Better be alone, than surrounded by the wrong man
You could've been, could've been, could've been the right one...

Better be alone, than drowned by all your problems
You could've been, could've been, could've been the right one...

Why couldn't you, couldn't you have been the right one?

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Citation :

TO : @smith

Je t'attends à la plage.

Elle rumine en silence, son coeur battant la chamade, son sang bouillant dans ses veines. Elle n'avait pas attendu longtemps après les résultats des nominations pour convoquer (oui, convoquer) @smith à la plage. Un message simple, direct, droit au but. Sans images. Un message qui ne ressemblait pas à Sherrie. Elle avait pris soin de s'y rendre la première, pour avoir le temps de rassembler ses idées. Le décor avait été choisi de façon entièrement stratégique: la plage étant isolée et excentrée, elle s'imaginait que celle-ci serait libre à cette heure de la journée. Le chant des vagues a l'art de la détendre, également. Avec un peu de chance, elle serait apaisée une fois Smith arrivé. Mais Sherrie ne se détend pas. Et Smith n'arrive pas. Elle consulte le téléphone, voit les minutes s'enchainer. Dix minutes. Vingt minutes. Trente minutes. Combien de temps lui faut-il pour trouver le chemin? Elle devient folle. Ses ongles se creusent dans les paumes de ses mains, elle inspire et expire, bruyamment. À deux reprises, elle hésite à rebrousser chemin et à déguerpir, avant de se raviser. Il viendra. Il faut qu'il vienne.

Lorsqu'enfin, Smith daigne pointer le bout de son nez, c'est une toute autre Sherrie qu'il a le privilège de rencontrer. La Sherrie qui ne sourit pas. La Sherrie qui n'a pas avalé un sachet de guimauves et d'arc-en-ciels. La Sherrie qui a des émotions, bonnes comme mauvaises, et qui ne les contient plus.

‘« C'était quoi, ce cirque, dans le salon? »

Sa voix tremble un peu, mais elle reste calme, composée. Même en colère, elle reste Sherrie: c'est important de ne pas l'oublier. Mais son humeur reste apparente si on s'attarde sur certains détails. La fermeté de son regard. Ses narines retroussées. Ses poings resserrés. Le choix de ses mots, également. Son intonation. Et surtout, surtout... Le fait qu'elle daigne, non, qu'elle ose, le regarder dans les yeux. Droit dans les yeux. Droit dans le blanc des yeux. Sans ciller. Sans vaciller. Sans même cligner des yeux.

Sherrie n'est pas impressionnée par le comportement de Smith. Pas du tout. « Si tu ne l'avais pas pris en grippe dès le début, aussi... » se contente-t-elle d'observer. Ses remarques peuvent être douces tout en étant pointues. Elle sait comment s'exprimer pour expliquer ses points de vue, sans avoir à crier ou insulter son interlocuteur. C'est un de ses talents, à Sherrie: sa douceur n'est pas synonyme de faiblesse. « Il a un nom. » C'est tout ce qu'elle dira, au sujet de @julen. C'est sa façon à elle de dire qu'elle n'apprécie pas la façon dont @smith le décrit, et elle sait qu'il la comprendra sans qu'elle n'ait besoin d'insister davantage pour exprimer son point de vue. « Je te rappelle qu'on a une responsabilité, ici. On nous a dit de ne pas créer de scandales. On nous a dit de ne pas causer de scènes. Je me contente de respecter les consignes. Si tu les as oubliées, je peux te les rappeler. » Des paroles directes, qui vont droit au but. Elle reste cependant blessée par les derniers propos de Smith. Des larmes menacent de couler au coin de ses yeux, alors qu'elle se retrouve à murmurer: « Crois-tu que je la supporte, moi? » Elle inspire profondément, ferme les yeux, frotte ses yeux à l'aide de ses mains. « J'ai été malade, deux semaines, presque. Où étais-tu, pendant ce temps? » Silence. Elle n'a pas besoin de lui faire d'autres reproches que ça: le ton est clair. Sa voix tremble, ses narines se retroussent, ses yeux sont fermes et précis. Puis, elle se retourne. « Je ne peux pas, Smith. Désolée, mais je ne peux pas. J'ai besoin d'être seule un petit moment. » Elle ne peut pas parler. Pas ici, pas maintenant, pas comme ça. Alors elle part.