Trois kilos. C'est la révélation que lui a faite la balance ce matin, un choc qui l'a prise de court. Pourquoi s'est-elle aventurée sur cet objet impitoyable ? Par simple curiosité, elle suppose, en apercevant l'engin abandonné dans un recoin de la salle de bains. Mais le résultat ne laisse place qu'à une réalité difficile à ignorer. Entre les multiples encas tentants qu'elle se permet en ville, les abondantes consommations d'alcool qu'elle partage pratiquement chaque soir et la lacune en matière d'activité physique depuis le commencement de cette aventure, trois kilos supplémentaires se sont incrustés dans sa réalité sans crier gare. Décision prise. Il est temps de renouer avec une routine sportive. Bien qu'elle n'ait aucune difficulté à s'astreindre à des séances régulières lorsque son coach sportif personnel supervise l'ensemble, le défi est tout autre en l'absence de ce mentor pour la pousser. Elle se glisse dans sa tenue de sport, la première fois depuis leur installation dans la villa, décidée à s'acheminer vers la salle de gym. En pénétrant dans cet espace aménagé pour leur dépense physique, elle constate qu'elle est seule. Une moue boudeuse effleure son visage, hésitant presque à faire demi-tour. La pièce, plongée dans une semi-obscurité, dégage une atmosphère lugubre qu'elle préférerait éviter. Toutefois, elle prend sur elle, appuyant sur l'interrupteur et s'avançant vers une enceinte dans l'espoir de dynamiser son esprit. Les yeux se posent brièvement sur le tapis de course, mais l'enthousiasme n'est pas au rendez-vous. Juste avant de monter dessus, la présence d'une autre personne fait irruption dans la pièce. Elle reconnait les traits familiers de @Virgil, une personne avec laquelle elle n'a pas été des plus sympathiques quelques semaines auparavant et qu'elle a évité autant que possible depuis. Elle se sent assez bête pour le message peu aimable qu'elle lui a envoyé, bien qu'elle ait exprimé ses pensées en toute sincérité. Elle n'a jamais eu l'intention de causer du tort gratuitement et certainement pas d'émettre des jugements hâtifs sur sa vie. Ses yeux demeurent fixés sur lui, affichant cette petite moue boudeuse, avant qu'elle ne brise le silence d'une requête peu conventionnelle. « Tu ne veux pas me hurler dessus comme mon coach le fait à l’extérieur pour me motiver ? » La demande peut sembler étrange, mais au moins cela pourrait constituer une forme de revanche pour le fameux message qu'elle lui a envoyé.

cent vingt kilos. c’est ce qu’il est venu soulever pour entretenir son hygiène de vie pendant que tout le monde pionce, préférant de loin s’activer sur l’herbe au bord du bassin en mâtinée plutôt qu’enfermé dans une salle qui sent le caoutchouc et le déodorant. le vent par-dessus la sueur plutôt que l’air conditionné. les restes de l’armée et ses habitudes, peut-être. il envisage une séance à la fraiche avant de passer par la piscine puis de s’endormir quelques heures sur un transat pour rattraper la nuit blanche. plan parfait, il fait que passer, surprend @marilou dans la pénombre anémiante de la salle, lui jette un coup d’œil rapide et attrape son matériel après un salut de circonstances. déjà que la salle de sport le déprime, t’y ajoutes en prime la meuf qui lui a écrit un texto pour l’informer que le sexe c’est sale et tu gagnes ton ticket d’or pour vingt ans sous prozac. il se dépêche de ramasser ce qui lui manque et envisage de se tirer sans épiloguer quand il se rend compte qu’elle a pas cessé une seule seconde de le fixer. il se redresse, ses poids dans les bras, lui jette un regard intrigué qui dit pour lui tu veux quoi ? jusqu’ici, il a pas trop vu l’intérêt réciproque qu’ils pouvaient retirer à se calculer. sa question le sidère quelques secondes pendant lesquelles il se contente de river sur elle ses iris circonspects, puis il se souvient qu’à une question, on est censé répondre avant de s’en aller. — vraiment pas, genre archi, vraiment, super pas. aide-la, virgil, tu vois bien qu’elle galère. — hm, musique ? tu t’envoies trente gros sons pleins de basses et tu te donnes en rythme ? c’est sa proposition.

La réponse de @Virgil fait naître une légère moue sur les lèvres de Marilou. Même si elle n'avait aucune attente particulière, la déception pointe son nez. Elle est bien consciente qu'il doit encore entretenir une certaine rancœur envers elle pour ce qu'elle a dit, étant donné qu'elle n'a jamais pris la peine de présenter des excuses depuis lors. Elle était déjà sur le point de laisser tomber, prête à laisser ce sujet derrière elle, quand Virgil décide de reprendre la parole. Son regard reste fixé sur lui, presque surprise par son élan d'aide, et elle écoute attentivement chaque mot de son conseil. Elle tente sincèrement de mettre en pratique ce qu'il lui expose, mais malgré ses efforts, le résultat reste insaisissable. « Comment… Comment est-ce que je m'y prends exactement ? » demande-t-elle avec une lueur d'incertitude dans le regard, espérant qu'il daigne lui accorder un peu de son temps pour une réponse. Cependant, sa session d'exercices est vite éclipsée par une nouvelle direction dans leur conversation. Rassemblant son courage, elle aborde le sujet de son texto précédent. « Écoute, Virgil, je tenais à m'excuser pour le message que j'ai envoyé la dernière fois. » Un moment de silence flotte dans l'air, pendant lequel elle détourne le regard, ses doigts s'enroulant autour d'eux-mêmes. « J'avais vraiment pas le droit de te juger et je suis sincèrement désolée si mes mots ont pu te blesser. » Elle ne sait pas trop à quoi s'attendre de sa part, mais l'acte de présenter ses excuses soulage un peu le poids qui pesait sur son cœur.

@marilou elle est littéralement en train de lui demander comment on fait du sport, et il a besoin de quelques secondes de repos mental pour être certain d’avoir bien entendu. suffit de regarder son air perdu pour capter qu’il a parfaitement compris, par contre faudra lui expliquer comment elle peut avoir un cul pareil sans les séances de body-attack qui vont avec. ça marche plutôt bien avec lui, l’air suppliant du labrador blond, alors il repose son matos deux secondes sur les tapis et s’avance jusqu’aux enceintes sur lesquelles marilou a abandonné son tel. le lui tendant pour qu’elle le déverrouille, il trouve ensuite spotify – playlist motivation sport 2023 – et lance le son. elle reprend la parole au moment où seven nation army / gaullin & julian perretta s’élance et il baisse le volume pour l’écouter lui parler, l’air grave emmerdé avec ses petits doigts qui s’entortillent les uns dans les autres. ça commence par « écoute virgil » et c’est ultra flippant, qu’on se le dise. elle s’excuse pour son sms de challenge à la con, déserte son regard (il l’observe les yeux ronds), sort les mots qui comptent à grand coup de pas le droit, sincèrement, désolée, te blesser, et il lève ses mains en signe de reddition. — wow, marilou, yolanda, honey bunny, take it easy! help. thank god il voit sa bouche se refermer. — on est cools, marilou. y’a pas de malaise, il dégaine le bouclier en vibranium de captain america pour faire cesser cette embrouille des ténèbres qu’il a pas vue arriver. prudent, il dépose son tel par-dessus l’enceinte et s’avance à peine d’elle, maintenant entre eux deux une distance raisonnable. — c’est bien de dire ce qu’on pense, t’excuse pas pour ça, ok ? si ton avis comptait pour moi tu l’aurais su direct. c’est pas le cas. tu nous as simplement informés que ça valait pas vraiment le coup qu’on chill ensemble, toi et moi. j’trouve ça cool de ta part, personne lui a fait passer le memo l’informant qu’il n’a aucun enjeu d’ego, v ? tu l’aimes, tu l’aimes pas, t’approuves ce qu’il fait, t’approuves pas, il sait à qui il doit rendre des comptes et la liste est vip.

Marilou est en train de s'excuser, agissant comme une enfant contrite face à ses propres méfaits. Elle déteste être celle qui perturbe l'harmonie, celle qui blesse autrui ou qui sème la discorde là où on ne lui a pas demandé d'intervenir. Son attitude révèle son embarras. Cependant, la voix de @Virgil et le geste de ses mains en l'air interrompent son flot de paroles. Il ne semble pas la blâmer pour ses actions, ce qui la soulage sincèrement. Son sourire radieux, si caractéristique, refleurit déjà sur son visage comme une fleur après la pluie. Le jeune homme lui transmet son point de vue, soulignant qu'elle n'a pas besoin de s'excuser, car il ne tient pas particulièrement compte de son avis. Marilou ne se laisse pas convaincre aussi facilement. Elle fait quelques pas en avant, sa proximité avec les autres candidats ne la préoccupant pas outre mesure. Délicatement, sa main se pose sur le bras de Virgil, un geste subtil pour exprimer son désaccord. D'une secousse de tête, elle confirme qu'elle n'est pas tout à fait d'accord avec lui. « Non, je tiens vraiment à m'excuser. En fin de compte, cela ne me regarde pas du tout ce que tu fais avec les autres participants. Je n'aimerais pas non plus recevoir un SMS me traitant de coincée parce que je refuse de coucher avec qui que ce soit ici. » Elle doute que ce genre de situation puisse se produire, car les candidats ne sont pas enclins à lancer ce type de méchancetés de manière aussi directe. Elle retire finalement sa main de son bras, offrant un geste de retrait respectueux. « Je suis pour l'épanouissement sexuel de chacun. » Son visage s'incline légèrement, tandis qu'un rire s'échappe de ses lèvres. « Bon, ça sonnait mieux dans ma tête. »

le sourire évanoui de @marilou retrouve ses lèvres aussi rapidement qu’une bourrasque de vent à mesure qu’il l’informe d’à quel point son avis n’a aucune importance. elle se détourne du tapis de course qu’elle allait investir pour s’avancer vers lui, et lorsque sa main se dépose sur son avant-bras il est pas loin d’appeler à l’aide. pas serein, le v, il imagine le délire si après ça, elle raconte que le gros dégueu qu’il est a tenté de lui sauter dessus dans la salle de sport – une bbc breaking news calibrée pour alimenter les psychoses d’elias, ça. le vert des iris teinté d’une certaine appréhension, il la regarde ouvrir la bouche une nouvelle fois comme au ralenti, son expression bienveillante agissant sur lui comme un répulsif. il hoche la tête pour acquiescer à tout, il veut même pas débattre de ce qui n’a pas lieu d’être – aka son vœu de chasteté dont il se fout au tout dernier degré. — j'trouve dommage de pas assumer, mais comme tu voudras, il répond, peut-être un peu déçu par la remise en question qu’elle semble avoir travaillée depuis son sms. on dit pourtant que seuls les abrutis savent pas changer d’avis, mais personne n’a dit que virgil faisait partie des brains. elle l’achève net en lui balançant un poncif sur l’épanouissement sexuel de chacun qui sonne comme dans la bouche de dolores ombrage et il cille. — heu, le pape l'aurait pas mieux dit, il félicite comme il peut mais ça se voit qu’il est pas convaincu. pas surpris que ça sonne mieux dans sa tête, ouais. pressé de renouer avec l’ultra-présent, il désigne son téléphone posé sur l’enceinte de la salle de sport. — tu vas t’en sortir ? a priori elle a juste à remuer son cul sur une vingtaine de sons pendant quarante minutes mais il s’assure de pas la laisser dans le flou complet, conscience professionnelle oblige.