Ce matin je m'étais levée assez tôt, laissant Zach dormir paisiblement. Alors que je prenais mon petit-déjeuner dans la cuisine de l'hôtel, j'y avais croisé @Apollon. Au fil de la discussion, je lui proposais de s'essayer au golf avec moi, ce qu'il acceptait. Nous voilà donc sur le terrain, avec nos différents clubs de golf, et personne aux alentours. A croire qu'il était trop tôt pour tout le monde et que tous les rebondissements du prime nous avait achevé. «  T'as déjà joué au golf toi ? » Lui demandais-je curieuse. A vrai dire j'y avais déjà joué plusieurs fois, mais on ne peut pas dire que j'étais très douée. En faite c'est que j'étais surtout impatiente et que le golf je trouvais ça super chiant. Nous arrivions, dans notre petite voiturette que je conduisais, à notre premier point de départ. Je sortais alors et j'attrapais un club et une balle pour m'installer avant de tourner la tête vers le brun, un sourire aux lèvres. « Tu voudrais pas qu'on mette un peu d'enjeu ? Je risque vite de m'ennuyer sinon ! »

Je me retrouve avec une Maylis en pleine forme sur le terrain de golf. Une activité pour laquelle je suppose être très mauvais à moins d’une révélation suprême. Je suis très heureux de pouvoir partager une semaine supplémentaire en compagnie de la petite blonde qui a été éliminée ce week-end après un prime chargé en émotions. Je n’ai jamais compris le désamour que lui vouait le public, à leur place, j’aurais décroché mon téléphone pour la soutenir à fond et pas seulement parce qu’elle donne des tonnes d’idées peu catholiques à la seconde. Bon… Peut-être en grande partie pour cela, d’accord. La petite blonde, très proche de mon pote @Zach avec qui je suis encore en froid (plus pour longtemps, dieu merci) m’interroge sur mes expériences en matière de golf et elle obtient comme réponse un grattement de tête chargé d’une hésitation à peine exagérée. « J’ai toujours affilié ce sport aux riches et puisque je n’ai pas vraiment les moyens de me prétendre bourgeois… » Vous l’aurez compris, je n’ai jamais eu le loisir de m’adonner à une telle activité. « Tu seras finalement parvenue à me dépuceler à ta manière, tu le vis comment ? » Je termine, toujours d’humeur pour nos taquineries habituelles. Je m’amuse avec le club de golf qui me permettra de taper dans une petite balle d’ici quelques minutes. « Et toi, c’est un sport que tu maitrises ? » Rien n’est impossible, la jeune femme s’est montée pleine de surprises depuis la première semaine. Trouver un moyen de rendre la partie plus amusante, je suis forcément partant pour une telle chose. « Carrément ! Dis-moi ce que tu veux et je te suis… Des gages ? Des questions ? Des vérités ? Dis-moi tout ! »

@Apollon m'avouait qu'il n'avait jamais approché ce loisir. Il m'expliquait alors qu'il l'assimilait aux personnes riches et en réfléchissant un peu je hochais la tête positivement, en accord avec ses propos. C'est vraiment que faire du golf était un loisir onereux, et que tout le monde ne pouvait pas en profiter. C'est sûrement pour ça qu'ils avaient créer le mini-golf, accessible aux pauvres pour qu'ils évitent de se rebeller ! C'était donc sa première fois, et le brun me le faisait remarquer, dans la continuité de notre petit jeu habituel. « Et bien je dois t'avouer que j'en suis plus que ravie, mais je savais que j'y arriverai. Attends, je suis Maylis quand même, je ne suis pas n'importe qui ! » Je faisais voler une mèche de mes cheveux derrière mon épaule, comme à mon habitude lorsque je me vantais, et je riais une nouvelle fois. Je venais ensuite poser ma balle sur le tee et je me mettais en position. « Que je maitrise peut être pas, mais j'en ai déjà fais oui. Avec des clients notamment. C'est très chiant. » Le brun finit par accepter ma proposition. Un grand sourire aux lèvres je me tournais vers lui. « Tu ne pourrais pas me faire plus plaisir ! » Je réfléchissais un instant. « Ouais, action ou vérité pour celui qui fait le plus de coups, ça me va ! » Je me mettais en position, prête à taper dans la balle. « Regarde bien comment je fais, il faut toujours apprendre des meilleurs. » Je venais alors taper dans la balle assez fort. Bien sur je ne voyais pas encore où elle avait attéri mais ça me semblait pas mal. « Allez, à toi ! »

« Se contenter de dépuceler quelqu’un au golf, je ne sais pas ce que ça veut dire sur ta grandeur, jeune fille ! » Je tacle avec une légèreté arrogante. Mon club de golf entre les mains. La vérité, c’est qu’un tel sport ne m’a jamais véritablement branché non plus. Pas seulement parce qu’il est plutôt réservé aux bourgeois qui ont les moyens d’investir dans ces conneries, mais aussi parce qu’il n’y a aucun intérêt à passer mille ans devant son club de golf avant de taper dans une balle, tout cela pour qu’elle atterrisse plus ou moins loin face au trou que tout le monde vise. J’ai connu plus riche en adrénaline, plus sportif comme sport et c’est peut-être justement ce qui m’a convaincu de ne jamais tenter le coup jusqu’à maintenant. Puisqu’il est temps de se frotter à l’activité, je suis plutôt satisfait d’effectuer le grand saut en compagnie de la petite blonde. « Vous en êtes où, @Zach et toi ? » Je la questionne, très curieux d’obtenir une petite mise à jour sur leur histoire. Voilà plusieurs semaines que je prédis qu’ils finiront ensemble, ne leur reste plus qu’à me donner raison pour que je puisse me la péter comme il se doit. « Avec tes clients ? Ils signent tes compromis si tu parviens à leur souffler la victoire au nez ? C’est ainsi que tu parviens à t’en mettre plein les poches, c’est ça ? » Je la pointe d’un doigt accusateur, qui pense avoir découvert le mystère suprême autour de ses méthodes de travail. La jeune femme est lancée pour un action ou vérité, de quoi faire s’étirer mes lippes, jamais le dernier à s’adonner à ce genre d’activités. « D’accord, je te regarde faire… Tu sais… Pour éviter de commettre tes erreurs ! » Je me mordille la lippe inférieure, l’œil rieur. Jamais à court d’idées pour l’embêter. Elle vise une première fois, la balle valse sans trop que je sache où elle se pose. À mon tour de placer ma valseuse, d’armer mon club et de m’élancer. Une catastrophe, à en juger par la distance lorsque nous nous rapprochons de leur zone d’impact. « Avantage très logique à toi ! »  

@Apollon semblait trouver ça pas franchement glorieux de se vanter d'un dépucelage de golf. Je haussais les épaules, regardant en l'air, comme si j'essayais de trouver une réponse dans le ciel. « C'est mieux que rien, tu ne penses pas ? » Je reprenais alors mon carnet imaginaire et je faisais défiler les pages à la recherche de quelque chose. Je faisais alors une moue et je claquais mes mains pour fermer le carnet. « Il n'est mentionné nul part que tu m'as dépucelé de quelque chose. 1-0 pour moi. » Je lui faisais un clin d'oeil, amusée de continuer ce petit jeu avec le brun. Mais celui-ci me demandait très vite où en était ma relation avec @Zach. Un sourire idiot se dessinait sur mon visage alors que mes joues rougissaient légèrement. « Hum... Et bien on est ensemble. Genre officiellement. Du moins jusqu'à la fin de l'aventure. » Qui arrivait tellement vite. Et ça me serrait le coeur rien que d'y penser. Mais je préférais me concentrer sur le moment présent. « Te moques pas hein ! » Je riais avant qu'il ne se fasse une idée de mes rendez-vous professionnel. Je hochais la tête. « Presque. On se bourre la gueule avant au resto et après on va faire une partie de golf. Ils sont beaucoup trop contents de gagner qu'ils signent les contrats directement ! » Bien sur que cela ne se passait pas comme ça. A part les restau et l'alcool, ok je l'accorde ! Je lui tirais la langue lorsqu'il me taquinait une nouvelle fois avant qu'il ne tire. « J'espère pour tes partenaires que tu vises mieux quand tu es au lit. » Un nouveau clin d'oeil et je lui faisais un signe de monter dans la voiture pour aller où les balles avaient attérie. Dans la voiturette je tournais la tête vers lui. « Et toi les amours au block du coup ? J'avoue que j'entends ton nom dans la bouche de beaucoup d'habitants mais j'ai du mal à suivre ! »

Je la regarde faire, observer le ciel, l’esprit occupé et affirmer qu’il vaut mieux cela que rien du tout. De quoi me faire sourire davantage encore et surenchérir, taquin. « T’es du genre à te contenter de peu plutôt que de viser les étoiles ? Que de déception ! » Je lâche mon plus beau soupir en guise d’unique réaction à cela, un hochement d’épaules en guise de cerise sur le gâteau. « Je ne me déplace jamais pour peu, j’ai le goût de la victoire ! » Je me mordille la lippe, une pointe de défi dans le regard. Ce n’est même plus de la drague à ce stade, je respecte bien trop la relation qu’elle est en train de nouer avec @Zach, mon bro, pour oser commettre un impair. Je suis déjà bien occupé à ce niveau-là, de toute manière. J’explose de rire lorsqu’elle invoque un point remporté de son côté pour aucun du mien. « Sauf que j’ai marqué mille points de plus que toi dans cette compétition de dépucelage et tu sais comment ? En obtenant une place en demi-finale ! » C’est bas, je sais, mais c’est la seule chose que j’ai trouvé à dire dans l’urgence. Réfléchir, en plein milieu d’une telle conversation ce serait comme admettre sa faiblesse. C’est tout bonnement inconcevable. J’ai un grand sourire trop content qui se dessine sur mes lippes quand elle me parle de @Zach et de leur relation officialisée. « Oh mais trop bien, chanmé comme dirait l’ami @Goliath. Et pourquoi tu mets l’accent sur la fin de l’aventure ? Quel est le problème ? Pourquoi une telle incertitude. » Je ne joue plus, le premier degré reprend le dessus et côtoie une inquiétude grandissante parce qu’on a beau avoir eu des moments tendus @Zach et moi, je tiens très fort à lui. Je pense qu’il doute de cela et pourtant… Je suis juste très doué pour masquer certaines de mes émotions, une carapace comme on le dit si bien dans le milieu. « C’est redoutable. J’peux pas faire ça moi, tu imagines le truc si je commence à coiffer mes clientes après une partie de golf, à moitié alcoolisé et incapable de tenir mes ciseaux correctement… Une catastrophe assurée ! J’peux juste séduire avec ma belle gueule. Tu n’as pas idée d’à quel point les mamies sont chaudes comme la braise, encore plus que nous sous le soleil des Bahamas et pourtant… Bon… Je ne couche pas avec elles parce que ce serait comme baiser sa mamie mais… TU VOIS CE QUE JE VEUX DIRE QUOI. » Elle vise une première fois, Maylis, et elle ne s’en sort pas mal du tout si vous voulez mon avis. L’inverse me correspond davantage, je me foire en beauté. J’ai droit à un petit tacle taquin, comme d’habitude. « Je te dirais bien d’aller demander à deux candidats en particulier ici, mais ce serait un peu trop prétentieux de ma part ! » @Milo et @Goliath pourraient clairement attester de mes capacités à viser juste. « Alors, pour faire simple, @Goliath et moi c’est terminé. @Milo et moi on s’offre une ultime semaine pour profiter avant de tenter quelque chose de sérieux. La semaine blanche comme on l’appelle ! » Une manière de s’éviter des frustrations éventuelles tout en me laissant le temps de gérer ma frustration vis-à-vis de @Goliath. Je ne pouvais décemment pas m’engager en un claquement de doigts après cette déception.  

@Apollon me taquinait d'être heureuse d'avoir réussi à lui faire faire quelque chose pour la première fois. Il ajoutait que lui, comparé à moi, avait le goût de la victoire. Un air malicieux s'inscrivait alors sur mon visage. « Tu es sur que tu connais le goût ? » Un petit clin d'oeil. Mon air se transformait en mine boudeuse lorsqu'il me parlait de sa place en demie-finale. Place que j'avais d'ailleurs laissé à @Zach. « Ouais ouais... Mais crois pas, c'est juste parce que t'es beau gosse que tu es en demi ! » Bien sur que non ce n'était pas juste à cause de ça. Je n'avais pas de gêne à dire au brun qu'il était beau mais il est vrai que notre relation avait été ambigue peut être une semaine, au début de l'aventure. Nous avions préféré ce jeu de chamailleries plutôt que de séduction. « Félicitations ceci étant dit ! » La conversation devenait moins légère lorsque le tatoué me demandait plus d'explications sur mon couple. Un petit sourire triste se dessinait sur mes lèvres. « Parce qu'on habite à 10 000 km l'un de l'autre. » Tout simplement. Ce n'était que cette seule raison qui faisait qu'on connaissait déjà la date de fin. « Je dois t'avouer que je m'en veux d'avoir attendu autant de temps avant de tout lui avouer. » En même temps quand je lui ai parlé je n'étais pas sereine pour autant. Peur que les sentiments ne soient pas partagés. Il finit par imaginer si il buvait avec ses clients et son petit monologue me faisait exploser de rire. Je réfléchissais un moment. « Peut être que tu pourrais créer un concept pour attirer des plus jeunes, sexy et dynamique. Fait une boîte de nuit/salon de coiffure ! » Ca pourrait arranger pas mal de problèmes. Toujours amusée, sans être sérieuse ceci étant dit, nous finissions par arriver au niveau de sa balle. « Ah ça c'est toi ! » J'arrêtais le moteur et Apollon me parlait de ses histoires de coeur. Goliath, Milo, notamment. Je posais ma main sur son bras, un regard bienveillant sur lui. « Et toi ça te convient ? Tout ça ? Ca te fait pas trop mal de voir Goliath tous les jours ? » Je voulais juste qu'il soit honnête avec moi.

« Si j’en connais le goût ? Je suis familier avec chacune de ses facettes, j’ai appris à les maitriser avec les années au prix d’un effort pas si surhumain que cela. Je t’apprendrais si tu veux. La victoire se laisse facilement approcher quand tu as les bons arguments pour la convaincre d’être tienne pour un temps ! » J’ai surement l’air ridicule à personnifier le concept de réussite pour parvenir à rebondir sur les doutes qu’elle formule avec cette provocation qui lui va comme un gant. C’est surement cette flamme qui brille dans son regard qui a fait sombrer @Zach dans ses bras. Je ne croyais déjà pas au zouk d’une fois sur le capot d’une carcasse de voiture au garage lorsqu’il prétendait l’avoir fait pour se soulager, mais c’est encore moins le cas maintenant quand je vois ô combien il a pu m’en vouloir d’avoir osé parler d’elle en employant le terme smash au détour d’une chronique hebdomadaire. Je n’allais tout de même pas mentir, se faire pass ça met toujours un coup dans ton égo et je suis bien trop généreux pour réserver un tel sort à Maylis. Ce serait complètement injustifié qui plus est, la jeune femme a tout ce qu’il faut pour abreuver un désir de la smasher à l’exception de mon bro qu’elle est parvenue à séduire avec fougue. « Tu n’as pas tort. Les gays et les femmes ont plus facilement envie de soutenir leurs candidats préférés. Les hétérosexuels qui fantasment grave sur une belle fille sont plutôt tentés d’occuper leur temps autrement… Tu as conscience que certains d’entre eux ont dû se branler comme des porcs en te regardant prendre ta douche tous les matins ? » Peut-être même qu’ils l’ont fait sur les images de mes deux camarades en plein coït malgré les zones floutées pour ne pas choquer un public certes averti mais majoritairement composé d’adolescents. 10 000KM, c’est beaucoup effectivement. « Et alors ? @Zach n’est pas prêt à considérer te rendre visite régulièrement jusqu’à ce que vous soyez plus à même de définir les contours de votre histoire ? Il est moins embêté par le boulot que toi, il pourrait aisément déménager sur un coup de tête… La vie quotidienne est différente de l’émission mais si vous êtes parvenus à vous supporter vingt-quatre heures sur vingt-quatre ici avec l’enfermement… J’doute qu’il soit impossible d’en faire autant à l’extérieur ! » Je suis optimiste les concernant, j’ai envie d’y croire parce qu’ils sont le premier couple à se former ici, @Goliath et @Gemma suivent de près puisque l’asiatique a préféré choisir la jeune femme plutôt que moi. (#SAD #HISLOSS) Le concept qu’elle imagine est amusant, je m’imagine assez aisément là-bas, à coiffer des jeunes entre deux shots de vodka et deux danses exaltées. « La transpiration, la chaleur, l’alcoolémie… Je ne suis pas certain que le concept puisse fonctionner comme il se doit. Ce sont les mamies qui dépensent le plus d’argent chez le coiffeur qui plus est. Les jeunes sont trop fauchés pour nous faire gagner notre vie convenablement ! » Le caddie de golf nous mène jusqu’à ma balle et je grimace en constatant ma nullité. « C’est donc toi qui a l’avantage ici, c’est ça ? » Aucun suspense puisque nous n’avons pas trouvé sa balle jusqu’à maintenant. « Je dois rejouer, c’est ça ? » Je ne connais pas vraiment les règles du golf mais je suppose que le plus éloigné du trou est celui qui redémarre en premier. Ses doigts caressent mon bras tendrement et j’apprécie ce geste qui fait naitre un sourire tristounet sur mes lippes. « Bien-sûr que si… Ça fait un mal de chien de le voir ici, un grand sourire aux lèvres, à former le couple dont tout le monde a rêvé tout au long de l’aventure alors que moi j’suis là à devoir prétendre que tout va bien et que je suis à fond pour leur couple. @Goliath il est vraiment unique en son genre mais il a fait un choix que je dois accepter et digérer. J’suis soulagé à l’idée de pouvoir rentrer chez moi bientôt. Les croiser tous les jours pendant un mois aurait tout bonnement été impossible pour moi… Je n’aurais pas supporté. J’suis un bon comédien, mais pas à ce point-là. »  

@Apollon partait dans son délire de personnification d'un mot. Je l'écoutais avec attention, les yeux grands ouverts. Bon ok, je me foutais peut être un peu de lui, c'est vrai. Il voulait m'apprendre à apprivoiser cette bête indomptable qu'est la victoire. Je faisais une légère grimace, désolée pour lui. « Ca aurait été avec plaisir, mais tu sais... La victoire je connais très bien. » Je marquais une pause, me rappelant un truc : je n'allais pas gagner l'aventure et c'était sur qu'il allait me le remettre sous le nez. « Et si je ne suis pas en demie c'est juste parce que je ne voulais pas cette victoire, c'est tout, commence pas avec tes sous-entendus ! » Le prévenais-je sachant très bien qu'il n'allait pas se taire. Je riais jusqu'à ce qu'il me dise que seulement les hétéros auraient été de mon côté. Et qu'ils se seraient d'ailleurs adonné à des plaisirs solitaires en me regardant prendre ma douche. « Alors de 1 : qui te dit que je ne plais pas aux filles ? J'ai un succès fou ! » J'aimais autant les hommes que les femmes, je charmais autant l'un que l'autre d'ailleurs. « De 2 : je sais pas, je me dis que c'est flatteur. Peut être que des ados ont découvert leur sexualité grâce à moi, et c'est un honneur ! » Je pointais alors du regard la caméra qui nous suivait et j'envoyais un clin d'oeil. « De 3... Y'en a pas, mais t'as compris quoi ! » Nous revenions sur le sujet de mon couple et un sourire se dessinait sur mon visage aux propos d'Apollon. Il croyait en notre histoire et ça me faisait plaisir à vrai dire. Pourquoi ? Parce que avec Zach on était un peu les deux électrons libres de l'aventure. Sur le papier on aurait pas du se mettre ensemble. Le fait est qu'il m'avait totalement charmé. « J'ai pas envie qu'il plaque sa vie pour moi non plus. Il a sa famille, ses amis à Los Angeles. Je me sentirai beaucoup trop mal qu'il plaque tout ça pour mes beaux yeux. Mais c'est vrai que le temps passe, moins j'ai envie de le quitter. » Avouais-je, à voix un peu plus basse. Je ne doutais pas qu'on continuerait d'être bien ensemble à l'extérieur, on était beaucoup trop nature peinture tous les deux pour avoir jouer un jeu. Nous arrivions à sa balle et je hochais la tête. Je lui montrais ensuite le drapeau à quelques centaines de mètres de nous. « Allez regarde, on est pas si loin, mais oui c'est à toi ! » Il finit par me parler de ce qu'il ressentait vraiment de toute cette histoire. Et ça me crevait le coeur. Mais j'aimais beaucoup Gemma aussi. Et Goliath. Naturellement je venais prendre Apollon dans mes bras. Non pas pour le plaindre, mais plus pour lui montrer que j'étais là. Je le serrai contre moi. « Je te trouve vraiment courageux. » Et pas que dans cette histoire. C'était quelqu'un de fort, qui gardait le sourire en toute circonstance et qui préférait fermer sa gueule plutôt de dire qu'il n'était pas bien. Et j'adorais ça chez lui. Pour moi il n'avait pas à se cacher à vrai dire.

Je lui offre mes services en parfait gentleman que je suis dans le but de l’aider à apprivoiser le monstre de la victoire. Celui qui, dans cette aventure, lui a fait défaut ces dernières semaines et a résulté en une salve incompréhensible de nominations, de ballotages jusqu’à cette fameuse élimination sous forme de sacrifice pour permettre aux roses d’accéder aux qualifications d’office. Je ne comprends toujours pas le désamour qui semble avoir motivé le public à lui tourner le dos en partie. Ça ne peut pas être en rapport avec @Zach parce qu’il est juste formidable ce mec. Il n’a jamais été nominé, ne s’est jamais retrouvé en danger de l’aventure et c’est une performance incroyable qui rend difficile d’estimer sa popularité à l’extérieur mais je suis persuadé qu’il est adoré dehors… Comment ne pas soutenir à fond un gars aussi marrant, mal fringué, beauf et à côté de la plaque ? Il est parfait à sa manière, mon petit @Zach et je ne dis pas cela parce qu’il est mon bro – malgré toutes les épreuves traversées et cette paix que je compte invoquer cet après-midi maintenant que je lui ai laissé un petit mot sur leur oreiller. – Non, l’explication ne vient pas de lui, elle ne vient pas non plus du peu de visibilité qu’elle a pu obtenir parce qu’elle a toujours été dans le paysage, à se prendre le chou avec certaines fortes têtes, à balancer des blagues, à abreuver les réseaux sociaux… Le mystère reste entier et je ne crois pas être capable de le résoudre. Elle me rabaisse sur ce même ton arrogant que celui que j’ai pris soin d’employer précédemment et j’en profite, facilité ou non. Elle m’arrache les mots de la bouche et je balance quand même ma connerie, par principe. « On en reparle quand je t’arroserais de billets de cent dollars après avoir remporté le pactole ! » Je lui tire la langue et me cambre comme pour anticiper sur le poing qu’elle voudrait faire s’abattre sur mon épaule ou pire encore, sur mes côtes qu’elle adore pincer la vilaine ! Les hétérosexuels composent surement une large partie de son audimat, quoique… « Tu sais ce qui me laisse croire que tu ne fais pas forcément fantasmer les femmes ici ? @Paola… Si elle ne se retourne pas sur toi, ça veut déjà tout dire ! Et puis les spectatrices ont de quoi fantasmer aussi… À leur place je serais à fond sur @Kendall ou @Raffaele. » Elles explosent les compteurs ces deux-là. « Oh mais trop, on a éveillé les sexualités de petits jeunes devant leur écran avec toutes nos péripéties… Je n’avais jamais réfléchi à cela ! Si mes ébats ont pu servir à les éduquer, à apprendre comment se soulager à l’abri des regards… My work here is done ! J’peux être éliminé en paix après cela. » Un éclat de rire ponctue la conclusion apportée à cette mission qui, soyons sérieux, n’en est pas une du tout. Si je m’étais souvenu des caméras, il y a fort à parier que je n’aurais pas fait le quart des choses qui ont pu se passer ici mais avec les semaines on en vient presque à les zapper, ces petites machines qui ne loupent pas une miette de notre quotidien. « Combien de sextapes, crois-tu que la production possède depuis le début du jeu ? On a tous été très occupés sexuellement j’ai l’impression ! De quoi alimenter Pornhub pour dix ans ! » J’exagère un peu, mais la brigade des mœurs doit être choquée malgré tout. Je recueille ses confidences sur @Zach et mon petit cœur se serre. « Il faut parfois être égoïste en amour mon enfant ! À défaut de l’exiger, tu devrais quand même lui exprimer ce que tu ressens… Lui dire que tu n’as pas envie que votre histoire s’arrête à on my block… Laisse-le agir de lui-même et prendre la décision qui s’impose en connaissance de cause. » Je pointe l’index dans sa direction et l’interrompt net dans ce qu’elle pourrait vouloir dire. « Et non, il ne sait pas. J’aimerais te rappeler que nous, les mecs, on ne sait pas lire vos sous-entendus ! Si tu ne lui dis pas les choses clairement, pars du principe qu’il ne sait pas ! » Le meilleur conseil qu’on pourrait filer à une jeune fille qui ne sait pas comment s’y prendre avec un garçon : Ne jamais, ô grand jamais, se reposer sur des insinuations. Ça ne marche pas du tout avec nous. Elle me prend dans ses bras, Maylis, et j’en oublierais presque la douleur qui se rappelle à mon souvenir par petites piqures plus ou moins vives suivant le motif invoqué. Je zappe complètement le golf, l’espace d’une seconde, et la serre un peu plus fort contre moi. « Ça me touche beaucoup ! » Je n’ai pourtant pas l’impression d’être courageux. « J’ai pris l’habitude de toujours faire passer les autres avant moi , quoi qu’il en coûte ! »