depuis le début, aux toutes premières secondes elle a l’âme tendue vers lui. son cœur ses bras son corps. il a plongé dans le bain tendre qu’elle lui offrait à sa façon à lui, la manière vraie, celle qu’il a dès qu’il se sent en terre saine. son cruel déficit de douceur au sortir de la guerre l’a mené droit sur elle et eux, boulet de canon lancé à plein régime pour s’enfoncer dans la mollesse merveilleuse de leur affection. il a beau n’avoir rien promis, avoir martelé qu’il faisait que passer, certains s’attachent à lui. vient le jour pour chacun d’entre eux où virgil dégaine le ciseau et coupe les nœuds qui le rattachent à eux. il veut même pas être un souvenir, qu’il voit comme un poison, seulement une image lointaine que le temps efface peu à peu au rythme des moissons, un dessin de gosse sur le sable avalé par l’écume. il s’est laissé porter jusqu’à la chambre où @mirela lui a dit qu’il pourrait la retrouver, ce même vent sous ses semelles, celui qui dit à quoi bon faire semblant ? il lui dira pas qu’elle est trop bien pour lui, qu’elle mérite mieux, il a en horreur ces élégies hypocrites. elle est pour qui elle veut, pour qui lui fait envie. et si c’est lui ? il est heureux. et malheureux de pas pouvoir le lui rendre. dès que ses iris croisent les prunelles tristes de mirel, c’est son corps tout entier qui prend le relai de l’esprit et se cale à côté d’elle sur le lit. leur proximité, leur tendresse légère, c’est leur topique, il va avoir du mal à s’en défaire. mais à quoi bon faire semblant ? quand tu mens tu perds ton temps. — je suis désolé, mirel, dit-il à voix basse en modérant l’envie qui le prend de broyer dans son poing le micro qui les écoute même quand il devrait pas. il aurait pu faire durer le jeu, entretenir  plusieurs brasiers par seul désir d’irénisme, mais il sait combien ces marelles finissent mal, en général. — je voulais pas te rendre triste. et je pouvais pas ne rien te dire, comme un loup, il se couche sur le matelas pour se faire plus petit qu’elle et soumis à ses sentiments, qu’il contrôle pas plus qu’il ne les comprend. qu’on s’attache vraiment à un type tout pété de l’intérieur qui partira dès que sonnera le glas de la fin du jeu, c’est encore une inconnue pour lui. qu’on aime rire et baiser avec lui, danser le temps de quelques nuits, ça oui. qu’on le regarde comme elle le fait là, ça le met à terre mieux que n’importe quel uppercut. c’est normalement le moment où il prend une inspiration et lui dit ce qu’il ressent, combien elle lui plait et combien leur relation le remplit de ce quelque chose d’étranger qui ressemble à un hématome de bonheur, tellement bon qu’il se change en douleur. la faconde crucifiée sur ses lèvres closes, il reste muet, le grouillis des mots qu’il sait pas prononcer grondant dans le fond de la gorge.

L’ascenseur émotionnel avait été soudain. Elle passant du sourire à l’expectative d’un moment agréable avec @Virgil. Ce petit moment promis au bar de la plage. A L’évocation de Boaz qui vient ternir un peu l’intensité du soleil qui se reflète dans ses yeux. Et puis cette confidence qui a la goût amer d’un café trop fort. Elle glisse son téléphone dans la poche arrière de son short en jean, quitte le dressing avec cette étrange pression autour du cœur qu’elle peine a appréhender. Elle n’a pas répondu, se laisse le temps de la réflexion alors qu’elle s’installe dans son lit, ses pensées effrénées en rythme avec son index qui semble faire du morse sur la surface de sa couverture de lit. Ce n’est pas par peur de l’honnêteté qu’elle fait traîner sa réponse. C’est le temps de comprendre que ça va au delà d’une tristesse qui serait liée à ce prom, celui ou finalement elle n’avait pas été sa cavalière. Seulement partenaire de danse. Ce n’est pas juste parce qu’elle a la sensation que le londonien a volé leur moment, avec cette danse et sa continuité d’après prime. Ce n’est pas tellement qu’elle est jalouse, ou peut-être qu’elle l’est un peu. C’est surtout l’impression que tout ça lui échappe, qu’elle s’attache pour mieux plonger dans la perte. Il doit la rejoindre et elle l’attend avec une appréhension qui grandit comme un feu dans son ventre. Les flammes qui montent jusqu’à son cœur et qui viennent lécher sa gorge. Leur regard se croisent lorsqu’il entre dans sa chambre, ses prunelles à elle qui s’échappent dès que possible. L’excuse qui éclos sur le bout de ses lèvres. Pas nécessaire, pas demandé, aucunes promesses échangées. Elle répond d’un sourire qui n’en a pas la lumière. Lui qui se couche à coté d’elle, elle qui pivote pour retourner à son regard auquel elle n’arrive pas a échapper très longtemps. Bien sûr qu’il voulait pas la rendre triste, elle a aucun doute là-dessus. « Je sais. » Elle rassure du velours de sa voix. C’est doux, c’est toujours doux. Il aurait pu ne rien dire. Bien sûr elle préfère savoir Mirel, qui porte l’honnêteté comme étendard. Mais il aurait pu ne rien dire. Pas de promesses, pas de comptes à rendre ? « Pourquoi ? Pourquoi toi pas pouvoir rien dire à moi ? » Elle questionne, baladant son index sur l’avant bras de Virgil. Elle n’y peut rien, elle se sent toujours dirigé vers lui, même quand elle a l’impression que l’humeur est aux aurevoirs. « Est-ce que être le moment dans le film ou le garçon dit à la fille que ce qu’ils avoir étaient bien, mais que ça plus pouvoir être comme ça ? » Pourquoi elle a l’impression que sa prend cette tournure là ? Sauf quand elle le regarde dans les yeux. « Si être ça, je pas d’accord. Je vais appeler scénaristes. » Et leur dire de changer la fin.

c’est elle qui devrait parler pour deux et elle déjoue ses attentes en posant des questions. raté, l’énigme était dans l’énoncé, il est comme un con. en quête de la réponse à ses propres interrogations, dans le fond, elle le prend au piège qu’il s’est tendu en ouvrant la parole sur le sujet. toujours présent quand vient le temps d’assumer, il presse sa petite main de la sienne avec douceur. — parce que si je t’embrasse pas, je veux pas que tu penses que c’est parce que tu me plais plus, dit-il à voix basse à ses yeux d’ambre et de miel. comme s’il pouvait exister un univers dans lequel elle ne lui plaise pas. pourquoi est-ce qu’il pouvait pas fermer sa gueule ? il la ferme presque tout le temps, ç’aurait pu être l’occasion de continuer sur une jolie lancée, plutôt que de prendre le risque de tout gâcher. il sourit à la vespérie qu’on devine sur l’expression de ses traits, sa question comme une réprimande dont la douceur ressemble plus à un charme qu’à un orage grondant. — t’aurais préféré ? tout, plutôt que de la laisser tomber et vivre en déréliction. vrai qu’il a été tenté de la protéger de sa volition, mais comme souvent, c’est le besoin viscéral d’être vrai qui l’a emporté sur la protection. peut-être parce que @mirela lui a déjà montré que contrairement aux apparences, elle savait encaisser les désillusions. — parce que je crois que ça le blesserait que je te le dise pas. sans le vouloir j’ai déjà tendu votre relation… je veux pas de malentendu. les caresses qu’elle prodigue à sa peau ont gardé ce même effet thériaque ; elles ont été nombreuses à les lui prodiguer mais elle seule a le pouvoir de leur donner cette vérité si désintéressée. dans chaque pays, le beau garçon à la couronne blonde s’est attiré les faveurs des grands cœurs pressés de le consoler, le border, l’envelopper contre le froid et la solitude. quand il se laisse bercer, c’est le temps d’un sommeil hyalin que la tension en lui vient toujours briser, de crainte qu’on le retienne. elles disent qu’elles comprennent et qu’elles admirent, ça commence comme ça. les étreintes se succèdent et elles ne comprennent bientôt plus pourquoi il doit partir, quel est ce besoin désormais absurde qui prend le pas sur l’affection réciproque. l'instant présent n’est qu’un avant-goût de ce qui les attendait dans deux semaines ; virgil se mue en un souvenir dont il a esquissé l’ébauche dès les premiers instants. il a ce truc de faire disparaître jusqu’à son prénom, de gommer ses syllabes pour n’en garder qu’une seule, impersonnelle : v. le plus court et le plus insignifiant possible, comme sa présence dans la vie des gens. les yeux de mirel sont aussi pleins que les siens sont vides et il embrasse le dessus velouté de sa main entre ses doigts. — si t’as envie, on passe encore du temps ensemble jusqu’à ce qu’on parte d’ici, il rompt le contact pour éviter l’équivoque. d’entre tous, mirel n’est pas celle qu’il choisirait pour attendre, espérer son retour. mirel, c’est celle qu’on choisit quand on veut rester.

Elle questionne pour mieux comprendre ce qui se trame derrière ses yeux verts. Persuadée que ça l’aidera à comprendre ce qui se joue derrière son propre regard. Le sourire il s’esquisse de façon plus franche lorsqu’il lui raconte qu’elle lui plaît toujours. Elle n’en doutait pas réellement, mais se l’entendre dire c’est toujours plus doux aux oreilles. Elle n’en doutait pas vraiment et ça la fait sourire. Mais en même temps y a tout qui semble se resserrer plus encore autour de son petit cœur lorsqu’elle réalise qu’il parle de ne plus l’embrasser. Et le sourire il devient poli. Elle hoche la tête à la négative, non elle n’aurait pas préféré qu’il garde ça pour lui. Elle avait juste besoin de savoir pourquoi c’était important pour lui de lui dire. Parce qu’elle compte pour lui, parce qu’elle lui plaît toujours, même si leurs lèvres ne se toucheront plus. Et puis la suite la crispe, lorsqu’il évoque Boaz sans le nommer. Pour être honnête, là tout de suite elle en a rien à faire du londonien. De ce qu’il pense, de ce qu’il pourrait ressentir par rapport à ce qui se joue entre les deux blonds. Après tout ça le regarde pas et ça ne l’a jamais regardé. Qu’il soit blessé par un non-dit entre eux c’est le cadet de ses soucis sur le moment. « Et moi alors ? » Disent ses prunelles qui percent le silence pour se loger dans le creux de ses ambres verdoyantes. Elle laisse le silence parler pour elle, ne souhaitant pas y mettre les mots. Peut-être qu’elle n’aurait pas du demander le pourquoi et se contenter d’encaisser la chose. Mais la réalité, c’est qu’elle a juste envie de réécrire l’histoire comme ça lui chante. Pas certaine d’être d’accord avec le choix des scénaristes. Elle voudrait aller au bout de leur histoire sans obstacles, sans contretemps, sans personne d’autre dans la tête. Elle déteste la tournure que prennent les choses, l’accent d’au revoir qui se cache sans subtilité dans les mots qu’ils s’échangent. Elle veut pas lui dire au revoir, elle veut juste lui dire à demain. Elle se blottit contre lui, sa petite tête blonde qui vient se cacher contre le haut de son torse. Bien sûr qu’elle veut toujours passer du temps avec lui, même si plus comme avant. « J’vais tomber amoureuse de toi @Virgil et après être foutu. » Elle murmure, glissant un bras autour de sa taille. C’est peut-être mieux de prendre la distance. C’est ce que disent ses mots, mais ses gestes s’accrochent à lui. Le voilà prévenu. La douce fatalité d’un amour qui lui tombera dessus. La blonde elle éclos à son contact, elle n’a peur de rien le concernant. Elle pourrait le rencontrer dans miles vies qu’elle serait attiré vers lui, c’est certain.

il peut sentir qu’il la crispe des nerfs au myocarde en un regard porté à son expression, son sourire changeant au fil des mots qu’il prononce, l’éclat lumineux devenu nubileux. il la frustre, il la déçoit, il lui cause une peine dont il aurait voulu qu’elle vienne de n’importe qui sauf de lui. elle a tous les droits de lui en vouloir, d’ordinaire il est bien plus prompt à déguerpir, mais ici tout est inhabituel. ses yeux de tonka pleins de reproches rivés sur lui, il voudrait les consoler d’un baiser et lui promettre de démonter à la première occasion celui qui les rend tristes. il voudrait le joli rôle qu'un autre que lui incarnera. un soupir heureux s’échappe de son torse quand elle y loge son minois blond, il passe une main familière dans ses mèches brillantes en se disant que c’est sans doute la dernière fois qu’il le fait. pressé de savoir s’il doit quitter les lieux ou rester, il caresse sa petite joue de l’index pour l’inviter à répondre, mais @mirela reste cachée contre lui. le cœur de virgil manque un battement quand il l’entend prononcer les mots sacrés, ceux dont il veut pas entendre parler, amour et foutue. logomancie sans mystère ni poésie, elle lui parle d’avenir en cassandre, la dryade, l’éclaire soudain sur ce qui se joue sous ses yeux et qu’il n’a pas su voir. son souffle coupé, il est content, finalement, qu’elle ne veuille plus le regarder. il se met à flipper, v, quand mirel entoure son torse d’un bras léger et tendre comme si tout criait l’évidence alors qu’en lui le chaos entame sa danse. quelque chose, comme quelqu’un d’autre, lui intime de se tirer d’ici, de la protéger de ce qu’elle se prédit. — ok. si on arrête de passer du temps ensemble, tu seras pas amoureuse ? il a conscience de la mélodie puérile et pathétique de sa question et il s’en fout. par-dessus les draps, il descend d’un cran, se met presque à sa hauteur pour emprisonner son regard. c’est pas nouveau, il a toujours eu besoin d’elle pour guider leurs pas. — tu m’oublieras très vite, promet-il, le doigt sur sa peau comme s’il pouvait y écrire ces mots et les y faire durer jusqu’à ce que même v ne ressemble plus à v pour mirel. que v redevienne bientôt tous les mots en v. à son tour, il s’essaye à la mantique, mais ses prédictions ressemblent à des prières. s’oublier lui est mécanique, son corps l’y aide : il occupe d’autres corps en nécrophore et y plonge ses non-dits, ses impossibles, ses impasses. il s’en va en oubliant qu’il a pondu là, et que parfois, quelque chose éclot de son passage dont il ignore la paternité. v pense que tout ce qu’il crée s’éteint à peine né. s’en va sans se retourner sur ce qui le regarde partir, mais c’est dur d’être celui qui rejette, comme d’être celui qui retient. les mauvais rôles de l’histoire collent à la peau façon texture poisseuse. on voudrait tous être l’aigle royal qui survole le trou noir, personne n’aime incarner le charognard guettant l’impossible sur les ossements de l’amour mort.

Il ne dit pas ce qu’elle aimerait entendre. Et si son honnêteté à un goût de larmes salées, elle ne peut pas lui en vouloir pour ça. Pas dans le contexte actuel où elle a besoin de parler avec son cœur et de l’entendre lui raconter ce qu’il pense. Les mots du cœur sont difficiles à dire, même pour une Mirela dont la témérité n’a pas tellement de limite. Même pour cette demoiselle à la tête en forme de cœur qui prend le chemin des confidences du myocarde dès que l’occasion se présente. Là, c’est autre chose. Parce qu’elle sort de quelque chose de compliqué, de quelque chose qui l’a fragilisé sur le contexte amoureux. Et elle replonge dans une inéluctable déception. Elle est contente de toujours lui plaire, moins quand elle réalise qu’elle se trouve à une autre étape de leur relation. Elle en haut de la falaise prête à faire le grand saut. Les doigts de pieds qui s’agrippent au sol pour ne pas perdre l’équilibre mais qui laisse tomber des grains de terre tout le long de la falaise jusqu’à l’eau. @Virgil il est derrière, encore à admirer le paysage quand elle se bat avec cet équilibre précaire qui tente de la faire tomber pour de bon. Il suffirait d’un coup de vent. Elle se cache dans ses bras pour lui dire tout ça, à sa manière sans l’image, sans la métaphore. C’est moins poétique. C’est juste Mirela qui dit l’aimer au futur et le constat peut positif que lui inspire cette prophétie au regard de son attachement actuel pour un certain londonien. Elle sent le corps de Virgil comme s’arrêter d’exister quelques secondes suite à la confession. Son cœur il a peut-être bien manqué un battement ? Peut-être même qu’il n’osera plus jamais la regarder, comme elle et son regard d’automne qui se cache et son bras qui l’entoure pour plus le lâcher. Il ne dit pas ce qu’elle veut entendre. Et ça se craquelle. Elle ne répond pas parce qu’elle sait que c’est trop tard. Elle n’arrivera jamais à garder l’équilibre et redescendre de la falaise, ça lui demande déjà toute l’énergie du monde pour ne pas tomber complètement. A un moment donné elle sera juste fatiguée et ses jambes ne sauront plus la porter. Il redescend jusqu’à son regard elle ne se cache plus, l’affronte et réalise qu’il n’a pas été épargné par sa confession. Et s’il était encore en train de gravir la falaise à son rythme en admirant la vue, il semble à son tour perdre l’équilibre mais pour mieux tomber dans l’autre sens. Elle ferme les yeux deux secondes, le temps de réunir toute sa volonté du monde. Celle qui lui dit de le rassurer plutôt que d’être en colère qu’il pense que son affection pour lui puisse s’évanouir aussi facilement. Cette volonté qui lui dit de poser sa main sur sa joue et de lui sourire au lieu d’être triste. Celle qui lui dit de lui montrer qu’elle ira bien, qu’elle ne va pas tomber, mais plus elle le regarde plus elle se sent tomber. « Et il y a que des bons moments. » Elle lui conte sans pouvoir contrôler l’humidité qui s’installe dans son regard. « Quand on danser, quand tu me partages ta musique. » Elle raconte sans quitter son sourire, alors que ça s’écroule dans son cœur. « Gura ta. » Elle continue d’énumérer l’index qui se place sur ses lèvres. Et puis il ne sera qu’un souvenir ? Impossible quand demain elle regrettera de pas lui avoir dit qu’elle se sent totalement incapable de l’oublier et qu’elle n’a pas envie de ça. Front contre front, elle retourne à sa taille pour l’étreindre encore. Elle lute pour ne pas l’embrasser. « Je vais faire une sieste ok ? » Elle confie du bout des lèvres sans la conviction pour le chasser, suffit de voir comment elle s’accroche encore à sa taille. Elle n’a peur de rien le concernant, sauf de le laisser partir.

l’intention de prendre son temps pour partir l’a quitté au moment même où elle lui a parlé d’amour. paralysée, la bête sauvage, il sent que le vent se lève et qu’il doit prendre la fuite avant l’orage et les éclairs. comme tout non-civilisé, son premier réflexe face au danger c’est de s’en aller. la main de mirel déposée contre sa joue l’électrise en monition du pire à venir, il l’écoute, crispé, lister leurs moments au présent plutôt qu’au passé, les envelopper d’un baume d’amour qu’il n’avait jamais perçu avant. sa bouche. sa bouche pour parler, rêver avec elle, l’embrasser dès qu’elle le réclamait. pas une bouche pour l’aimer. — je serais pas resté, papusza, murmure-t-il soudain en saisissant entre ses doigts la main qui le cajole. les espoirs de @mirela se heurtent au vide qui habite virgil, le traversent alors qu’ils couraient vers lui et sans personne pour les retenir, sans rien de plus solide qu’un air tépide pour les recueillir, ils s’évanouissent après la falaise, entre le ciel et la terre. tomber amoureux de virgil, c’est tomber tout court. — tu sais que je serais resté pour personne, il tente de s’extraire de ses bras l’enserrant, écarte son front du sien pour puiser dans son regard un reflet nécessaire à l’entendement. il voudrait pouvoir y lire la même peur qu’il perçoit dans les pupilles de boaz, une peur justifiée, nécessaire, la compréhension pleine et entière de ce que ça signifie, l’aimer lui. le laisser partir. espérer son retour, un jour. les iris de mirel ne craignent rien de v, et il sait alors que ce à quoi elle s’attache, c’est à l’idée qu’elle s’en est fait plutôt qu’à lui. ce corps qu’elle enserre sans pouvoir le lâcher, c’est ce qu’ils auraient pu être, jamais ce qu’ils ont été. le sommeil comme réconciliation des espoirs avec la réalité est invoqué, il voudrait rester tant qu’il le peut encore mais n’ose pas lui faire ça. l’hiératisme du corps peine à bouger et il demeure immobile quelques longues secondes, mirel dans ses bras, pendue à sa taille comme pour échapper au vide en-dessous d’elle. il ne l’avait encore jamais contemplée, cette crevasse au-dessus de laquelle elle danse, alors qu’ils l’ont pourtant provoquée tant de fois ensemble. trop occupé par ses propres creux, il a négligé les siens quand d’autres que lui sauront tenir sa main avec plus de fermeté, remplir sa béance de leur plein. il embrasse son front nimbé de l’or de ses cheveux. — je t’oublierai pas, souffle-t-il contre sa peau douce en s’extrayant de leur union. il sait lorsqu’il referme la porte de la chambre qu’aucun chant morphéique ne pourra lui épargner la crémation qu’il lui impose, il s’en veut et pourtant, la certitude de la sauver de lui est tenace. il lui a promis un souvenir quand il sait qu’il peuplera les siens, se jure en traversant le couloir de l’ancrer là, avec tous les peut-être auxquels il a renoncé par crainte et par humanité. living in the memory of a love that never was. and i think it’s gonna hurt me for a long, long time.