La promesse faite en tout début d'aventure est tenue, à quelques jours de la fin, une façon pour elle de boucler la boucle auprès d'un @Virgil qui a eu le mérite de marquer ses semaines ici plus que la majorité des candidats. Guitare à la main, elle vient d'achever son interprétation de Riptide, aidée par la bouteille de vin bien entamée sur la table devant elle - l'apéro et le courage liquide dans 75 cl de ce que l'Italie fait de mieux. « J'espère que tu t'attendais pas à une dinguerie » elle lui fait remarquer dans un sourire. Kit a toujours été claire sur ses compétences, qui n'incluent que de façon relative la chanson et sa capacité à jouer de la guitare. Pas de quoi rivaliser avec un Clark, encore moins avec sa petite soeur. « Ca me fait bizarre de pouvoir parler de ma famille librement maintenant que j'ai plus besoin de faire gaffe. » Plus besoin de s'assurer qu'elle ne balance pas le nombre de frères et soeurs, ou qu'elle ne donne pas trop de détails sur sa vie, même si elle ne s'est jamais privée de le faire jusqu'à présent. « Tu repars en mission direct quand tu sors du jeu ? » elle le questionne en relevant le regard vers lui. Elle se demande si ça lui manque, si c'est un besoin viscéral ou au contraire une contrainte qu'il s'impose. « Quid de Boaz ? » Sourire entendu. Pas sur lui qu'elle aurait misé - elle n'aurait misé sur personne pour Virgil en réalité, compte tenu de son boulot, mais encore moins l'Anglais. « Vous repartez du block dans quelle configuration ? » Couple, pas couple ? Ca fait écho à ses propres questionnements, quand bien même elle ne lui en fait pas part. Il a pas trop le profil du gars auquel on se confierait sur ce genre de sujet. « On se reverra ou pas ? Que je manage directement mes expectations. Tu peux être honnête, ça me blessera pas. » Y a toujours eu une espèce de date de péremption à toutes ses relations du jeu, elle en a conscience.

il l’écoute jouer et chanter en observant ses mains danser sur les cordes, l’alcool rendant l’esprit ouateux et insensible à toute fausse note. quelqu’un qui joue pour toi, ça ressemble toujours à un cadeau qu’il te fait, à une intrusion dérangeante dans une certaine intimité : il se fait tout petit, v, sirote son vin en silence et évite de la regarder pour ne pas la gêner. c’est facile de déceler à quel point @kit maitrise cette chanson, en connaît chaque recoin pour l’avoir déjà chantée, encore et encore, entendue puis rechantée. millénaire entre ses lèvres et ses doigts, riptide résonne comme si elle avait été créée par elle. il s’autorise à rattraper ses yeux lorsqu’elle joue les dernières notes et lui sourit. — je m’attendais à rien et c’était une dinguerie, un moment privilégié qu’il ancre profond en lui. — merci, il ajoute en la couvant du regard avec dans l’idée de dévier la discussion pour esquiver son tour de jouer – et d’être ridicule, parce qu’il n’a clairement pas ses skills. — c’est vrai ça, d’ailleurs je voulais te dire, ma mère s’appelle kathelyn, j’ai vu flou quand tu m’as donné ton prénom la première fois, et tout le monde l’appelle kate. — j’ai deux frères – des demi-frères. vous êtes combien, chez toi ? sans doute plus, de ce qu’il a compris. peut-être deux sœurs et deux frères, dont celui qui est parti. il l’abreuve de vin rouge mérité après sa performance et malgré les trente-trois degrés sous la verenda. — ouais, j’suis attendu en iran le 4 septembre, ça lui laisse deux jours après la sortie pour rassembler son bordel avant de se tirer. elle le questionne au sujet de boaz et il l’observe sans retenir un sourire en coin tandis qu’il pense à son tour au couple qu’elle forme avec fly. — on repart… amoureux, le reste on verra, il répond l’air dégagé, s’abstient de lui poser la question en retour parce qu’il a entendu via remi que c’était pas facile, et pas envie de lui triturer l’esprit avec ça alors qu’elle a choisi de se laisser porter. sa question le fait rire et il la détaille un moment, amusé par la manière dont elle a tourné le truc. — tu dis ça comme si ça dépendait que de moi… tu voudrais me revoir ? lui oui, à condition qu’elle lui présente joe, sinon c’est mort.

« C'est parce que tu t'attendais à rien que c'est une dinguerie » elle lui fait remarquer, l'inflexion moqueuse. On ne peut pas être déçu quand on ne pense pas assister à une expérience incroyable. Elle connaît ses limites Kit, elle ne sera jamais chanteuse ni musicienne, n'en a jamais eu l'inspiration : ce qu'elle joue, c'est ce qui lui parle en elle-même, ce qui la fait vibrer parce que ça la ramène à ses propres souvenirs et émotions. L'intérêt que les autres portent à ce qu'elle fait, musicalement, lui glisse dessus. « Ah oui ? Kathelyn, Katherine, ça se ressemble beaucoup. Mais Kathelyn, c'est plus doux que Katherine. » C'est peut-être pour ça qu'elle préfère qu'on l'appelle Kit, parfois Kitty : parce qu'elle est trop douce pour l'agressivité d'un tel prénom. Douce, mais pas prête à se laisser marcher sur les pieds pour autant. « Que des petits mecs » elle fait remarquer à @Virgil en souriant. « On était sept. Quatre garçons et trois filles. » Elle le laisse faire son calcul, désormais ils sont l'équilibre numérique parfait et pourtant tous ont l'impression qu'il leur manque un élément crucial à cet équilibre. « Je suis l'aînée, y avait Sasha juste après moi, puis Poppy, Cameron, Marlon, Dree et Quentin » elle énumère, les traits attendris. Elle était très proche de Sasha, l'est toujours de Poppy bien sûr, et fait plutôt figure de mère de substitution pour Dree et Quentin qui, à l'approche de l'adolescence, expérimentent avec les limites parentales. Quant à Cameron, il est trop individualiste pour se soucier (officiellement) du reste de sa famille et Marlon est une petite boule de colère qu'il ne parvient pas encore à exorciser. Ca lui passera. Ils lui manquent, tous autant qu'ils sont, elle le réalise maintenant qu'elle est sur le point de les retrouver. « Ca va arriver vite. Il se passe quoi en Iran pour qu'on t'y envoie ? » Elle pose la question en se moquant de passer pour l'Américaine qui ne connaît rien dès que ça se passe en-dehors de chez elle. Virgil est amoureux, dit-il, et elle hoche la tête avec ce qu'il faut de sincérité pour ne pas laisser voir son scepticisme interne. Mais elle n'est pas dans leur relation, qu'elle n'a jamais comprise et n'a jamais cherché à comprendre, avoir de l'alchimie avec quelqu'un c'est sans doute différent d'être amoureux, raison pour laquelle à l'évidence de Remi il aura préféré... Boaz. « Espérons qu'il ait moins à coeur d'être odieux avec les gens qui gravitent autour de toi à l'extérieur. De mon côté je suis contente de ne plus avoir à le croiser à l'avenir. » Le côté passif-agressif du personnage lui sort par les yeux, si elle n'en a pas été autant victime qu'une Mirela parce qu'elle n'a jamais eu le moindre sentiment pour le V autrement qu'amicaux, elle se rappelle très bien de l'effet que leur discussion lui a fait. « Mais tant que t'es heureux hein, c'est le principal. » Oui, elle se fout un peu de sa gueule, elle capte pas comment on peut être heureux avec un Boaz quand on a une Remi à côté, son choix à elle serait vite fait. Mais c'est dangereux de partir sur ce terrain-là, elle peut déjà entendre les réflexions d'une Mati sur sa relation avec Fly, elle peut pas jeter la pierre. « The heart wants what it wants. » La conclusion est posée dans un sourire tranquille. « Si je te dis ça, c'est parce que j'ai envie de te revoir, duh. » Elle se marre avant de boire quelques gorgées d'un vin rouge trop fort pour la chaleur qu'il fait. « Après on fait toujours plein de promesses en summer camp et on les tient rarement. Mais si tu passes par NY un jour, ça me ferait grave plaisir oui. »