Ces derniers jours ont été mouvementés ; le chaos règne à l’intérieur du block et semble apprécier graviter autour de l’américain. Certains ont de bonnes étoiles, lui attirent les météorites ; entre destruction, douleur et angoisse, Fly patauge au milieu de son fameux chaos en essayant de trouver un moyen de se sortir la tête de l’eau. Heureusement, dans ce tumulte, @Clark se démarque et offre le confort de ses bras et de ses mots. Il est le calme après la tempête, même si ces derniers jours n’ont pas été clément pour lui aussi ; entre la chronique et les critiques gentilles, en plus de ses migraines, il a quand même trouvé la force de l’écouter et d’apaiser l’âme tourmentée du blondinet. Au détour d’une conversation murmurée ( pour le bien de son crâne ), Fly a proposé qu’ils se retrouvent rien que tous les deux, quand le brun serait remis de ses émotions. Ça lui ferait autant de bien qu’à lui, en réalité, une escapade comme ils ont le don de le faire ( le camping comme seule preuve ).

Ils sont donc partis dans la matinée, même si Fly n’est pas du matin. C’est bien pour le beau sourire de Clark qu’il a quitté son lit, enchaînant les pas jusqu’à la douche qu’il a pris froide pour que le réveil soit assuré. Sorti de là, ils ont déjeuné et se sont rendus aux cascades, paradis caché dans l’Enfer vécu ces derniers jours. Ils se sont tranquillement installés, lâchant leurs affaires au sol avant de tremper leurs pieds dans l'eau fraîche. Peur de glisser, alors on se tient fermement l'un à l'autre en évitant toute catastrophe. Puis, l'idée est soufflée. L'envie de liberté. - On saute à trois ?

@Fly
la nuit s'est évaporée au profit d'un matin clair, d'un matin blanc. il y a toujours, à l'arrière de son crâne, comme quelque chose qui continue de pulser, mais ce n'est rien. rien de bien méchant, rien qu'il ne puisse ignorer, rien d'inhabituel. en prêtant attention, en y posant le doigt, on distinguerait sûrement une vieille cicatrice, quelque part à la racine de ses cheveux. mais la nuit a duré plus de vingt heures, enfermé à triple tour dans la loveroom, loin du bruit, loin du chaos, loin de tout, sauf de son écran, la luminosité au plus bas, loin de tout, sauf de fly. il le reconnaitrait entre mille, maintenant, son pas sur le parquet. et en soi, ces histoires de migraines, c'est tout sauf neuf. le stress n'aide pas, c'est certain. les critiques sur ce qu'il fait, ce qu'il est. les chroniques. oh, il le savait, en signant pour ce truc, qu'il serait regardé, sûrement pas vu, pas perçu toujours de la bonne manière. et il le sait, que certains conseils ne sont que pour son bien, qu'il doit travailler sur lui. boaz n'a pas tort, là-dessus. mais forcément, qu'il y avait un nœud dans sa gorge, la veille, aussi. quelque chose d'humiliant à cette histoire fantasque. un sentiment nouveau, peut-être, qui prends une place toute neuve au fond de son estomac. une flamme. mais heureusement, elle aura le temps de brûler plus tard. ce matin, ce n'est rien qui l'empêchera de sourire, quand, même dans le chaos, il trouve quelque chose de paisible, avec fly.

encore plus quand ils s'éloignent du block, de la villa. encore plus quand ce n'est qu'eux, et un sac préparé à la va-vite. encore plus quand ce ne sont que les angles, les courbes de son visages, contre une lumière encore blême. une lumière qui se réchauffe, dans ses cheveux blonds. au contact de son sourire, aussi. et même si l'endroit est sublime, c'est comme devant l'horizon, au belvédère. comme à la piscine, dans le salon, dans la love room, ou entre leurs draps. il n'y a que lui, qu'il regarde vraiment, là. ses doigts qui s'entremêlent aux siens. un sourire trop grand. un baiser sur sa joue. « j'pourrais te pousser, en contrepartie de la piscine, sinon... » le rire est là. il n'en fera rien. serre juste sa main mieux. plus fort, encore. comme il s'est accroché à lui, la veille, un long moment, dans le noir. sauf qu'il fait jour. sauf qu'il y a un décompte, là. « let's go, un, deux... » et le trois a beau retentir, il est vite noyé dans l'eau. dans leurs rires, aussi. à une heure pareille, l'endroit a quelque chose d'étrange, presque. juste pour eux. mais c'est si doux, quand il l'attire vers lui, encore, les cheveux mouillés. « ca va être une meilleure journée qu'hier, je le sens » en même temps, difficile de faire pire.

@clark
Ils ne peuvent pas faire autrement qu’être mignons à deux. Entre les doigts enlacés et les baisers volés, il y a quelque chose de pur entre les deux jeunes hommes. L’intimité de deux gamins qui se comprennent au milieu d’un beau bordel, vers qui on se tourne quand ça ne va pas. On offre son aide, son épaule, des oreilles curieuses, on est à l’écoute des problèmes de l’autre et on tente de tout faire pour que ça s’arrange. C’est peut-être rien aux yeux des autres, mais Fly ne crachera jamais sur cette relation et ce soutien sans faille, il a trouvé son opposé, mais surtout un véritable allié. Il a peut-être mal fait les choses avec lui, peut-être qu’il aurait pu le sauver de sa propre personne, le préserver de ses habitudes, de son penchant extrême pour le chaos, mais les choses ont avancé si vite qu’il n’a pas pu mettre de mots sur ce qu’ils partagent. Et puis, les promesses, dont celle de profiter sans s’oublier. Sûrement une des seules promesses auxquelles il tient réellement, même si Fly reste un homme de parole, qu'il ne crache pas sur les promesses et sur les mots murmurés. S’il dit quelque chose, il le fera. Un peu peur de s’engager sur le côté, mais les promesses qu’il fait ne font pas de mal. Quand il dit qu’il le retrouvera le soir, il finira par apparaître dans la nuit. Et quand il dit qu’il se lèvera à l’aube pour lui faire voir la beauté des cascades, il se lèvera ( sans promettre d’être de bonne humeur ).

Sous le bruit de l’eau qui s’échoue à leurs pieds, on entend le rire de l’américain. Il secoue sa tête alors que ses talons s’accrochent à la terre ferme. - J’avais une raison de te pousser, alors que toi… Raison selon lui, parce que Clark avait joué le déserteur, maintenant c’est lui qui quitte le lit pour aller découvrir d’autres draps, d’autres bras. Décompte se fait entendre : un, deux, trois, et la tête est désormais sous l’eau, mais sa main est toujours dans la sienne. Même en se noyant, ils s’accrochent l’un à l’autre. Il s’approche alors du brun, nage à ses côtés, reste près de lui. Proche l’un de l’autre, le bassin a presque l’air trop grand. - En même temps, tu crevais sous tes douleurs. Le crâne qui le faisait souffrir et l’incapacité pour Fly de faire quoique ce soit, il s’est bien senti impuissant. - Tu vas mieux d’ailleurs ? Sans parler de la migraine, il parle aussi du reste, celui qu’ils ont ignoré malgré la place que ça prenait dans l’esprit du jeune homme.

@Fly

« mhm, une raison... mais j'crois que c'est plutôt drôle, et c'est une raison aussi, en soi. » l'air gamin au bord des lèvres, l'air gamin de son sourire, à la lueur du matin. pourtant, il n'en fait rien. se moquer, c'est pas vraiment dans sa nature. s'amuser, par contre, c'est toujours agréable. et avec lui, ca vient, naturellement. comme les réflexions absurdes, qui mènent à quelque chose de plus profond. comme les nuits passées à le serrer fort. celles qui créent un manque, quand il découche, parce que les draps sont froids. tout ce qui est naturel devient habitude. une dépendance. à lui, à son sourire. celui-là même qu'il ne montre pas au monde entier. celui qui s'éteint, aussi, ces derniers temps. et il ne peut qu'admettre qu'il n'aime pas le voir mal. personne au monde ne mérite de l'être, mais c'est comme s'il lui avait, dès ce premier soir, offert tant de dévotion qu'une partie de lui sonne creux, quand il le voit au plus bas, fly. les humeurs explosives, parfois, mais il n'en est que la première victime. expression du vide, expression de peurs qu'il comprends, comme on comprends son reflet dans un miroir. des comportements comme antithèses, symétriques. mais il faut croire que les âmes se retrouvent, même là, dans l'eau. même là, quand il pose son front contre le sien, encore. la voix presque basse, comme pour ne pas déranger les feuilles, l'eau, le vent. le rire qui s'éteint, au coin de ses lèvres. et un baiser qu'il vient à presser tout contre. « en vrai, j'ai déjà vu pire. j'm'estime heureux que ca aille mieux ce matin, y'a des fois ou juste, j'suis cloué au lit pour la semaine avec les vertiges, c'est pas ouf. » rares, heureusement. de plus en plus. mais hier sera oublié. du moins, cette migraine. ce qui ne le sera pas, c'est ses murmures. les heures passées dans le noir, avec lui. qu'il aie été là, celui que tant aiment à définir comme peut-être un peu égoïste. et si c'est une bombe à retardement, il n'entends contre son corps aucun cliquetis. « c'est... ouais, mon crâne, ca va. » c'est pas parfait, mais c'est de quoi vivre, et il n'a plus à se plaindre. mais il devine bien, clark, que la question ne concerne pas que ces histoires de migraines. et que fly est là pour l'écouter autant qu'il l'écoute lui. que la confiance se doit d'aller dans les deux sens. « pour le reste, j'sais pas, j'crois que je vais ressasser un moment, mais j'vais le mettre de côté, et ca va aller, comme d'hab. » une goulée d'air qu'on avale, pour effacer le gout de l'humiliation. se laisser partir en arrière, porter par l'eau, un instant, sur le dos. « c'est jamais agréable quand ca appuie là ou ca fait déjà mal, j'crois. » pas besoin d'y croire. c'est une évidence.

@Fly

« mh, et voir la tienne c'est une bonne raison de se lever le matin, en général. » un compliment idiot, un peu abimé, un peu plié, un peu à côté de la plaque. c'est comme les étoiles, il perds le nord, souvent. sort les mots les plus honnêtes du monde sans prendre garde à s'ils tombent vraiment sous le sens. mais il n'y peut rien, au fond, si ca les jours passent et ca, ca ne change pas. si le visage de fly continue d'habiter ses journées, et son sketchbook. pas le seul, forcément. mais toujours un de ceux auxquels il passe le plus clair de son temps. c'est que le monde parait tangible, quand il le regarde, même quand il perds l'équilibre. c'est qu'il sait lui faire confiance, même en ne disant rien. et que si le monde a peut-être du mal à l'imaginer candide, fly, lui, à cet instant, il peut le voir comme ca, comme il peut le voir sourire, briller, rire. des choses belles, qu'il n'exprime pas toujours. des vallons et des montagnes pour forger son caractère, entre les explosions. et lui, il peut se montrer rassurant, aussi. grandi, loin des douleurs de la veille « ouais, j'imagine. mais c'est passé, tu vois. ou presque. mais c'est rien de méchant, les restes. » un sourire sur les lèvres, alors qu'il se laisse flotter. tout près, tout près de lui. et un regard qui dit tout, aussi. « moi non plus, tu sais, j'aime pas te voir mal... » sans dire le pourquoi, sans dire le comment. juste la réciprocité. juste le fait que ca a trop été le cas, ces derniers temps. et que c'est dur, de ne rien pouvoir faire qu'ouvrir les bras. à croire qu'ils connaissent tous les deux la situation. gamins perdus dans la tempête. « j'essaie... j'suis rarement vraiment... en colère, j'crois. mais ca c'était vraiment bas. » c'était tout neuf, comme sentiment. il en a vécu, des choses. des gens qui sont allés trop loin, la fin qu'on voit de trop près. il en a vu, des choses, depuis qu'il est parti parcourir le monde, il en a vécu, avant, aussi. mais il y en a peu qui lui ont retourné l'estomac comme ces mots-là. qu'il aimerait bien oublier, même si peut-être qu'ils ne sont pas totalement faux. même si peut-être c'est comme ca qu'on le voit. mais pas fly. fly qui le voit lui, derrière les mots qui tremblent. peu importe le reste, peu importe les autres. quand il n'y a qu'eux, le ciel est sans nuages. et s'il se redresse, c'est seulement pour venir son visage au creux de son cou. pour mieux enrouler ses bras autour de lui. le serrer, peut-être un peu trop fort. peu importe les autres marques, au présent, c'est lui qui embrasse sa peau. de quoi rester là. maintenant. « mais t'as raison. vaut mieux être maintenant. avec toi. » c'est mieux que de se perdre. de ressasser. c'est calme. c'est tout.

@Fly

ca ira mieux. il y a des tremblements dans l'évidence. mais il y a ses mains sur son visage, et il ne peut que sourire. peut-être parce que c'est ce qu'il sait faire de mieux. sourire, loin des trucs qui font mal, loin des relents de douleurs dans son crâne. peut-être parce que c'est tout ce qu'il sait faire. que les autres réactions ne lui viennent pas. plus. qu'il faudrait les apprendre, encore, et qu'au fond, peut-être qu'avoir l'air du dernier des imbéciles heureux lui convient. parce qu'il veut y croire, que ca ira mieux. sans savoir ce qu'il peut bien valoir. « j'sais pas... » rien de spécial. c'est vague. il ne sait pas, ne sait rien, en général. préfèrerait ne rien savoir, ne rien entendre, quand c'est dur. quand les gens sont durs. jugent. préfèrerait ne pas se sentir, toujours, comme obligé de déballer son sac, de s'expliquer, tout le temps. mais c'est pas vraiment un choix. et ne pas savoir - ne pas savoir, c'est mieux comme ca. c'est comme ca que ca va mieux. quand le trop-plein part en fumée, la grande histoire avec. qu'il ne reste que des détails. l'eau, l'odeur du matin. le bleu émaillé de nuages, increvable ciel, qui semble toujours au bord du gouffre, à ca de lui tomber au coin du nez. la sensation de sa peau. sa voix. sa voix, et rien d'autre, un moment. le silence. « ce serait bien si c'était toujours comme ca. » le monde peut bien attendre. ils y retourneront, ils le retrouveront. le block, du moins. le reste attendra plus longtemps. et plus c'est grand, plus c'est terrifiant. alors autant garder le moment. et s'accrocher à lui un peu plus fort. comme on s'accroche à ses certitudes. pourtant - la question sort sans qu'il ne la rattrape. sans qu'elle n'aie le temps de même être une pensée. devient son, simplement, tout bas, le front contre son épaule. « on se reverra, dehors ? » peu importe comment. il y en a eu, des gens envolés, au fil du temps. mais il ne saurait pas dire pourquoi, il ne l'imagine pas devenir rien, d'un coup, au sortir des lumières, fly. et ce n'est pas dans ses habitudes, de penser à l'après. au futur. d'en parler, sans que ce ne soit juste un plan gamin, sur la comète. la requête d'une promesse. pas juste des photos de voyage envoyées l'air de rien. c'est qu'il serait bien triste, au fond, de perdre une tendresse pareille, ce lien étrange, un fil, sur lequel on marche en équilibre. qui peut n'être rien, comme il peut être tout. mais qui n'est qu'à eux. à dérouler, sans en voir le bout.