i can go low (lun31/17h)

Son pas ralentis à peine lorsque son regard se pose sur le lit, déjà occupé de la loveroom. Ses plans perturbés mais qu'elle refuse d'abandonner, elle s'avance tout de même et s'allonge du côté libre sur la housse de couette. Son livre apprendre l'italien en 15 jours, menteurs, qu'elle pose sur son ventre, le visage qui se tourne vers @Clark. Elle s'est installée sans le moindre mot et espère qu'il n'avait pas de hot date prévu parce que cette partie du lit sera la sienne pour les trois prochaines heures au minimum. — Qu'est ce que tu fais? Qu'elle finit par demander sans introduction aucune. C'est faire la conversation à Clark ou continuer à réviser l'italien toute seule pour savoir comment on dit tomate. Seule la pratique extrême de l'anglais l'avait sauvé dans son apprentissage et au vu de ses progrès, cela resterait la seule. — Tu viens souvent ici? Si c'était le nouveau lieu à la mode ce ne serait pas un bon endroit pour caler une petite sieste après tout.

@Bahini

pas vraiment une habitude. mais il essaie d'apprivoiser la nouveauté. et il la connait, à présent, cette pièce. s'est juste dit qu'il serait au calme, pour peindre un peu. toujours dans une position un peu chaotique, les lits n'étant pas vraiment faits pour ca. mais au moins ici, c'est vide, personne n'a de raison de passer la tête, à moins d'avoir quelques plans. ou de vouloir du calme. faut croire qu'il est pas le seul à avoir eu l'idée. et c'est étrange, de lever le nez de son carnet pour se retrouver nez à nez avec un visage déjà posé sur la page. « oh-uh-je dessinais, juste. » il ne saurait même pas dire depuis combien de temps il est là, exactement. et il ne peut pas vraiment la tourner, sa page. les huiles pas encore sèches. alors il regarde ailleurs. la regarde elle, vaguement. son bouquin. de quoi en sourire. au moins, il n'est pas le seul à avoir vaguement tenté d'apprendre, sans grand succès. « pas vraiment. enfin. une fois. » dans des circonstances toutes autres. plus accompagné. pour salir les draps, plutôt que juste pour s'éloigner du monde. « mais c'est chill - j'veux dire, quand y'a personne dans le coin. » moins bruyant que le bord de la piscine. « j'me suis dit que c'était un bon endroit et... uh, well, si tu voulais du calme, j'peux y aller, si tu veux ? » laisser la place lui importe peu. faudra juste ranger le barda qu'il a laissé sur la table de nuit. en profiter pour nettoyer la tâche de peinture sur un coin de ses verres de lunettes.

Elle ne sait pas si c'est la question plutôt banale qui le surprend ou s'il est juste un peu trop timide mais sa réponse sonne à peine assurée à @Clark. Mélange de lui donner envie de lui dire de s'affirmer et de lui demander s'il est sur parce qu'il n'en a vraiment pas l'air. — D'accord. tu dessines quoi? Le choix de l'option trois est le plus sain quand on pense qu'elle vient de s'incruster dans son lit sans la moindre demande préalable. La suivante lui donne un peu plus d'espoir pour la suite de la conversation. — Il suffit d'une fois généralement. Elle ne sait pas de quoi ils parlent, ne sait pas en quoi consistait sa dernière visite mais c'est assez générique pour passer et la connotation sexuelle se complait plutôt bien dans l'espace. — J'imagine. A priori, elle espère pour les occupants, c'est plus bruyant quand il y a du monde à l'intérieur. Elle est surprise de l'entendre lui demander si elle voulait qu'il parte étant donné que c'est elle l'envahisseur. Beaucoup moins de savoir que son premier reflexe serait de lui dire oui. Le soupir intérieur est profond lorsqu'elle décide le contraire. après tout il parait qu'elle a déjà fait pleurer Marilou, autant ne pas commencer une nouvelle trend. — Non. Ca lui coute assez de le sortir elle n'ajoute rien à la suite. Ce serait légitime après tout, c'est lui qui l'a proposé. — Tu vas te faire manger dans la vie, si tu continues comme ça. L'impression grandissante d'éduquer son petit neveu incapable de dire non à quiconque. Ca rend pas forcément heureux, au final, pas plus que de dire non en permanence mais ne pas s'effacer c'est essentiel.

@Bahini

« uh- » il ne peut que mordre son sourire, quand ses yeux redescendent sur la page. un peu étrange, de juste le dire. à la place, il tourne le carnet vers elle. à gauche, la silhouette n'a pas grand-chose à voir, une autre femme, ailleurs dans le monde, quelques lignes au crayon. mais la page de droite approche complétion, et c'est son visage à elle, qui a pris des couleurs. un portrait comme il en a fait d'autres, au fil des semaines. la plupart y sont passés, une fois ou deux. « j'pense que tu reconnaitras. » le sourire est un peu gêné, mais de toute manière, il n'allait pas le cacher. « t'as sûrement raison... » et le sous-entendu lui passe à vingt mille au-dessus de la tête, tout près qu'il est à remballer ses pinceaux pour lui laisser la place. mais non, ca ne la gêne pas tant, finalement.

et puis, d'un coup l'impression d'être à la maison. d'entendre sa voix. les mêmes conseils. le même ton. c'est presque stupéfiant. il le voyait venir. pour une fois, il peut se dire qu'il avait bien lu quelqu'un. même si c'est vague. même s'il ne la connait pas vraiment, bahini. les similarités, mêmes remarquées de loin, au fil de conversations de groupes étaient trop frappantes pour être ignorées. et les yeux se ferment, le gamin laisse un air ennuyé s'installer sur son visage, en se laissant aller contre les oreillers « c'est quoi le problème des lesbiennes à dire juste - des vérités que personne veut entendre ? genre, ca vient avec le coming out ou c'est comment ? » et la réalisation. que c'est vraiment sorti de sa bouche, et que l'insolence futile est un jeu qu'il ne se permets qu'avec une personne, qui a l'amour vache, parfois. que sortant d'une autre bouche il aurait pu se permettre ca, mais il se redresse aussi sec, les épaules quand même toujours voutées. « pardon -je voulais pas... le but c'était pas d'être... irrespectueux ou pas - je suis - et puis - c'était juste - ma soeur est lesbienne. » la phrase peut pas se finir comme ca, c'est ridicule, avec lui qui contemple le vide, et sa connerie. une main sur le visage. redescendre. être normal. dire des choses normales. « j'm'excuse. et. je sais. enfin. j'essaie de pas... de grandir, un peu, mais j'suis comme ca et je suis pas sûr d'avoir très envie de changer, même si ca m'a déjà amené des emmerdes, et j'essaie de gagner en... indépendance, sans perdre non plus le fait que je veuille être quelqu'un de sympa, quand même, et - et je parle trop, là, je crois. » la voiture après être rentrée dans un mur semble continuer de creuser, quitte à passer complètement au travers, pour aller s'encastrer dans celui d'en face. un carnage.

Il ne lui faut pas plus de quelques secondes pour que ses yeux s'écarquillent et qu'elle se reconnaisse sur la page. Ce n'est pas une copie conforme en bonne et due forme mais c'est déjà mille fois mieux que ce que la plupart d'entre eux ne pourrait faire surement. Et le fait qu'elle se reconnaisse assez évident quant à son début de talent. — Pas mal. Qu'elle commente doucement, le coude qu'elle pose sur le lit pour se redresser légèrement. Partagée entre lui demander d'arrêter de la regarder en secret parce que c'est flippant et de l'observer un peu plus pour modifier quelques traits elle se perd finalement dans le silence, aucune des deux solutions satisfaisantes. — Beaucoup d'autres habitants? Elle attend tous comme seule réponse acceptable pour continuer de partager la loveroom, tout autre réponse la verra hors du lit en moins de deux secondes et demies.

Ce qu'elle est susceptible de faire en tous les cas lorsqu'il se décide à parler de sa préférence sexuelle comme si c'était la définition de son identité et que par conséquence, elles étaient toutes semblables. — Pardon? Le ton cassant et d'une violence encore jamais déployée ici, elle se redresse assez rapidement pour en être étourdie une seconde, assez pour qu'il ait le temps de continuer. Ou de s'enfoncer, plus exactement. — Bien sur, je la connais très bien, on se parle régulièrement quand on se connecte au hubbub tous les soirs, nous, toutes les entités identiques lesbiennes de la planète. Le sarcasme est à peine perceptible voilé par l'irritation grandissante qu'elle lui fait ressentir. Elle ne capte pas ses paroles, les précédentes qui tournent en boucle, le tout parsemé de l'acide habituellement contenu à l'intérieur. — Qu'on soit bien clair, tu insinues une nouvelle fois que mon orientation sexuelle a quoi que ce soit à voir avec ma personnalité ou qu'elle est similaire à la planète entière parce que je ne suis pas attirée par les hommes et c'est la dernière fois qu'on se parle. Si ça ne l'est pas déjà en réalité. — Et peut-être que ça dérangeait Franz d'être traité de bully, mais quand t'iras pleurer à Fly et Boaz pour leur raconter ce qu'il s'est passé, ce ne sera pas mon cas. Voir même je serais ravie de vous montrer à quoi ça ressemble pour vous apprendre la définition. Elle a déjà terminé de se lever et se retrouve presque à la porte lorsqu'elle ajoute. — Et mon nez ne ressemble absolument pas à ça. Avant de claquer la porte, le pas qui l'emporte rapidement loin de l'embarras de la situation qui vient d'arriver.

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