@Raffaele

Kendall toque à la porte de la chambre bleue et y retrouve la belle brune sur son lit, seule. Comme à la maison, elle vient s'allonger à ses côtés sur ce lit qu'elle a retrouvé, elle désormais de nouveau bleue et qui a toujours vanté les mérites de cette chambre. « Je t'ai écris ma lettre » qu'elle lâche d'un air détaché en lui tendant le fameux papier A4 plié en trois. On pourrait presque prêtée cette scène à du romantisme. Pourtant c'était pas une lettre d'amour mais c'était tout aussi beau. Cette lettre, c'est une lettre de confiance. Si on a suivi l'évolution de leur relation, c'était pas si étonnant. Elle lui enlève au dernier moment d'un petit geste vif, abordant un léger sourire malicieux. « La tienne. » Elle s'en cache plus la rousse. Raffaele, elle l'intrigue et elle a envie de la découvrir, chaque semaine un peu plus. Le prime dernier, elle s'était retrouvée frustrée, surprise d'être déçue de ne pas en savoir plus sur les rêves, les petits secrets et les plaisirs coupables de certains de ses camarades. Ca lui avait fait réalisé finalement qu'il y avait plus de candidats qui mériteraient qu'elle s'attarde plus sur eux.

La chambre bleue a finalement trouvé le plus de charme à ses yeux ; et, pourtant, il s'agit sûrement de la moins esthétique si on se base sur des critères de modernité. Qu'importe, cette chambre, au-delà de ça, cette équipe aussi, inspirent toutes les deux l'italienne, et depuis le premier jour d'aventure. Allongée sur le matelas dans l'espoir de faire une sieste pour tenter en vain de conquérir des heures de sommeil qu'elle ne retrouvera jamais, ses yeux n'ont aucun mal à se rouvrir quand des pas se font entendre derrière elle. La brune se tourne donc pour faire face à @Kendall, qui lui tend.. sa lettre. La lettre qu'elle lui a écrite. Elle fait un instant valser son regard entre le papier soigneusement plié et le visage de poupée au-dessus d'elle. « J'pensais pas que tu le ferais. » elle confie, d'une voix douce et avec un très léger sourire au bord des lippes, avant qu'elle ne se redresse, appuyant sa tête contre sa paume, tendant son autre main pour recevoir la lettre. La jolie rousse lui lève de sous les yeux alors qu'elle s'apprêtait à la prendre, l'air malicieux en lui réclamant la sienne en échange. « Ah ouais donc t'y as vraiment mis du cœur ? » A demi comme une question, à demi comme une observation. Parce que si c'était que des mensonges, elle suppose qu'elle ne voudrait pas sa monnaie d'échange aussi vite. Et donc, ayant abandonné l'idée de pouvoir s'endormir, la brune se lève pour aller récupérer la lettre qu'elle avait écrite pour Jana, ou plutôt pour son père. « Tu vas être déçue. Elle est chiante à mourir, ma lettre. » lâche-t-elle impassible, alors qu'elle comprendra plus tard qu'elle vient d'user d'un humour noir, ayant évoqué son père sous terre. Elle la pose ainsi sur le lit, encore pliée en deux, laissant l'opportunité à la candidate de s'en emparer, sans lui remettre en main propre non plus. A voir si elle veut la lire tout de suite, plus tard.

Spoiler:

Raffaele pensait pas qu'elle le ferait. Pourtant elle n'avait pas hésité la rousse, à retranscrire noir sur blanc les maux qui pouvaient toucher son âme, à livrer une partie de son passé, qui peut expliquer son caractère présent.   « J'y aurais mis du cœur si j'en avais un.. Tu devras te contenter de ma sincérité » qu'elle adresse sobrement, détachée avec l'ombre d'un sourire en coin malgré tout. Ses prunelles ne la quittent pas, même lorsqu'elle se lève pour aller chercher cette lettre qu'elle attend tant et qu'elle pose sur le lit.   « La mienne aussi, chiante à mourir. » qu'elle réplique sans ciller, employant le même ton que le sien. Elles se comprendront plus dans quelques minutes. La rouquine cède alors et pose sa lettre à côté de la sienne. Elle va la lire tout de suite sa lettre, parce qu'elle est curieuse et qu'elle a besoin d'avoir sa soif assouvie. Sa lettre à elle en revanche n'a rien de poétique, n'a rien de sentimental non plus, du moins pas dans la forme. C'est brute, comme un secret envoyé en pleine face dont elle a envie de se débarrasser tout simplement.



Ses yeux glacés se perdent dans les mots de la brune mais on y décèle aucune émotion, du début jusqu'à la fin de la lecture. Pourtant y aurait de quoi faire mais elle semble insensible à tout ça. « Tu m'avais caché tes talents de poétesse. » qu'elle lâche, mesurée mais avec un brin de sarcasme.

Elle lui parle de sincérité, @Kendall, sous prétexte de ne pas avoir de cœur. La brune secoue lentement la tête de gauche à droite, ses yeux plantés dans ses reflets glacés. « Tu t'prends vraiment pour une héroïne de film dramatique ; ou de science-fiction. » lâche-t-elle d'abord, pour la piquer un peu, comme avec les autres, risquer ses réactions, les expérimenter, l'apprivoiser, encore. Apprendre à la connaître. Plus. Malgré leur connexion évidente qui ne nécessite qu'aucun mot ne soit posé dessus. « T'es humaine comme tout l'monde. T'as un cœur. Sûrement bien englouti, mais, t'en as un. Au fond d'tes abysses. » Elle n'y croit pas, Raffaele, qu'la rouquine soit dépourvue de sentiments. C'qu'elle croit, c'est qu'elle sait les dissimuler mieux que personne dans ce block, mieux qu'elle, aussi. C'est pour ça, qu'elle boit pas ses paroles. Qu'elle s'laisse pas endormir par la princesse des glaces. Parce que Raf, elle a connu assez pour estimer qu'elle aussi, elle n'aurait plus d'cœur si jamais c'était possible. Mais c'est la vraie vie, l'terrien est fait d'conneries. Elle revient près d'elle après avoir récupérer sa lettre, après lui avoir délibérément offerte. Si elle s'est livrée à Jana, elle ne voit pas pourquoi elle ne le ferrait pas avec Kendall, avec qui elle partage quand-même quelque chose de plus, particulier. Elle laisse sa lettre encore en attente, se rallongeant avec indifférence sur le lit tandis que la candidate lit la sienne. Elle souffle un rire, incisif, rapidement rattrapé par ses mots lorsqu'elle lui parle de ses talents de poétesse à la fin de sa lecture. « J'suis pleine de surprises. » elle rétorque, ironiquement enjouée, comme si elle refoulait sa solennité, alors qu'elle sait, que non, elle n'est plus du genre à surprendre, aujourd'hui. « Non, j'ai toujours aimé la façon que la poésie a d'enjoliver le pire. » Toujours aimé le voyage que ça lui permettait, les évasions, les rêves, parfois. Et pourtant, c'était jamais assez pour lui donner de vraies ailes. Peut-être à l'usure - mais elle n'a jamais pris le temps d'y accorder plus d'importance que les préliminaires qu'elle en avait tiré. Un nouveau silence s'installe, alors la brune y trouve le moment pour lire à son tour. Elle prend le temps, mot après mot, n'en survole aucun, s'attarde sur certains. Le tout, en tripotant machinalement son collier autour du cou, les expressions faciales impassibles. Un monstre. Elle relève alors les yeux de son papier, les posant sur ceux de son écrivaine, luttant d'un effort moindre contre le sourire en coin qui vient habiller ses pulpeuses. Sourire qu'elle ne traduira pas. Sourire pour sa lettre chiante à mourir, sourire parce qu'elles ont encore partagé quelque chose. « Il s'appelait comment ? » C'est une question minimaliste, elle aurait pu s'en passer, en d'autres circonstances, mais y'a encore quelque chose que l'italienne n'arrive pas à cerner.

On pourrait presque croire qu'elle y tient, à garder cette image de coeur de pierre Kendall. Bon, c'est peut-être le cas clairement et ça semble pas vraiment marcher sur la brune. Sa petite pique, elle lui arrache un petit sourire au coin des lippes.  « Oui j'en ai un » qu'elle lui cède. Bien sur qu'elle a des émotions et des sentiments, c'est pas un robot Kendall, jusqu'à preuve du contraire. C'est plus sur une autre dimension qu'elle l'entend, vous savez quand on dit que quelqu'un a du cœur ? Quand ça signifie que cette personne, elle est généreux, qu'elle se soucie des autres, qu'elle est pleine de bon sentiments... Bah prenez l'inverse pour Kendall.  « 25% du temps. Le reste du temps il dort. » qu'elle reprend, la flegme et le sarcasme bien présent. Beaucoup trop flemmard pour se réveiller au bon moment quand il le faut. Mais 25%, c'était déjà bien ? 25% ça représentait quoi, 5 candidats dans cette aventure. Un constat qui reflète plutôt bien la réalité jusqu'ici concernant la rousse de l'aventure. Elle replie la lettre et la repose sur le côté alors qu'elle l'observe lire la sienne. Elle aussi, y a aucune expression qui teint son visage jusqu'au dernier vers avec un sourire. Elle connait ce sourire, elle le comprend et elle a même pas besoin de dire grand chose pour que Kendall y arrive. « Tom, je l'appelais Tommy » qu'elle répond sans objection. Et elle, il l'appelait Kenny. C'est con parce que les surnoms, c'est censé être plus court normalement. « Il avait tout les airs d'un badboy, les tatouages, même un petit sur le visage. Le visage fermé, qui fait peur quand il sourit pas. Mais c'était tout le contraire à l'intérieur. J'arrêtais pas de dire qu'il était trop gentil pour ce monde » elle continue mais y a pas de nostalgie dans sa voix. Y a pas de tristesse ni de joie, juste de l'indifférence. Finalement y a ses opales glacées qui remontent, qui se plantent dans les siens. « Tu me crois ? » Elle lui demande ou plutôt, elle la teste. Elle veut voir jusqu'où sa confiance va, si toutes ses paroles, elles sont prises pour acquis ou si elle a de la réserve à son sujet.

Qu'elle lui avoue qu'elle réveille son cœur 25% du temps s'avère déjà être un meilleur ratio que le point zéro. Elle pense pas que lui, dorme, elle pense plutôt qu'c'est elle, qui le force à somnoler, à coups d'abus et d'usures. Avec une très bonne maîtrise, elle sait le reconnaître. Raffaele, elle partage la même chose, cacher ses sentiments aux autres, mais, elle se fait plus expressive, plus abrupte, moins joueuse dessus que la rouquine. @Kendall, elle a si bien appris à oublier les cris de son myocarde qu'elle sait se chamailler avec, le taquiner, influer dessus comme s'il n'avait plus aucun ordre à lui dicter. Après la lecture de sa lettre, la brune a l'impression d'avoir ouvert une nouvelle porte avec elle, une qui leur fera rejoindre une même nouvelle pièce, comme quelques autres auxquelles elles ont déjà eu accès ensemble. Il leur en reste encore par dizaines, à découvrir, mais chaque nouveau lieu se fait insolite, et tend à vouloir, ensemble, poursuivre leur visite. « Je te crois. » acquiesce-t-elle d'un hochement de tête, placide, les prunelles toujours accrochées aux siennes. Elle y croit, à sa confession, à tout ce qu'elle vient de lire, à l'antipathie qu'elle a ressenti, à l'amour aussi. Elle y croit, de façon générale. Dans le gros du secret qu'elle vient de lui partager. « Juste le tatouage sur le visage, peut-être. Ca fait vraiment cliché du taulard qui appartenait à un gang. » elle ajoute, un sourire taquin très mesuré lui bordant les lippes. « Pourquoi ? J'devrais pas te croire ? » demande-t-elle alors, plus sérieuse, plus solennelle. C'est encore complexe, de détacher les mensonges de Kendall de ses vérités, de filtrer les mots qui lui sorte des pulpeuses, les mots doux, les mots fourbes, complexe de sonder ses pensées et la façon qu'elle a de les faire jaillir à l'extérieur. Mais, elle y croit, à cette lettre. Avec un peu plus de conviction que ce qu'elle ne le voudrait, d'ailleurs. Et se sentirait sûrement piquée, dans l'orgueil, dans le coeur si elle apprenait que ce n'était pas vrai.

@Raffaele elle lui dit qu'elle la croit. Est-ce qu'elle fait bien ? La rousse n'est pas du genre de celle à qui on se confie, à qui on donne sa confiance. Pour ça, faudrait qu'elle le fasse elle-même, un donnant-donnant qui suffit en général. Et c'est un peu ce qui se passe en ce moment entre les deux candidates. Une confiance qu'elle s'échange, une fragilité mise à nue.  « Je te jure quel idiot. Une rose en plus. » Délicate avec des épines, on imagine déjà à quoi vous pensez, qu'il s'est tatoué cette rose en son honneur. C'est le premier mot qu'une majorité des candidats dirait pour définir la rousse : piquante. La rose, ce serait clairement une belle représentation d'elle. Et pourtant, Tommy lui, ce serait loin d'être ça qu'il dirait en premier. Oh piquante et provocante comme elle l'est ici, elle l'était aussi avec lui. C'est juste que c'était loin d'être le trait qu'il aurait retenu chez elle, au milieu de toutes les qualités dont elle pouvait faire preuve à ses côtés. « Je te rassure, c'était pas pour moi. Ça aurait été un motif de rupture illico. » qu'elle s'amuse à dire, bien qu'elle ne l'aurait jamais quitté. Il n'avait jamais fait de tatouage pour elle d'ailleurs, parce qu'elle ne le voulait pas. Faut croire que même là, elle savait d'avance que ça ne durerait pas. La brune elle lui demande quand même, si elle doit la croire et y a le coin de ses lèvres qui remonte, juste un petit peu.  « Tu peux me croire » qu'elle adresse, en dernier signe qui rassure. Sur ce point là en tout cas, maintenant, elle peut la croire. Elle regarde autour d'elle, au travers de ses affaires qui peuplent cette chambre bleue. « Comment ça se passe dans cette nouvelle équipe ? »