Installée à une des tables de la salle à manger, elle observe @Franz s'activer en cuisine, l'espionnant discrètement par-dessus son bouquin. Ses yeux admirent la façon dont ses mains meuvent avec dextérité dans un calme olympien. C'est comme observer un animal dans son milieu naturel. Elle se prend à ralentir ses gestes dans son esprit, comme pour en détailler chaque micro seconde puis ses pupilles s'égarent sur son profil, lorgnant sur ses traits qu'elle connaît par coeur. Elle remarque ses cheveux sont plus longs que d'habitude. Le temps file à une vitesse entre ses murs. Ça fera une semaine pile que Pessa s'est distanciée de Franz. Leur lit n'est devenu qu'un point de chute temporaire pour l'un comme l'autre. Ils alternent, investissant les draps, à tour de rôle, tout ça dans une cordialité relative. Cette décision, elle ne l'a pas prise à la légère. Même si sa colère est retombée, elle reste convaincue du fait que c'est ce qui était le mieux à faire. Malgré tout ça, elle tient à lui. Beaucoup même. Ça n'effacera jamais l'affection qu'elle lui porte depuis le début. Il lui manque, son Franz. Ses sourires, ses câlins, son être tout entier. De ne plus pouvoir le serrer contre elle la mine plus qu'autre chose. Elle aimerait faire reset, revenir au moment où sous cette tente, ils se sont embrassés pour la première fois. Mais ce souvenir est maintenant entaché par l'ombre de Fly qui plane sur eux et ça la bloque. Pour se préserver des complications que ça entraîne, elle préfère rester en retrait. Le temps que ça se tasse, que ça passe. Malgré tout ça, elle continue tout de même à rêvasser de lui, dans son coin. De son carrure imposante, mais rassurante. Elle soupire, exaspérée par elle-même, repose son livre puis se lève. Elle s'approche de lui en douceur et vient enfouir son visage contre son dos, comme sur un oreiller. À cet instant, elle oublie tout. Temporairement, du moins. Ce qui lui importe, c'est de le retrouver lui et rien d'autre, mettant en sourdine ses craintes. Elle met de côté les jeux hasardeux des sentiments, les batailles d'egos et vit le moment.

@Pessa

C'en était devenu lourd toutes ces histoires, Franz ne se reconnaissant plus à travers les narratives que l'on cherchait à lui imposer. Lui même se perdait dans ses propres pensées, comme si cette aventure avait réussi à lui faire perdre pieds et ce sans même qu'il s'en aperçoive. Alors, pour tenter de contenir tout ça, et se recentrer au maximum, il avait regagné la pièce qu'il l'inspirait le plus, celle où il pouvait laisser parler tout son être sans avoir peur du jugement, ou même de l'échec. Ici, il maitrisait tout à la perfection, et c'était bien ça qui le rassurait. Depuis adolescent, il adorait enfiler ce tablier, comme si ça lui procurait un super pouvoir que lui seul était capable de posséder. Maintenant que le temps était passé, il se rendait compte que la cuisine était bien l'un des seuls endroits où il avait encore l'impression d'être lui, connecté avec ce gosse à l'intérieur qui rassemblait toutes les valeurs qu'il avait parfois le sentiment d'avoir mis de côté. Ici, tout était sujet à changement, et Franz se rendait compte que malgré cette armure qu'il pensait avoir sur les épaules, il se retrouvait lui aussi dans cette spirale, parfois même plus que quiconque. Alors, pour s'en défaire, il reprenait du service. Un repas pour @Bahini qu'il avait eu l'impression de délaisser, trop occupé par ses propres problèmes pour réaliser que les gens qui avaient été ses piliers en début de jeu n'étaient plus vraiment là pour lui tenir la main. Et il regrettait. Franz, il se sentait con d'avoir commis les erreurs sur lesquelles il pouvait facilement émettre un jugement. Et alors qu'il était là, concentré sur son plat à couper des petits morceaux de saumon, voilà qu'il sentait une présence dans son dos. Long soupir de bien-être face à une aura qui ne lui était que trop familière. Comme si elle savait exactement ce dont il avait besoin. De ça. De simplicité. « Est-ce qu'on peut être nous, comme avant ? » qu'il murmurait simplement, les yeux encore clos, et son couteau abaissé contre la planche. C'était ce qu'il souhaitait le plus, se séparer de toute l'anxiété qu'avaient été ces dernières semaines, retrouver la simplicité d'un sourire de début de jeu, la légèretés de ses échanges, le coeur pourtant toujours ouvert, présent.