Quand on l'a envoyé faire des courses tout seul, Salem aurait dû dire non en fait. Parce que là il remonte la rue principale jusqu'au Block en sentant pertinemment que tous les produits qu'il tient dans les bras vont bientôt se casser la gueule. Surtout qu'il y est déjà allé hier faire les course, avec Billy, et maintenant il a juste l'impression d'être puni. Alors en plus de ça il râle, ça se voit sur son visage, ça se voit sur son air fatigué aussi, du mec qui a mal dormi. Jusqu'à ce que ce qui devait arriver arriva et toutes les courses se retrouvent au sol et, dans sa malchance, Salem se dit qu'au moins il n'avait pas des oeufs dans ses courses. En revanche, complètement saoulé, il se laisse tomber sur le trottoir et sort son paquet de cigarettes de son hoodie pour s'en allumer une et tirer dessus, le regard noir posé sur ses courses. "Putain, @Beau, vraiment, demande moi encore d'aller t'acheter des trucs pour ta pâtisserie là... je te tuerais." Le gallois marmonne dans sa barbe, même si c'est trop simple parce que du coup y avait d'autres courses aussi, des gens qui se sont greffés à la liste de Beau, l'air de rien. Salem soupire en recrachant la fumée de sa cigarette avant de voir la tête de @Kairi devant lui, clairement la jeune femme semble plein de jugement, et Salem peut comprendre. Que ça soit pour les courses ou pour traîner avec Beau, les deux sont assez problématiques. "J'vais ramasser." Il annonce.

Elle sait pas ce qu'elle fout, Kairi, debout si tôt le matin. D'habitude, elle se lève plutôt vers midi, dans son rythme de meuf nocturne, mais là, pour une raison X, la voilà levée aux aurores, incapable de se rendormir. C'est le meilleur moment pour aller se promener, quitte à retourner se coucher plus tard. Elle zone dehors dans son short de sport et hoodie, claquettes chaussettes dans la rue déserte digne du meilleur film post-apo, avec sa clope, quand elle capte de loin les frasques de @Salem. Ses courses qui dégringolent, sa gestuelle dépitée, lui qui s'assoit à même le trottoir pour s'en griller une. Mood. Kairi s'approche lentement capuche sur la tête avec son air de meuf qui sort du lit, en tirant sur sa propre cigarette. « Tu feras gaffe, t'as fait tomber ta rage de vaincre au rayon farine, » elle lance d'un air détaché, avant de se laisser tomber à côté du candidat. « Sale semaine ? » Ça a l'air, en tous cas, et au vu du prime ils ont tous signé pour en baver - certains plus que d'autres. Kairi, limite, passé son envie de goumer Caitlyn pour avoir tenté de s'incruster dans leur team alors qu'elle les connaît même pas, elle s'estime chanceuse d'avoir gardé deux co-équipiers et récupéré deux meufs cool, faute de pouvoir préserver leur line-up. « T'as juste à frapper "SOS" en morse sur la porte du studio et on se détruit au bar quand tu veux, » elle ajoute avec un petit rire. Ça a l'air d'être son nouveau statut, à Kairi, faute de gratter les spotlights pour le buzz, pour sa plastique ou être d'un quelconque intérêt romantique dans le casting, elle est là dans le fond avec sa gratte, prête à partir en croisade justice sociale et fournir une dose de sagesse et de soutien psychologique à qui en aurait besoin.

La blague posée là de @Kairi lui arrache un rire malgré l'envie de vouloir tuer tout le monde et il porte la cigarette à ses lèvres en relevant son regard vers elle ensuite, parce que clairement c'est l'impression qu'il a aussi. Quant à la sale semaine... "Ca aurait pu être pire, en vrai, j'aime juste en faire des tonnes pour pas grand chose." Il s'est senti juste comme un leader plutôt naze. Mais la proposition de la jeune femme le fait sourire parce que clairement, ça l'intéresserait bien de se faire ce genre de plan, et il se fait une note mentale. "J'oublierais vraiment pas." Son regard devient un peu noir ensuite alors qu'il le plante sur les courses étalées au sol de tout le monde qui lui a passé commande. "En fait je crois que là je faisais plus la gueule d'être envoyé faire les courses tout seul. Parce que soit disant @Beau pouvait pas se démerder tout seul, avec les mains plein de farine et tout ça. Non mais." N'importe quoi. Il n'empêche que son regard reste accroché là-dessus un peu et qu'il tend finalement le bras pour arranger les produits au sol en une pile qui donne l'air déjà plus que ça a été posé là plutôt que jeté. Salem reporte son attention sur Kairi ensuite, tourne son regard vers elle avant de hausser des épaules, tant pis pour les autres qui attendent. "Un café glacé, ça te dis ?" Il demande en récupérant les cafés froids Starbucks. "Noisette ou caramel ?"

@Salem a l'air d'être au bout du rouleau, sans mauvais jeu de mots. Kairi se contente de lâcher une vanne et d'observer, cigarette à la main, avant de venir se poser à côté de l'Anglais. C'est comme un réflexe, de venir essayer de démêler la détresse des autres quand elle est non-loin, un truc qu'elle fait au quotidien avec le groupe, qu'elle fait avec la team, du mieux qu'elle peut. « À quasi-huis clos enfermés avec les mêmes têtes toute la journée, ça se comprend, » elle soupire la tête dans son hoodie, assise sur le trottoir à côté de Salem, les coudes sur les genoux. Sa proposition de soirée, c'est à moitié une blague, mais c'est jamais la dernière pour suivre quand un pote a besoin de se changer les idées, si elle peut attribuer ce statut aux candidats de la saison avec lesquels elle s'entend bien. Elle lâche un rire à la mention de Beau et ses histoires de cuisine. « Quelle idée de faire de la pâtisserie à une heure pareille sans vérifier les stocks. Un amateur, » elle raille à moitié. Bon, se foutre de la gueule de Beau, c'est devenu un sport national ici, mais son objectif, c'est surtout de compatir et accompagner Salem dans un potentiel bitchage thérapeutique. « Va pour noisette, » elle fait en tendant la main pour attraper l'un des cafés proposés par Salem. « Cheers. » Le silence s'installe un instant alors qu'ils sirotent leurs boissons de petit-déjeuner. Parler des teams ou des tensions, en l'état, c'est pas exactement ce qu'elle pense être le plus adapté - ils savent bien tous où tout le monde en est dans ces histoires de teams et de dynamiques éclatées, et elle voudrait pas passer pour celle qui fouine sans le faire exprès. « Raconte-moi les trucs les plus positifs que t'as vécu ces trois dernières semaines, » elle fait finalement avec un sourire vers Salem. Autant se focaliser sur des trucs cool plutôt que se laisser emporter par la fatigue, les rebondissements et possiblement le mal du pays.

Clairement, le fait d'être enfermé avec autant de personnes, c'est difficile, mais ils n'ont pas à se plaindre non plus vu tout ce qu'offre le Block, c'est facile d'avoir des moments seuls. "Et encore, on a une petite ville rien que pour nous." Il fait remarquer dans un sourire, l'air de dire que vraiment son pétage de câble n'excuse rien. "C'est surtout le prime qui m'a saoulé." Elle doit se douter, @Kairi, mais il préfère mettre les choses au clair, au cas-où. Ils ont l'air fin les deux, si tôt, installés sur le trottoir avec leurs capuches sur la tête, leurs cigarettes, comme deux abandonnés là. Ca fait doucement rire Salem quand elle parle de @Beau et de son côté amateur, alors que lui secoue la tête de droite à gauche l'air de dire que oui, c'est vraiment n'importe quoi. "Quelqu'un devrait lui apprendre." Il affirme, comme un pro, lui qui arrive même pas à faire cuire un oeuf, et tend le café glacé à la noisette vers Kairi pour mieux prendre le caramel pour lui. "Cheers, babe." D'un geste distrait il secoue le café pour bien mélanger et plante la paille verte dedans avant de venir prendre une petite gorgée. Au moins ça, ça fait du bien. Cigarette et café, les meilleurs petits déjeuners, et vraiment c'est pas Salem qui va s'en plaindre là tout de suite, il étale ses jambes interminables devant lui et tapote la cendre sur sa droite. Lorsque la Rose lui demande les choses les plus positives qui se sont déroulées sur ces trois dernières semaines, Salem réfléchit un petit peu en regardant le ciel bleu, la fumée recrachée lentement par ses lèvres. "@Bird", il commence, lentement, réfléchissant un peu, il voulait garder sous silence le fait qu'elle lui ait parlé, donné son premier mot depuis des mois, mais les chroniques l'ont affichées quand même. Mais il ne dit rien quand même, se disant que dire son prénom sera suffisant pour comprendre. "Voir que d'autres personnes ne savent pas cuisiner non plus, toutes ces plantes dans la chambre des verts qui m'ont suivies chez les violets et celles du toit, les posters de Leonardo Dicaprio que j'ai trouvé dans le DVD collector du Titanic dans le thrift shop, et toutes les fois où je me suis retrouvé en bonne position." Salem compte sur ses doigts, l'air amusé clairement par ces choses positives, et tourne son regard vers elle. "Et toi, dis moi ?"

Kairi lâche un sourire et un léger rire quand @Salem évoque le prime des enfers. « Ça a retourné la tête de tout le monde je crois, » elle souffle en expirant une taffe de sa clope. Elle tacle un peu Beau pour le principe, ça semble faire marrer Salem - mission accomplie. Ce café matinal, il ressemble vraiment à rien, assis par terre comme des clodos, Kairi la tête dans son hoodie en short et claquettes-chaussettes, mais y'a un côté hyper calme dans cette rue déserte qui est pas désagréable. Sa diversion pour que Salem parle des points positifs et zappe un peu le mal de crâne des politiques d'équipes semble fonctionner aussi, à en juger par son sourire derrière son café quand il évoque @Bird. « Vous vous êtes bien trouvés tous les deux. » Elle commente simplement, parce que dès le premier jour d'isolement, les deux candidats ont semblé se retrouver liés comme frère et soeur. Kairi lâche un rire à sa mention de Titanic. Des trucs à l'apparence futile, mais qui comptent pour beaucoup au quotidien, si loin de chez soi au milieu de trente inconnus. Salem lui retourne la question ensuite. « Hmm... » Bonne question. Elle a pas vraiment de prénom à drop en particulier, Kairi, semblant surnager dans ces espèces de binômes qui se forment petit à petit entre coups de foudre amicaux et rapprochements sentimentaux. S'entendant avec plus ou moins tout le monde, évitant scrupuleusement ceux qui lui feraient perdre patience. « Rencontrer de nouvelles têtes. La confiance qu'on semble avoir en moi pour l'équipe qui me booste. Faire des trucs cons pour le jeu. Les sessions jam avec @Nelson et @Dede, cracher sur le patriarcat avec @Rachel, essayer de faire prendre un tournant à la vie de Liz, » elle liste avec un petit rire et un regard décoché à Salem. La gamine, elle avait quand même sacrément réussi à merder sur pas mal de choses en deux semaines, plus par ignorance que par malveillance - mais visiblement, Salem comme Kairi, dans des styles différents, ont plus ou moins réussi la tâche ardue de déclencher des réflexions et questionnements importants dans sa tête de gosse. Son jam avec les gars, il a pas duré longtemps, à peine le temps pour eux de lui pitcher leur concept de groupe pour la blague, se terminant sur un freestyle de rap des enfers et des vrais plans musique miraculeux qui la passionnent toujours, surtout avec ce genre de personnalités en face. « J'étais venue sans trop savoir à quoi m'attendre pour changer d'air et sortir de ma zone de confort, parler avec des gens d'horizons différents, ça fait à peine deux ou trois semaines qu'on se côtoie, mais je me rends compte que c'est plus nos points communs qui nous rassemblent que nos différences. » Décidément, l'air matinal ou le café noisette, elle sait pas trop ce que c'est, mais elle est d'humeur philosophe, Kairi. Peut-être son côté leader qui se réveille quand elle aperçoit une quelconque détresse, se plaçant automatiquement dans le rôle du conseiller. « Dans le monde de merde dans lequel on vit, moi, je trouve ça frais, » elle conclut avec un sourire vers Salem. Elle qui est plutôt du genre énervée au quotidien, défoulant sa rage sur son micro ou sa gratte, elle aurait jamais pensé faire de conclusion aussi positive sur ce genre de jeu télévisé, mais voilà. Énervée, Kairi, mais assez optimiste pour être persuadée qu'elle peut changer le monde. « Tu t'attendais à trouver quoi en venant ? » elle fait alors à Salem.