Les fantômes de l'ennui ~ 29/06 - 14h10 (Frida)

Bon ça suffit ! Cette pièce abandonnée, tout droit sortie d'un film d'horreur, devait arrêter de faire si peur ! Après avoir négocié longtemps avec la production, ils m'avaient finalement accordé le droit de graffer un petit bout du mur. Mais vous le savez, rien ne peut être petit avec moi. Armée de mon sac à dos avec mes bombes de peinture dedans et d'un joint entre mes lèvres je commençais à m'attaquer au mur. Le seul éclairé d'ailleurs. Je décidais de mettre des couleurs plutôt claires et sereines et je commençais à faire mon tracé. Une silhouette d'homme qui représentait Georges d'ailleurs, entouré de verdure. A fond dans mon oeuvre je n'entendais même pas la porte s'ouvrir. Ce n'est qu'en voyant une ombre sur le mur que je me rendais compte ne plus être seule. Arf et ce parfum si prenant, cela ne pouvait qu'être @Frida. Je me tournais alors vers elle et nous restions comme deux imbéciles à se regarder en chien de faïence. Je finis par soupirer et je me détendais, lui tendant une bombe de peinture bleu turquoise. « Tu veux peindre un peu ? » C'était peut être le bon moment pour discuter et enterrer cette hâche de guerre. En plus je ne me souvenais absolument pas comment tout ça avait commencé. Peut être qu'elle non plus....

Elle passe par le sous-sol dans le but d’aller défoncer des trucs dans la nouvelle pièce de destruction. Frida elle se trompe de porte, parce qu’elle finit par se retrouver dans la pièce abonné, avec une @Maylis qui se prend pour la nouvelle Shepard Fairey. La brune reste silencieuse à regarder la blonde, partagée entre l’idée de faire demi tour ou celle d’en profiter pour l’envoyer chier. Mais vu qu’elle avait promis à @Safia de faire un effort avec la blonde, elle reste là. Sans trop savoir quoi lui dire, se contentant de l’observer avec ses bombes de peinture et son air d’artiste de Brooklyn. Elle est un peu surprise que la blonde ne lui gueule pas dessus. Encore plus quand elle lui propose de peindre un peu avec elle. La cubaine elle arque un sourcil un peu inquiet. « A Cuba il y a beaucoup de fresque de ce genre tu sais ? » Elle lui demande alors, n’ajoutant pas que la sienne est clairement pas à la hauteur de certains artistes de Cuba. Vu que le but c’est d’être un minimum sympa. « Je suis nulle, je vais gâcher ton truc. » Elle lui dit alors en prenant tout de même la bombe de peinture, pour la forme. Elle a déjà testé, elle a des potes qui font/faisaient ça dans les rues de La Havane. Mais elle a pas la technique et pas la patience pour cet art de rue. Son truc à elle, c’était plus la danse sur un vieux carton mouillé, quand elle se laissait aller à fréquenter les quartiers moins riches que le sien. « C’est pas moche. » Elle termine alors, pour pas dire que c’est beau, mais pour faire genre c’est un compliment.

@Frida se laissait un peu approcher. Mais vraiment un peu hein. Elle me parlait de son pays et que l'art de rue était très fréquent là bas. Je ne savais pas que Cuba était une ville où le graff était important et je n'y avais jamais été. Je hochais la tête doucement. « C'est bon à savoir. Sûrement mon prochain voyage du coup. » Je lui adressais un léger sourire, mais cette fois-ci pas hypocrite. J'en avais un peu marre de me prendre la tête avec la brune à longueur de journée, sans savoir ce que nous nous reprochions l'une à l'autre. Elle finit par prendre la bombe que je lui tendais me disant qu'elle n'était pas douée. Je riais légèrement. « Y'a pas de être doué ou non. Il faut juste se lâcher. » Toute forme d'art venait avant tout du coeur et de nos émotions. Si on était très fort en technique mais sans émotion derrière il ne pouvait rien se passer de bien. Elle finit par me faire un semblant de compliment. Je haussais un sourcil, surprise de son comportement. « Merci. » On avait l'air encore plus débiles là à échanger des banalités alors que la plupart du temps on se balançait des horreurs au visage. Je finis par me mettre face à la brune. « Bon écoutes Frida, je ne me rappelle plus vraiment comment notre gué-guerre est parti. Un truc à la con sûrement. Mais tu veux pas juste qu'on arrête de se détester pour rien ? »

Elle lui dit que Cuba sera son prochain voyage et elle la regarde l’air sceptique. « Va pas lâcher une tempête dans ma ville hein. » La Havane, en l’occurence. Parce que bon la blonde elle a tendance à laisser une trace de son passage. Elle a tellement de caractère. Elle le dit pas de façon mauvaise Frida, c’est même presque un compliment pour qui arrive à décoder le Frida. Elle accepte la bombe de peinture, la prévenant qu’elle est vraiment pas douée pour le dessin, les trucs comme ça. Alors ça risque de pas être très intéressant. « Si je bousille ton truc tu vas me tuer ? » Elle demande, parce qu’elle a pas prit son petit Klaxon pour prévenir qu’on l’agresse. Elle le prend que quand Paola est dans les parages. Elle lui fait un « compliment » sur sa peinture, lui disant que c’était pas moche. Oubliant volontairement qu’elle a largement vu mieux, mais elle aime l’art urbain Frida, alors elle reste sensible à toute forme de fresques. Frida elle s’en rappelle, c’est arrivé parce que Maylis avait décidé de pas aimer Frida et qu’elle a crut que c’était elle qui n’avait plus voulu d’elle dans la team. Point. « Ok, en vrai je te déteste pas. Je comprends juste pas comment tu fonctionnes. Je pense que t’es une meuf entière, avec trop de fierté. » Elle lui dit franchement, pas dans le but de la blesser. Elle se dit que maintenant elles peuvent peut-être essayer de se dire les choses sans s’arracher la gueule. « Et ça passe pas entre nous, parce que je suis un peu du même modèle. Plus un amour non dissimulé pour le drame. » Elle lui tire la langue, comme une gamine avant d’agiter la bombe. « C’est quoi la bonne distance ? » Elle demande, d’un coup moins certaine de son geste.

Un léger rire s'échappait de mes lèvres lorsqu'elle me demandait de ne pas foutre le bordel dans sa ville. Me connaissant, et si en plus de ça j'étais accompagnée par mon meilleur ami, mon acolyte de vadrouilles, ça risquait d'être compliqué de rester sage et calme. « Je vais essayer en tout cas, promis. » Sans être trop assurée, je voyais @Frida attraper la bombe de peinture. Mais très vite je voyais son regard changer un peu. Elle avait peur de bousiller mon dessin et que je veuille la tuer. Restant assez stoïque je finis par lui dire, en la regardant dans les yeux : « Non je ne vais pas te tuer. Juste te torturer. » Je n'arrivais pas à rester dans mon rôle plus de quelques secondes et je riais. « Vas-y lâche toi, je fais pas ça pour que ça soit beau moi, je fais ça juste pour m'amuser ! » Et c'était vrai, j'avais toujours fais ça pour moi et non pour les autres. Et pour moi c'était le plus important dans une pratique artistique. La brune et moi finissions par crever l'abcès autour de notre rivalité, qui s'était apparenté même quelques fois à de la haine. Elle m'expliquait alors qu'elle ne me comprenait juste pas. Je finis par hausser les épaules. « Tu sais il n'y a pas grand chose à comprendre de comment je fonctionne. J'ai perdu ma mère quand j'étais très jeune, d'un cancer du sein et j'ai grandis avec mon père et mon frère. Dans un environnement d'hommes. Si je voulais ne pas me faire marcher sur les pieds il fallait que je me construise cette façon d'être et ce caractère. » Je savais d'où ça venait et je ne m'en cachais pas. Etant fière quand même du rôle qu'avait pu jouer mon père dans ma construction. La cubaine m'expliquait un peu plus sa façon de voir les choses, qu'on se ressemblait peut être un peu trop ce qui faisait que ça ne collait pas. Bien qu'elle m'avouait aimer le drama. « C'est vrai que c'est drôle parfois de faire un peu de drama. » A vrai dire, si nous n'avions pas commencé du mauvais pied, je pense que Frida aurait pu être, peut être pas une amie, mais une personne avec qui j'aurai pu me taper des délires dans cette aventure. « En tout cas je suis vraiment désolée qu'on en soit arrivé jusque là. » Dis-je très honnêtement. Elle approchait finalement la bombe de la fresque me demandant des conseils. « Il faut que tu sois à environ 5cm du mur. Mais surtout ce qui est important c'est de garder la même pression sur la cap, du début à la fin de ton trait, pour éviter les grosses tâches de peintures. » Je finissais par prendre une autre bombe et j'enlevais le capuchon par où sortait la peinture. « La cap c'est ça ! » Je lui faisais un petit clin d'oeil presque complice tiens !

Elle la voit venir la blonde avec ses idées de vacances à Cuba, à tous les coup elle va lui bousiller sa ville. Sa réponse arrache un sourire à la cubaine. Elle est infernale cette nana. Pour ce qui est de se lâcher avec la bombe de peinture, elle est pas sereine Frida, parce qu’elle se dit qu’elle trouvera bien une excuse pour l’embrouiller encore. Genre elle fait un truc moche et du coup elle la menace de mort ? Torturer ? Un éclat de rire s’échappe de ses lèvres. « Hm, peut-être. » Elle reste un peu hésitante, parce que tout ce qui est art graphique c’est pas son truc. Pas pour en faire en tout cas. Elle apprécie du regard. Mais ne participe pas. Elle préfère largement la danse, le chant, la musique en général. La blonde commence à parler du faite qu’elles se détestent depuis le départ sans trop de raisons apparente. En réalité Frida elle la déteste pas, elle la comprend pas. Et ça coince parce qu’elles sont pas si différente, elle pense. Elle se raconte et le coeur de Frida fait un bon. En effet, elles ne sont pas si différentes. « Ma mère est morte d’un cancer du sein, aussi. » Elle lui laisse entendre, juste comme ça. Un peu surprise de se retrouver face à quelqu’un qui a un parcours de vie assez semblable au sien. Même si elle, n’a pas été élevé dans un milieu masculin. Etant fille unique, ce n’est pas tellement différent. « C’est hilarant oui. De voir les dégâts après. » Elle avoue l’air de rien. Bon après faut pas être entouré d’une bande de susceptible, ça c’est autre chose. Elle hausse les épaules, quand la blonde s’excuse. « C’est comme ça. C’est derrière nous maintenant. » Maintenant qu’elles se trouvent des points communs, que le dialogue est calme et sans prise de tête. Elle est même prête à se lancer. Elle demande des petites précisions, pour pas trop faire n’importe quoi. Elle écoute, observe. « Ok. » Le cap, 5cm. Elle se lance sur un coeur maladroit. Elle est plutôt une meuf évidente là dessus, pas une nana compliquée. Elle dessine des coeur, des étoiles parfois, des petites crottes. Rien de bien intéressant. Là c’est un coeur, avec la flèche de cupidon qui la transperce. « C’est cheum. » Elle l’avait prévenu et ça la fait plutôt rire. « Je préfère largement danser. » D’ailleurs elle mêle la parole au geste et se dandine sur la musique qu’elle produit en secouant la bombe de peinture.

J'obtenais un sourire et même un rire de @Frida. Victoire pour Maylis ! Je sentais que plus les semaines passaient, plus la cubaine s'ouvrait et était moins sur la défensive. Et à vrai dire j'étais contente pour elle. Elle nous l'avait prouvé avec sa soirée aux couleurs de son pays d'origine. La brune finit par m'avouer qu'elle avait aussi perdu sa mère de la même chose que la mienne. Un léger sourire se dessinait sur mon visage, surprise par sa confession. Même elle semblait surprise que l'on ait ce point en commun, bien que ce n'était pas quelque chose de très joyeux. « Tu vois, tu me comprends peut être un peu dans le fond. » Dis-je simplement. Elle acceptait mes excuses et nous semblions parti sur de nouvelles bases. Je ne dirai pas bonne non plus, mais de nouvelles, c'était certain. Je l'observais alors qu'elle dessinait un coeur. Elle se débrouillait d'ailleurs bien, même si ça se voyait qu'elle n'était pas à l'aise. Elle finit par être critique sur son dessin ce qui me faisait rire. « Non ce n'est pas moche, disons que ça se sent que tu n'es pas à l'aise. » J'observais son dessin un instant. Peut être un clin d'oeil à son histoire avec @Dylan. Mais plutôt que de mettre les pieds dans le plat, je préférais être un peu plus subtile. « Je ne te pensais pas si... romantique. » Elle finit par m'avouer que la danse était beaucoup plus son dada, créant même un son avec la bombe qu'elle avait dans les mains. « Tu as fais quoi comme danse ? » Je prenais une bombe, plus foncée que la sienne, et je venais mettre quelques ombres sur son dessin. « J'ai fais pas mal de danse hip hop pendant mon adolescence, mais je pense que je suis un peu rouillée ! » Dis-je amusée. Et oui, graff, danse, street frère ! Je finissais d'améliorer son coeur en y ajoutant des ombres. Puis je me reculais et je regardais la brune. « Alors, tu en penses quoi ? »

L’humeur était à la confidence et elle ne pensait pas se trouver un point commun aussi flagrant avec la blonde. La mort de leur mère, de la même maladie. Et finalement comme elle le dit si bien peut-être qu’elles peuvent se comprendre bien plus qu’il n’y parait. Elle hoche la tête à la positive, avant de se lancer dans un coeur maladroit. C’est bien le seul truc qui a traverser son esprit. Elle aurait pu aussi dessiner une étoile, mais elle voyait bien le moment où elle allait se planter sur les cinq branches. Alors les courbes d’un coeur ça lui semblait bien plus évident et accessible pour une noob du dessin comme elle. Elle a la critique dure Frida, mais sincère. Il est moche son truc. Maylis pense que c’est surtout qu’elle est pas tellement à l’aise avec la bombe. Elle échappe un petit rire quand elle lui parle de romantisme. Bien sûr qu’elle l’est. « Je suis hyper romantique. Je rêve vraiment du prince charmant moi. » Elle se confie alors sur le ton de la rigolade, mais il n’y avait que des vérités là dedans. Elle se met alors à danser au son de la bombe secouée. Pendant que la blonde ajoute quelques trucs au dessin romantique de Frida. « Classique, mais y a un moment où j’avais plus le corps « basique » pour continuer il parait. J’ai aussi fait du moderne. » La blonde elle, a fait du hip-hop. [color=#d4a1b6]« Ah ouais ? »[/color ]Elle l’imaginait plus à faire des trucs comme du skate, du bmx que de la danse. Encore un point commun finalement. « Je voudrais une démo. » Elle miaule, alors que la blonde met la touche final au dessin. « C’est genre beaucoup mieux. » Avec les ombres et tout. Elle a l’oeil Maylis.

**Contenu sponsorisé**