@dede

Sasha et Dede sont posés façon kékés des plages au bord de la piscine, lui en short hawaiien et elle en bikini et chapeau de plage. Le manque de la plage se fait déjà sentir et Sasha, elle aurait bien profité de ses vacances sur leur île paradisiaque encore un peu plus longtemps. Alors oui, il y avait les insectes de nature incompréhensible, le manque de nourriture, en particulier vu son régime alimentaire, l'hygiène douteuse, la promiscuité, le sable qu'elle a l'impression de trimballer partout avec elle, encore maintenant, après s'être décrassée au point d'avoir la peau à vif. Mais dans le fond, elle s'habituait à tout, Sasha, elle est trop avide de nouveautés, de trucs à vivre que pour réellement être mécontente, derrière ses ronchonneries régulières contre la faim, la chaleur et tout le bordel. Elle est contente de retrouver la caserne et le confort qu'elle offre, mais clairement, faire la crêpe bretonne devant un vieux motel abandonné, ça n'a pas même gueule qu'une île paradisiaque. Quand ils se glissent dans l'eau et que Dede a terminé d'essayer de la couler par le fond, elle s'agrippe à son dos façon koala, les bras autour de son cou et se laisse porter par les petits pataugements qu'il fait pour la forme. « Dis, tu voudras bien dormir avec moi ? » elle demande, le menton posé sur son épaule, les paupières closes. Avec le départ de Billy et les arrivées successives de Cleo et d'Alyssa, le tout entrecoupé par une semaine loin de la chambre rose, leur retour était un peu chaotique. A six, tout allait bien, chacun avait son binôme, mais maintenant, ils devaient fonctionner à sept. Cleo et Alyssa avaient naturellement pris un lit pour elles, Daisy et Caitlyn restaient ensemble, tout comme Dede et Salem, mais Sasha, sans Billy, se retrouvait sans personne. « Salem il s'en fiche mais moi j'aime pas dormir toute seule » elle soupire. Bien sûr, elle le fait quand elle est chez elle, à Paris, elle trouve pas systématiquement quelqu'un pour squatter, mais ici, c'est un peu le principe, de dormir à deux. Et l'idée d'être la seule à être, et bien, seule, ça la bouffe Sasha. Elle a trop mal dormi, cette nuit. « Je suis la plus sympa et c'est pas moi qui le dit » elle ajoute en mode argument de choc en brandissant la carte award. En plus, ça le dérange pas qu'elle soit très tactile. Franchement, ils sont pas faits pour être ensemble ? Elle prend le truc pour acquis, parce qu'il n'y a pas un monde où il refuse. « ça t'embête que les gens te parlent sans arrêt de Megan ou ça va ? » elle glisse finalement, en essayant de capter son expression, depuis son perchoir. Elle a bien compris qu'il était pas trop dans ce délire-là, Dede, et Sash, elle avait abordé aussi ce sujet-là avec lui, mais vu l'ampleur que ça prenait, elle se demandait si c'était vraiment chill ou pas.

Ils font les cons avec Sasha dans leur piscine du schlag. Il y en a qui doivent regretter la plage et son océan, Dede, il se sent plus raccord avec cet environnement. C’est comme à la maison. Canicule 2006, on sort la piscine gonflable pour faire trempette en pleine zone urbaine. Vingt centimètres d’eau pour ne se rafraichir guère plus que les burnes, mais dans le fond ce n’est pas le plus important ? Le ministère de la santé, il n’a pas les couilles (justement, elle est peut-être là la raison) de conseiller de se mouiller autre chose que les avant-bras, mais lui il sait quels sont les vrais bons réflexes à adopter. Le motel, son béton qui se laisse chauffer par le soleil, Feels Like Summer… Dede, il a l’impression de vivre le plus bel été de sa vie à essayer de noyer la blonde. On n’est qu’au mois de Mai, mais balek. Il se secoue pour la virer de son dos, mais elle s’agrippe comme jamais. Of course, il finit par abandonner très rapidement. « Hum ? » il souffle quand ça part en requête. Il fait toujours ça, Dede. Comme s’il avait besoin de balancer une petite onomatopée pour faire patienter en attendant que la phrase lui monte aux neurones. Il doit avoir l’air con. @Sasha, c’est ce genre de gonzesse qui ne sait pas vivre seul et encore moins dormir dans un lit vide. Elle te colle, s'attache à toi, emmêle ses jambes aux tiennes et te prend pour sa peluche toute la nuit. « Et si je t’envoie dormir sur le canapé, tu vas quand même venir nous rejoindre sous les couvertures pendant la nuit ? » il demande dans un sourire. Ils auraient l’air fin, ainsi entassés à trois dans leur plumard avec Salem. Déjà que Dede, il galère toujours comme un ouf pour se trouver un coin d’oreiller frais lorsqu’il a chaud pendant son sommeil… Il fait durer le suspense, mais please, c’est déjà acté-là. Sasha, elle sait. Elle a le smile qui déborde des babines alors qu’il n’a toujours rien dit. Il se demande comment c’était après le prime. Il l’imagine serrer fermement son coussin contre sa poitrine pour combler l’absence. « Tu penses qu’en dormant à côté, on va finir par synchroniser nos rêves ? » Ce serait chouette. Dede, il vit toujours un million de vie lorsqu’il dort, rien d’étonnant alors qu’il soit toujours à la recherche d’un coin pour pioncer un coup. Il n’a pas le time pour la vie réelle. « La connexion, elle va se faire, c’est évident. Le canal de ton subconscient vers le mien existe déjà, donc bon... » il se rép’ tout seul. Les travaux, ils vont être easy-peasy. Dede, il est trop persuadé qu’avec Sasha ils communiquent par télépathie lors des réunions de groupe. Il lui envoie toujours des messages rigolos lorsqu’il se fait chier au milieu des stratégies et il la surprend à se marrer solo au même moment. Peut-être qu’en fait, c’est juste parce qu’elle est un peu perchée … « Ca va. » Dede, ce n’est pas un chiant. « Je laisse couler et je joue dans les scénarios organisés par Betty pour faire plaisir… J’espère que je ne vais pas trop décevoir. » Parce que bon. C’est compliqué cette affaire. Rien d’aussi drama que pour d’autres candidats, mais il ne faut vraiment pas trop lui en demander à Dede. Il est un peu hors-norme dans la matière. Megan la bonnasse, il a juste envie de lui offrir des orgasmes spirituels et ça s’arrête-là. Est-ce que ce sera suffisant pour sa princesse ? Certainement que non. « Et toi Sasha ? Tu vas bien ? Tu te sens heureuse ? » Il cherche à pivoter la tête pour guetter à son tour ses réactions. « Je ne dis pas que tu ne l’es pas, je me demande juste ce dont t’aurais besoin là-maintenant pour améliorer tout ça. » Quels sont ses rêves, ses envies du moment ?

@Dede, il n'est pas aussi enthousiasmé qu'il devrait l'être. Elle est à deux doigts de râler pour de vrai, Sasha, quand ça part en contre-idée. Le temps de process la question, ça l'a pas vexée plus que ça, elle connait, elle a appris à faire avec quand elle parle avec lui, elle s'amuse même à suivre le processus d'identification des mots, des textes et sous-textes, dans ses yeux. Elle y voit presque les Dede miniatures façon vice-versa qui se démènent pour tout analyser à temps et pas le laisser les yeux dans le vague trop longtemps. Elle finit par balancer une moue mécontente quand il répond. « Je vais déprimer si fort et vous vous sentirez si mal que c'est vous qui viendrez dormir avec moi sur mon canapé de la lose » elle défend finalement sa cause, avec un sourire mutin. Mais Dede, il part dans un délire à la Dede, le genre qu'elle a aucun mal à suivre parce qu'à défaut d'avoir des rêves synchronisés, ils ont la même faille spatio-temporelle dans le bulbe qui les fait partir trop, beaucoup trop loin. Le truc le plus inquiétant, elle sait pas si c'est elle qui est au niveau d'un gars au cerveau grillé par le shit ou lui qui est au niveau d'une go qui kiffe un peu trop se perdre dans sa folie douce et oublier le monde autour. « Dede, tu m'as déjà posé la question cette nuit pendant qu'on dérivait près de Polus XII, le satellite envoyé par la Terre sur Neptune, rappelle-toi » elle répond hyper sérieusement, limite à lui sortir un regard inquiet, comme s'il était en plein délire là, devant elle. Mais l'air de rien, ça soulève plein de questions dans son esprit à elle et ça la fait rêver direct, d'imaginer un truc comme ça possible. Elle aime bien l'idée que leurs deux esprits soient interconnectés parce que depuis les débuts de la piraterie, il est un peu comme son grumeau. Ils sont les deus teubés qui parient les meilleurs goûts de Capri-sun sur un combat de pouce en arrière fond des réus, avant bleues, maintenant roses.« Tes rêves c'est plutôt des rêves sur la vie réelle ou sur des mondes et des événements improbables ? » elle demande avec curiosité. Elle, c'est un mix des deux mais c'est plutôt la deuxième option, en général. Elle a trop d'imagination pour se contenter de la vie réelle, Sash, et elle se retrouve vite dans la jungle, dans l'espace, dans un monde un peu chelou façon la Passe-Miroir, à évoluer dans une terre sombre habitée par des êtres informes et roses gélatineux. A une époque, elle s'amusait à réécrire ses rêves, ou tout ce dont elle se rappelait, dès qu'elle se réveillait. « T'as déjà rêvé que tu couchais avec un pote et c'était trop gênant quand tu l'as revu après ? » elle s'amuse en glissant un regard vers lui. Il peut pas dire non, c'est pas possible. C'est déjà arrivé à tout le monde. Même Black Mirror a fini par prendre le train en route et pondre un méga épisode chelou sur le concept. « J'aimerais trop qu'on invente une façon d'enregistrer tes rêves comme un film à la télé, pour les revoir après » elle souffle, éprise de cette idée qui soulève tant les foules. C'est un rêve que beaucoup de gens ont, de revivre leurs rêves et pouvoir les mater façon séance ciné cheloue, avec leur petit popcorn. ça aiderait probablement pas mal la psychanalyse, aussi. Freud et Lacan se retourneraient dans leur tombe. « Faudrait mettre Megan sur le coup » elle se rend compte brusquement. Mais oui. Ingénieure, IQ143... C'est évident pourtant. Voilà commencer lancer la carrière de savant fou de Megan. Penser à Megan, ça la ramène directement à Dede, forcément, parce que c'est un peu difficile de les dissocier maintenant que tout le monde avait un peu pris le pli de les associer. Enfin, par tout le monde, on entend bien sûr Bets et Nelsy mais ils sont si passionnés par leur démarche qu'ils comptent pour trente. Mais ça le dérange pas, Dede, et ça l'apaise un peu Sash. Le dernier truc qu'elle veut, c'est qu'il soit mal à l'aise. « Aucun risque » elle rétorque aussitôt, calée sur son épaule. Comme s'il pouvait décevoir. « Si un jour ça t'emmerde ou t'es pas d'humeur, t'auras qu'à m'envoyer un code secret sur le RS, genre... genre "bigdil" et j'apparaitrais dans la seconde pour monopoliser la conversation et changer de sujet » elle souffle façon conspiratrice. Sasha, ils l'ont foutue dans la catégorie James Bond girl par défaut, parce que c'est une go, mais la réalité, c'est qu'elle est James Bond. Ocean's 8, c'est elle. Il devient super sérieux, Dede, d'un coup, et elle est trop lancée dans ses conneries pour parvenir à rétropédaler aussi soudainement, alors elle se contente de répondre un : « je mangerais bien une glace. » Mais elle capte que c'est une vraie question, Sash, alors elle resserre ses bras autour des épaules de Dede, signe qu'elle a switché de mode, qu'elle a investi son cerveau et qu'elle réfléchit. « Hm, je sais pas si mon goal dans la vie c'est vraiment d'être heureuse » elle consent à répondre en détournant un peu sa question initiale. Même si ça répond quand même un peu, finalement. « Parce qu'une fois que t'y es arrivé, tu fais quoi après ? » alors oui, il y a la pérennité de ton bonheur à cultiver, mais c'est quand même très stagnant, comme perspective, et elle est pas sûre de vouloir de ça, Sasha. Elle aime trop galérer et se perdre des baffes de retour à la réalité pour vraiment se mettre en quête du bonheur. Elle s'ennuierait probablement, au bout d'un moment. « Toi, tu t'ennuies pas avec MJ parfois ? même si elle te rend heureux ? » elle demande. « Comment ça se fait que t'as accepté de la laisser pendant deux mois ? » D'ailleurs. C'est un sacré sacrifice qu'il fait là, Dede.