Le téléscope. Je ne l'avais jamais encore testé. A vrai dire j'étais vraiment une quiche sur tout ce qui était relatif aux étoiles et au ciel. Mais ce sujet me passionnait, de savoir qu'il y avait tant de choses au dessus de nous, des choses immenses et que nous ne pouvions pas maîtriser. Vêtue d'un long sweat à capuche et d'une bouteille de vin blanc à la main, ainsi que deux verres, je me rendais au milieu du jardin. Oui, toujours avoir deux verres ! C'est d'ailleurs grâce à ça que j'avais pu goûter aux lèvres de la douce @Gemma après une soirée bowling endiablée. Peut être que j'aurai encore ma chance. Je posais tout dans l'herbe et je me penchais pour regarder dans le téléscope. Je cherchais pendant un instant à observer quelque chose mais rien. Et à vrai dire ça commençait à m'agacer fortement. Je finis par me reculer en soufflant alors qu'une ombre apparaissait derrière moi. Je sursautais légèrement avant de voir @Apollon débarquer. « Ah ce n'est que toi, tu m'as fais peur ! » Je prenais alors la bouteille et je venais remplir les deux verres. Je lui en tendais un avant de reprendre. « Bon j'arrive pas à observer les étoiles avec le télescope... C'est super nul ! » Je faisais une moue avant de regarder au dessus de moi. « Tu t'y connais toi en astronomie ? Je suis plus douée en anatomie pour ma part. » Je souriais légèrement amusée.

Je ne sais pas vraiment ce qui m’amène ici. Ah, si… Je me souviens maintenant. Je comptais plutôt m’aventurer du côté du balcon en premier recours pour me poser, regarder les étoiles et réfléchir à un certain nombre de choses mais l’endroit était déjà trop largement occupé par mes camarades. À la recherche d’un semblant de solitude pour cogiter comme cela peut parfois être nécessaire c’est donc en direction du télescope très souvent déserté que je m’engage. Tout cela pour surprendre une petite blondinette en pleine observation. De quoi ? Je l’ignore, à en juger par sa posture très peu traditionnelle pour quelqu’un qui souhaite regarder les étoiles à travers un tel engin. Je fronce les sourcils, intrigué et me délecte de sa surprise lorsqu’enfin elle me repère. Si ce besoin d’introspection me vouait au départ à me détourner pour trouver un endroit plus tranquille, je me sens finalement d’humeur à lui accorder un peu de mon temps. « Ce n’est que moi… Cache ta joie ! » Je souffle en mimant une énième ouverture de ce carnet dans lequel je ne cesse d’inscrire des choses depuis notre première rencontre. « Je m’apprêtais à te dire que je ne comprenais pas les spectateurs et le faible pourcentage que tu as récolté avant les ballotages mais… Tu sais quoi… Tu ne méritais QUE ça ! » Je termine, boudeur. J’espère qu’elle se concentrera uniquement sur la première partie de ma remarque, parce que je ne comprends vraiment pas ce qu’il s’est passé. Qu’elle soit nominée régulièrement, pourquoi pas, je crois savoir qu’elle ne fait pas l’unanimité mais les résultats me surprennent vraiment. Est-ce le fait d’être trop régulièrement mise en danger qui commence à lui coûter l’amour du public ? Elle me tend un verre qu’elle vient tout juste de remplir et j’accepte sans broncher. « Cheers ! » Et puis ce télescope et un vilain rire moqueur qui accompagne mes pas et l’index que je pointe en direction de la lunette. « C’est là, qu’il faut mettre tes yeux. Tu ne regardais pas dans la lunette ! Je doute qu’il soit possible de voir autre chose que du noir ailleurs ! » Je lève les yeux au ciel, hilare, lorsqu’elle me branche sur l’anatomie. « Je ne te savais pas experte en anatomie. Tu dispenses des cours particuliers ? C’est quoi les thèmes que tu abordes ? »

Bien évidemment, ma remarque de "ce n'est que toi" avait fait écho à @Apollon et je me rendais compte que je le connaissais de mieux en mieux. Un sourire se dessinait sur mes lèvres lorsqu'il se décidait à ressortir notre fameux carnet magique, noirci par nos piques volontaires pour faire réagir l'autre. Mais sa première partie de phrase me faisait plaisir à entendre. Vraiment. Je finis par hausser les épaules ne m'étant pas trop posé la question du pourquoi ni du comment. « Je suis trop bonne, y'en a qui ne supporte pas, c'est tout ! » Je finis par rire, n'étant pas du genre à prendre un physique pour acquis. Certes j'avais confiance en moi, mais je ne me prenais jamais trop au sérieux avec ce genre de phrase. Je parlais au beau brun finalement de ce télescope de misère que je n'arrivais pas à faire fonctionner. A son rire moqueur je levais les yeux vers lui alors qu'il m'indiquait où regarder réellement. Ouais en faite t'es en train de me dire que depuis tout à l'heure je regarde dans je ne sais quoi et que je passe pour une imbécile. Je faisais une moue finalement et de nouveau, je venais lui taper sur le bras. « Non mais il est trop compliqué ce télescope, depuis quand faut avoir faire bac +10 pour en utiliser un ? » Mauvaise foi, on adore ! Bref, je laissais tomber cet engin de malheur alors qu'il semblait intéressé par mes propos sur l'anatomie. Un sourire aux lèvres je décidais de lui répondre, joueuse. « J'aborde le corps féminin et notamment les organes de plaisir d'une femme. Parce que tu savais que les femmes pouvaient prendre du plaisir ? » Bien évidemment, je me doutais qu'il le savait. Et je me doutais aussi que c'était un très bon coup, et très appliqué. Mais on ne pouvait pas chasser les bonnes habitudes aussi vite.

J’ai totalement conscience qu’elle va se faire une joie d’atteindre une forme de satisfaction immense face à cette indignation grandissante lorsqu’elle ose utiliser l’insulte suprême en invoquant une sorte de déception face à mon apparition. Je surjoue cette émotion comme le ferait un comédien dans une production bon marché, avec une palette de jeu tellement exagérée qu’il n’y a plus rien de naturel ou de convaincant à exploiter pour faire vibrer les foules. Qui sait, peut-être qu’on me contactera à ma sortie du jeu pour me proposer le premier rôle d’une suite de Sharknado ou d’une production fauchée avec des effets spéciaux d’un amateurisme rarement égalé. Je ferais un carton dans le rôle du playboy sexy qui se fait dévorer par un requin tellement mal incrusté à l’image qu’on me voit le traverser comme si j’étais capable de me téléporter d’une partie à une autre de son calque. « C’est surement ça ! Les meufs qui votent en masse pour les beaux garçons doivent te détester parce que tu peux aisément prétendre leur faire de l’ombre avec tes nombreuses conquêtes au sein du block ! » J’exagère volontairement sur le nombre pas si important que cela quand on sait qu’elle a seulement succombé aux charmes d’un @Zach qui maitrise le zouk comme personne et d’un @Dylan au sabre laser douloureusement orgasmique. J’en sais quelque chose, il se réveille tous les matins avec une trique de cheval qui donne envie de le chevaucher dans son sommeil. Le télescope, un grand moment en perspective quand je réalise qu’elle ne regarde pas au bon endroit depuis le tout début. J’ai du mal à ne pas glousser, je cède à la tentation sans aucune pitié à son égard. « Ce n’est pas un bac + 10 qu’il te faut, c’est un nouvel ophtalmo ! » Parce qu’il faut être sacrément distrait pour ne pas repérer la lunette où placer son œil pour pouvoir observer le ciel comme il se doit. Ses cours d’anatomie ont le don de m’intriguer, je me prête volontairement à son petit jeu en incarnant cet élève coincé, incapable, en quête de sa virilité à travers le prisme du plaisir féminin. « Ah oui ? Et comment on doit s’y prendre, pour faire atteindre l’orgasme à une femme ? » Je poursuis, avec une innocence qui ne correspond pas du tout au mec qui aime arriver à un tel résultat avant même la pénétration, par plaisir pour des préliminaires menés à leur paroxysme. « Parce que tu sais moi… Avec la précocité et tout ça c’est dur hein ! » J’ai envie de rire mais je me retiens, bien trop à l’aise dans la peau d’un tel personnage.

@Apollon se foutait une nouvelle fois de ma gueule parlant de mes "nombreuses conquêtes". En même temps avec @Zach c'était juste une suite logique et avec @Dylan... Disons qu'il aimait insérer son pénis dans plusieurs orifices, donc ce n'était pas très compliqué. Je finis par rentrer dans son jeu et je haussais les épaules. « Et encore, j'étais en petite forme. Puis toi aussi tu succomberas, tu verras. » Je lui faisais un clin d'oeil. Ok, je savais au fond de moi qu'il ne se passerait rien entre lui et moi, préférant notre relation ainsi. La preuve, nous nous étions retrouvé tous les deux nus dans une douche, et pourtant... Rien. Il finit par glousser me disant qu'il me fallait un ophtalmo. Hey Apollon, tu le sens arriver ou pas ? Je lui donnais un coup de coude dans les côtes comme j'avais l'habitude de le faire avant de rire avec lui. Mais apparemment, mes connaissances sur le corps féminin l'intriguait. Alors oui, c'était facile pour moi, j'étais une femme. Mais encore plus lorsqu'on savait que j'étais aussi attirée par les femmes. Et que j'étais très appliquée moi aussi. « Alors... » Je m'asseyais dans l'herbe, l'invitant à faire de même à mes côtés. « Le corps d'une femme il faut le chérir. Et le plaisir ne passe par forcément par l'orgasme. Il faut faire monter tout le désir et trouver les zones érogènes... Par exemple... » Je posais mon verre sur le sol et je me mettais à genoux m'avançant vers le beau brun. Je passais une main sur sa joue et je venais poser mes lèvres dans son cou. Je les glissais en remontant vers son oreille et sur le creux, derrière son lobe je venais caresser sa peau avec le bout de ma langue. Je me reculais ensuite, un sourire aux lèvres. « Tu vois quelque chose comme ça. » Je buvais une gorgée. « Une fois que tu sens le corps de la femme attirée par le tien, mais de façon presque animale, tu peux commencer à t'occuper d'une partie essentielle du sexe féminin : le clitoris. »