TW - it was hot, et ça le sera encore surement -

Qu’est-ce qu’elle disait déjà? La patience, l’attente, l’envie, l’imagination, le build up d’intensité, le désir qui s’infiltre dans les pensées pour en devenir une obsession manifeste. Tout pour étirer le moment dans la préparation d’un apogée inévitable, brûlant. Un astre qui se trouve propulsé au point le plus éloigné de la planète Terre. Une déconnexion de la réalité dans tout ce que l’univers cosmique a à offrir. De ce point de vue, Remi avait merdé. Elle avait cédé. À une tentation trop grande pour être ignorée. Et puis, après tout, Remi a toujours eu ce petit côté: fais ce que je dis, mais pas ce que je fais. En quelques jours, @Virgil s’était lentement infiltré chez la sorcière, des coins délaissés de son cerveau, jusqu’à son insatiable libido. Le flirt était en surface, à la base. Le second degré et le sarcasme qui berçaient leurs échanges d’un humour parfois douteux, mais toujours remarqué, avait finalement pris une tournure sur laquelle elle n’aurait pas misé à la semaine un. Elle avait pris l’allumette de son désir et avait foutu le feu au brasier sexuel de leur connexion. Et si c’était facile au début de jouer doucement et en appuyant sur les quelques touches délicates des kinks de ce cher V, Remi s’était rapidement pris au piège de ses propres manigances. But she’s a mastermind. Dans l’instinct qui la pousse souvent à mettre un pied devant l’autre sans connaître la destination finale. Les mots tapés en braille grâce à un traducteur automatique qui disait à Virgil le plus clairement possible où elle en était dans sa tête. Elle avait eu envie de lui, dans tout ce qu’il y avait de plus vrai. Vrai, comme l’intensité qui avait rapidement gravi le sommet de l’Everest, sans compromis. Dès l’instant qu’ils s’étaient retrouvés dans la loveroom, avec le feu qui rageait à l’intérieur de leurs iris, Remi savait qu’elle allait être servie. Et c’était tout ce qu’elle demandait. Et c’était tout ce qu’ils s’étaient donné. Peut-être même lui, plus qu’elle. Elle se demande même si elle n’a pas réussi à piquer l’égo au bon endroit pour avoir droit à tout, et plus encore.

La ligne avait été franchie. Ils étaient dans l’après. Dans l’infini dans lequel elle aimait bien y voir ses relations, surtout dans un espace temps qui semblait suspendu à toute réalité. C’était bien ça, le concept de télé-réalité, non? Tout en décalage. - Fuck... elle souffle, sa respiration qui n’arrive pas à retrouver un rythme normal, comme s’ils avaient aspiré toute l'oxygène de la pièce depuis qu’elle avait fermé la porte. Sa tête contre le matelas, le dos encore cambré, les spasmes de son extase qui n’arrivent pas totalement à la délaisser son corps, ses jambes. Il y a son rire qui finit par franchir ses lèvres boursouflées de tout le plaisir qu’ils avaient échangé. Un rire de pur bonheur. De bien-être. Et de satisfaction. Elle a encore le cerveau en ébullition après le double orgasme qu’elle venait de recevoir comme un cadeau précieux de Lucifer en personne. Elle tourne la tête en direction du blond, complètement affalé sur le matelas à ses côtés, une distance raisonnable entre leurs corps qui se sont aimés à la limite de la destruction. Elle mesure les dégâts, Remi, en admirant les traces de dents parfaites qu’elle a laissées sur ses épaules, pouvant facilement deviner à quoi ressemble son dos. Elle lui sourit, teinté d’un épuisement satisfaisant, avant de se redresser enfin, sa peau qui colle aux draps, un vestige du fucking miel qu’il lui avait bouffé sur le corps. Évidemment. Elle relève ses cheveux pour tenter de faire baisser sa température corporelle de quelques degrés, certaines mèches de son blond peroxydé qui s’accrochent à son visage perlé de sueur. - J’crois que j’ai merdé dans les statistiques… Son 0,0001% n’était pas au niveau. Elle l’observe toujours avec cette distance calculée, pour réussir à récupérer, sa peau étant toujours un peu trop électrique. - T’as du miel du menton jusqu’au front. Et elle sait exactement comment ça s’est retrouvé là.

elle a réussi à piquer l’égo du scorpion pile au bon endroit pour avoir droit à tout, et plus encore. comparer ses skills avec ceux d’un putain de vibro c’était trop pour lui. le brasier @remi avait pas été des plus faciles à allumer, c’était comme faire un feu en pleine nuit dans la jungle costaricienne, sans briquet ni pierre. le secret, c’est d’y aller avec deux bouts de bois et d’arriver à embraser les copeaux et les brindilles. et plus remi remettait ses capacités à la satisfaire en question à grands coups de pourcentages à virgule, plus v mettait de cœur à l’affaire. elle dansait autour de ses essais infructueux, la sorcière, riant et ondulant en martelant le sol d’une choré qui s’était stoppée net quand le foyer avait soudain pris et que des serpents flammés s’étaient mis à lécher ses pieds. leur instinct puissant s’était choqué l’un contre l’autre, le corps à corps avalant le langage jusque dans leurs échanges devenus braille, prémices du corps à corps à venir. il oublie plein de trucs, virgil, les images prégnantes de la guerre, quelle qu’elle soit, ont pris la place des anecdotes, des détails qui font pourtant tout ; mais le regard qu’avait remi quand il l’a trouvée dans la loveroom, il s’est logé en lui, entre l’os et la peau.

l’asthénie les gagne enfin sans qu’il sache dire depuis quand ils s'activent. les lois de l’infini semblent s’être imposées et quand il rouvre les yeux sur le baldaquin, il se rappelle de son prénom et du sien. il s’est oublié en elle comme il l’a rarement fait dans sa vie, avec une force et une férocité qu’elle a su lui rendre à l’identique, leurs démons lâchés venus s'affronter tandis qu’ils s’étreignaient. elle rit et il frissonne à la sensation de sa peau martelée par ses doigts, passe les siens le long des sillons rougis que les ongles de remi ont creusé sur lui. c’est bon, quand le corps ressemble à l’âme, quand dorian ressemble à gray et jekyll à hyde. c’est rare qu’il se montre dans sa vérité, jamais belle à contempler mais la sorcière en a vu d’autres, comme elle le lui a murmuré du creux des reins. d’un tout elle fait un rien, change l’angoisse du temps qui passe en un château de sable qu’aucune écume n’efface. ils ont pris la vague en même temps, avalé l’eau qui transperçait les poumons dans une douleur qu’ils ont changée en plaisir. c’est ce que veut dire son rire. qu’ils se sentent à eux. la chair dolorie contre le tissu du matelas lui fait savoir qu’il est lui. qu’il souffre et que c’est pas grave, c’est même plutôt bien. ses phalanges glissent le long de la colonne vertébrale de remi soudain redressée sur le lit. le suc d’abeille contre sa peau brûlante. il croise son regard et ses yeux lui sourient. — des prophéties foireuses j’en ai entendues, mais celle-là… sa main libre indique d’un signe le haut niveau. niveau présages, c’est bien que remi fasse plus confiance aux cartes qu’aux pourcentages. il peut bien la vanner, il vient de tant donner. elle lui a rendu son plaisir à l’en faire gronder de bonheur, mais il a volontairement passé plus de temps entre ses cuisses qu’elle entre les siennes. elle lui fait remarquer l’inévitable, le miel ornant son visage comme un masque d’or et de sucre, et il esquisse un sourire en mordant sa lèvre pour y recueillir le goût d’elle. — toi pareil, mais à l’envers, il répond en caressant sa peau d’althée jusqu’au bas du dos. — tu viens prendre une douche ? ça part à l’eau, et à la salive mais il est à sec là tout de suite.

Il y a toujours ces quelques secondes d’une certaine mélancolie qui gagne le corps, une fois que le temps recommence à tourner dans le sens des aiguilles d’une montre. Quand la descente s'enclenche, que le corps redevient le nôtre. Une jouissance aussi forte, telle la meilleure drogue du monde, ne fait que plonger le corps et surtout l’esprit dans un manque viscéral. Il est rare d’avoir le droit à l’extase, sans la dépression qui vient s’inviter à la fête par la suite. Et si Remi a encore les membres qui tremblent de tous le plaisir que @Virgil a pu lui insuffler, elle a déjà ce vide qui se crée au fond de ses entrailles, qui lui dit qu’elle en veut encore plus. Ça ne l’empêche pas de rire, de lui sourire, de l’observer avec cette fébrilité qui ne se développe complètement que dans ce genre d’intimité. Ça n’avait rien du casual sex, ce qu’ils venaient de faire, de vivre. C’était vivant, comme le feu qui ravageait des hectares de terre aux quatre coins de la planète tant il était un élément incontrôlable. Il insulte sa prophétie, elle n’a même pas la force de jouer les grandes indignées, même si ça ne l’empêche pas de sourire et de vriller les yeux au ciel, ne s’y attardant pas trop longtemps, y’a le Seigneur qui la juge de tous les péchés qu’ils viennent d’établir en un temps record. - C’est presque à se demander où je me suis assise. Elle souffle avec complicité, son regard qui recommence à briller, les flashs de leurs ébats qui sont maintenant tatoués sur ses rétines autant que sur sa peau. - Tu vas me porter? elle demande, son dos qui se cambre en suivant la trace de ses doigts sur sa peau, sa façon d’essayer de fuir ce qu’elle n’arrive pas à contenir. Elle ne sait pas pourquoi elle tente d’instaurer une limite entre leurs corps, alors qu’ils n’étaient qu’un quelques instants plus tôt et qu’elle en vibre encore. - Maintenant qu’on a coché le miel de la liste, on va pouvoir passer à autre chose, enfin. Ça sonne comme une complainte, mais c’est qu’elle pense déjà à la suite, avec son regard presque nébuleux qui met du temps à revenir complètement dans le présent. Elle se glisse finalement de quelques centimètres, leurs regards qui réussissent à se verrouiller l’un à l’autre, la clé qui a été jeté à la mer avec toute notion de retenue. Elle est plus douce dans ses gestes, ses enchantements qu’elle déploie au-dessus du torse de v en effleurant à son tour sa peau d’une tendresse éphémère, une première fois depuis qu’ils sont entrés dans cette pièce. Elle laisse ses lèvres se déposer là où ses dents se sont logées, un baiser comme complément à la douleur infligée. Elle contourne la ligne de son cou pour remonter jusqu’à lui et ses lèvres collantes, appétissantes. - Ça fait du bien. D’être dans ce souffle de liberté assumée. Elle ne sait pas pourquoi, mais elle n’aurait pas pensé vivre ce genre de sentiments avec lui. Pourtant, tout est criant de vérité. - Ça faisait longtemps que je n’avais pas couché avec un homme. Elle ajoute en confidence alors qu’elle en fait elle-même la constatation. Il n’y avait pas de raisons précises, juste qu’elle avait préféré la compagnie féminine durant la dernière année.

plein de gens ont déjà pleuré dans ses bras après un orgasme, et ce serait mentir que de dire qu’il s’est pas posé la question quand elle a joui pour la seconde fois, cette fois contre son regard, ses yeux hantés par un envol empêché. il avait senti qu’elle voulait s’enfuir et que leur corps imbriqué l’avait forcée à rester. la violence de l’acte s’était alors révélée dans son instant le plus tendre et bon, comme si s’être déchirés la chair juste avant n’avait pas compté. elle s’est esquivée juste après, rejetant son squelette d’un côté du matelas et désertant son regard. il est heureux de rattraper son attention après quelques secondes, de baigner dans son sourire aussi vrai que tout le reste. — right where you belong, il répond sans ciller à sa vanne, l’œil amusé sondant les siens. elle danse encore contre ses doigts, pas du tout pour se rapprocher et il l’accepte sans chercher à l’attirer ; partir ou rester sont ses thèmes de prédilection. — t’as juste à demander, murmure-t-il, le ton d’évidence sous-entend qu’il ne lui imposera jamais un contact indésiré ; pas même pour l’emporter jusqu’à la salle de bain. c’est pas parce qu’ils viennent de baiser comme deux démons que ça veut dire qu’elle s’est donnée à lui. chacun a pris ce que l’autre a bien voulu prêter. quand c’est terminé, chacun remporte avec soi ce qui lui appartient. tout reste à recommencer, rien n’est jamais acquis. elle s’envole après s’être plainte, la sorcière, lui tourne autour puis décide d’atterrir en douceur sur son torse comme sur un arbre choisi. il a droit à un aftercare tardif qui lui arrache un sourire tandis que le bout de ses doigts retrouve les ombres alaires le long des omoplates de @remi. il s’abreuve au souffle qu’elle répand contre ses lèvres, retient des baisers dont il doute qu’elle veuille. ça fait du bien. il acquiesce en silence, le vert des iris disant pour lui sa soif désaltérée, recueille sa confession sans réaction, la prend telle qu’elle est, une simple information qu’elle saura ou non étayer. marrant qu'elle l'ait choisi lui, le représentant le plus évident et cliché de la masculinité, sa taille immense et tout ce qui va avec jusqu'à son physique guerrier. est-ce que lui a eu la sensation de coucher avec une femme ? ça voudrait dire que ça ressemblait à quand il couche avec pessa ? pas vraiment, à moins d’être assez basique pour voir dans un vagin un point commun. — de mon côté, plutôt l’impression de coucher avec une sorcière-sphinx-panthère dont je connais pas l’espèce exacte, des cheveux de lune et des yeux de sable des cycles éternels. l’une des mèches décolorées de remi frôle son index et il l’y enroule, son blanc aux reflets baltiques contrastant avec la couleur de sa peau. les secondes s’écoulent entre eux sans qu’il voie le temps passer, elle se trompait pas pour l’infini, savait de quoi elle parlait et elle a su s’ancrer sa confiance sans même un serment. il finit par lui passer au-dessus contre le matelas pour s’extraire du lit, l’invite à grimper dans ses bras. — c’est l’heure des ablutions, ma sorcière. viens rincer tes chakras, parce qu’il sent bien qu’elle voudrait les affamer pour les nourrir encore, la callicore bleutée.