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 perséides (ven. 11/08 - 4h10)


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Remi
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Remi



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perséides (ven. 11/08 - 4h10)
Lun 7 Aoû - 4:58



tw: santé mentale, bipolarité, idées suicidaires

Elle avait envie de partager sa connexion entre la terre et le ciel. Entre la nuit et son corps. Entre @virgil et les étoiles. Elle, la lune qui faiblissait lentement, maintenant que son super était au passé pour un bout de temps, déjà prête à s’effacer pour se régénérer. Le vent solaire qui porte les débris de swift-tuttle jusqu’à l’atmosphère pour offrir un spectacle de lumières éphémères pour leurs yeux. Les perséides qui filent dans le ciel sans nuage, parfois même trop rapidement pour être perceptible à l'œil nu. Posée entre les jambes de v, le dos de Remi collé contre son torse alors qu’il fait une chaleur suffocante. C’est une habitude qu’elle commence à développer. À vouloir toujours être brûlante contre lui. C’est con, et jamais elle ne lui donnerait la satisfaction de le savoir. - Tu dors? Ça doit bien faire quinze étoiles filantes que je vois en quelques minutes, elle fredonne presque, dans une fierté inutile. Une enfant en compétition. Elle sait bien qu’il voit autant d'étoiles qu’elle, mais c’est juste pour la forme. La sorcière laisse sa tête retomber sur l’épaule du blond, l’observe finalement lui, plus que la beauté du ciel. Il a raison, elle n’est peut-être pas aussi chat sauvage qu’elle le pensait. Regardez-la aller, après tout. Il y a une pensée, un fait, qu’elle joue en boucle dans sa tête depuis plusieurs jours, en lien avec l’une de leurs infinies discussions sms. Il est quatre heures du matin, ils sont sous une pluie de perséides et ils ont plus qu’une bouteille de vin de bu à deux. Elle peut bien laisser ses pensées vagabonder un peu plus aisément de son côté. - Tu sais, ce n’est pas que j’ai eu peur de ne pas me réveiller. elle n’a pas besoin de mettre de contexte, il sait de quoi elle parle. L’accident, son coma, sa peur du noir. - Ce qui m’a fait peur, et ce qui me hantera probablement toujours, c’est le moment où j’ai compris que ma mère, qui conduisait la voiture, avait pesé sur l’accélérateur, plutôt que les freins alors qu’il y avait une courbe devant elle. J’étais assise sur la banquette arrière, je l’ai bien vu qu’elle n’avait pas tourné le volant. Remi, c’est la seule chose dont elle se souvient de cette journée-là. L’impact contre l’arbre, l'arrivée des urgences, sa mère qui crie en voyant l’état dans laquelle ses filles se trouvaient. Le sang, la panique. Elle était déjà dans le noir, rendu-là. - Elle était dans un de ses épisodes dépressifs, et elle s’est dit que le plus bel acte d’amour qu’elle pouvait faire, c’était de "partir" en emportant ses filles avec elle. Rien de tout cela est arrivé. She just fucked their lives a little more. Elle sait que c’est lourd comme sujet. Elle sait aussi qu’elle n’arriverait pas à en parler avec qui que ce soit d’autre ici.
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Re: perséides (ven. 11/08 - 4h10)
Lun 7 Aoû - 21:30



tw : souvenirs trauma guerre

un dôme de chaleur impose à la sicile des nuits à plus de trente degrés, un vent lourd et chaud enveloppant les corps fiévreux et celui de v, entrainé à la fournaise, se love contre la peau calcédoine de la sorcière qu’il appelle sienne pour le seul plaisir musical des mots. ils pourraient ne faire qu’un à l’infini, elle ne serait jamais à lui. le fait qu’elle ne le retienne pas de force en elle l’apaise et perce sa chlamyde d’une liberté inespérée. silencieux, il contemple la voûte de ses paupières, l’ombrage de ses cils tandis qu’elle suit des yeux les mouvements stellaires qu’elle est entrainée à voir dépaler. maintenue dans ses bras le temps du voyage, elle se mêle à la course des astres et plutôt que de l’y suivre, il tient la barre, le pirate, laisse la callicore du navire les guider depuis en haut. leur conjonction a lieu, indivisible. — quand le sage montre la lune, le fou regarde le doigt, murmure son sourire à son oreille. — je te regarde les regarder, tu m’intéresses plus que lui, le ciel qu’il désigne d’un mouvement insignifiant de la tête comme pour le mettre au défi de le contredire. entre la céphéide contre lui et le ciel vide, il sait ce qu’il choisit. la tête enlunée de @remi tombe sur lui et il lit dans ses yeux qu’elle a quelque chose à dire. comme un grondement de l’esprit, ça grimpe doucement en elle et ça vient jusqu’à lui. il l’écoute le contredire, attentif aux mots choisis pour pouvoir les lui rendre au moment opportun. — c’était quoi, alors, ce noir qui te faisait peur ? ils disent tous qu’on ouvre les yeux sur la lumière de la connaissance, quand on sort de la caverne. ils oublient que la première fois qu’on vient au monde, on est aveuglé par sa lueur en même temps que la première inspiration déchire les poumons de douleur. discret dans sa manœuvre, il la serre un peu plus fort contre lui tandis qu’elle raconte l’accident de voiture qui a meurtri son innocence, sa sensibilité émoussée par ses visions d’horreur apposant sur ses tympans un voile réducteur. il voudrait le soulever, le déchirer d’un grand coup de cuter, mais c’est comme se battre contre le vent. il voudrait retrouver l’empathie de ses quinze ans, celle qui lui faisait aimer kim et les démons qui criaient dans sa tête. il voudrait pouvoir sentir la peur ourdir en lui à mesure du récit de remi, que ses entrailles se tordent pour elle et lui, mais il est déjà trop loin, loin enfoncé dans l’océan. toujours le même fil invisible et incassable le sépare des vivants. pareil à un fanal éclatant, vous êtes resté immobile au bord de l’océan des hommes, et vous avez regardé dans les eaux la réflexion de votre propre lumière. mais moi, pendant ce temps-là, j’ai plongé, j’ai parcouru toutes les profondeurs, tandis que vous admiriez la surface, j’ai vu les débris des naufrages, les ossements et les léviathans. trois hommes sur une enfant. un tank roulant sur un bébé oublié sur la route, écrasant son corps infime dans un silence assourdissant. son visage aux yeux vides imprimé dans la chenille du char le fixe dans le ressac. mon manteau de soie bariolé traîne paresseusement sur le sable fin des promenades. — t’as un père ? peu importe qui, peu importe son sang et son sexe, son genre et l’adn. le monde des sorcières se veut imperméable au masculin, mais remi, c’est une sorcière particulière, il le sait depuis qu’il marche avec elle.
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Re: perséides (ven. 11/08 - 4h10)
Mer 9 Aoû - 17:53



L’intimité qui les enveloppe n’est pas en lien avec leurs corps cette fois-ci. Elle est présente, et pour Remi, elle est même vibrante, mais elle tente de doser l’approche, maintenant que certaines bases, ou limites, avaient été prononcées. Pour cette nuit, les étoiles l’emportaient sur tout le reste. - Le loup hurle toujours à la lune. Reste à comprendre ce qu’il veut bien lui laisser comme message, elle murmure au même rythme que @virgil, la tête qui pivote pour mieux le regarder. L’observer. Le détailler. Elle tente de lire ses iris dans la pénombre, préférant conserver le silence le temps de quelques instants, laissant le bruit des vagues qui fracassent le sable être le seul indicatif de mouvement autour d’eux. Puis elle parle, Remi. Elle décide de mettre des mots sur des sous-entendus. Des paroles sur des traumatismes. - Le noir, c’est le vide pour moi. La chute libre et infinie. Tu tombes, mais il n’y a jamais de fin. Je sais qu’on est des fous, et que le vide ne devrait pas nous faire peur, parce qu’il ne signifie que d’autres aventures devant nous. Mais quand l’inconnu se transforme en cauchemar quotidien, c’est parfois difficile de démontrer de la légèreté. Elle n’avait que neuf ans, Remi, et pourtant elle avait déjà compris beaucoup de choses pour son âge. Elle avait compris que lorsque sa mère allait bien, vraiment bien, elle était capable de tout. Et son contraire arrivait après avec autant d’intensité, dans l’extrême de la dépression. Un débalancement chimique qui avait un effet papillon sur tout un environnement. Tout le monde a une histoire. Tout le monde a ses traumas. Remi ne se sent pas dans une situation exceptionnelle, surtout considérant l’étendue des troubles de santé mentale qui se répandent dans le monde en ce moment. - Quand j’ai compris ce qu’était la bipolarité, grace à un psychiatre qui m’évaluait et qui a mis une définition sur ce que ma mère vivait au quotidien, le noir est revenu. Ma peur pour elle, de savoir la souffrance à laquelle elle devait faire face. Ma peur pour mes sœurs et moi, de savoir qu’il y avait une possibilité que la chimie de notre cerveau soit tout aussi fucked que la sienne. Remi, malgré son immaturité sur plusieurs aspects de sa personnalité, elle avait voulu absorber les possibilités de son côté. Elle avait voulu jouer avec les statistiques en essayant de provoquer la maladie, comme si cela allait réellement marcher. Elle avait passé des nuits blanches consécutives, s’imposant un manque de sommeil flagrant pour essayer de déclencher une psychose et prouver qu’elle était celle qui avait hérité du gêne. C’était complètement idiot. Mais elle était encore un enfant. - Mon père s’est poussé quand j’avais 5 ans. Il voyait sa vie défiler devant lui, et quand ma mère a eu son diagnostic après son premier épisode de manie, il s’est dit que ce n’était pas pour lui. Il avait eu la fuite facile. Elle pourrait ne pas lui en vouloir, mais la sorcière n’était pas aussi clémente avec son père qu’elle l’était avec sa mère. - Je le vois environ deux fois par année. Il a une nouvelle femme, deux garçons et il vit sa best life. Loin d’elles et de leurs problèmes. La tête toujours posée contre l’épaule de v, Remi a bien remarqué que durant son récit, les pensées de l’américain s’étaient faufilées ailleurs. - T’es rendu où? elle souffle, ses bras autour des siens, désireuse qu’il la serre encore plus contre lui. - T’étais plus avec moi pendant quelques secondes. Tu pensais à quoi? Si elle demande, c’est qu’elle est prête à entendre la réponse, peu importe l’horreur qui construit sa pensée.
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Re: perséides (ven. 11/08 - 4h10)
Ven 11 Aoû - 0:42



le prasin des iris soudain rivé au brun des siens, il sourit à l’écoute du mystère qu’elle tente de percer dans ses yeux. voudrait savoir ce que le loup dit à la lune dans l’épaisseur de la nuit. — un chant obscur, cantus obscurior. le loup chante à la lune le noir que craint @remi. il y a quelque chose en nous de noir qui n’appartient pas à la nuit, de sombre qui ne nous est pas particulier, quelque chose qui touche autre chose que soi au fond de soi, quelque chose d’opaque qui gémit avant qu’on acquière la langue et qui ne s’éteint pas après qu’on l’a acquise, qui continue de pousser un minuscule cri déchirant, qui chante cinq ou six notes formant une arabesque naine qui s’éteint brusquement dans la nuit. le loup prend le relai de ce que le langage ne peut plus exprimer, ce chant qui échappe à la civilisation et qu’on fredonnait avant la naissance, dans la poche d’ombre amniotique. une fois que le corps a découvert la lumière, la nuit devient la première négation. mais avant la naissance, avant que l’air nous envahisse, avant que le souffle nous inflige la respiration et que la respiration expose le corps au langage humain et que le cerveau humain soit gagné par ses oppositions et ses clivages, ses hiérarchies, ses polarisations et ses hostilités, le noir est primaire dans l’expérience. c’est beaucoup plus qu’une négation ou une affirmation linguistiques : c’est l’élément où on puise toujours. il ne le lui révèlera pas, ce mystère, parce qu’il sait qu’elle le trouvera. dès les premiers instants entre eux, elle s’est révélée ailée, se surnommant « perroquet » de leur équipage tandis qu’à lui, elle lui faisait penser à une callicore. à présent qu’il est plongé dans ses pupilles, il y voit autre chose. une sagesse née de sa compréhension des choses, survenue trop tôt, trop vite. athena glaukôpis, déesse dont le regard est-celui-de-la-chouette. ses mèches nivéennes comme deux belles ailes blanches. divinité aux grands yeux qui voient tout ce qui est plongé dans l’obscurité quand le monde visible s’efface. — moi je crois que le vide fait peur et a raison de faire peur. je crois pas que le fou soit celui qui combat la peur, ou qui l’ignore, dit-il à voix basse, son souffle caressant le creux de sa poitrine. — je te l’ai dit, je crois que c’est celui qui l’accepte, comme il accepte le chaos ; le fait que tout puisse être autrement que ce qu’il est à n’importe quel moment et indépendamment de notre volonté, le fou est aussi un peu loup, fort de sa dépense, il se démène pour un objet impénétrable : la lune, l’autre comme énigme absolue. sa religion. le loup fou vénère sa reine à sa façon, il porte dans ses semelles de vent cette étrange sagesse : l’autre n’est pas à connaître ; son opacité n’est nullement l’écran d’un secret, mais plutôt une sorte d’évidence, en laquelle s’abolit le jeu de l’apparence et de l’être. l’aimer à l’infini. — c’est ça le vide et le fou : on n’a de prise sur rien, et c’est pas grave, ça veut pas dire qu’il connaît pas les risques, seulement qu’il en accepte les contours illisibles, méconnaissables. psychiatres, médecins, chimistes sont tous venus imprégner le cerveau de mini remi de leurs imprécations morbides. il a jamais pu les blairer, v, ces détenteurs d’un pouvoir labile qui posent des mots savants et leur définition sur tout ce qui échappe à l’entendement, tout ce qui devrait rester insaisissable à la parole. dans leur bouche, bipolaire sonne comme une malédiction, le nouveau sorcière, terme sur lequel remi s’était rabattue faute de ne pas posséder le premier. soudain happé au présent, virgil quitte l’orient et ses visions traumatiques dont chacune a eu lieu en pleine lumière lorsqu’il sent le corps de la sorcière se presser un peu plus contre le sien, ses mains réclamant son attention qu’il lui rend à l’instant même où il l’entend la demander. — je t’ai écoutée, c’est dit si vite, presque une défense précipitée quand la crainte le prend à l’idée qu’elle pense l’avoir ennuyé. le loup frotte son museau contre la joue de la magicienne. — je pense au noir qui te fait peur… à celui qui m’habite moi... sa peur à elle pour les autres. son besoin dévorant de les protéger à n’importe quel prix, quitte à se perdre soi, comme elle l’a tant voulu. prendre un enfant par la main, il a essayé, fut un temps. au bout des doigts, un corps inerte qui pend, le bras se change en corde de pendu dans les cauchemars des sommeils diurnes. ses yeux ont déserté les siens, n’osant plus les croiser de peur qu’elle y lise avec acuité. maintenant, quand il voit un gosse ou une femme gisant au sol, il n'accourt plus, il fait demi-tour, ça doit vouloir dire que le terrain est gavé de mines. l’abominable « c’est eux ou moi » le prend à la gorge et il se rappelle dans un sourire narquois ses premières années dans la guerre à tenter de sauver ce qui ne pouvait l’être. il a subitement conscience de la bouffée d'air soulevant son torse et c’est comme s’il avait oublié de respirer pendant trop longtemps. — les cons qui parlent de s’endurcir, de maîtriser ses émotions et dompter ses peurs pour devenir plus fort… ce genre de connerie qu’on voit dans chaque putain de film... enfin, il ancre de nouveau son regard au sien. — laisse-toi déborder. continue d'avoir trop. d’être folle, inadaptée, apeurée. remi, tout vaut mieux que le vide et le silence, la sagesse immobile de la mort, quand le noir s’éclaire pour n’être plus une peur mais un connu. tout plutôt que le fleuve stygien qui coule en lui et dans lequel s’abîme chaque sensation au moment où il lui laisse une chance de naître.
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Re: perséides (ven. 11/08 - 4h10)
Mer 16 Aoû - 20:50



Le chant obscur du loup, une manifestation musicale qui ne nécessite aucun mot pour faire comprendre sa vérité. Elle ne connaît pas les détours exacts que prennent les sons pour faire comprendre son message. Elle sait pourtant qu’entre la mélodie et le silence, la lumière et l’obscurité, se trouve une façon de composer avec les paradigmes de la vie. La balance penchera toujours d’un côté comme de l’autre, dans un équilibre précaire, mais soutenu. Un équilibre qu’ils tentent tous de maîtriser depuis la nuit des temps. - T’as raison, l’acceptation, c’est souvent la première étape, et même la meilleure, pour réussir à avancer. Qu’on soit fou, qu’on ait peur. Que le vide soit devant nous. Si on accepte ce qui en est, et ce qui pourrait être, la peur semble déjà secondaire. Une notion qu’elle tentait d’appliquer dans un quotidien bourré d'incertitudes. - Le fameux lâcher-prise. Toujours facile à dire, plus difficile à faire. Remi était rapidement devenu une experte de l’adaptation au changement, toujours en hypervigilance pour essayer d’intercepter les chamboulements de vie qui cognait non-stop à sa porte. La séparation de ses parents à cinq ans. “L’accident” de voiture de sa mère, sa sœur Joey et elle. Son coma. Les hauts et les bas de la bipolarité, l'infarctus de son papi, le cancer de sa mamie, le combat constant de la dépendance aux opioïdes de Joey. Certains diraient que ce sont beaucoup d’épreuves pour une jeune femme de vingt-huit ans. Remi répondrait que c’est juste la vie. Si on s’ouvre les yeux et qu’on arrête de se regarder le nombril, on remarque que les gens en arrachent au quotidien. Mais que plusieurs ont une force insoupçonnée, qu’eux-même n’arrivent pas à délimiter. They say we're born to die, but I was born to be alive. C’est ce que la sorcière se répète. Une phrase de sa plus jeune sœur Parker, pleine d’espoir et de sagesse. Certainement la plus équilibrée des trois. Le portrait familial qu’elle lui fait est partiel, bien qu’elle sait qu’elle finira par lui raconter les détails, les anecdotes, les déceptions, les peurs. Toujours les peurs. Les étoiles qui ne sont maintenant qu’en second plan de la soirée, la sorcière qui réclame une validation physique, alors qu’elle recherche dans le regard du loup où il a bien pu s’égarer. Elle ne doutait pas de son écoute, ses paupières qui se ferment brièvement au contact de sa tendresse contre sa joue. - Il est comment, le noir qui t’habites? elle ose demander, ne voulant pas que deviner les contours de tout ce qui peut la tourmenter. Mais s’il ne veut pas en parler, elle ne pourra jamais lui en vouloir, comme le bout de ses doigts le lui indiquent en venant doucement frôler le contour de sa mâchoire, maintenant qu’elle s’est retournée pour lui faire face. Sa main libre qui vient se loger contre son torse, comme si elle voulait réguler la respiration qu’il a retenue malgré lui. - Les gurus et les fameux coach de vie. Reprendre le contrôle de soi pour réussir à surmonter les épreuves, elle se moque en écho à ce qu’il lui dit. Elle a trop souvent entendu ce discours de la part de professionnels de la santé, qui disaient qu’un peu de volonté pouvait tout régler puisque tout part de ça. Fucking bullshit. Elle sent l’émotion qui la gagne, la gorge qui se serre, ses iris qui miroitent les siens alors qu’elle se laisse happer par ses paroles. Si vraies. Si juste. - Si tu savais à quel point je veux juste ça. il le sait, ce n’est pas pour rien qu’il a cette approche. Elle sait qu’il sait. C’est dans ce genre de moment qu’elle le voit, comment il la regarde. Elle assume à moitié, mais bien sûr qu’elle le voit. Le truc c’est qu’elle pourrait lui dire 1001 fois qu’elle l’aime, @Virgil, sans même hésiter une seule seconde. Mais si lui l’insinu le moindrement, son réflexe est de partir en courant. Pourtant elle est là, contre lui, et c’est bien au-delà d’une attraction physique. - Crie avec moi. Trop. Fort. Qu’il laisse le loup hurler comme il se doit. Qu’elle se laisse bercer par la folie qui l’habite, la rage étouffée qui ne demande qu’à être libérée. Elle veut crier si fort que l’air se fera rare autour d’eux. Elle veut crier si fort que le village au loin se réveillera. Elle veut crier si fort que les perséides se feront encore plus rapides. Et surtout, elle veut qu’il crie avec elle, comme si rien d’autre n’existait.
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Re: perséides (ven. 11/08 - 4h10)
Ven 18 Aoû - 1:36



elle pose des mots, des définitions sur ce qu’il ne fait que mêler au vent d’un souffle inconscient ; il ne sait pas ce qu’il dit, il le ressent. l’acceptation, en virgil, elle se transforme en indulgence envers soi, le lâcher-prise en une faveur qu’on se fait, celle de reconnaître qu’on est faillible et de s’en pardonner. il avait essayé d’aimer kim avant de comprendre qu’on ne pouvait, à la manière divine, tenir quelqu’un par des fils pour l'empêcher de tomber. sa course effrénée dans chaque coin du monde lui faisait croiser le fer et l’âme avec d’autres êtres en déroute, et ceux qui acceptaient de divaguer avec lui prenaient le risque de sombrer et le faisaient dans un grand rire jeté à la lune que les sages et les savants prenaient pour un cri. ça non plus, il ne le dira pas à @remi, que ce qu’elle croit être un hurlement n’est rien d’autre qu’un éclat de joie poussé par l’âme. peut-être le devine-t-elle dans le regard qu’il pose sur elle, son admiration éperdue lisible en lui et la lumière qu’elle y fait naitre. le reflet de la lune blanche et grise dans le trou noir des pupilles du loup rivées sur elle. sans oser y plonger, elle détourne les yeux, bat des cils pour ombrager la vue aveuglante d’une telle lueur qu’elle n’est plus habituée à contempler. devenue sorcière pour apprivoiser le noir, elle découvre soudain que c’est la lumière qu’elle ne connaît pas vraiment. sa bouche s’entrouvre pour chasser l’éclat dont l’effluence perturbe, ramène à eux le noir, celui de virgil. elle en voudrait un portrait, une toile sur laquelle déceler l’âme éclatée comme un pollock, elle fait comme si le rien pouvait se dire et le vide se voir. — il est laid. vraiment laid, avoue-t-il à voix basse contre sa joue. si laid qu’il contraste odieusement avec son apparence de petit dieu, sa peau hâlée aux muscles dessinés, le blondinet dans les cheveux comme dans les yeux. l’intérieur est déchiré en lambeaux rubescents, ce qui pend est dévoré par une bouche aux dents sanglantes qui n’arrête jamais de rire, d’un rire glaçant et triste comme celui d’un gwynplaine. remi avait vu en lui dès que sa carte lui était apparue : le fou. le joker. son rire : deux coupures de chaque côté des joues. à l’air libre il rit, au fond de lui il pleure. ses doigts viennent attraper la main de la sorcière posée contre son torse, l’écartant de sa peau pour l’empêcher d’être tentée de l’aider, de le guérir, de l’amener à respirer comme beaucoup s’y essayent. tu remontes pas d’un maelstrom, tu sors pas d’un trou noir : tu fonces tout droit et t’as plus qu’à prier pour trouver quelque chose à l’autre bout. rien et tout. elle met les vœux en pratique, la magicienne, demande au loup de l’emporter dans son cri dans la nuit, et il sourit à l’écoute de cette requête inhabituelle. c’est pas tous les jours que la lune te répond. rapide, il dégage son t-shirt et l’envoie contre le sable, attrape les pans de celui de remi pour la presser de retirer le sien. après les hauts, il passe aux bas. quand ils sont délestés de presque tout, il se redresse et se penche sur elle. — viens dans mes bras, intime-t-il en l’y recevant, plus légère qu’une voie lactée. ses pas de géant les emportent jusqu’à l’eau sombre, il y court comme s’il avait quatre pattes et qu’il fendait l’épaisseur d’une forêt. fort de sa puissance, il les jette tous deux à la mer, les y balance avec rage en la maintenant contre lui. à la surface, son visage trempé lui sourit à nouveau. — on va hurler là-dessous jusqu’à ce qu’on n’ait plus de poumons, dans le noir profond jusqu’à ce moment où le corps s'éveille, remonte l'âme à la surface dans un hurlement bien différent, un cri qui n’a rien de celui du loup et qui dit : je vis.
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Re: perséides (ven. 11/08 - 4h10)
Sam 19 Aoû - 18:23



Demander à quelqu’un de lui définir les formes du noir qui l’habite relève de l’abstrait. Comme plusieurs diraient la même chose à la définition d’une âme. Pourtant, sans prétention, Remi sait qu’elle est capable de délimiter les contours de l’âme d’une personne. Elle le ressent, elle le frôle. Elle est à l’écoute, elle observe l’invisible. Mamie J lui disait qu’elle avait un don. Remi pensait juste que c’était la normalité des choses. Elle est certaine que ça ne relève pas du surnaturel, mais bien uniquement d’une empathie aux dimensions extrêmes. Une envie de vouloir connecter avec les gens et ce qu’ils ont à offrir. Elle ne veut pas quantifier le noir de v, ni essayer de le comprendre, puisqu’elle sait que ce serait mission impossible. Le souffle chaud de @Virgil qui s’écrase contre sa joue alors qu’il appose le mot laid en corrélation avec le noir qui lui bouffe les entrailles. La sorcière vient caresser sa chevelure non pas en signe de réconfort, mais plutôt pour marquer sa présence. Elle est là, et ça ne lui dérange pas que les démons de v soient si horribles qu’il ne puisse les raconter. - Tu sais ce que la lune fait aussi, lorsqu’elle est nouvelle? Elle souffle à son tour, la pensée qui la frappe, trop forte pour ne pas la partager. - Elle peut fournir de l'obscurité à ceux qui ont besoin de se cacher. Elle protège les secrets. Elle permet de se régénérer. La discussion tourne souvent autour de la lune et de sa lumière, le fait qu’elle éclaire le loup, qui lui vaut une grande dévotion et qui suit le chemin qu’elle éclaire pour lui. Mais la nouvelle lune, dans la noirceur et son ombre, apporte tout autant de soutien dans les moments désirés. Quand ils ont besoin d’être fou, inadapté et survolté. La rage qui gronde au creux du ventre, l’envie d’être tout sauf sage. Remi n’a rien d’un modèle à suivre, elle s’est perdue plusieurs fois en cours de route, s’ajustant avec les obstacles sur son passage, ralentit par la lourdeur qu’elle se mettait sur les épaules, l’empêchant de courir aussi librement qu’elle le voudrait. Cette demande, de crier pour se libérer, lui semble comme la solution la plus futile, mais surtout utile de se libérer. Ici, maintenant. Comme un point d’ancrage, une façon de leur faire comprendre qu’ils sont bien en vie. Légèrement perplexe, la sorcière n’est pas certaine de comprendre pourquoi il se met à retirer ses vêtements, l’entrainant dans son sillon - Quand j’ai dit crier… je ne voulais pas dire de cette façon… elle lui indique doucement, à la blague, alors qu’il lui demande de venir dans ses bras, ce qu’elle ne se fait pas prier de faire. Les bras accrochés au cou du loup, ses jambes autour de sa taille, elle se laisse guider dans sa course, le sourire aux lèvres lorsqu’ils entrent en contact avec l’eau. Son nez collé au sien, elle acquiesce sans un mot à la procédure qu’il lui dicte, déjà prête à se prêter à l’exercice. Ils plongent une première fois, les doigts de la sorcière qui se pressent contre les omoplates de v, de peur que les vagues l’emportent. Un bruit sourd mais puissant qui s’échappe de ses lèvres en écho avec la voix face à elle. Puis une deuxième plongée, encore plus ressentie, et une troisième fois, peut-être celle de trop, où à bout d’oxygène, elle avale une tasse d’eau, la forçant à remonter à la surface de façon précipitée. Le souffle court, accroché à la nuque de v comme si sa vie en dépendait, elle tente de reprendre ses esprits. Sa toux finit par se mélanger avec son rire, parfaitement consciente de l’absurdité de la scène. C’était pourtant si libérateur. - Une bonne idée pour se noyer, ça. Elle voulait réveiller les voisins à la base, pas aller rejoindre les poissons et nourrir les requins. Sa respiration qui revient à la normale, son corps qui se détend enfin, elle presse son corps contre le sien, front contre front. Elle a envie de l’embrasser, mais elle ne le fait pas. Elle a envie de le supplier de lui faire l’amour, mais elle ne le fait pas. À la place, elle vient presser ses lèvres contre sa tempe dans un baiser tendre, avant d’enfouir son visage au niveau de son cou, un - je t’aime, bien senti qu’elle lui souffle comme certitude, les laissant se faire bercer par les vagues tout aussi longtemps qu’ils en auront besoin.



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