Le block est désormais presque désert, maintenant que la majorité des candidats l’ont quitté. S’ils se plaignaient au début de ne jamais être seul, désormais, c’est plutôt l’inverse qui est vrai aujourd’hui - il est difficile d’y retrouver quelqu’un, peu importe qui. Mara, elle erre sans véritable but précis, sans destination particulière. En faisant un détour par sa chambre afin d'y récupérer sa dernière lecture de chevet, elle aperçoit la silhouette de @Dylan en passant devant la salle de sport, fidèle à ses habitudes. Elle marque un temps d’arrêt devant la porte ouverte, avant de s’y avancer, et de s’adosser au rebord de celle-ci. Croisant ses bras sous sa poitrine, elle vrille son regard sur le candidat, qui ne semble pas avoir remarquer sa présence.  – Tu voulais savoir ce que je faisais de mon argent, qu’elle lui fait la remarque, en revenant sur cette question laissé en suspend à la fin du prime. Son intervention est suffisante afin de capter l’attention du finaliste, lui qui lève la tête de ses haltères pour l’observer. Elle déglutit, mal à l’aise, sans trop en connaître la provenance. Quand elle parvient à reprendre la parole, sa voix est plus calme, plus posé qu’à son arrivée.  – Je finance des projets, des organismes. Je viens en aide à des familles qui ont tout perdu dans des incendies ou des catastrophes naturelles. Je redonne à la communauté parce que j’en ai les moyens. Et parce que j’en ai envie, surtout. Personne ne l’avait forcé à agir de la sorte, sauf peut-être l’éducation qu’elle avait reçue. Ce dont elle était fière, d’ailleurs. Elle ne changerait ça pour rien au monde. – Tu n’es pas obligé de comprendre. Je m’attendais juste à… un peu plus de respect de ta part. Il y avait une teinte de déception dans le fond de sa voix. Après toutes les fois où elle l’avait soutenu malgré les tempêtes qui s’abattaient sur lui, où plutôt qu’il avait provoqué, c’était la moindre des choses. Visiblement, elle avait eu trop d’attente à son égard. Rien de surprenant, quand on voyait le parcours de ce dernier.

Il fait sa session de fitness habituelle, après un réveil assez brutal par un @zach qui fouillait sous son lit. Il n'est donc pas au top de sa forme, se faisant violence pour sa ligne car il faut bien entretenir le corps qui lui aura permis d'accéder à la finale. En plein entrainement avec ses haltères, il manque de les faire retomber lorsque @mara fait soudainement apparition dans la salle, mais heureusement pour lui, il parvient à retrouver assez de fougue pour ne pas avoir à faire face à des conséquences plus que désastreuses. Apparemment, elle finance des projets, des organismes ... Blablabla. Ok, cool. Tu sais, t'as pas besoin de te justifier, c'est ton fric, t'en fais ce que tu veux, hein ? le blond affirme finalement, les sourcils froncés par la confusion. Je comprendrai jamais, car pour moi, ça a juste aucune logique, mais you do you, comme on dit. Elle semble fidèle à elle-même ; concrètement, c'est ça, le plus important, et le blond ne peut donc que la respecter pour ça. Du coup je suis désolé si t'as cru que je te manquais de respect. C'était pas du tout le cas, je vérifiais juste pour être sûr d'avoir bien entendu, car je comprenais vraiment pas, sur le coup. Je ne le comprends d'ailleurs toujours pas. Mais ça m'empêche pas pas de le respecter. Ou plutôt ... De te respecter toi. Au final, t'es une fille super. C'est normal que tu fasses des choses gentilles pour les gens. Mais faudrait pas que tu t'oublies dans le procédé. Wow, un élan de sagesse de la part du blond. Qui l'aurait cru ? Personne n'a jamais changé le monde en se laissant marcher dessus par le reste de la planète. C'est juste la loi de la nature: soit tu t'adaptes, soit tu meurs. Je dirais pas que c'est un système qui convient, mais c'est celui qui est en place. On n'y peut rien, au final. Lui avait vite pris le parti de s'adapter et, à ses yeux, Mara ferait bien de prendre un peu exemple sur lui si elle ne veut pas se réveiller un jour ruinée et sans rien auquel se raccrocher. C'est bien ça, le problème des gens matérialistes comme Dylan: ils estiment que sans argent et sans biens, les gens ne peuvent pas avoir de raisons de vivre.

Certes, il avait parfaitement raison : elle n’avait aucune obligation de se justifier, notamment à lui, mais à quiconque questionnait ses faits et gestes, et ce qu’elle décidait de faire de son argent. Mais elle le fit quand même, comme si ses quelques mots pouvaient apporter un peu de clarté et de compréhension à @Dylan, chez qui elle avait ressenti un certain jugement, ou à tout le moindre, de la confusion quant à ses actions. Évidemment, ils étaient loin d’avoir le même rythme de vie, les mêmes habitudes, la même éducation. Deux mondes, deux univers à l’opposé l’un de l’autre. Elle ne s’attendait d’ailleurs même pas à ce qu’il s’excuse de quoique ce soit, convaincu qu’il trouvait un moyen d’esquiver le tout. Il parvint toutefois à la surprendre, quand il ouvrit la bouche à nouveau. Et même s’il ne comprenait toujours pas ses motivations et ce que représentait à ses yeux ce qu’elle s’évertuait à faire depuis tant d’années, il le respectait. Du moins, il la respectait, elle. Un aveu qui fit naitre l’ombre d’un sourire sur son visage. Il toucha cependant un point sensible dans tout ce processus. – Je sais… Ce n’était pas volontairement qu’elle se mettait à l’écart, Mara, et qu’elle s’oubliait derrière chacun de ses projets ou ses missions, qu’elle focalisait toute son énergie sur tout, sauf elle. Même son passage dans cette émission relevait d’un besoin d’en faire toujours plus, de récolter des fonds pour venir en aide à un maximum de personnes. Se dégageant du cadre de la porte, elle s'avança dans la salle, allant s’adosser cette fois-ci sur le mur, non loin du candidat. – J’essaie de choisir mes « combats », parce que je sais bien que c’est impossible de sauver le monde, comme tu dis. Mais, oui, forcément je m’oublie parfois dans toute cette histoire. Et je ne le devrais pas. Elle n’est pas forcément totalement en accord avec sa vision des choses, mais il n’en reste pas moins que sur le fond des choses, @Dylan a raison. – Je dois apprendre à lâcher prise. Un aveu qu'elle se faisait davantage à elle-même qu'à ce dernier.

Je peux te poser une question conne ? Le blond demande, finalement. Non pas qu'il la trouve conne, sa question, mais quelque chose lui dit que Mara, elle, la trouvera conne, donc autant mettre le disclaimer au cas où. Si tu le sais, alors pourquoi tu le fais ? il demande, curieux. Peut être que c'est parce qu'il est dépourvu de véritable altruisme que ça l'intéresse tant de savoir pourquoi d'autres pourraient en posséder. Ou peut être qu'il cherche juste à meubler la conversation. Pour Dylan, la définition de l'altruisme est simple: être gentil avec les gens quand on a besoin d'eux ou qu'on veut bien se faire voir. Pour le coup, c'est entièrement un acte égoïste. Du coup, quelque chose ne colle pas, dans l'histoire de Mara: il est où, cet égoïsme si caractéristique de son propre altruisme ? Elle y gagne quoi, au change, concrètement ? La gratitude des gens ne peut pas lui suffire ... Si ? Non. Du coup, il a du mal à comprendre quel est l'objectif de la brune. Celle-ci lui répond alors que elle choisit ses combats. Lui, tout ce qu'il retient, c'est qu'elle veut 'sauver le monde'. Ah, oui, tout s'explique en fait. Tu sais, c'est bien beau d'avoir le syndrome du sauveur, mais même Superman il a besoin d'un jour de congés. Du moins, c'est ce qu'il avait retenu des comics qu'il lisait quand il était môme. Certes, il balance des mots à tort et à travers, ayant vu le terme 'syndrome du sauveur' passer une ou deux fois sous ses yeux, sur internet ... Mais peut-on véritablement en espérer plus venant de lui, à ce stade ? De façon erronée, le blond voit dans les derniers propos de la brune une invitation. S'il n'y avait que ça ... Je me serais fait un plaisir de te venir en aide. Mais je ne sois pas convaincu qu'il te suffise d'une bonne baise pour mieux t'occuper de tes propres besoins. Ça ne veut pas dire qu'il ne veut pas l'aider à s'occuper de ses besoins là, tout de suite pour autant, hein.

Elle hausse les épaules en acquiesçant d’un geste de la tête, face à sa requête. À son avis, peu importe la nature de la question, s’il a le besoin de la poser, alors elle ne peut pas être « conne ». Dérangeante, peut-être, voire même inusitée, pourquoi pas. Elle s’attends un peu à tout venant de @Dylan. Mais ce qu’il lui demande est plus profond que ce qu’il en parait. Pourquoi? Qu’est-ce qui la pousse, au plus profond d’elle-même, à agir de la sorte, à vouloir aider les gens, donner sans compter (ou presque)? Elle dira à qui veut bien l’entendre qu’elle le fait de bonté de cœur, et sans être totalement faux, c’est loin d’être l’exacte vérité. Sous ses couverts de gentillesse, il y a des blessures du passé que même des années de thérapie ne sont jamais parvenus à effacer.  Resserrant ses bras un peu plus autour d’elle-même, Mara laisse les confidences coulées, modérément, mais suffisamment pour qu’il comprenne son cheminement. – Mon père nous a abandonné avant-même notre naissance, à ce jour, je ne connais absolument rien de lui. Et ce sont mes grands-parents qui nous ont élevées, ma sœur et moi, parce que notre mère était... inapte à s’occuper de nous. De graves problèmes psychologiques mélangés à un abus prononcé de substances illicites, de quoi affectés gravement son jugement, surtout en ce qui concerne la garde de ses propres enfants. Son regard s’échappe de la silhouette du candidat pour fixer un point derrière lui. – J’ai passé mon enfance et mon adolescence à vouloir obtenir l’attention des autres, à chercher la validation dans le regard de mes proches. Je la voyais dans les yeux de ma grand-mère à chaque fois que j’acceptais de l’accompagner ou de l’assister dans ses projets humanitaires. Elle ne m’a jamais forcée la main - j’y allais volontiers car ça comblait un besoin chez moi. Et ça me plaisait bien, aussi, de venir en aide aux autres. Ce qu’elle avait découvert au fil du temps. – Même après son décès, j’ai choisi de continuer. Je pouvais ainsi lui rendre hommage, et poursuivre son œuvre… tout en comblant le vide qu’elle laissait dans son absence. Je ne voyais plus la fierté dans son regard, mais j’ai trouvé dans celui des autres quelque chose d’aussi puissant : la gratitude, la reconnaissance. Elle s’arrête un moment, ses yeux abandonnant enfin le vide pour venir à la rencontre de ceux de Dylan. – Et ça, ça me donnait l’impression d’être importante aux yeux des autres. Parce qu’au final, je n’ai toujours voulu que ça… compter pour quelqu’un. Et même si sa sœur l’aimait, et que les deux filles étaient proches, Mara savait qu’elle ne pouvait pas trouver ce qu’elle cherchait auprès d’elle, alors qu’elle n’occupait que le rôle secondaire dans le scénario de vie parfait de sa jumelle. Les paroles du californien portait une douce aura de sagesse malgré leur maladresse, et la comparaison douteuse parvint à étirer ses lèvres en un sourire en coin. Son offre, elle, lui arrache un léger éclat de rire. Dylan restera Dylan, après tout. – En effet, je ne crois pas que ce soit LA solution miracle à tous mes problèmes. Mais je retiens la suggestion… sait-on jamais. C’est qu’elle est presque soulagée, Mara, que la conversation prenne un tournant plus léger. Elle n’a jamais été de celles qui aiment s’apitoyer sur leur sort, préférant masquer ses doutes et ses inquiétudes et ses faiblesses derrière un franc sourire et des yeux rieurs.

Finalement, sa question était peut être pas si conne que ça, vu le florilège d'informations que Mara se décide à partager avec lui. Et Dylan écoute, par respect, de façon attentive et attentionnée. Y'a des mots qu'il comprend pas, genre 'inapte', 'illicite' ... Mais plutôt que de l'interrompre, il hoche régulièrement de la tête, faisant genre qu'il a compris même quand il ne comprend juste rien. Mais étrangement, les aveux de Mara le rassurent, car il a l'impression de se reconnaître en elle. De retrouver cet égoïsme, si caractéristique de l'humain, dont l'existence est niée par des gens comme @vicente et @safia alors que c'est la première reproche qu'ils se permettent de lui faire. Que @mara l'assume, elle, étrangement, il trouve ça plutôt beau, pour ne pas dire attirant. Parce que non seulement @mara est humaine, mais en plus, elle l'assume, et elle admet que son altruisme puise sa source dans un besoin de reconnaissance. Elle est aussi abimée que lui, au final, juste pas de la même façon. Mais ça lui donne également l'impression qu'elle est plus à même de le comprendre. C'est peut être pour ça qu'elle ne s'est jamais réellement permise de le juger, au final. Tu comptes, pour moi, le blond souffle finalement avec une candeur et une sincérité qui lui sont pourtant rares. Il ne dit rien de plus car il ne sait pas quoi répondre d'autre. Ces paroles le surprennent lui-même. Le regard tendre qui les accompagne le surprend d'autant plus. Il sent l'atmosphère s'alourdir à tel point qu'il se sent obligé de l'alléger avec son commentaire débile sur la 'bonne baise'. Ça a son effet: voilà que Mara rit allègrement. Timidement, il sourit, fier de sa propre connerie. Après ... Y'a qu'un moyen d'en être sûr, il plaisante de nouveau, mais à moitié, ou même au quart, cette fois-ci. Après tout, ce n'était qu'en faisant des expériences que les théories pouvaient trouver leur confirmation, ou non. Le blond replace alors une mèche des cheveux de la brune, venue tomber devant son visage. Je ... Tu veux pas revenir à Malibu avec moi ? Il demande, finalement, sans trop savoir pourquoi. Une décision posée sur un coup de tête. Une idée qui semblait étrangement être la bonne, à ce moment précis. Il reconnaît que la brune a une bonne influence sur lui, et ce n'est pas forcément quelque chose qu'il désire perdre en sortant du block.

À chaque mot, à chaque phrase prononcée, Mara a l’impression de mettre (figurativement parlant, évidemment) à nue devant @Dylan. Elle est plus que consciente d’où elle vient, de la vie qu’elle a menée et des choix qu’elle a fait jusqu’à présent, et surtout, des raisons qui l’ont poussé à les faire. Mais d’ainsi se dévoiler, d’en parler ouvertement sans toute cette oppression et ce jugement qui en découle bien souvent, ça a quelque chose de libérateur pour la jeune femme. C’est d’admettre à voix haute que malgré toute la bonté qui l’habite, elle aussi possède des faiblesses, des tares. Et ça lui donne un peu plus l’impression d’être… humaine. Et même s’il ne semble pas comprendre toutes les facettes de son histoire - elle le remarque, à la façon dont il plisse le regard par moment -, le candidat qui lui fait face se montre attentif et respectueux de ce qu’elle lui confie. Peut-être parce qu’il comprend plus que d’autres cet égoïsme qui la caractérise, élément qui leur est étrangement commun, bien qu’ils l’exploitent de façons diamétralement opposées. Les paroles qui s’échappent d’entre les lèvres du blond provoque chez elle une onde de chaleur enveloppante. – … Touchée en plein cœur par ses quelques mots pourtant si anodins, mais qui prennent un tout autre sens, une toute autre valeur dans l’état actuel des choses, la belle reste sans voix. Il y a une sincérité, voir même une mince fragilité dans la voix de @Dylan, et son cerveau ne doute même pas de la véracité de ses propos, qu’importe ce qu’en disent les autres s’ils venaient à l’apprendre. Son regard, chargée d’une émotion qu’elle lui connait peu, ne cesse de la dévisager, et Mara sent la rougeur lui monter aux joues, si bien qu’elle s’oblige à nouveau à détourner le sien. Heureusement, le californien possède un don pour détendre l’atmosphère de ses remarques grivoises et pour une fois, l’ancienne candidate se laisse prendre au jeu. Vaut mieux ça que d’aborder ce qui se trame réellement, là, entre eux. Dylan mort à l’hameçon, y trouvant sans doute une échappatoire comme elle a pu le faire. Cette fois-ci, elle se contente pourtant de lever les yeux au ciel, plus amusée que sarcastique. – Évidemment. Chaque théorie s’accompagnait de pratique, c’était connu. Elle voulut ajouter quelques mots de plus, mais la soudaine proximité du candidat la figea dans son élan, alors que d’un geste lent, il vint replacer derrière son oreille l’une de ses mèches de cheveux. L’azur de son regard s’accroche au sien alors qu’il lui fait une demande à laquelle elle ne prend même pas la peine de réfléchir, tant la réponse lui vient si naturellement. – Oui, je veux bien. Elle n’a même pas une once d’hésitation dans la voix.

Elle comptait pour lui. Le blond a du mal à comprendre comment il aurait pu en arriver là – au stade de pouvoir admettre ce genre de choses, ouvertement, à quelqu'un. Au stade de pouvoir même penser ce genre de choses, car c'est bien connu: peu de choses comptent, pour le blond, hormis sa famille, son argent et son tableau de chasse. Pourtant, la spontanéité de ses propos trahit leur véracité. Il la considère, Mara. Il la voit. Et il lui accorde de l'importance, chose qu'il ne fait que rarement. Peut être car elle lui permet de se voir sous un autre regard, sans tous les jugements qu'il a fini par intérioriser suite aux reproches de leurs autres camarades. Peut être parce qu'elle l'aide, plus facilement, à accéder à la part de 'bonté' en lui sans pour autant l'obliger à compromettre toute son identité. Peut être ... Mara confirme effectivement qu'il n'y a qu'une seule façon de confirmer la théorie, et si c'est le moment opportun pour le blond de se déshabiller pour lui proposer un 'plan express' au fond de la salle de muscu (true story, btw), c'est également quelque chose que Dylan se surprend non seulement à ne pas lui proposer, mais également, à ne pas vouloir lui proposer. Il ne se retient pas pour ne pas rebondir sur la réplique de Mara: il ne ressent simplement aucun besoin, ou aucune envie, d'y répondre, là, sur le moment. Pourtant, il est évident qu'elle est belle, attirante, désirable, même. Mais pas dans ces conditions là. C'est étrange, et ça le perturberait même s'il avait la capacité de s'en rendre compte, sur le moment. Mais il ne l'a pas, alors il se contente juste de ne pas rebondir. Au lieu de cela, une seule question lui pend aux lèvres, plus sincère et profonde que toutes les questions qu'il a décidément pu poser, au sein du block. La remarque de la brune le désamorce totalement. Vraiment ... ? Il demande donc, les sourcils froncés. Pourquoi ? L'idée que Mara puisse accepter de le suivre lui semblait tellement absurde qu'elle lui semblait impossible à ne pas proposer. L'idée qu'elle accepte cette proposition lui semblait tellement impensable qu'il est incapable de ne pas réagir en lui demandant pourquoi.

Elle comptait pour lui, pour @Dylan. Un aveu qu’il lui avait soufflé comme on confie un secret à quelqu’un. Une confidence teintée d’une sincérité désarmante dont elle aurait pu douter, si elle n’avait pas vu de ses propres yeux ces mots s’échapper des lèvres de l’homme. Qu’il l’admette ainsi, sans se cacher derrière cette personnalité colorée qu’était la sienne, et sans artifice, aucun, laissait entrevoir chez ce dernier une forme de vulnérabilité qu’elle ne lui connaissait pas. Et étrangement, ses propos trouvent écho en elle, comme si elle réalisait à quel point il s’était, peu à peu, tailler une place dans son cœur. Elle le sent, ce palpitant qui s’emballe dans sa cage thoracique, les battements résonnant jusque dans le creux de ses oreilles, assourdissants. Plus encore alors qu’il se rapproche d’elle, ses doigts frôlant son visage pour y replacer quelques mèches folles s’y étant égaré. S’il ne répond pas à la subtile provocation qu’elle lui balance, il n’en reste pas moins qu’elle parvient sans mal à lire les pensées qui défilent derrière l’intensité du regard qu’il lui lance. Un regard qui trahi ce désir silencieux qui les accapare, mais qui reste en suspens, comme figé dans le temps. Il n’y a que cette proposition pour venir s’immiscer entre eux, une main tendue vers un après que l’un, comme l’autre, ne semblait pas s’imaginer avant ce moment précis. Un attachement tangible mais fragile, une corde raide sur laquelle ils marchaient à deux. Mara ne réfléchit même pas à l’impact de ces quelques mots, ne laissant que ses envies prendre le pas sur le reste, même ses propres réserves. Ses mots sont pourtant pesés et assumés, une promesse sur laquelle elle ne reviendra pas. Sa réponse déconcerte l’homme qui lui fait face, un soupçon de doute le trahissant de par ses traits. Pourquoi pas? a-t-elle envie de lui dire, tout simplement. Mais elle sait que cette remarque ne suffit pas. – Parce que… Les mots, pourtant, ne viennent pas. C’est qu’il n’y en a aucun suffisamment puissant pour transmettre l’essence même de son message. Ce n’est que dans ce geste insensé, dans ce baiser qu’elle pose sur ses lèvres, qu’elle trouve enfin le courage de lui livrer l’ultime justificatif.

L'air semble s'alourdir autour du blond, dont le coeur bat la chamade. Il a l'impression que le sol se dérobe, sous ses pieds. C'est un étrange sentiment que de se sentir mis à nu pour un homme qui, pourtant, n'a aucune scrupule à se pavaner nu au quotidien. Mais il y a une distinction certaine entre la nudité et la mise à nu, profonde, psychique et spirituelle. Une distinction qui le frappe avec toutes les insécurités qu'il se nie depuis ... Trop longtemps. Son regard croise celui de la brune, alors que tous ses sens lui intiment l'ordre de la fuir. La fuir, avant qu'elle n'explose de rire pour affirmer s'être foutue de sa gueule. Fuir, également, avant qu'elle ne lui dise quelque chose de cruel, de si cruel qu'il ne s'en remettrait jamais. Ou au contraire, quelque chose de sincère, de si sincère, qu'il ne s'en remettrait jamais. Son souffle se coupe, il tient sa respiration alors que la brune commence à parler, tous ses sens en alerte, le regard figé, comme une biche prise dans les phares d'une voiture, en plein hiver. Il hésite à fuir mais ses pieds, comme paralysés, lui refusent de s'en aller. Puis, la brune s'avance. Instinctivement, le blond s'avance aussi. Ses lèvres rejoignent les siennes, qu'il entrouvre, doucement, afin de laisser sa langue glisser vers celle de la brune. Son bras droit vient caresser le visage de la brune tandis que le gauche, lui, vient se loger dans le dos de Mara, l'enlaçant avec une douceur qui lui semblerait presque inhabituelle. Le Dylan passionnel refait vite surface, apportant à ce baiser doux et délicat la fougue et la férocité qui lui sont caractéristiques. Puis, aussi rapidement que ça avait commencé, le blond se détache de la brune, de façon abrupte, presque sauvage, s'essuyant la bouche avant de se retourner, trop craintif pour oser affronter son regard. Non, on peut pas ... souffle-t-il finalement, le dos tourné à la brune. Il reste là, en silence, milles pensées fusant dans son esprit sans qu'il ne parvienne à en sortir ne serait-ce qu'une. Finalement, lorsqu'il trouve les mots à dire, c'est armé de son courage que le blond finit par faire volte-face pour se confronter au regard de la brune. C'est pas une bonne idée, il souffle finalement, le regard visiblement torturé. Ça se lit, sur les traits de son visage, qu'il se frappe déjà mentalement pour cette barrière qu'il place lui-même, entre eux. Pas ici, pas comme ça. Il souffle confesse finalement, avant de regarder ses pieds. Je reconnais que j'ai fait beaucoup de conneries dans ma vie, que ce soit ici ou ailleurs, mais je ne peux pas supporter l'idée que tu t'ajoutes à la liste, il admet finalement d'une voix nerveuse. C'est pas que je veux pas. Si tu savais à quel point je voulais ... Mais là n'est pas la question. Il ajoute, relevant finalement son regard azur vers celui de la londonienne, espérant y trouver la confirmation de ce qu'il dit. J'étais sérieux, quand je t'ai proposé de revenir avec moi, il décide finalement de repartir sur cet angle là, esperánt que ça suffirait à expliquer, plus élégamment, son refus. ... Parce que la vérité, c'est que j'aime bien comment je suis quand je suis avec toi. J'ai pas envie de jeter ça par la fenêtre pour prendre mon pied trente minutes. Tu mérites mieux que ça. C'est bien la première fois que Dylan considère assez quelqu'un pour lui accorder ce genre de respect. Mais ça ne l'empêche pas d'être terrifié à l'idée que la brune le prendra mal, comme une façon de la rejeter alors qu'au final, c'est tout le contraire: il la veut, @mara. Il la désire, réellement. C'est bien ça, le problème.