flirtant avec son tee-shirt pour lui faire passer le message qu’il aurait probablement saisi autrement. Mais Virgil ne se laisse pas avoir aussi aisément, beaucoup plus doué à lui résister que l’inverse. Ca pourrait être vexant mais ça ne l’est pas, il y a dans sa réponse la promesse que le meilleure reste à venir. Kit le dévisage, avec curiosité et gourmandise, répond à la caresse sur sa main. « Ca tombe bien, j’adore l’être. Surprise. » Sourire entendu. Il a raison au fond, l’ambiance dans cette chambre ne s’y prête qu’à moitié, tout est trop… prévisible, presque attendu. « Me fais pas attendre trop longtemps quand même » elle met en garde, joueuse, avant de sceller l’accord d’un baiser léger sur les lèvres du blond.