@Sherrie perd peu à peu son éclat. Elle brille moins que d'habitude, ses pensées embrumées par la tristesse. Pessa le voit bien, depuis le bal, la chanteuse n'est pas au top de sa forme et niveau humeur, c'est plutôt maussade. La martiniquaise l'a alors embarqué dans une session shopping pour lui changer les idées. Histoire que Sherrie prenne un peu l'air, loin des murs qui étouffent et des ondes négatives. Elles déambulent dans les ruelles, main dans la main, pour éviter de se séparer car il y a foule aujourd'hui. Elles pénètrent dans le premier magasin à leur portée, une bijouterie vendant que des créations artisanales donc uniques. Elle regarde les étalages à la recherche d'une pièce qui lui ferait envie. Son regard s'attarde longuement sur un collier faits de petits coquillages rosés. — Regarde ce collier., fait-elle en interpellant sa voisine. Elle le prend délicatement entre ses mains, ouvre le fermoir et se poste derrière Sherrie pour qu'elle puisse l'essayer. — Ça te va à ravir, non ? Elles se regardent toutes les deux, le miroir. Pessa sourit à leur reflet mais très vite, les plis de sa bouche s'affaissent. Elle affiche une mine plus inquiète. — Tu veux en parler ? Elle lit Sherrie comme un livre ouvert, ses émotions transparaissent facilement. Elle pose ses mains sur ses épaules et les presse avec douceur et réconfort. Elle est prête à l'écouter, s'il le faut.

L'optimisme de Sherrie se fait bancal, ses humeurs, plus fluides. Il lui arrive encore, parfois, de sourire. Il lui arrive également de disparaître dans ses pensées. L'accumulation des poids et des contraintes posées sur ses épaules devient difficile à endurer. La Louisiannaise a l'impression de suffoquer. Quoi de mieux, donc, qu'une sortie en public avec @pessa, son étoile du nord? Quoi de mieux en effet. Sherrie est pourtant plutôt insulaire, d'habitude. C'est au sein du bloc, parmi ses pairs, qu'elle brille le plus. Elle fuit au maximum les endroits moins isolés, contente d'éviter les regards étrangers et les caméras des paparazzis. Mais dans un moment où la brune n'a pas particulièrement envie d'étinceler, l'idée de disparaître au sein d'une foule semble soudainement moins inconfortable. Elle suit Pessa, un sourire hésitant au coin des lèvres, cherchant malgré tout à continuer de se montrer aussi avenante et solaire qu'à son habitude – pour les autres. Pour réchauffer leurs journées, même quand ses nuits sont glaciales. Elle joue distraitement avec les coquillages du collier que Pessa lui enfile autour du cou, son regard se perdant distraitement dans son reflet. Le reflet d'une Sherrie qui semble belle. Confiante. Intouchable. La Sherrie qu'elle aimerait être. Tu veux en parler? Une douce invitation. La tentation est féroce. Le désir de parler, étouffant. Mais la brune a également conscience du rôle qu'il lui est réclamé de jouer. Par sa mère. Par son management. Par son public. Ils ne la regardent pas pour qu'elle se plaigne de sa vie. « Désolée, je suis juste un peu distraite. » Elle sourit de nouveau, pas très convaincante. Elle espère que Pessa saura lire les silences entre ses mots. Qu'elle comprendra que ce n'est pas contre elle, ni une histoire de confiance. Qu'elle saura qu'elle n'a pas d'autre choix que de maintenir une illusion, à contre-coeur, mais avec conviction.