Loin, bien loin de cette vie qui l’animerait pour les prochains jours, Eloïm avait choisi de prendre l’air, de se changer les idées et surtout prendre ses repères. Sa vapoteuse à ses lèvres lui offrait une sérénité qu’il n’avait pas ressenti depuis plusieurs heures. Sur sa rétine restait imprégné le ciel étoilé comme à la chute de ses reins qui ressentait encore l’inconfort du sol au lieu d’un lit douillet. Il n’avait pas rouspété, tentant de s’adapter comme il le pouvait à cette situation qui s’était imposé à lui sans qu’il ne sache comment il en était arrivé là. Sous son regard défilait ces boutiques, bâtiments de cette petite ville jusque-là inconnue, le genre d’endroit qui donnait le sourire au bibliothécaire. Pittoresque et pourtant tellement loin de manquer de charme, il fut soulagé que ses tourmalines se posent sur une boutique qui aussitôt l’interpellait. Cette vitrine détentrice de mille et une histoire, les mots prisonniers entre quatre murs, s’abreuvant d’un sentiment libérateur dès qu’on en tournerait les pages. Le Français qui n’avait pas amené grand nombre de livre dans ses valises y trouverait son compte, sachant qu’ainsi au moins il pourrait se perdre dans les méandres de phrases écrites par ces hommes et femmes qui élaboraient un tout autre temps. Poussant la porte, il faisait tinter une clochette qui attirait son attention, lui faisant relever la tête à cet instant avant de poser ses orbes sur la pièce qui se dévoilait à lui. Des livres par centaine, par millier, une odeur qui venait caresser ses narines et éveiller ses sens. Il se sentait chez lui dans cette cave d’Ali baba. Ses pas le guidaient, alors que son regard cherchait les rayonnages plus enclins à attirer son attention, éveiller cette passion qui faisait partie intégrante de lui. Tournant à l’un d’eux, il laissait ses doigts filiformes caresser ces couvertures neuves comme plus vieilles, nouveautés et éditions datant de plusieurs années. Doucement il étirait le bras pour prendre l’un deux, assez grand pour en toucher le livre, il le sortait de son enclave pour le ramener à lui, intrigué d’y découvrir cette histoire parcellement écrite au dos. Un intérêt qui fut bien vite détourné en entendant des pas et il relevait ses prunelles sur lui, @Salem. « Eh bien. » lâchait-il avec un sourire à la commissure de ses lèvres. Au fond de lui, Elo ressentait une certaine satisfaction à tomber sur lui dans ce lieu, loin des regards des autres participants, mais aussi parce que peut-être cette fois-ci ils ne seraient pas dérangés ? « Tu ne vas pas me demander de te voler un nouveau livre ? » Il l’avait fait une fois, il en serait capable une seconde si le gallois lui demandait, seulement il espérait plus que jouer le pickpocket pour les plaisirs de monsieur !

Salem n'en revient pas, déjà la veille il a pensé rêver tellement la petite librairie lui rappelle la sienne de l'extérieur, et encore aujourd'hui, maintenant qu'il se trouve devant, prêt à pousser la porte, il a du mal à y croire. Pourtant le voilà qui pénètre dans l'endroit et il se sent presque automatiquement comme à la maison, vraiment attiré par l'endroit, presque soulagé de trouver un endroit familier. L'intérieur diffère singulièrement de sa librairie à lui, ça ne fait aucun doute, il n'y a pas d'espace pour prendre un café par exemple, mais le gallois s'en doutait assez et a pris les devants. C'est donc avec un thermos de café qu'il débarque dans les lieux, son regard pétillant s'accrochant déjà sur les différents rayons de livres et c'est limite s'il ne décide pas de s'enfermer à double tour dans la librairie pour ne pas être dérangé. C'est en se faisant cette réflexion que son regard croise celui d'@Eloïm, au détours d'une rangée, et un sourire amusé semble étirer els lèvres de Salem. "Moi qui pensais m'y enfermer à double tour, je ne pensais pas y trouver aussi charmante compagnie." Le gallois reprend dans un petit rire et observe le livre que tient Eloïm entre ses mains un instant, se rappelant alors de celui que le candidat lui a dérobé dans leurs chambres d'isolement, et Salem ne peut s'empêcher de rire cette fois. "Non ne t'en fais pas, j'ai l'impression que ceux-là seront à disposition tout le temps. En revanche, celui dans ta chambre m'a clairement interpellé. J'ai une passion pour les hôtels." rajoute-t-il avec un air détaché et un haussement d'épaules avant de relâcher son attention du candidat pour le porter sur les livres, ses doigts libres venant caresser la reliure de certains avec une certaine douceur, avant qu'il ne se détourne du rayon pour venir s'installer contre une table en posant son thermos et en croisant un peu les bras. Son regard se porte sur le jeune homme ensuite, l'attitude félin, guettant chaque geste. "C'est presque dommage de ne pas te voir avec ce fameux col roulé." Salem reprend dans un sourire en coin, récupérant finalement sa tasse pour servir du café, son regard remontant vers Eloïm ensuite. "Tu en veux ?"

Caché entre deux étagères, Eloïm ne pensait pas voir quelqu’un débarquer. Il en oubliait que plusieurs candidats aimaient les livres autant que lui. Il aurait pu croiser finalement tellement d’autres personnes qu’il semblât presque surpris de voir @Salem arriver dans son champ de vision. « Au moins je sais que tu n’aurais pas été déçu si ça avait été le cas. » disait-il en glissant une main dans la poche avant de son pantalon, la seconde tenant le livre qu’il avait récupéré. Bien qu’il lançât une petite plaisanterie en l’air pour souligné ce qu’il avait fait avant même le début de l’aventure, le bouclé laissait ses prunelles vagabonder sur la carrure féline du libraire devant lui. « Une passion pour les hôtels ? » Peu commun, il devait bien l’admettre et sa curiosité, son désir de savoir, l’amenait à continuer ses questions. « Pourquoi des hôtels ? Qu’est-ce qui te fascine dans celles-ci ? » Tant de raison qui pouvait amener à en savoir plus sur l’homme se trouvant devant lui. Si Eloïm se plaisait à laisser son regard se balader sur ce corps, d’autres questions bien loin d’être liés à l’hôtellerie s’immisçaient en lui et dont il n’osait pas poser celles-ci. Déjà en homme, il le trouvait intriguant, mais quelque chose s’animait en lui – ou du moins, c’était animé – lors du prime lorsqu’il l’avait vu en drag. Cette féminité l’avait fait frissonner et pourtant, il peinait encore à comprendre cette possible attirance qu’il éprouvait par moment. Il sortait de ses pensées en entendant les paroles de l’artiste. S’avançant, il arrivait près de la table où Salem avait pris place sans qu’il n’y porte d’attention. « Presque, donc il y a une part de toi qui ne regrette pas de me voir sans. » Peut-être un peu plus décontracté avec sa chemise et son jeans, remontant ses lunettes sur son nez par automatisme. « Mais je te rassure, ce n’est pas la dernière fois que tu me verras en porter. Je n’ai pas oublié mon offre. » Il laissait son sourire s’étirer, satisfait de ce message qu’il glissait. Puis tirant une chaise, il venait prendre place à la table, face à son homologue. « C’est quoi ? » demandait-il alors que le fumet du café venait caresser ses sens, éveiller son être, aussi addicte à la caféine que les romans ou la nicotine ! Il se penchait vers l’avant, brisant les limites pour humer un peu plus. « Tu te balades souvent avec un thermos de café ? Mais je veux bien que tu partages avec moi. Si on boit au même endroit, c’est comme un baiser indirect, non ? » Une étincelle filant dans ses tourmalines, mais mourrait aussitôt, alors qu’il laissait place à un sourire amusé.

La remarque d'@Eloïm tire un rire franc de la part de Salem, clairement audacieuse, et il ne peut s'empêcher de hocher de la tête. "J'ai l'impression que c'est le cas, oui." fait-il remarquer avec l'ombre d'un sourire mutin sur les lèvres, sans approfondir pour autant. Au détours de la conversation, en revanche, le gallois fait remarquer qu'il a un intérêt tout particulier pour les hôtels, ce qui semble réveiller un peu le Jaune face à lui. "Babe, ton esprit est un peu tordu, pas vrai ?" Il demande avec un air amusé avant d'enchaîner. "Je ne sais pas, je trouve ça mystérieux, un hôtel, j'ai l'impression qu'il y a des histoires derrière chaque porte et rien que l'esthétique des hôtels, ça me met dans tous mes états." Salem avoue en se mettant à rire légèrement avant de secouer un peu sa tête, on va encore croire qu'il est bizarre encore et se taper l'étiquette pour le reste de l'aventure. Bon. Son regard fixé sur le visage d'Eloïm, il lui fait remarquer que le col roulé lui manquerait presque et est agréablement surpris de le voir relever son hésitation. "Il y a une part de moi qui ne regrette pas de te croiser à chaque fois, dans n'importe quelle tenue, non, effectivement." Le gallois confirme dans un hochement de tête, callant un sourire sur ses lèvres avant de s'éloigner pour rejoindre la table, riant un peu au bouclé qui propose une nouvelle fois son offre, celle à laquelle Salem n'a pas eu le temps de répondre puisqu'Eloïm avait été appelé à rejoindre l'aventure. "Clairement d'accord pour qu'on s'échange des cols roulés. C'est très boyfriends material, non ?" Le brun rajoute en s'installant contre la table et voit son collègue s'installer sur une chaise, lui faisant un peu baisser les yeux en lui montrant ensuite le café qu'il a préparer. "Je me doutais qu'il y en aurait pas ici, et pour tout te dire, le concept de ma librairie c'est une librairie-café, donc clairement, je ne pouvais pas venir ici sans." Il confie avant de poser la tasse face à lui dans un mouvement assez délicat après y avoir pris une gorgée. "Tiens, je t'en prie." Un sourire fait écho aux paroles du jeune homme alors qu'il se hisse complètement sur la table pour s'y asseoir, descendant automatiquement son regard sur lui. "Il y a des moyens plus direct sinon, tu sais." Le chat se retrouve à souffler, s'étirant un peu dans la direction d'Eloïm, une main au bord de la table pour se retenir alors qu'il se penche au-dessus de lui, pour mieux planter son regard dans le sien. Il y a toujours un sourire qui joue sur ses lèvres alors que sa main libre glisse un instant sous le menton du brun, comme pour mieux détailler son visage. "Mais on peut s'en tenir à la tasse aussi."

« Si la curiosité est tordue, alors oui. » Pourtant, il ne l’était pas tant que ça, il aimait découvrir des choses, en apprendre, développer son savoir avant toute chose, mais avoir des explications sur les gens n’étaient pas chose commune pour le Français. Il le devenait pourtant en se retrouvant face à @Salem, prénom déjà original qui le poussait à cultiver une certaine curiosité. Peut-être parce que les deux hommes étaient des opposés jusqu’à un certain point. Il l’écoutait, souriant en découvrant cette vision qu’il avait des hôtels. « Il y a des histoires derrières chaque porte close. » disait-il, évoquant un jardin secret, ce qui se cachait des regards des autres. Eux-mêmes en vivait une à cet instant, derrière cette porte que le Gallois n’avait pas fermé à double tour. « C’est une belle façon de les décrire en tout cas. » Pouvait-il jugé les goûts d’une personne, pas vraiment. Il pouvait ne pas les comprendre, mais c’était toujours une chose qu’on ne contrôlait pas, on aimait sans vraiment savoir pourquoi. Voguant sur les sous-entendus qu’ils s’échangeaient, Eloïm constatait qu’il arrivait avec une certaine aisance à discuter. Ne s’étourdissant pas dans ses pensées ni ses mots. Des sourires qui en disaient longs, c’était ce dans quoi il était le plus fort, il lui offrait comme douce acceptation à ses propos. S’amusant de tout ceci qui se jouait entre eux. Il s’approchait de la table, pinçant ses lèvres. « Je sais pas, on peut voir ça aussi comme ce que font les femmes a toujours s’échanger leur vêtement. À croire qu’elles possèdent surtout une garde-robe commune avec le reste de la Terre. Mais si tu préfères boyfriend… Faudrait peut-être voir pour s’assortir aussi. » Un rire sifflait entre ses lèvres, alors qu’il prenait place à table. « Oh j’aime bien le concept. » s’étonnait-il, haussant légèrement les sourcils lui donnant cet air de gamin qui découvre l’amoncellement de cadeaux sous l’arbre de Noël. Puis sa plaisanterie semblait revenir contre lui, Salem qui s’étendait presque sur la table, brisant les limites pour plonger son regard dans le sien. Le bouclé ne bronchait pas, toisant le félin qui tentait de jouer avec une souris. « Hum. » Ses prunelles verdoyantes brillèrent d’une nouvelle étincelle, laissant sous sourire prendre place sur ses pulpeuses cendrées. « Tu aimerais y goûter ? » disait-il en se redressant sur sa chaise, approchant son visage de son vis-à-vis, les centimètres s’égrainaient à vue d’œil. Il laissait son regard loucher sur les lippes de l’homme, annonciateur qu’il viendrait les goûter lui-même ses lèvres charnues. Mais loin d’offrir un plaisir aussi simple, il détournait la tête portant à ses lèvres la tasse du thermos pour prendre une gorgée de café. « Il est pas mauvais. » soufflait-il en tournant son regard vers l’homme, sourire aux lèvres et posant la tasse entre eux.

Salem laisse un léger sourire satisfait étirer ses lèvres en entendant parler @Eloïm de curiosité et il hoche de la tête ensuite, entièrement d'accord avec ces histoires d'histoires derrière chaque porte, le seul problème c'est que l'esthétique des hôtels aussi fait que le brun a un point faible pour eux. "C'est pour ça que j'aime bien Shining, The Grand Budapest Hotel, et ce genre de films où on peut arpenter les couloirs d'un hôtel." Le gallois se met à rire un peu face à sa confession tout en s'installant sur la table, jouant un peu des pieds dans son vide, les balançant à peine, ses boots touchant presque le sol malgré sa hauteur. Il a un peu du mal à donner de lui, Salem, ces petites choses qui font son jardin secret, à commencer du coup par cette histoire d'hôtels, et il ne sait pas trop pourquoi le brun lui arrache ce genre d'information aussi facilement. "Les femmes s'échangent toujours leurs vêtements ? C'est une notion qui m'échappe." Salem fait remarquer, pour lui déjà le concept de genres est vraiment au-dessus de sa tête, donc ce n'est clairement pas le genre de détail qui va le faire tilter. "Le boyfriend material était plus cute. Et je crois qu'on est déjà plus assortis que tu ne le penses, suffit qu'on sorte nos cols roulés ?" Il éclate de rire doucement, tout en servant distraitement du café dans sa tasse avant d'en prendre une gorgée, son regard fixé sur le plus jeune, en le voyant être aussi excité par l'idée de la librairie-café. Une réaction qui prend Salem, forcément, de voir une réaction aussi positive à son travail, son bébé en quelque sorte. "Tu devrais venir la voir, les fauteuils sont vraiment confortable, on a envie d'y rester toute la journée." Il propose, un éclat passant dans son regard alors qu'il le pose sur Eloïm, surtout en l'entendant après parler de sa tasse qu'il vient de poser devant lui. Sans réfléchir plus, Salem s'étire félinement jusqu'au bouclé, ses doigts passant sous son menton avec douceur, le laissant se rapprocher avec un sourire au coin des lèvres. "Pas dès le premier soir, voyons." Salem reprend dans un léger sourire en voyant Eloïm se reculer ensuite pour mieux récupérer la tasse et en boire une gorgée, son air visiblement plutôt satisfait. "Non, je suis assez doué pour faire du bon café." C'est peut-être la seule chose qu'il puisse faire correctement. Salem reprend appuis sur la table ensuite, observant un peu le visage du jeune homme avec attention. "Donc, tu es bibliothécaire ? Je crois que c'est un peu le concept de ma librairie aussi, c'est à mi-chemin entre librairie et bibliothèque, avec la partie café. Il y a des plantes aussi, beaucoup. Et avant ça j'avais une librairie ambulante, je me déplaçais dans Newport et les villes autour." Avec une certaine douceur, Salem vient replacer une boucle sur le front du brun avant de récupérer la tasse de café et en reprendre une gorgée, pivotant son corps pour se retrouver du côté d'Eloïm, laissant retomber ses jambes contre sa chaise et lui offrant toute son attention.

Pinçant ses lèvres et plissant le nez, Eloïm dodelinait de la tête. « Je ne les ai jamais vu. » Regarder des films, ce n’a jamais été son plaisir. Il prenait le temps parfois, mais c’était toujours pour regarder des vieux films. Il n’avait pas de honte à le dire, mais découvrir un peu plus sur @Salem laissait son sourire s’étirer sur ses lèvres. Simplement passer du temps avec lui, le voir se mouvoir, félin, mystérieux à l’image de l’animal sauvage qu’on ne pourrait capturer. Ça amusait de voir qui se cachait derrière ce félin aux couleurs explosives. « En tout cas, mes potes meufs le font. » Peut-être parlait-il à travers son chapeau, lui n’était pas vraiment le genre à échanger ses vêtements. Peut-être parce que son style vestimentaire n’était pas aux goûts de tous et il était le dandy de ses amis. En tout cas, il savait que les femmes, elles, aimaient bien prendre ses chemises. Il n’avait jamais rien dit, trop gentil ou poli pour passer un commentaire. Sans doute que ses potes s’ils le voyaient à cet instant se moqueraient de lui qui planifiait d’intervertir des cols roulés avec un candidats. Son sourire s’élargissait sur son visage qu’il baissait cherchant une façon discrète pour cacher ce sourire. « En effet, mais avec ce terme, on risque de créer un buzz. » Il s’approchait prenant place. Voir la boutique de Salem l’intéresserait, mais traversé l’océan pour visiter cette librairie-café serait un long trajet. « Tu voudrais pas plutôt m’héberger si je viens, parce que squatter un fauteuil c’est bien beau, mais je ferais un voyage de loin. » Il s’humectait les lèvres quelque peu provocatrices. Il le regardait s’approcher, glissant jusqu’à lui, brisant la barrière qui les séparait. Ses orbes se perdant dans ceux du Gallois. « Sauf qu’on est pas le soir. » répondait-il avec une répartie tranchante. Jouer avec les mots l’amusait et puis c’était un fait, tout comme ils n’étaient pas dans un rencard comme pouvait dire les propos énoncés. Il buvait une gorgée de café, éloignant ses lèvres, gardant une réserve qui pourrait le faire passer pour un allumeur. Il l’écoutait, souriant en le voyant replacer une bouclette folle. Posant son bras sur la table, il venait appuyer sa joue dans la paume de sa main, laissant son regard posé sur cette créature captivante. « Oui je suis bien bibliothécaire, mais je pense pas que ma passion soit aussi viscérale que la tienne. J’ai accepté ce boulot parce que j’aime la littérature, mais c’était surtout un coup du sort. » avouait-il, pourtant, il avait trouvé sa place et une vocation malgré tout. De sa main libre, il laissait ses doigts venir glisser sur la botte de son vis-à-vis, remontant le long du cuir. « Quel genre de livre lis-tu ? »

Il manque de s'étouffer quand il entend qu'@Eloïm n'a jamais vu les films dont il parle, de noms sortis parmi une multitude d'autres, et il ne peut s'empêcher de vriller son regard sur lui, apparaissant plutôt surpris. "Bien. On ira au drive in, alors." Il ne lui laisse pas vraiment le choix, parce que à ce moment même il hésite à lui demander s'il a au moins vu Titanic, mais il a un peu peur de la réponse alors préfère ne rien demander. Il donne des explications ensuite sur cet échange de vêtements qui semble être tout un mystère pour Salem, son regard posé sur le brun pour l'observer attentivement avant de se mettre à sourire concernant la mention spéciale et le buzz. "On est là pour ça après tout, non ?" Il demande à peine avant de rouler très légèrement des yeux à la remarque du candidat, cette histoire d'hébergement. "Je verrais bien, si tu es digne de ma librairie, je pourrais t'héberger. Quant au fauteuil, je disais surtout qu'il était agréable pour y passer la journée et rester près du libraire." Au cas où. Mais Salem a autre chose en tête, en voyant Eloïm comme ça, et il se rapproche légèrement de lui, retenant un rire face à sa remarque. "Donc... tout est possible alors ?" Il glisse en se redressant, laissant simplement courir ses doigts le long du bois de la table, la question semble même prendre des intonations innocentes, candides. Salem reprend bien vite sa main pour lui après avoir arrangé la boucle brune qui attirait sans cesse son regard, et préfère observer le visage dans son ensemble, de toute sa hauteur, il a même un sourire qui naît sur ses lèvres. Eloïm lui glisse une confession qui lui fait faire une moue légère, se demandant pendant un instant s'il était du coup un tantinet intéressé quand même. Il dit aimer la littérature, donc c'est que quelque part il doit l'être. "Je peux me taire sinon." Salem lui fait remarquer, le regard un peu brillant, scrutant toujours le visage face au sien, avec une certaine minutie. Les gestes d'Eloïm ne passent pas inaperçue et Salem baisse son regard un instant sur le manège de ses doigts avant de revenir vers le candidat, sa question lui tirant un sourire léger. "Je n'ai pas de type préféré, mais j'en ai un que j'apprécie et que je ne me lasse pas de relire." Au point d'user le pauvre livre. "Watership down." Il rajoute dans un léger souffle, en se penchant vers Eloïm, comme pour mieux analyser sa réaction.

Aussitôt le Français affichait un air gêné, laissant sa lèvre être torturé par ses dents, agrippant la peau dans un signe de malaise. « Je ne suis pas vraiment un bon auditeur pour les films. » avouait-il dans la bonne foi de ne pas le décevoir. Il ne refusait pas l’invitation en elle-même, il pourrait y aller, mais il n’était pas certain du temps qu’il mettrait avant de sombrer dans le sommeil. Tout s’enchaînait et avant qu’il ne comprenne réellement comment il en était arrivé là, Eloïm parlait une nouvelle fois d’échanger leur col roulé et même d’assortiment. S’ils désiraient créer un buzz, c’était décidément tout trouvé. « Peut-être. » Se retrouver dans un buzz, il ne voyait pas vraiment comment il pourrait en arriver là. Plutôt effacé, il était à peu près certain qu’il passait inaperçu pour plus de la majorité des candidats. S’ils portaient tous les deux un col roulé, les gens remarqueraient sans doute le glamour de @Salem, le laissant s’effacer près de lui jusqu’à ne plus être remarqué. Le petit roulement de regard ne passait pas inaperçu aux yeux du bibliothécaire, qui en venait à se demander ce qu’il avait pu bien dire qui amenait une telle réaction. « Si je gêne, l’hôtel ferait tout aussi l’affaire. » Il hochait la tête, se disant qu’il avait peut-être été trop présomptueux de croire qu’il accepterait de l’héberger. Il continuait toutefois « Oh, tu veux dire près de toi ? » Mouais parfois, il n’était pas une lumière pour réagir à certaines répliques se voulant pleine de sous-entendu. Ne perdant pas une miette de ce qu’il voyait, laissant ses prunelles être captivées sans possibilité de s’échapper. « Il semblerait. » Aussi confiant que ces mots-là, il réalisait bien que trop tard après avoir écouté Salem parlé de sa librairie qu’il aurait pu le vexer avec ses propos. S’étonnant d’une répartie qui n’avait pas lieu d’être. Il ouvrait grand les yeux, observant l’homme près de lui. « Non ! » Soufflé à une vitesse inattendue. « Je disais pas ça dans ce sens. Pardon. Je voulais simplement dire qu’avant de devenir bibliothécaire, je pensais pas travailler dans ce domaine. J’ai toujours aimé les livres, mais je n’avais jamais envisagé de travailler dans le domaine, comme toi. » Il se taisait, reprenant tout de même. « Toute ma vie on m’a dit que je deviendrais violoniste, je le pensais, jusqu’à un certain point. J’aime bien t’écouter parler de ta librairie, alors n’arrête pas. » disait-il en souriant avant de le questionner ou en se montrant un peu plus entreprenant. « Un très bon choix, je l’ai lu il y a un moment. Tu pense qu’il se trouve ici ? » Il tournait la tête un peu autour de lui, laissant sa main vagabonder sur la jambe de Salem, tout en essayant de voir comment les livres étaient codifiés dans cette boutique.

Un sourire amusé étire les lèvres de Salem quand @Eloïm lui confie ne pas être le plus amène d'apprécier un film et il hausse un peu des épaules. "Je te tiendrais éveiller," souffle-t-il avec un air désinvolte, son regard balayant un petit peu la pièce pour revenir se poser sur le candidat, finalement. L'ambiance le met dans une espèce de bonne humeur, il a l'impression d'évoluer en terrain connu alors que c'est la première fois qu'il met les pieds ici. Cette histoire de buzz semble les faire rire tous les deux sans que ça ne soit vraiment le but recherché, en vrai Salem est venu ici pour faire sa vie, peu importe ce que ça donnerait sur écran, dans la presse et compagnie. Visiblement, ses expressions ont encore fait des siennes et Eloïm lui dit que l'hôtel sera très bien aussi s'il gênait. "Non, ne t'en fais pas, c'est loin de me déranger de t'héberger. Au contraire." Salem ne sait pas réellement quoi rajouter depuis, sachant pertinemment que ça ne le dérangerait pas, mais qu'il y a des choses à revoir peut-être, à commencer par son travail de camgirl a mettre en pause. Un peu comme maintenant. Rien que penser à l'argent qu'il perd, ça le déprime un peu. Mais le brun arrive à récupérer son attention en posant une question, en lui demandant s'il parle de lui quand il mentionne de rester près du libraire, et Salem éclate doucement de rire. "Oui, c'est exactement de ça que je parlais. Après c'est juste pour t'avoir dans mon propre champ de vision, je l'avoue." Salem reprend, glissant ses doigts sur la mâchoire d'Eloïm une seconde, la redessinant dans un effleurement, et laisse retomber sa main sur la table juste après. Le candidat s'exclame alors, avec une force soudaine, un 'non' qui s'échappe de ses lèvres et qui fait froncer ses sourcils à Salem, se demandant bien pourquoi une telle réaction, son regard retombant sur la mâchoire où ses doigts se sont retrouvés une seconde plus tôt. Il est presque à s'excuser quand Eloïm enchaîne, il semble mal à l'aise au sujet de la librairie et de son travail. "Quoi ? Non, t'inquiètes pas, tu n'as pas à te justifier, je ne l'ai pas mal pris." Il se contente de dire en remettant un peu d'ordre dans sa tête avant de se retrouver à sourire, comme pour le rassurer, mais Eloïm enchaîne et mentionne un violon, ça lui rappelle une photo sur les réseaux qu'il avait aimé et le souffle du gallois se bloque pendant une seconde. Comment il avait fait pour oublier ce détail ? Sans vraiment se rendre compte du dilemme intérieur de Salem, le Jaune continue de parler, disant qu'il aimait l'entendre parler de sa librairie, qu'il avait lu son livre préféré, et ses doigts qui continuent à se promener sur sa jambe. Son regard reste fixé sur le candidat malgré sa question et qu'il le voit regarder les différents rayons, déjà à la recherche du livre en question. "Ca ne serait pas une librairie digne de ce nom s'il n'y était pas." souffle finalement Salem en poussant un sourire sur ses lèvres, venant passer ses doigts le long de sa jugulaire, comme pour récupérer son attention sur lui, et cette fois sa main reste dans son cou, son pouce glissant avec douceur sur sa peau. "Tu me montreras ? Le violon ?"