Il est pas évident d'occuper son temps ici. Sans vraiment d'écran autre que ceux qui leur permettent d'accéder aux réseaux sociaux, les candidats se retrouvent vite dans l'ennui. Surtout Mathis qui au bout d'un certain moment dépasse son seuil de sociabilité et doit s'isoler pour ne pas péter un câble. Sauf que dans ces moments d'isolement il s'emmerde. Le sport ? Ca va, mais pas toute la journée. Marcher ? Se balader ? Ca gonfle à force. Alors il se dit qu'il devrait emprunter un livre pour ce genre de moments. Mathis aime bien lire, et plutôt des livres politiques que de business bizarrement. Mathis n'aime pas le milieu du business, mais il n'a pas le choix. Il est là parce qu'il se doit être là. Il prendrait bien des vacances, mais l'argent est bien trop important. Alors il cherche dans le bookshop, ce genre de livre qui lui correspond, qui peint une critique de la société capitaliste qu'il déteste. Alors qu'il parcourt les rayons, il tombe sur @Dede. Il est surpris. Tu cherches une BD ? Un manga ? Il lui demande en se marrant. Il n'aurait jamais imaginé le jeune homme ici, mais peut-être que Dede est finalement moins branleur que ce qu'il n'imagine... ou peut-être pas. Tu aurais pas trouvé le rayon politique ? Je me cherche un livre pour tuer le temps. Il ne va pas dire quel genre de livre, au risque d'être pris pour un gaucho extremiste. Ce qu'il a tendance à être, mais il sait que c'est pas toujours bien vu.

@Mathis, il lui lance un drôle de regard lorsqu’ils se croisent entre deux rayons de livres dans le bookshop. C’est vrai que Dede, il a l’air tellement h24 sur le point d’aller se taper une sieste que ça doit faire bizarre de se l’imaginer focus dans un bouquin. L’option avec images pour faire passer la pilule, c’est encore ce qui semble le plus évident. Le frenchie se marre en lui demandant s’il est là pour un manga ou une BD, mais il n’a pas tout à fait tort. Dede, comme il est un peu lent, il reçoit plusieurs questions en simultané, le temps que le traitement se fasse dans son cône. « Je crois que c’est là-bas. » il commence tout d’abord à évacuer niveau réponse en lui indiquant le rayon spécialisé en politique comme il le lui a demandé. « Ou ici. » il poursuite dans un sourire serein, les paumes ouvertes pour désigner l’ensemble de la pièce. Pas besoin de se plonger dans les mémoires de Bill Clinton en trois volumes pour parler politique. Dede, il est assez fan des histoires à portée didactiques. Le genre qui sous prétexte de te divertir, t’obligent à réfléchir en apposant un côté fictionnel à une réalité pourtant bien tangible. Même sans aller jusque-là, la politique s’infiltre tellement dans tous les aspects de la société qu’il pourrait piocher n’importe quel ouvrage et trouver quelque chose à se mettre sous la dent. A partir du moment où certains parviennent à trouver de la propagande libérale dans un vieux comics Tortues Ninja, tout est possible. « C’est quoi ton livre préféré ? » il demande pour mesurer le niveau de fun de la bibliothèque perso de Mathis et à quelle point elle est différente de celle de l’intégrale One Piece de Dede. De son côté, il brandit ce qu’il était venu chercher dans le bookshop. « Moi j’aime bien celui-là. » Watchmen. Et ouais, contre toute attente c’est bel et bien une BD, mais il y a moyen pour que ça lui plaise aussi. Avec son bouquin, Dede se donne un peu l’impression de sortir la carte Invocation Fusion de son Deck pour leur créer une connexion de l’espace que personne n’aurait pu voir venir au vu de leurs personnalités très différentes. Il a grave envie de lancer un club de lecture où ils pourraient tous les deux y trouver leur compte. « Il y a un personnage dedans qui me fait un peu penser à toi. »

@Dede guide donc Mathis vers le rayon politique. Finalement, il est surpris Mathis. Surpris de voir que Dede semble bien connaitre les lieux. Il l'imaginait très adulescent, le genre à jouer aux jeux vidéos ou à regarder Rick et Morty en fumant de bons gros bédos.. remarque Mathis le fait aussi de temps en temps. Mais il l'imaginait bien du genre branleur. Merci. Mathis commence à balayer des yeux les différents livres, il va se régaler clairement. C'est pas un gros lecteur, mais de temps en temps, quand il a rien d'autre à faire ça lui plait. Il lui demande finalement quel est son livre préféré à Mathis. Il laisse un blanc le temps de réfléchir. Il ne sait pas trop, il aime beaucoup les dystopies à la 1984, mais il aime aussi les livres plus concrets comme l'œuvre de Karl Marx en bon communiste qu'il est. Non il saurait pas vraiment dire, il hausse les épaules. Bel-Ami. En même temps il s'y reconnait dans cet oeuvre, l'ascenscion sociale, coûte que coûte. Oui peut-être que Mathis finalement c'est une sorte de Georges Duroy du 21ème siècle, avec un but cependant bien différent. Arriver au sommet n'est pas la finalité, mais le moyen pour Mathis. Dede lui montre lui, le livre qu'il aime bien. Watchmen. Mathis ne peut s'empêcher de sourire. Il a vu le film, il en a des souvenirs vagues, mais il avait apprécié forcément pour son côté un peu politique. Très bon choix, je peux savoir pourquoi ? il demande curieux. Je pense que l'on rabaisse un peu trop la pop culture, il y a des oeuvres hyper intéressantes qui méritent d'être autant lus que du Victor Hugo ou du Balzac. Watchmen doit en faire partie, il ne s'y connait pas bien en comics. Mais il pense à certains mangas qui peuvent poser quelques questions philosopolitiques. Ah oui ? Qui ça ? Si c'est un révolutionnaire.. ça lui va.

Dede, il doit un peu creuser dans sa matière cérébrale pour comprendre la réf’ de bon frenchie de @Mathis. Quasi-sûr qu’il a eu l’occasion de mater la version téléfilm avec Robert Pattinson pendant l’un de ses après-midi d’errance à comatter dans le canapé. « J’avais dit livre préféré... » Il fait genre dans un sourire tranquille plein de sous-entendus. Et non livre auquel il s’identifie le plus. Peut-être qu’il se plante complet, mais il se visualise bien le candidat en jeune premier aux dents qui rayent le parquet. Pour lui, Mathis est un ambitieux. Enfin, il faut aussi relativiser sa vision des choses : à côté de Dede, ce n’est pas bien compliqué de briller. Tout le monde semble plein d’ambitions en comparaison. « Et donc toi aussi tu couches pour réussir ? » Parce que dans ses souvenirs, son bon-ami-j’sais-pas-quoi, il était du genre chaud bouillant. Pire qu’un Beau en pleine frustration sexuelle après dix jours d’enfermement sans pouvoir pécho : c’est que ça tiraille sévère ces choses-là. C’est à son tour de donner un aperçu de ce qui le branche niveau littérature. L’intégrale Watchmen pèse une tonne dans ses mains, mais il est fier de montrer sa trouvaille au Capitaine qui complimente son choix. Dede, il se sent hypé comme jamais. « J’aime bien l’idée que ces super-héros soient juste une bande de glands qu’on finit par remettre en question et non pas des extraterrestres venus de Krypton ou des adolescents aux piqures d’insectes radioactives. » On ne sait jamais ce qui peut se cacher derrière le masque. Ces justiciers sont également mégalomanes, sadiques, dépressifs… Dede, il aime bien aussi stimuler les quelques neurones encore intactes qui se battent en duel dans son bulbe. L’uchronie est bien pensée avec l’arme Dr. Manhattan qui a bouleversé les faits historiques tels qu’on nous les a toujours racontés. « Ozymandias alias Adrian Veidt, l’homme le plus intelligent du monde. » il poursuit à propos du presque double fictionnel du parisien. Rien que ça. Dede, il le caresse un peu dans le sens du poil-là. « Il a toujours deux coups d’avances sur tout le monde. On ne le voit pas venir, mais le man est fortiche. » Mathis, il se creuse toujours la tête pour capter le fonctionnement des nominations. Il est aussi le premier candidat à avoir pété un secret et ce n’est pas rien comme titre. On se foutait un peu de leur équipe bleue considérée comme négligeable dans le game, mais il faut toujours se méfier de l’eau qui dort. « Y’en a qui pourrait le considérer comme le grand méchant de l’histoire… » Avec son caractère de merde qui ne passe pas auprès de tous les candidats. « Mais il fait juste ses bails pour assurer une paix mondiale et durable. C’est un utilitariste. » Jeremy Bentham style.