ft @Apollon

Trois jours dans cette aventure et la belle Kendall était encore loin d'avoir fait le tour complet du propriétaire. C'était quand même une chance d'avoir autant de lieu à porter de main et gratuitement que ce serait bête de ne pas en profiter pleinement, quitte à tenter de nouvelles expériences. C'est un peu dans cette optique qu'elle arrive au pied du mur d'escalade. Ses billes océans détaillent de la tête au pied son adversaire de huit mètre de haut, les bras croisés, l'air perplexe. C'est que c'est haut et que ça a pas l'air très drôle tout ça. Alors qu'elle était dans ses réflexions, elle entend des pas à sa gauche. Son regard se tourne naturellement et elle distingue alors @Apollon. Automatiquement, son regard se blase alors que ses lèvres se pincent en une petite moue embêtée. « Tu fais de l'escalade, toi ? » qu'elle fait en le jugeant très fort de haut en bas exprès alors qu'elle n'avait en réalité aucun apriori. Mais tout est prétexte à titiller le jeune homme et plus elle arrive à lui hérisser le poil et plus elle a l'impression de gagner. Au fond, elle s'amuse dans ce jeu puérile et elle ne saurait dire si elle le déteste vraiment ou si elle l'ado... ouais non, quand même pas. « Toute façon c'est pas cette piste que je vise, ça c'est pour les amateurs... » qu'elle fait comme si elle avait besoin de se justifier ou prouver quoique ce soit. Elle montre la piste pour expert d'un mouvement de tête. « Je suis sur que tu peux pas grimper le mur en cinq minutes » Elle sait pas trop si c'est court ou pas, elle s'y connait pas mais elle le dit avec un tel aplomb que sa comédie ne peut que marcher pour le moment.

Je repense à mes collègues et aux conversations que nous avons pu avoir au sujet de ma présélection. Certains s’inquiétaient, à juste titre, de me voir faire le tour trop rapidement de cette aventure. Cette réserve, elle était également mienne. Je ne fonctionne qu’au challenge, à la passion à l’envie et je craignais de me lasser dès le départ. De mettre les pieds dans une baraque un peu trop limitée, condensée, dont j’aurais finalement fait le tour en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Ils doivent être rassurés s’ils suivent mes aventures depuis le salon, je ne devrais aucunement m’ennuyer à cause du cadre. La propriété est riche, dense et chaque journée équivaut à la découverte de nouveaux endroits. C’est ce que j’adore, partir à l’aventure, seul ou accompagné, apprendre à connaitre les autres en partageant une exploration ludique censée nous permettre de prendre des repères. Pour l’instant, ce n’est pas encore totalement le cas. Je commence à me retrouver parmi les différentes pièces à l’intérieur du palace dans lequel nous évoluons. Les toilettes ne me font plus traverser l’intégralité de la maison, les nombreux tiroirs de la cuisine commencent à ne plus avoir de secret pour moi et me permettent de gagner un temps précieux le matin lorsque je me prépare de quoi déjeuner. Tout va pour le mieux, d’autant plus sportivement avec un tel panel d’activités. Le terrain de basket, la salle de sport, les espaces verts qui permettent des joggings dignes de ce nom… Tout y est, même un mur d’escalade à côté duquel j’étais complètement passé jusqu’à maintenant. Je ne suis pas seul, ma surprise semble être partagée et l’agacement ne tarde pas à transparaitre sur ses traits entretenus. « Pas régulièrement, non. Toi ? » J’ai appris à ne pas me fier à mes préjugés. J’en suis la preuve vivante. « Pour les amateurs ? J’imagine que tu peux grimper là-haut en un temps record, dans ce cas ?! » Que serait une belle journée sans un défi de taille pour lui faire fermer son clapet, à cette douce rouquine qui m’insupporte autant qu’elle ne me p- Nos propos se rejoignent, comme si nous fonctionnions tous les deux de la même manière. « Je n’ai jamais prétendu être un expert, on peut tous les deux s’équiper et se mettre au travail en même temps… Pour que tu puisses admirer ce magnifique petit cul quand j’te mettrais une avance confortable dans les dents ! » Je me tourne pour tapoter ce fessier parfaitement musclé que je prends plaisir à lui exhiber, prétentieux comme jamais. « Que dirais-tu de corser les choses, un petit peu... Le gagnant pourrait obtenir quelque chose du perdant. »

Kendall ne saurait dire pourquoi elle a cette envie de provoquer @Apollon à chaque fois, à chaque occasion. Il arrive à la piquer si facilement que ça en devient ridicule à vrai dire. Si d'ordinaire elle est raisonnée, elle perd le contrôle avec lui et chercher la petite bête instinctivement sans réfléchir. C'est comme ça qu'elle se retrouve dans cette situation compromettante, où elle se fait passer pour une experte de l'escalade. « Bien sur que je peux » qu'elle répond sans en démordre avec aplomb, s'enfonçant de plus en plus dans son puis de mensonge. Elle est sportive Kendall de toute façon, ça doit pas être bien compliqué d'escalader pour une personne sportive non ? Alors qu'elle pensait avoir trouvé un échappatoire en le mettant lui au défi, il contrecarre ses plans et sa porte de sortie en l'incluant dans ce défi. Bien sur que ça l'arrange pas du tout mais elle ne montre rien, restant même stoïque à sa petite provocation avec son fessier effectivement magnifique, comme il dit. « Alors premièrement j'ai déjà vu mieux » qu'elle commence, avec ce ton piquant dont il commence à avoir l'habitude de sa part. « et deuxièmement, j'ai pas envie de me casser un ongle, tu comprends ? » Elle joue de son côté superficiel, de cette attitude de princesse qu'elle sait, l'insupporte et lui hérisse les poils. Oh, il n'a pas tort cependant elle est bien comme ça la rouquine mais elle sait s'adapter et si ce côté ressort maintenant, c'est bien uniquement pour l'énerver. Elle s'en ficherait bien de se casser un ongle. Que dirais-tu de corser les choses, un petit peu... Le gagnant pourrait obtenir quelque chose du perdant. Soudainement, son intérêt revient quand il lui parle d'un gage. L'idée de lui faire faire ce qu'elle souhaite, d'avoir le contrôle sur lui est bien alléchant. Le risque, c'est qu'elle encoure la même finalité et quelque chose lui dit qu'il lui réserve un truc bien compromettant en cas de défaite de sa part. L’appât du gain est plus fort et le jeune homme réussit à la convaincre pour qu'elle accepte, comme s'il avait trouvé la recette pour la faire marcher. « Prépare-toi à me devoir quelque chose dans ce cas » qu'elle répond avec assurance alors qu'elle lui lance le harnais et enfile le sien. Elle s'approche de la corde qui est suspendue en l'air, qu'elle devine et espère tout du moins, est bien fixée tout là haut. Elle s'en assure en tirant de toute ses forces sur la corde avant de l'attacher à son harnais fermement. Normalement il y a un noeud spécifique à faire mais vu qu'elle est pas experte, elle se contente de faire plusieurs nœuds qui devraient tenir hm. « Prêt ? » qu'elle demande l'air stoïque alors que son coeur commence à battre plus fort. Y a un peu de la crainte c'est vrai parce que c'est quand même haut. Y a aussi de l'adrénaline parce que c'est une compétition. Puis y a cette volonté de l'écraser aussi... pas mal de choses qui rend ses mains un peu moite.

Je ne me souviens même pas de quoi tout ceci est parti. Cette animosité permanente entre nous, cette exaspération qu’elle fait très régulièrement naitre en moi dès qu’elle ouvre la bouche ou même lorsqu’elle marche, tout simplement. La belle rouquine a des airs de princesse qui m’agacent alors qu’au fond, je pourrais tout simplement l’ignorer ou me concentrer sur les qualités qu’elle possède. Je sais les reconnaitre, incapable de faire d’une mauvaise foi trop complète. Elle est… Amusante, parfois… Elle est même parvenue à me faire sourire l’autre matin, lorsqu’Eli nous a apporté le petit-déjeuner au lit. Pour autant, j’éprouve un plaisir difficile à dissimuler lorsque je la tacle, une sensation appréciable qu’elle doit éprouver en retour lorsqu’elle parvient à me renvoyer la balle avec un bagout qui laisse supposer des salves affolantes dans les semaines à venir. Une fille comme Kendall ne fait jamais l’unanimité et j’aime cela. Lorsqu’elle entre dans une pièce, elle est forcément remarquée, tout comme moi, mais pas pour les mêmes raisons. « Qu’attends-tu pour me rabattre le caquet, dans ce cas-là ? » Puisqu’elle est si douée en escalade, que fait-elle encore ici, à se vanter de ses capacités alors qu’elle pourrait briller et imposer le respect sur ses performances sportives ? Croit-elle sérieusement que je ne la vois pas venir lorsqu’elle me propose de m’élancer en premier. La porte dérobée est tellement grosse qu’elle me donne une idée. Une belle petite compétition digne de ce nom, qui me permettra de la lui mettre bien profonde. Un échange n’en serait pas un par essence sans quelques remarques piquantes et elle est impressionnante de régularité. « Moi aussi j’ai déjà vu mieux et pourtant, j’suis quand même là à te regarder ! » En temps de crise, on prend ce qu’on a sous la main. « Une experte en escalade ne devrait pas se casser un ongle si elle est vraiment bonne à ce qu’elle fait, pas vrai ? » Je la provoque davantage encore, les sous-entendus concernant son mensonge flottant dans l’air sans avoir besoin d’être exprimés autrement que par l’intonation de ma voix lorsque j’émets de telles suppositions. J’ai besoin d’une motivation pour donner le meilleur de moi-même et mon deal semble la convaincre d’en faire autant. « Tu n’y crois pas toi-même ! » Je lui tends la main, pour sceller officiellement ce contrat. « Tu acceptes le challenge ? Princesse. » Elle me balance mon harnais et chacun se prépare de son côté. Un détail attire néanmoins mon attention et me force à faire une énorme exception. « Attends, l’experte… Je veux te battre et t’humilier, pas t’envoyer au cimetière ! » Je l’attrape par le harnais pour la rapprocher de moi et défaire les petits nœuds ridicules qu’elle vient de faire et en lier un digne de ce nom. « Voilà… Maintenant on peut y aller ! »  

Le mensonge qu'elle a tissé tient de moins en moins au fur et à mesure que @Apollon insiste. C'est vrai ça, si elle était si experte, qu'attendait-elle pour lui rabattre son claquet ? Ça ne tenait pas la route vu le malin plaisir perceptible qu'elle prenait à chaque occasion de le descendre ou plutôt, de s'élever par rapport à lui. Kendall tente tout de même de s'en sortir, continuant de le provoquer sur d'autres aspects comme son physique pour noyer le poisson mais rien n'y fait. Le mensonge est si gros que ça en devient grotesque. Elle sait, il sait... mais ô combien jamais elle ne l'avouera. Et même si elle doit perdre ou chuter de deux mètres, elle ne le dira pas et continuera d'affirmer que c'est une experte de l'escalade. « Tu l'auras voulu, moi qui voulait faire preuve d'un peu de compassion pour une fois. » qu'elle répond en haussant les épaules, le ton nonchalant alors qu'elle lui balance un harnais. Elle lui serre la main comme pour sceller cette promesse de gage pour le perdant. Kendall ne se dérobera pas. C'est trop tard pour reculer. Alors qu'elle était concentrée, prête à tout donner pour battre celui qui lui faisait office d'équipier dans cette émission, il l'arrête juste avant le départ.  « Hm ? » qu'elle fait, les sourcils froncés, feintant l'agacement alors qu'au fond elle a l'espoir qu'il se dérobe au dernier moment. Elle ne comprend pas sa remarque sur le cimetière jusqu'à qu'il l'attrape par le harnais et que son corps délicat se mouvoit près de lui sans montrer aucun gage de résistance. Ses yeux de glace l'observe, impassible, le regarde défaire les nœuds qu'elle a pris soin de faire auparavant alors qu'il les refait surement d'une meilleure façon qu'elle. La poupée se montre docile pour une fois, presque fragile. Le harnais est une dernière fois resserré autour de sa taille fine. Voilà… Maintenant on peut y aller ! Tellement excitant, le moment qu'elle attendait... Wouhou. Est-ce qu'elle a vraiment envie de mettre sa vie en danger par fierté ? Bien sur que oui. « A trois, on part... Trois ! » qu'elle lâche sur ce ton enfantin alors qu'elle se dépêche d'agripper la première prise qu'elle peut et que ses pieds suivent. Le début est facile et sans crainte, quand t'as encore le sol à moins d'un mètre de toi. Mais plus elle grimpe et plus elle a l'impression que les prises sont éloignées, sans compter le fait que s'éloigner du sol rajoute un stresse supplémentaire. Elle n'a du tout peur du vide Kendall. Mais pour autant, elle n'est pas habituée à voir le sol d'aussi loin. Certes elle est hôtesse de l'air mais les sensations n'ont rien à voir. Elle tourne le regard à côté sur Apollon. « Alors le débutant, ça s'en sort ? » qu'elle lâche comme si de son côté, tout allait bien. Elle continue de le provoquer. Foutu pour foutu, c'est pas ça qui changera grand chose et si elle doit perdre, autant perdre avec panache.

Kendall est une femme pleine de surprises, j’en suis persuadé. Elle pourrait très bien être ce monstre de l’escalade, prêt à me mettre à l’amende pour asseoir sa suprématie sur ma petite personne. Ma naïveté ne tarde cependant pas à s’effacer au profit d’une réalité qui me plait davantage. Bien-sûr qu’elle prétend pour me faire douter, mon petit doigt me dit qu’elle pourrait bluffer sur tout et n’importe quoi pour garder la face et avoir le dernier mot. Je prends un malin plaisir à rentrer dans son jeu, à être cet idiot qui boit ses paroles et la considère véritablement comme une professionnelle de l’escalade. Je suis tellement peu habitué à cette activité sportive que la rouquine pourrait véritablement être plus habile que moi à cela mais j’en doute fort, malgré tout. Mes biceps sont en béton, ils ne sont pas arrivés ici par hasard. Ce pourrait être l’élément qui fera la différence, parce qu’il nous faudra utiliser la force de nos bras pour parvenir à nous hisser de plus en plus haut, le tout sans faiblir, malgré la douleur ou les tremblements liés à la sollicitation continue des muscles. Je la pousse un peu plus loin dans ses retranchements en l’invitant à me faire une démonstration de ses capacités. Elle n’aura pas d’autres choix que de tenter le coup ou de reconnaitre son mensonge et son infériorité. Kendall est bien trop fière pour choisir une telle option, elle préfèrera se ridiculiser en essayant plutôt que d’admettre les choses et m’offrir une victoire sans avoir au moins fait l’effort de batailler. « Ah, tiens… Tu connais la définition du mot compassion ? Me voilà surpris ! » Je provoque, pousse le curseur un peu plus haut encore pour achever de la convaincre de se frotter à moi sur ce parcours facile. Je doute fort qu’il le sera pour elle, comme pour moi d’ailleurs. « Je te propose de fixer les termes de nos gages respectifs dès maintenant, avant de commencer. Pour que tu puisses visualiser ce que tu devras réaliser dès lors que tu me verras te passer devant le nez pour te faire mordre la poussière ! » Pas de pitié, je ferais surement preuve de clémence s’il s’agissait d’une autre fille, mais certainement pas pour Kendall. Je sais néanmoins faire la part des choses lorsque je repère une faille de sécurité aussi évidente que celle à laquelle elle se soumet. Anormalement proches, l’un de l’autre, l’instant, finalement très bref, semble suspendu. Une douce accalmie, que certains pourraient presque qualifier de romantique et… Non, rien de romantique la concernant, rien de mignon non plus. Elle est prête, je le suis également. À trois, trois. Un coup bas de sa part, elle me surprend et prend une très légère avance sur moi. Les premières prises sont simplistes, un jeu d’enfant, mais quelques mètres à peine suffisent à diablement corser les choses. Chaque mouvement est nettement plus saccadé, nécessite une réflexion plus importante. Le tempo est sensiblement ralenti. « Je ne fais que m’échauffer, et toi ? Tu veux déjà abandonner ? J’peux lâcher pour t’escorter en rappel ! » Moue insolente, elle n’abandonnera pas, je compte là-dessus pour que la victoire soit encore plus savoureuse. J'ai des trop grosses mains pour les prises, ne parlons même pas de mes pieds. Kendall a un avantage certain là-dessus. 

« Ah, tiens… Tu connais la définition du mot compassion ? Me voilà surpris ! » Son visage de porcelaine n'émet aucun changement jusqu'à ce que ses lippes s’entrouvrent pour dire sur ce ton piquant et presque charmant « Compassion, c'est quand je te laisse dormir tous les jours à mes côtés malgré tes ronflements infernaux. » Tu vois qu'elle connait la définition du mot et qu'elle sait faire preuve d'un peu de pitié et le laisser dormir paisiblement. Elle n'hésite pas à lui relancer la balle comme toujours, ne manquant jamais de répartie quand il s'agit de provoquer le bel @Apollon. Et si d'apparences elle prend cet air nonchalant et presque ennuyé, peut-être bien qu'au fond elle y trouve un certain plaisir à être confrontée de la sorte. En tout cas, il finit par la convaincre de relever le défi qui on est réellement un puisque malgré ses belles paroles, la jeune femme a tout autant de chance de perdre et que lui, voir même plus. Il tient à fixer les termes de leur gages et une nouvelle fois, il la prend au dépourvue puisqu'elle n'y avait pas réfléchi. Pire encore, elle aurait pu trouver de quoi redire, se dérober en cas de défaite de sa part plus tard et gratter une autre porte de sortie mais il la met sur le fait accompli dés maintenant. A croire qu'il a pressenti chacun de ses vices. La moue boudeuse un instant, elle préfère ne pas montrer son incertitude et rester avec sa casquette confiante. « Je t'écoute. » qu'elle le laisse se mouiller en premier... « Ton gage à toi, ce sera de dormir toute une nuit dans la pièce abandonnée. » qu'elle lâche à son tour finalement après avoir eu le temps de réfléchir un minimum. Peut-être qu'elle aurait pu trouver mieux et plus vicieux s'il lui avait laissé le temps mais prise au dépourvue, c'était ce qui en était ressorti. Bien sur, elle s'imagine déjà lui tendre un piège et le réveiller en pleine nuit sous des traits surnaturels et lui flanquer la peur de sa vie.

Alors qu'ils étaient prêts et qu'elle allait donner le départ, Apollon l'arrête juste avant. Encore une tentative pour la déstabiliser, qu'elle se disait. La réponse est tout autre puisqu'elle l'observe dénouer ses noeuds pour les refaire d'une meilleure façon. Elle baisse les armes un instant, le regard presque doux bien que son visage demeure neutre... l'espace de quelques secondes. Elle n'oublie pas qu'elle doit l'écraser. Elle lance le départ, non sans une certaine fourberie pour gagner quelques secondes et elle s'élance. Les premiers mètres sont faciles et Kendall n'hésite pas à prendre la température chez son concurrent. Je ne fais que m’échauffer, et toi ? Tu veux déjà abandonner ? J’peux lâcher pour t’escorter en rappel ! Malgré la difficulté qu'elle commence à rencontrer à mi-chemin, elle aborde un visage confiant lorsqu'elle lui répond pour garder la face. Bien évidemment que jamais elle abandonnera. « Je ne fais que commencer chéri... je devais pas avoir vu sur ton fessier d'ailleurs ? Parce que là c'est plutôt sur ta calvitie que je l'ai » qu'elle lâche toujours dans la provocation. Bien sur qu'elle en fait des caisses, elle n'est même pas au dessus de lui pour dire ça. Il sont plutôt au même niveau, de quoi lui lâcher son plus beau sourire narquois. Avec un peu de chance, en tentant de se précipiter il fera une erreur et tombera. Kendall continue sa route avec prudence. Elles commencent à trouver les prises difficiles d'accès, commençant à devoir s'élancer pour en atteindre une nouvelle. La malice sur son visage s'est finalement effacé. Elle a l'avantage d'avoir une plus grande stabilité mais sa taille est également un désavantage puisqu'elle a du mal à atteindre les nouvelles prises. « Quand tu dormiras dans la pièce, j'espère que... aah » Soudain, en plein milieu de sa phrase, elle pousse un cri de peur qu'elle aurait bien gardé pour elle. La spontanéité a pris le dessus pour cette fois et c'est en glissant pour prendre une nouvelle prise qu'il était naturellement sorti. Ses pieds se retrouvent dans le vide, sans appuie, le corps suspendu et maintenant par la force de ses bras (bon, et de la corde au cas où elle tomberait vraiment, ne soyons pas dramatique). « C'est rien » qu'elle lâche le ton plus neutre et ayant retrouvé des prises sous ses pieds. La vérité c'est que la peur a pris le dessus sur son corps et même si elle est raisonnée, elle n'arrive plus à bouger d'un millimètre. Sa tête lui dit d'avancer mais rien n'y fait, son corps est coincé, ses mains ne pensent qu'à une seule chose c'est de rester accrocher le plus fort possible. Elle se mordille la lèvre, son masque de confiance se brisant peu à peu.

Mes lèvres s’entrouvrent légèrement sans qu’aucun son ne vienne combler le silence qui menace de s’installer. Je n’ai rien contre ce dernier, il peut parfois être très relaxant. « Rectification, TU ronfles pire qu’un grand père ! » Je ne déconne même pas, j’étais prêt à balancer un oreiller sur @Zach l’autre matin et puis j’ai réalisé que le bruit ne venait pas de lui. Il ne me reste plus qu’à terminer mon enquête et définir s’il s’agissait d’@Eli ou de la rouquine… Peut-être même qu’il s’agissait d’un duo. Les deux se répondaient mutuellement, apprenaient à s’apprivoiser, se chantaient la sérénade sous forme d’un ronflement hideux et audible jusqu’à Los Angeles. Puisqu’il est impossible d’arnaquer un arnaqueur, je prends soin de remettre les gages sur le tapis. La jeune femme ne croyait tout de même pas que j’allais oublier ce détail qui, j’en suis persuadé, me motivera davantage encore pour donner le meilleur de moi-même sur ce mur d’escalade. Je perçois une brève hésitation dans son regard, du genre à ne durer qu’une demi-seconde avant de laisser place à une neutralité qui dissimule toutes ses émotions ou presque. Le silence est plutôt bien installé cette fois, elle cogite, j’imagine qu’un tas de scénarios se succèdent dans son esprit et qu’elle hésite entre plusieurs options. Affirmer ne pas craindre le pire serait un mensonge et même si je maitrise la mauvaise foi comme personne, je n’aime pas spécialement mentir pour autant. « En cas de défaite, tu devras être à mon service pendant vingt-quatre heures, compliments requis à chaque prise de parole et Mon Prince comme surnom dès tu t’adresseras à moi ! » Je suis plutôt satisfait de ma proposition. Cette journée-là promet d’être extrêmement savoureuse si elle vient à exister. Je ne vous cache pas que je prendrais un malin plaisir à la pousser à bout en la sollicitant sans arrêt pour bien retourner le couteau dans la plaie de cette défaite qui, j’en suis persuadé, sera encore à vif. Dormir toute une nuit dans la pièce abandonnée. Très effrayant, surtout tout seul. Je déteste avoir un miroir dans ma chambre, mais s’il est brisé c’est encore pire. Je frissonne rien que de penser à ce cas de figure. « D’accord, deal ! Je vais t’écraser. » Je lui tends la main, prêt à lui faire mordre la poussière en prenant l’ascendant sur ce maudit mur. Il est temps, après un point sécurité. Elle s’élance, non sans faire preuve d’une fourberie à laquelle j’aurais dû me préparer. Bien-sûr qu’elle prend de l’avance, plus à l’aise sur les premiers mètres grâce à son petit gabarit. Les prises ne sont pas suffisamment larges, je les utilise de la pointe des pieds, jamais très confortable. Le challenge sera plus difficile que prévu mais je ne lâche rien. « Un prêté pour un rendu. Tu vas pouvoir longuement admirer mon fessier, j’en profite pour mater le tiens avant de m’envoler ! » Ne comptez pas sur moi pour l’admettre mais elle a un cul à se damner. Regardez-le, en train de se mouvoir de la sorte. Il doit être délicieux. Là n’est pas la question, j’ai une humiliation à lui faire subir et du retard à rattraper. Le rythme parait perdre en intensité après chaque seconde jusqu’à ce cri. Un hurlement d’effroi qui me fait sursauter et manque de me faire lâcher ma propre prise. Elle tente de me rassurer, ou bien de se rassurer peut-être. « Bah alors, tu t’es fait peur ma petite ? » L’occasion rêvée pour prendre le dessus. Ce que je me mets en tête de faire mais… Mais elle ne bouge pas d’un seul millimètre. Elle a les doigts plantés sur cette prise comme s’il s’agissait d’une bouée de sauvetage. Du genre à venir titiller le trou qui remplace l’endroit où devrait se trouver mon cœur. Oui, j’en ai un, mais personne n’est censé le savoir alors continuez de prétendre avec moi qu’il n’existe pas. Je grimace et entame une chute de quelques prises pour pouvoir la rejoindre, suffisamment m’approcher d’elle pour passer une main contre son épaule. « Tout va bien. La corde te protège en cas de chute. Tu es en sécurité Kendall… » Je ne crois pas l’avoir vu aussi… Humaine, jusqu’à présent. Je ne savoure même pas ce moment. Notre compétition semble bien loin pour le moment. « Regarde-moi. On va respirer ensemble une petite minute… Puis tu vas me faire bouffer mes couilles comme jamais en arrivant au sommet de ce mur avant moi ! » Le pire, c'est qu'elle pourrait très bien en être capable. Elle était bien partie pour.

Oh l'enf.. qu'elle pense très fort lorsqu'elle entend son gage. Princesse Kendall au service de quelqu'un ? Ce serait inédit. Elle a plutôt l'habitude qu'on la serve, pas l'inverse. De toute façon c'est clair pour la belle. Si jamais elle venait à perdre, croyez bien que ses vingt-quatre heure en question, elle les passera à jouer à cache-cache avec lui. Elle est même prête à découcher de la chambre s'il le faut. Comme vous pouvez le deviner, elle n'est pas du tout enchantée par ce gage mais elle ne le montrera pas. Elle va garder ce masque de confiance et de nonchalance histoire qu'il ne se réjouisse pas en plus d'avoir trouvé un gage qui l'embête au plus au point. Elle secoue légèrement la tête, comme si elle s'était évadée un moment dans ses pensées et qu'elle revenait à la réalité.  « Pardon tu disais ? Peu importe de toute façon puisque ce gage n'aura jamais lieu » qu'elle provoque pour la énième fois avant de se lancer. L'avantage de savoir, c'est que ça lui donne une hargne supplémentaire de gagner. Si l'appeler mon Prince et lui faire des compliments n'a rien de compliqué pour la maitresse de l'hypocrisie, en revanche elle redoute beaucoup les actions qu'il peut lui donner. Cependant elle devine un coeur chez @Apollon et elle compte bien là dessus en cas de défaite de sa part. Oh si les rôles étaient inversés et qu'il était à son service ? Il vivrait l'enfer pendant 24H sans aucun doute. La course est finalement lancé, Kendall prend l'avantage au début grâce à son coup vicieux, puis c'est Apollon et ses muscles... puis ça redevient serré et difficile à avancer pour les deux candidats et le tout en continuant leur joute verbale, comme si dans cette compétition, il y avait une autre compétition interne qui se jouait. « J'espère que la vue te plait dans ce cas parce que tu vas devoir t'habituer à rester derrière lui » Elle en rajoute une nouvelle fois. Et elle parle pas seulement de l'escalade. Qu'il s'habitue à cette place derrière elle dans tout les domaines possible et inimaginable. Les mètres défilent et Kendall ne préfère même pas regarder derrière elle parce qu'elle sait très bien qu'elle est très haute et que ça va la déstabiliser. Alors qu'elle allait lancer un nouveau tacle, elle glisse. Plus de peur que de mal heureusement et elle arrive à se remettre sur le parcours et rester dans la compétition... Physiquement du moins. Elle dit qu'elle va bien mais c'est faux et malgré toute la bonne volonté qu'elle met pour ne pas le montrer, le garçon le devine. Il la surprend même à venir à ses côtés pour la rassurer. Tout va bien. La corde te protège en cas de chute. Tu es en sécurité Kendall… « Je sais » qu'elle répond instinctivement, le ton nonchalant mais pas glacial. Son visage est serein, sa voix est calme. Elle le sait tout ça, qu'elle ne craint rien. mais son corps n'a pas l'air d'être d'accord avec cette logique. Ses pupilles océan se plantent dans les siennes à sa demande et docilement, elle suit ce qu'il dit, respirant à l'unisson avec lui. Elle a l'impression que ça marche. « Tu peux repartir » qu'elle lâche après quelques minutes, impassible. Mais non, toujours pas. Elle a beau essayé de toutes ses forces de bouger ses mains ou ses pieds, son corps suit pas, comme si perdre pied avait déclenché un instinct de survie chez la rousse et qu'il voulait la protéger malgré elle. Et là tout de suite, elle sait pas quoi faire. Le laisser vraiment repartir ou mettre sa côté de fierté et admettre qu'elle a besoin de lui. Plus elle y pense, moins la première option est envisageable. Même si elle le laissait repartir, elle resterait coincée encore un moment, dans la même position et elle a franchement pas l'impression que ça va s'arranger. Ce serait même pire pour sa fierté, d'attendre bêtement comme une cruche pour qu'à la finalité, il revienne la secourir. Après s'être mordue la langue et froncer les sourcils plusieurs fois, embêtée, elle reprend. « Attend » Faut qu'elle se rende à l'évidence. Elle ne peut ni continuer à avancer ni même retrouver le sol toute seule. De toute façon clairement, même sans ça, elle n'est vraiment pas certaine qu'elle aurait pu aller jusqu'au bout du parcours vu comment c'était compliqué à ce niveau. C'était pas le parcours expert pour rien qu'on se le dise. « J'ai besoin que tu me ramènes au sol... » qu'elle lâche un peu en marmonnant, détournant le regard comme si c'était plus facile à dire comme ça. Si elle a perdu le contrôle de ses mains et ses pieds au moins ses expressions faciales elles sont toujours là... pour le plus grand plaisir de Apollon qui a le droit à sa moue la plus boudeuse.

Je suis vraiment très satisfait du gage qui me vient à l’esprit. Le sien, à côté, semble presque fade. J’insiste sur semble parce qu’il ne sera pas facile de passer une nuit au milieu d’une pièce qui me laisse dans un état de méfiance permanent. Je l’évite au maximum et ne rentre jamais à l’intérieur de cet endroit tout seul. L’atmosphère est lourde, là-bas, à croire que quelque chose, ou quelqu’un, va débarquer tel le parfait jumpscare d’un film d’horreur pour me faire hurler de peur et frôler la crise cardiaque par la même occasion. « Tu ne devrais pas crier victoire trop vite, Larusso. La défaite risque d’être encore plus difficile à avaler. » Les scénarios se succèdent dans mon esprit et tous semblent se terminer de la même manière, sur une victoire amplement méritée. Je ne sous-estime pas ses chances de me surprendre, non, mais j’ai pleinement confiance en mon endurance. Je suis habitué à produire des efforts physiques à une intensité plus ou moins élevée sur la durée et quelque chose me dit que ce constat ne s’applique pas du tout à elle. L’affrontement promet des émotions qui me mettent déjà en appétit. J’ai hâte de me lancer. Premier coup bas dès le départ, légère avance à la rouquine qui parvient à se mouvoir très facilement. Elle est plus fine, plus à l’aise sur les différentes prises qu’elle semble à peine effleurer du bout des doigts de pied alors que mes baskets semblent constamment se heurter à la faible densité de ces obstacles pourtant censés me permettre d’arriver à gagner en stabilité. L’ascension est plus douloureuse, plus lente, mais mes muscles fatiguent nettement moins rapidement que les siens, ils sont habitués à la tétanie qui s’empare naturellement d’eux après un effort trop intense. Une bataille plus secondaire continue à s’articuler entre deux mouvements, une joute verbale délicieuse qui alimente mon sourire et me booste physiquement. Il n’y a pas de fatigue qui soit. « Malheureusement non… Bien trop plat et flasque… J’espérais mieux ! » Le mensonge est assumé, parce qu’elle n’a clairement pas à rougir de ce fessier qui, je puis vous l’assurer, donne à mon esprit de quoi se livrer à la conception de scénarios nettement plus amusants qu’une compétition d’escalade. L’écart se réduit, je crois même être sur le point de la dépasser lorsqu’elle glisse. Son cri me met les frissons et sa posture ne tarde pas à me faire oublier tout le reste. La guerre attendra, l’heure est à la trêve. Je prends le temps de redescendre prudemment, pour éviter de lui foncer dessus et improvise quelques exercices de respiration qui semblent l’aider à calmer le petit monstre qui, derrière cette épaisse couche d’indifférence, la paralyse contre le mur. Elle m’autorise à repartir, loin d’imaginer que je puisse, pour une fois, ne pas avoir envie de la laisser derrière. « Tu rêves, t’es coincée ici avec moi ! » La provocation, je ne connais aucun autre moteur capable de la faire réagir. Pour se débarrasser de moi je suis persuadé qu’elle pourrait soulever des montagnes. La défaite est actée, mais j’évite de la mentionner. Je ne pense plus du tout compétition, capable de faire la part des choses et de différencier les taquineries et les situations nécessitant une réaction sérieuse et réfléchie. « Je vais me déplacer de sorte à te surplomber, d’accord ? Dès que je serais en position, je vais te demander de t’accrocher à moi très fort. Tes bras autour de mon cou, tes jambes autour de ma taille pour que je puisse descendre en rappel. » J’attends un geste, une remarque, n’importe quoi pour m’assurer que les informations sont bien intégrées et j’entame le travail délicat, et casse-gueule, pour pouvoir me hisser de part et d’autre de son corps. Nous sommes anormalement proches, rien de plus inhabituel. Je la regarde droit dans les yeux, mes prunelles teintées de douceur. « Prête ? C’est à toi de jouer, petit Koala. »