Orange, bleu, rouge. Baladée d'une équipe à une autre, elle avait laissé le prime se dérouler sans trop intervenir Oli'. Le seul moment où elle avait daigné se prononcer marquant justement son dernier transfert, se sauvant très simplement d'une nomination d'office « offerte » par sa pote. Elle n'avait pas eu besoin de trop réfléchir pour se douter que le choix de @Noor se porterait en faveur de son plan cul plutôt qu'elle qui lui avait proposé un trip à New York en mode copines de vacs qui gardent contact. Oli' elle n'avait pas pipé mot, assise dans un canapé face à l'ex-rouge qu'elle avait affublé d'un regard condescendant la scannant de bas en haut. Lèvres scellées dans sa resting bitch face, elle avait marqué le coup d'un haussement de sourcils prévenant de la dégringolade qu'elle venait de faire dans son estime. C'est ainsi que Noor se fit blacklister. Passant sa journée à l'ignorer royalement -le mot royal prenant tout son sens-, elle feignait ne pas la notifier lorsqu'elle se tenait dans la même pièce qu'elle ou que les interactions de groupe incitaient à l'interaction, menton haut, désintérêt glacial, changement de pièce. La rencontre fut cependant inévitable dans le malaise d'une rencontre en tête-à-tête dans la salle de bain autrefois commune où elle débarque dans l'idée de prendre sa douche tandis que Noor récupère quelques affaires. Aucun mot de prononcé jusqu'à ces quelques lames « J'aimerais que tu quittes cette pièce. » Dans le fond, Oli', elle en fait toute une histoire sur le principe. Dans l'idée elle s'en fou pas mal d'être nominée et dans les faits elle a gagné. Elle est assez maline pour se rendre compte de l'injustice du dilemme aussi, lorsque d'autres se voyaient offrir des indices, eux, s'étaient farcis une nomination à se départager dans un match de ping-pong. Se nourrir de drama l'occupe, sachant qu'elle trouvera un répondant de l'autre côté. Noor elle réagit tellement au quart de tour qu'elle est sûre de ne pas être déçue. « Traîtresse. » elle balance plus pour faire réagir qu'autre chose en ôtant son gilet, cette moue de peste sur le bout des lèvres.

Le fait qu'@Olivia l'ignore depuis la fin du prime, c'était marrant deux secondes mais ça commence à la gonfler légèrement la Noor. Le silence treatment, c'est ce qu'il y a de pire avec elle, parce qu'elle ne sait absolument pas jouer sur le même registre et qu'elle est toujours perdante, plus encore avec l'experte en la matière. Elle a essayé plusieurs fois de lancer la conversation mais Oli s'est contentée de se barrer sans la calculer. Du moins jusqu'à ce qu'elles se croisent dans la salle de bains, puisque Noor a décidé de dormir dans la chambre orange en raison du manque de place chez les Bleus. Elle serait bien allée chez les Rouges mais Jules a décidé de dormir avec Bloom (ce qu'elle apprécie modérément, mais passons) et il n'y a pas de place non plus pour elle là-bas. « Et moi j'aimerais que t'arrêtes de faire la gueule, comme quoi on n'a pas toujours ce qu'on veut dans la vie » elle réplique en levant les yeux au ciel. Merci les gamineries. C'est pas comme si Noor avait eu le choix le plus évident de la terre à faire et Olivia le sait très bien. Evidemment qu'elle allait essayer de protéger Jules avant elle, la question ne se pose même pas. « Traîtresse ? » elle relève en arquant un sourcil. And it is on. « Traîtresse de quoi ? De la fois où j'ai fait baisser ton taux de ballotage à 30% quand j'ai eu la possibilité de le faire ? Ou la semaine dernière, quand je me suis mis toute mon équipe à dos parce que je refusais de te nominer et que malgré ça j'ai tenu mon truc et que je t'ai pas nominée ? » Noor a tout fait encore et encore pour protéger ses potes quitte à se mettre dans une situation de merde, elle aimerait bien qu'Oli arrête de jouer les gamines deux secondes. « Pas comme toi qui me trahirais sans hésiter dixit le détecteur de mensonges. » Ouais, il est temps de ressortir cet épisode, qu'elle ne comptait pas réutiliser de base mais le fait est que Noor est mille fois plus fiable que n'importe qui d'autre dans le jeu. « Je vois pas de quoi tu te plains anyway, t'es pas nominée d'office » elle fait remarquer. Même si les nominations sont un peu factices et ne servent qu'à perdre des points, worst case scenario. « Tu sais très bien que j'ai eu un choix de merde parce que comme d'hab la prod veut me foutre des bâtons dans les roues, arrête de jouer les gamines » elle tranche finalement. Pas envie de passer mille ans sur ces histoires pour satisfaire les besoins de drama d'Olivia.

Evidemment que @Noor allait subir les conséquences d'un choix préférant son Jules à Oli'. La parisienne elle a un avis et une réaction pour tout et sur tout. Flegmatique au possible, s'il y a un sujet dans lequel elle épuisait toute son énergie c'était celui de ses petits dramas d'emmerdeuse. Le pire c'est qu'elle s'en fou, elle n'y porte pas réel crédit mais elle fait en sorte que pour les autres, si. Elle n'a pas peur du conflit, Olive, alors forcément elle rentre direct dans le vif et elle se contente d'un haussement de sourcils condescendant sans même un regard pour Noor qui pointe le fait qu'elle fasse la gueule, posant son gilet sur le porte-serviette à côté d'elle. Tout ce qu'elle a à répondre c'est un traîtresse piquant et provocateur, ce qui déclenche chez l'accusée une énumération des circonstances atténuantes qu'elle ne prendra bien évidemment pas en compte. « Non, non, je parlais de ta nomination d'office. T'as oublié ? C'était hier baby. » Volontairement très premier degré, elle la prend de haut et lui adresse enfin un regard qu'elle accompagne d'un mince sourire de peste. Déboutonnant son jean qu'elle fait glisser au bas de ses jambes, elle redresse la tête interpellée par la stupidité soudaine de Noor et sa rancune toute claquée. « Attend, tu crois un détecteur de mensonges ? » Elle demande sourcil arqué, se redressant sans la quitter du regard. « Pour info c'est la prod qui décide des réponses, la même qui te troll depuis le début du jeu. » elle signale avec évidence dans un calme moralisateur. Elle garde sa pooker face, Oli', lorsque la remarque de Noor l'indigne. T'es pas nominée donc dis rien. Elle en avait pas grand chose à foutre, mais ce genre de remarque allez savoir ça la piquait. « Je me plains de ton intention de base. » qu'elle annonce en prémices de son numéro qui va lui valoir une nomination pour les Oscars. « Moi ici je ne compte pour personne parce que vous préférez toutes vos amourettes de vacances. Comment je deal avec des copines aussi peu fiables que vous ? » Elle lui sort son grand jeu de drama queen inédit au Block, un level au-dessus de tout ce qu'elle a donné auparavant en portant une main à son cœur et froissant ses sourcils de son air indigné, les yeux prêts à mouiller si nécessaire. Elle peut l'emmener très loin ce numéro, vraiment. Elle sait, oui, que le choix de la prod n'était absolument pas innocent et ça lui fait glisser un discret sourire en coin. Dans le genre difficile à suivre, Oli' elle se situe là. « Je ne joue pas les gamines. Je te confronte aux conséquences de tes actes. » elle pointe de ce ton moralisateur digne d'une leader mean girl. « Bref. J'ai pas d'autre sujet. » Et c'est vrai, elle n'en a pas d'autre.

« Ah tu veux dire quand j'avais le choix de nominer d'office l'une des deux personnes qui comptent le plus pour moi dans le jeu ? » Histoire de remettre les choses en contexte rapidement, parce que même si elle sait qu'Olivia grossit le trait pour chercher la merde et se repaître du drama, ça la gonfle qu'après tout ce qu'elle a fait pour la protéger elle se prenne ça dans la gueule en retour. Plus encore pour une nomination qui ne comptera de toute façon pas pour sa place. « Je te trouve dure de me juger sur une action où j'ai pas eu le choix, et pas sur tout ce que j'ai fait avant ça » elle ajoute, parce que Noor a jamais eu besoin de se vanter des choix qu'elle faisait pour protéger ses potes avant tout, mais qu'elle refuse qu'on la résume à sa décision de la veille. « Y avait pas de bon choix et tu le sais » elle conclut, histoire de ne pas s'éterniser sur le sujet. « J'en sais rien Oli, je devrais le croire ? T'as fait quoi jusqu'à présent pour me protéger ? » elle renvoie tranquillement. Elles peuvent jouer toutes les deux à ce jeu-là, et elle doute vraiment qu'Oli en sorte avec les honneurs. Celle-ci joue le registre pathos à présent, en pauvre victime cinquième roue du carrosse, négligée par ses potes qui préfèrent leurs bails sentimentaux. « Arrête je vais chialer » elle lâche en levant les yeux au ciel. Et dans tous les cas, Noor elle est en paix avec le choix qu'elle avait fait de base, elle n'y peut rien si Olivia y trouve à redire. « Je voudrais bien avoir des potes aussi peu fiables que moi » elle raille, parce que si y a bien un truc qu'on pourra jamais lui reprocher c'est de pas être fiable avec ses potes ici. « Tu veux que je te dise quoi ? Que je suis désolée d'avoir du faire un choix entre Jules et toi dans un duel fait spécifiquement pour foutre la merde entre nous ? T'as rien retenu depuis le début ou quoi ? » C'était pas elles qui, attablées au Kansas, se marraient des tentatives de la prod pour foutre la merde entre elles ? Ou qui se plaignaient une semaine avant ça de la persécution de la prod vis à vis de Noor ? Elle peut s'estimer heureuse que Noor soit pas d'humeur à la renvoyer à ses contradictions, parce qu'elle doute qu'Oli l'aurait sauvée si elle avait eu à choisir entre Riley et elle par exemple. « Très bien. Bah je te force pas à rester en ma présence alors. » Flemme de continuer un débat qui sert à rien ou de risquer de dire un truc sous le coup de la colère qu'Olivia lui fera payer au centuple.

Elle pousse, Olive, toujours plus loin jusqu'à ce qu'elle en perde de vue son intérêt premier. Ça n'a aucun sens de vouloir provoquer @Noor jusqu'à ce qu'elle monte sur ses grands chevaux mais elle s'y attèle quand même, motivée par le dicton du qui aime bien châtie bien dont elle se sert souvent pour justifier ses abus l'aiir innocent et la bouche en cul de poule. « Je compte pour toi ? » Elle fait semblant de s'en étonner et de presque s'en indigner compte tenu de sa décision du prime, jouant sur le cliché d'une scène qu'elle a vu, vu et re re vu dans ses séries Netflix. Le moment de la crise de nerf qui se termine par une porte claquée par l'un des deux personnages, cqfd. Sa petite scène elle n'a aucun bien fondé finalement, Oli' elle est consciente des manipulations de la prod' et de l'acharnement qu'ils portent à leur tête de turque préférée : Noor. Concrètement elle n'a pas grand chose à lui reprocher, elle est celle qui est à ses yeux la plus droite du jeu. Franche dans ses décisions comme dans ses émotions. Tout son contraire. « Maybe. » Elle hausse les épaules l'air peu convaincue, faussement butée sur son idée alors qu'elle s'accorde entièrement avec elle sur le fait qu'il n'y avait pas de bon choix et sa réaction est abusée. C'est d'ailleurs  la raison pour laquelle elle s'y enfonce. « J'aurais dû faire quoi ? » L'aider ? Pas inspirée. Il aurait fallut lui souffler l'idée en privé, peut-être que ça lui serait venu à l'esprit. Elle pourrait lui ressortir ses confess faits en soum pour éliminer les siens lors de sa dernière semaine passée chez les verts mais elle n'a pas franchement envie de rentrer dans ce registre. Oli' elle ne cherche pas la vraie embrouille, tout ce qui liait au jeu ne l'atteignait pas. Pour autant ça ne l'empêche pas de jouer la drama, gonflée au max de ses compétences. « Please do. » La vérité c'est qu'elle se retient de rire, là, et elle passe certains points sous silence car elle n'a évidemment pas d'argumentaire valable sur ce qu'elle avance. A défaut elle fait ce qu'elle sait faire de mieux : se moquer. « Non j'ai rien retenu Noor, mon cerveau est une passoire, il s'est fait grignoté par l'empoisonnement des orpailleurs. » Elle grimace Oli', portant une main à son crâne avec le désespoir dans les prunelles comme si la mort était proche. Par contre elle n'a pas bien compris, Noordinette, si l'une des deux doit partir ce n'est pas à elle de le faire. « Bah attend tu rigoles là ? C'est ma salle de bain, oust. » Sa phrase s'étouffe dans le bruit de la musique retentissant, la faisant rouler des billes sur l'insistance lourdingue de la prod. « Ca vaaa je blaguais. Ohlala t'es susceptible I sweaaar. » Et elle laisse enfin ce sourire réprimé étirer ses lèvres, trop fière de sa connerie. « Fuck fake friends mais j'étais sérieuse la semaine dernière. » Elle avait balancé une invitation sur le ton de la plaisanterie pourtant elle y avait repensé et, ouais, elle s'imaginait bien emmener Noor dans un tour du New York fou qu'elle vivait depuis deux ans. « On te trouvera un remplaçant pour Jules. » Elle hausse les sourcils pour la teaser. Elle le sait que sa cops est à fond sur le français mais aux yeux d'Oli c'est du vite vu : le mec il va repartir dans sa banlieue et plus en bouger une fois sorti. « Tu ne le sais pas encore mais tu mérites mieux qu'un connard je-m'en-foutiste dans son genre. » et ça venait du cœur. Vraiment.

Elle roule des yeux, soulée de l’attitude d’Olivia qui ne cherche qu’à la provoquer pour s’offrir un semblant de distraction dans le jeu. En temps normal, ça ne lui pose pas de problème mais se faire envoyer chier pour un pauvre dilemme fait pour les monter l’une contre l’autre ça la gonfle franchement. « Plus que je ne compte pour toi je pense, ouais » elle répond un peu froidement. On peut remettre beaucoup de choses en question avec elle, mais sa loyauté a été acquise dès le premier jour et elle n’a jamais changé là-dessus Noor. C’est bien simple : toutes les personnes qu’elle appréciait d’emblée sont encore ceux qu’elle cherche à protéger avant même de réfléchir en équipe. Elle doute qu’Oli puisse vraiment en dire autant, ou au moins que Noor compte dans ce cercle ultra-exclusif des rares personnes qu’elle estime. Elle s’en fout, dans le fond c’est qu’un jeu et si elles ne sont pas amenées à se revoir à l’extérieur elle survivra, mais elle s’accroche à sa propre loyauté et son affection comme piliers de son comportement et elle veut pas que ça soit remis en doute même pour de la distraction. « C’est pas à moi de te le dire » elle se contente de répondre. Elle sait même pas si Olivia a été confrontée à la possibilité de le faire ou non au cours de l’aventure puisque Noor a toujours été dans une équipe ciblée par les équipes ne comprenant pas ses potes, en tout cas sur les dernières semaines. C’est clair qu’elle aurait préférée que les rouges soient targetés par les bleus ou les oranges, elle aurait été quasiment assurée de ne pas être nominée et n’aurait pas eu à claquer une partie de sa maigre cagnotte pour empêcher qu’on la foute sur le banc. « T’es insupportable » elle répond – et venant d’elle, ça en dit long sur son état d’esprit. D’autant plus que l’idée évoquée pendant la confrontation était moins ridicule que celle sur laquelle elle a buzzé Shadi, soit dit en passant. « Nan je bougerai pas » elle maintient, ferme sur ses appuis et juste pour marquer son agacement. Si la présence de Noor la dérange, elle a qu’à se casser. Une musique retentit dans la salle de bain et elle roule des billes. Evidemment que la prod s’amuse à en rajouter une couche, typique de leur part. Olivia se départit de son ton froid, qu’elle remplace par un sourire amusé et satisfait de sa propre connerie. Le visage de Noor ne se déride qu’à peine, parce que ça a beau être de la provocation gratuite, elle réagit mal à ce genre de comportement. « Je suis susceptible parce que j’aime pas qu’on remette en doute mes intentions, même en déconnant » elle se défend en croisant les bras contre sa poitrine. Elle est trop intègre pour ça. Mais une fois son message bien passé, elle se détend enfin et s’autorise un sourire de sale gosse à la mention de NY. « Tu sais pas dans quelles emmerdes tu t’embarques en me proposant ça. » Parce que Noor c’est une putain de touriste partout où elle va, elle veut faire les trucs les plus clichés pour taper ses photos souvenir, elle s’émerveille de tout et de rien comme une môme un soir de Noël. Elle fronce les sourcils à la mention de Jules et Noor se contente d’un « j’ai pas besoin d’un remplaçant » qu’elle pourra interpréter comme elle voudra. « Daaamn vous vous êtes embrouillés ou quoi ? » elle questionne, surprise de sa virulence quand il lui a toujours semblé qu’ils s’entendaient bien, voire très bien. « Je sais ce que je mérite Oli » elle répond, amusée. « Et pour le moment, le ‘connard-je-m’en-foutiste’ il me va très bien » elle souligne du même ton. Aucune idée de si ce qu’ils partagent se prolongera à l’extérieur, mais pour l’heure le seul fait qu’il ait la patience de la supporter ça lui semble être un gros point fort.

Plus les jours passaient et plus elle poussait le bouchon un peu plus loin, Oli', poussée par son ennui et appuyée par la prod' dans son insupportabilité. @Noor elle la qualifiait de bonne poire, le genre de meuf qui avait beau râler mais qui au final se ferait toujours avoir par son principe de loyauté. Elle était facile à décrypter derrière ses coups de gueule et ses phases de drama-queen, son cœur étant gros et criant. Noor c'était la simplicité des émotions, elle disait tout mais avec intensité. Olive, elle, s'inscrivait dans la logique inverse. Toujours fuyante derrière une totale maîtrise du spectacle qu'elle donnait. Ou presque. Ils étaient rares ces moments où elle pétait un plomb et relâchait tout, même dans l'enclos à cochon ce jour-là sous le coup de la colère elle avait préféré fuir la scène que de s'y confronter réellement. Dans cette même dynamique chez elle l'entrée au sein de son cercle privé était difficile, un réel survival qui s'inscrivait dans la durée. Alors oui, forcément, Noor devait l'estimer dans son grand cœur plus qu'elle et sa méfiance naturelle, mais pour autant si elle passait autant de temps avec la bleue c'était qu'il n'y avait pas de doute sur la question. « Bah si apprend-moi. » Toujours avoir le dernier mot, toujours, pourtant elle n'attendait de recevoir aucun apprentissage sur la chose et ne faisait qu'empirer son cas. Olive c'était l'enfant unique dans son égoïsme le plus pur, capable d'altruisme seulement pour sa famille et les quelques privilégiés gravitant autour. Son amour est grand mais beaucoup trop exigeant. Elle est insupportable, dit-elle. Sourire triomphal, elle a gagné et elle laisse échapper un « Hi hi » de ricanement simplement pour la pousser encore un peu plus à bout même sur la dernière ligne. « Bah kiff alors parce que moi non plus. » Deux entêtées dans la même pièce ça donnait quoi ? Personne ne bouge. Super, heureusement que la prod' était là pour les relaxer contrairement à leurs intentions. Ça lui suffit à interrompre son numéro d'emmerdeuse #1 et elle s'en remit aussi vite que ça lui était venu. Pour le camp persécuté c'était évidemment différent, Noor elle l'avait embarquée de force dans son cinéma alors qu'elle n'avait très clairement rien demandé. Elle est cutie avec ses bras croisés et son air pas content. Come on. « Détend-toi Nooooor. » elle se marre dans le manque de considération le plus total pour les principes qu'elle vient de lui exposer. Heureusement elle détend son string à l'allusion de New York, séjour déjà annoncé apocalyptique pour la grosse pomme. « Genre ? Vas-y dis moi ce que t'as toujours voulu faire, je vais commencer à composer. » Elle adorait ça, Oli, planifier les vacances entre copines, et surtout ça lui occuperait l'esprit que de se projeter à l'extérieur. Elle s'imaginait déjà retourner des soirées et présenter la jolie Noor à ses potes qui ne devaient attendre que ça, de rencontrer les zouaves de télé-réalité. Ils s'étaient un peu foutu de sa gueule lorsqu'elle leur avait annoncé sa participation, pourtant pas aussi fermés d'esprit que ce qu'il n'y paraissait ils avaient fini par la soutenir. Pour sûr que ça resterait une running joke. Elle projetait très bien de la présenter à ses boys, Jules dans sa tête c'était le mec qui disparaitrait du tableau aussitôt rentré à la Courneuve. « Non pourquoi ? » elle demande tout naturellement. Elle a l'air convaincue, Noor, de ne mériter qu'un mec je m'en foutiste. « Et pourquoi tu te contentes de ça ? D'un mec qu'il faut aller chercher pour qu'il s'intéresse à toi ? » elle demande très sincèrement avec la simple envie de comprendre ce qu'il y a derrière cette auto-flagellation qu'elle s'inflige avec entrain. « C'est une vraie question Noor parce que je te vois toujours dans la demande et franchement je trouve ça triste que t'aies besoin d'un mec pour te sentir valorisée alors que t'es far, far, des meufs qui ont besoin de ça. » Le fantôme de son ex avait beau sembler vaincu il semblait néanmoins omniprésent lorsqu'il s'agissait d'elle. « Tu penses à te venger de lui quand t'es avec d'autres ? Tu me dis, peut-être que je me trompe, mais j'ai l'impression que t'es dans la revanche perpétuelle. » elle demande calmement, reposant ce qu'elle était en train de faire pour poser toute son attention sur elle.[/color]

« Si j'ai besoin de t'apprendre c'est qu'il y a un problème » elle souligne en levant une nouvelle fois les yeux au ciel, son mood par défaut avec elle pour le moment. « T'es une gamine à forcer pour avoir le dernier mot. » Et elle est bien placée pour le dire, parce qu'elle est pareille, bien pour ça qu'elle voit le moment où elle devrait s'arrêter dans un clash sur le RS mais qu'elle continue malgré tout, juste pour la satisfaction de marquer le point final. Du coup elle passe généralement pour l'hystérique qui s'entête quand tout le monde est passé à autre chose, mais personne n'est parfait. Du coup Oli ne veut pas bouger, Noor ne veut pas bouger et elles ont donc l'air franchement malines à se prendre la tête pour littéralement rien. La prod pousse un peu le vice sur le sujet, parce qu'on teste jamais la loyauté de Riley envers Olivia et réciproquement, encore moins leur amitié, quand Noor a l'impression qu'elle se fait avoir comme la dernière des connes, genre meuf qui donne tout mais obtient rien en échange. Pas qu'elle le fasse dans cet objectif, mais elle apprécierait de pas découvrir à la toute fin qu'Oli s'est foutue de sa gueule de a à z, histoire de préserver son petit égo parfois fragile. « Je suis détendue » elle proteste une fois que l'orage s'éloigne, courtesy of une musique tombée comme un cheveu sur la soupe qui la déride un peu. Apparemment Olivia est (déjà) passée à autre chose, preuve qu'elle faisait tout ça pour la faire chier ce qui a le don de gonfler Noor, flemme de devoir se défendre et en plus de le faire pour que dalle. Du coup elle médite sur son petit projet de voyage à New York et tous les trucs bidon qu'elle a envie de faire. « Well je veux aller au sommet de l'Empire State Building, je veux voir la Statue de la Liberté, je veux courir à Central Park... mmmh... faire un tour en calèche, aller à la patinoire, faire du shopping à Saks même si j'ai pas l'argent pour, visiter Brooklyn et faire un brunch dans un endroit à la mode... » Bref, elle a envie de tout faire, tout visiter, tout découvrir histoire d'en prendre plein les yeux dans un gros cliché poussé à l'extrême. Elle a bien envie de voir aussi le monde dans lequel elle évolue, Olive, sûrement moins touristique mais encore plus inaccessible vu son milieu social. Apparemment elle ambitionne aussi de lui présenter des potes pour la sortir du bail Jules, une idée qu'elle sait pas trop comment interpréter, déjà parce que ça la regarde pas et ensuite parce qu'elle la trouve un peu brutale dans l'approche sans trop capter pourquoi. « Well le traiter de connard c'est un peu hard non ? » elle souligne, perplexe. Elle lui sort son petit speech, la Oli, qu'elle sent plutôt bien rôdé : ça sent le speech qu'elle a tapé à pas mal de ses copines avant sur leurs petits bails du moment avec des mecs qui n'en valent pas la peine. Si elle le prend pas mal – parce que l'avis des autres lui passe un peu au-dessus, en particulier quand ça concerne Jules – elle n'en reste pas moins surprise de la vision qu'Oli a d'elle et de leur duo. « Ou, ou... peut-être que Jules est tout simplement pas expansif comme moi je le suis ? Juste une proposition » elle fait remarquer dans un sourire moqueur. « Il l'a dit d'entrée de jeu, quand il parlait de ses précédentes relations, qu'il était du genre à prendre le temps. Et il sait que moi je suis du genre à aller un peu vite et être intense. Si notre mode de fonctionnement lui convenait pas, il aurait lâché l'affaire très rapidement et on passerait pas l'essentiel de notre temps ensemble. » Elle sait que ses sentiments pour lui sont en train de se développer à vitesse grand V et qu'il est probablement pas à ce stade, peut-être même qu'il y sera jamais, mais elle a pas envie de laisser dire qu'il la prend pour une conne parce qu'elle est convaincue que c'est pas le cas. « J'ai pas besoin d'un mec pour me sentir valorisée, arrête un peu » elle lâche, un rien soulée par l'amalgame qu'elle fait de tout, en tirant des conclusions très hâtives sur des infos partielles. « Meuf, je suis plus avec ce mec depuis sept ans. On a tous tourné la page, il est sorti de ma vie et j'ai aucune revanche à prendre parce que je m'en tape de lui. Wow, j'ai eu des relations depuis hein, j'ai été amoureuse, j'ai fait ma vie tranquille. Je t'ai parlé de cette relation parce que tu m'as demandé de te parler de la plus longue, mais ça fait très longtemps qu'il n'a plus aucune place dans ma vie. » Et aucun rapport avec ses histoires suivantes, et encore moins de rapport avec Jules. « J'ai un cœur d'artichaut, Oli, je m'attache vite et fort, et Jules il me plaît vraiment, point. Peut-être qu'à la fin je vais en souffrir mais tire pas des conclusions trop hâtives. » C'est un sujet sensible pour elle, parce que plus elle tente de justifier le comportement de Jules, plus elle met en évidence le fait qu'ils sont très différents dans leur approche de la chose et qu'il n'est peut-être pas dans cette perspective-là, ça veut pas dire qu'il se fout de sa gueule pour autant.