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| and after that ? (dimanche 23 mai, 13h45)
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i'm from season three, b*tch
Messages : 1541 Age : 33 Localisation : New Haven, Connecticut. Emploi : Bibliothécaire et auteur à succès de roman graphique | and after that ? (dimanche 23 mai, 13h45)Dim 23 Mai - 6:24
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| On pourrait dire de lui qu’il était moue, sans colonne à essayer d’éviter les autres, mais il avait marre de tout ce qui découlait de cette aventure. Il aurait accepté son rôle d’intrus sans rechigner si Georges n’avait pas eu d’autres plans. Puisqu’il restait chez les verts, autant dire qu’il préférait de loin éviter sa cheftaine surtout après une nuit blanche ou presque avec Kieve. Il n’y avait rien de mieux que faire des corvées pour se changer les idées, penser à autre chose en se montrant productif. Son baluchon de linge sale, il arrivait à la buanderie en poussant la porte et tombant sur @Beau. Première fois qu’ils se retrouvaient en tête à tête – à première vue, puisque Salem ne devait pas être bien loin selon lui. S’il avait pu tourner les talons et partir pour revenir plus tard, il n’en fit rien et préférant s’avancer vers une machine. De toute manière, il n’avait rien contre le sportif, son râteau il l’avait digéré contrairement à ce qu’on pouvait en penser. « Salut. » disait-il en lui adressant un sourire en coin, avant de se mettre à trier ses vêtements. Il restait silencieux le temps de lancer ses machines. Contrairement à avant, il réalisait que la conversation ne lui venait plus aussi aisément. La troisième machine lancée, il passait une main dans ses boucles, redressant ses lunettes sur son nez en posant son regard sur le brun. Leur relation ressemblerait vraiment à ça ? Mais finalement en y réfléchissant bien, qu’avaient-ils été ? Des amis ? Pas vraiment. Puisque l’amour n’existait que d’un sens, ils n’avaient pas partagé cela non plus. Des amants ? Comment pouvaient-ils être autre chose ? La bande avec qui Beau se tenait, Eloïm avait choisit d’en prendre ses distances. Ça valait mieux selon lui et puis, il savait désormais ce que pensait certain de lui. « Tu me vois comme eux ? » demandait-il au bout de quelques minutes, cet air sérieux qu’il ne lui avait sans doute jamais vu. Désormais, il ne lui montrerait plus sa faiblesse, ne le laisserait plus voir ces sentiments qu’il pouvait ressentir que ce soit pour lui ou quelqu’un d’autres. En tout cas, pas ici, pas dans le block ni devant ces caméras. « Et je compte sur ta franchise, de toute façon au point où j’en suis… Pratiquement tout le monde m’a blacklisté. » C’était un fait, mais il s’en fichait finalement, c’était qu’un jeu où le but était de gagner. Si on ne prenait pas la peine de le connaître, qu’on se fiait qu’à ses impressions, Eloïm ne voyait plus l’utilité de jouer les gentils. C’était sa poire qu’il sauverait quitte à détruire tout le reste au passage. Quand on a plus rien à perdre, autant foncer. |
| i'm from season three, b*tch
Messages : 1488 Localisation : San Francisco. Emploi : Pâtissier, précédemment apparu dans The Great American Baking Show, éliminé en sixième semaine. | Re: and after that ? (dimanche 23 mai, 13h45)Dim 23 Mai - 17:47
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| Je ne me suis pas encore remis du prime, à cran après avoir entendu toutes ces médisances de la part de candidates qui s’affirment exemplaires alors que… Pas du tout. Le concept d’hypocrisie m’a toujours fasciné, parce qu’il est utilisé à tort et à travers pour justifier tout et n’importe quoi. J’ai entendu les remarques qui m’ont été adressées, compris les réactions interloquées par les décisions qui ont été prises la semaine passée suite à cette grosse dispute qui a explosé dans les quartiers généraux des jaunes. Ils n’ont pas compris que la Production manipulait les images et c’est franchement dommage parce qu’il y a bien plus à dire au sujet de ce confessionnal aux côtés de @Leoh que tout ce qui a été mentionné à l’arrache, par appétit pour les révélations croustillantes. Ils n’ont pas cerné qu’il était impossible que je sauve tout le monde sans avoir à me mouiller en retour. Il m’en devait une, il a tenu parole comme je m’y attendais tout en m’offrant la possibilité de limiter les dégâts à mon échelle chez les jaunes. Aucun regret, donc. Je suis droit dans mes pompes, passablement exaspéré par le comportement des autres mais suffisamment solide pour faire abstraction de tout cela et poursuivre mon aventure comme je l’entends. Je garde le cap, heureux de parvenir à m’enrichir malgré toutes les merdes qui me tombent sur le coin du nez. Il y a un certain nombre de choses qui vont se passer dans les jours à venir et nous ne sommes clairement pas au bout de nos peines. La tête dans mon linge sale, les yeux rivés sur la machine en plein essorage, je n’entends pas la porte s’ouvrir et ne réalise la présence d’un autre camarade que lorsque je me retourne et sursaute, à deux doigts d’un cri par très viril. « Tu m’as fait peur, putain ! » Je plaque la paume de ma main contre ma poitrine, à la recherche d’un battement qui me rassure. Il ne s’est pas arrêté de palpiter, le con, et me laisse à présent me concentrer sur Eloïm et la gêne qui pourrait faire se multiplier les silences à outrance. Il m’a réservé un traitement problématique la semaine dernière, d’un unfollow passif agressif que je n’ai pas compris pour ne pas avoir eu le temps de m’exprimer sur les réseaux sociaux. Pas de quoi me faire réagir explicitement, je me suis confondu dans un silence de circonstance, préférable pour tout le monde. Je l’observe, un fin sourire aux lèvres, et ose, mutin. « Trois machines en une seule prise ? Quelqu’un a rechigné à se mettre à jour ces dernières semaines ! » J’espère qu’il ne le prendra pas mal. C’est juste que… Je ne sais pas vraiment ce qu’il veut entendre, je ne sais plus comment lui parler sans me risquer à tomber sur un os et c’est hyper désagréable. Je l’adore, ce mec ! Le silence, à nouveau, et l’hésitation dans son regard jusqu’à ce qu’il formule une question qui m’interroge. « Comme eux ? Te voir comment ? » J’ai besoin qu’il m’apporte des précisions supplémentaires, il le faut. « C’est plutôt toi qui m’a blacklisté, so far. Je n’ai pas prévu de disparaitre de ta vie, que ce soit ici ou à l’extérieur de ces murs. Toi… En revanche… Je ne suis pas certain que tu sois tenté à l’idée de me laisser une place au-delà du jeu… Et j’comprends, ce n’est pas un reproche. »
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Messages : 1541 Age : 33 Localisation : New Haven, Connecticut. Emploi : Bibliothécaire et auteur à succès de roman graphique | Re: and after that ? (dimanche 23 mai, 13h45)Dim 23 Mai - 19:26
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| L’évasion s’annonçait comme étant le commencement d’une chose qui serait bien plus compliqué. Après Caitlyn, le voilà qu’il se retrouvait face à @beau. Comment agir avec lui, il en avait perdu l’habitude, ça n’avait plus rien de très naturel, alors qu’ils avaient laissé un fossé se creuser entre eux au fil des jours qui les séparaient de cette ouverture sur l’âme d’Eloïm. Le pâtissier sursautait, laissant le bouclé afficher une surprise. Il ne disait rien, s’appliquant à sa corvée de lessive. Une chose qui ne passait pas inaperçu. « Euh non. C’est juste qu’entre couleur, blanc, foncé, cycle délicat, normal… Enfin tous les détails, je préfère en faire plusieurs d’un coup que passer ma journée ici. » avouait-il en haussant les épaules. Il avait tellement l’habitude de faire son lavage dans une buanderie qu’il y allait avec plusieurs machines d’un coup plutôt qu’attendre après l’une pour en faire une autre. Et puis ce n’était pas comme s’ils lavaient tous leurs vêtements en même temps. « T'as une machine de foncé cycle régulier ? » Autant mettre avec quelqu’un d’autres pour un ou deux caleçons noirs. Il se taisait après coup, peut-être que finalement se serait simple de reparler ensemble… S’ils s’en donnaient la chance. Seulement, Eloïm devait savoir s’il serait capable de lui faire confiance, d’accepter de l’avoir près de lui malgré tout ce qui les entourait. Une chose dont il n’était pas certain, ceux qui gravitaient autour de lui le voyait d’une façon qui faisait prendre de la distance au bouclé. Le confrontant, il soutenait son regard de ses orbes clairs. « Ceux qui disent que je suis un boulet, que je me victimise ou que sais-je d’autres, un mec facile, un mec qui n’a pas de cran, qui est sans colonne. Trop fleur bleu… Je sais plus ce qu’on pense de moi, il y a tellement de variantes. » Si loin de la vérité, mais il les laissait croire ce qui les amusait de croire. Puisque de toute manière s’il ouvrait la gueule, on lui disait qu’il mentait. Personne prenait le temps de le connaître, l’associant à des gens, alors qu’il n’avait jamais voulu de tout ça. Il s’était laissé entraîner dans un tourbillon que l’émission avait accentué, lui donnant une visibilité dont il se serait bien passé en toute honnêteté. Aujourd’hui, il avançait en solo, plus confiant qu’il ne le laissait croire, leur laissant ce pouvoir d’imagination qui semblait leur plaire. Et lui ? Se laissait-il bercé par cette imagination ou avait-il été capable de voir le vrai Eloïm ? « Ça n’a jamais été tourné contre toi, je suis désolé si tu l’as vu ainsi. Des réseaux sociaux, ça n’a pas de valeur à mes yeux, ça ne change rien à ce que nous avons. Je n’avais simplement pas envie de voir leurs messages. Si je suis prêt à jouer le mec qu’ils pensent tous que je suis, je ne suis quand même pas obligé de tolérer cet affichage gratuit. » Prenant appui contre la table de pliage, il se hissait sur elle pour prendre place, laissant ses pieds traîner dans le vide. « Ce que je t’ai dit ce soir-là, que je voulais qu’on garde contact en dehors du block, ça n’était pas de belles paroles. Mais ici, je ne pense pas que nos chemins sont faits pour s’accorder. » Il marquait une brève pause, posant son regard dans le sien. « On a toujours mieux fonctionnés quand on était tous les deux seuls qu’en bande, mais je pense pas que ce soit encore possible, pas ici, pas maintenant. Et puis Salem détesterait de me voir avec toi. Y se fait des films, je ne tenterai plus rien avec toi, même si on a surtout été des amants plus qu’autre chose depuis le début. Ici tout jouera contre moi si je décide qu’on reste proche. On me le remettra sous le nez, on dira que je cherche quelque chose que je ne cherche plus. Tu n’as pas les mêmes sentiments que j’ai pu avoir, qu’une part de moi aura toujours pour toi, tout ne peut pas fonctionner comme on aimerait. Et je le sais, je vais pas m’accrocher en espérant que tu me regardes ainsi un jour. Je ne suis pas idiot. Ça ne m’empêche pas de vouloir mieux te connaître en dehors de cette cage. » |
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Messages : 1488 Localisation : San Francisco. Emploi : Pâtissier, précédemment apparu dans The Great American Baking Show, éliminé en sixième semaine. | Re: and after that ? (dimanche 23 mai, 13h45)Mer 26 Mai - 21:08
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Je suis pris de court par l’arrivée d’Eloïm à la laverie. Déjà, parce qu’il me surprend littéralement au point de me faire sursauter et étouffer un petit cri d’un grave amplifié. Ensuite, parce que me retrouver dans un espace quasiment clos avec lui ne m’inspire rien qui vaille. Je suis gêné, l’atmosphère devient très rapidement oppressante, comme celle d’une prison qui se refuserait à nous laisser nous échapper. Je pensais naïvement que l’on parviendrait à éviter les écueils de ce qui nous est arrivé, de cette situation ambigüe qui gêne tout le monde après ce que l’on pourrait considérer comme un râteau alors qu’il ne s’agissait finalement que d’une mise au clair, à mes yeux. Je me refuse à ce terme, celui qui sous-entendrait que je ne voulais pas de lui. Les choses sont nettement plus compliquées que cela, il a été trop vite, trop tôt, trop impulsivement pour ne pas braquer le mec qui ne se voyait pas ressortir d’ici en couple. Les choses sont différentes maintenant, pas avec lui, mais @Salem me comble d’un bonheur étrangement nouveau et addictif. Progressif, parce que les sentiments ne sont pas encore au centre, ils ne me feront pas prendre peur tout de suite, tant que nous ne serons pas prêts à considérer leur existence, @Salem et moi. Nous n’en sommes pas là, tout simplement. Les premiers chapitres laissent place à une exploration placée sous le signe de la simplicité, du feeling et d’un attachement à part, magnétique. « Je te taquine, petit loup. » Je prononce, d’un français que je devine approximatif pour m’être entrainé sur un traducteur plus tôt dans la semaine. Quelques mots, phrases, surnoms pour briller au milieu de ces candidats francophones qui ont pris le pli de communiquer dans leur langue natale plutôt qu’en anglais. Il a l’air sur la défense, pas vraiment enclin à me sourire, à me laisser retrouver ce que j’aime tellement chez lui. Ce n’est pourtant pas faute d’essayer, mais quelque chose est cassé. Cette lueur, elle n’existe même plus amicalement à travers ses prunelles. Je tourne la tête et acquiesce d’un signe de la tête censé lui indiquer la machine concernée par sa question, cycle régulier, foncé. « Celle-ci. T’es plutôt chanceux, je n’ai pas encore eu le temps de la lancer. » Je me détourne afin qu’il puisse joindre ses quelques caleçons à mes paires de chaussettes et autres boxers. Il parle, Eloïm, et je ne tente pas de l’interrompre, même si ma vision des choses est forcément très différente de la sienne. « Tu veux savoir ce qu’est véritablement ton problème, Eloïm ? » Je le toise tendrement du regard. Pas du tout dans la leçon ni dans le jugement, plutôt bienveillant dans cette approche qui, je l’espère, l’aidera un petit peu. « Tu t’inquiètes trop de ce que tout le monde pense de toi. Un comble venant de moi, je sais… Mais tu perds un temps fou à ne pas vouloir être ce qu’ils disent au risque de ne pas être tout court. Ils pensent cela ? Who cares ? Ce sont des gens que tu ne reverras pas en sortant du jeu, tu n’as rien à leur prouver. C’est leur perte, s’ils ne parviennent pas à te voir pour ce que tu es, pas la tienne ! » Je tapote son épaule, prêt à tirer mes propres apprentissages de ces mots que je prononce pour lui. J’ai perdu suffisamment de temps à vouloir justifier mes actions, moi aussi. Les réseaux sociaux, la place laissée à notre amitié entre ces murs… Il s’exprime et je le laisse évacuer, soucieux de lui offrir suffisamment de place pour être lui-même. « J’aime penser que tout est possible, quand on le veut sincèrement. Je ne m’inquiète pas pour la suite de cette aventure, ou pour l’extérieur. Nos chemins se recroiseront, c’est une certitude. » Quitte à ce que je force un peu la main au destin, justement. Je ne suis pas inquiet, bien au contraire, plutôt confiant, même. Il continue de s’exprimer, de mettre des mots sur des sentiments qui me touchent sincèrement et avec lesquels je ne sais pas quoi faire, pas vraiment habitué à ce que l’on développe des sentiments à mon égard. « Tu vois… Tu t’empêches encore d’être sous-prétexte qu’on te prêtera des intentions, qu’on pensera tel ou tel truc de toi… C’est toi, que tu prives… Et moi en victime collatérale, une fois de plus ! » Pas de sévérité, au contraire, je me surprends à être doux, plutôt même sage, à ce sujet. J’hausse les épaules, résilié, et m’agenouille devant la machine pour démarrer le fameux cycle foncé. « Tu feras quoi, à l’extérieur ? Tu sais… Mes vœux tiendront toujours, même quand l’aventure se terminera. Je t’en dois trois, c’est ça ? » Comme un rappel, un raccord nécessaire pour ne pas décrocher malgré tout ce qu’il dit. Un engagement.
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Messages : 1541 Age : 33 Localisation : New Haven, Connecticut. Emploi : Bibliothécaire et auteur à succès de roman graphique | Re: and after that ? (dimanche 23 mai, 13h45)Jeu 27 Mai - 21:08
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| « Tu t’essaie au français ? » demandait-il en haussant un sourcil d’étonnement, mais laissant tout de même planer un sourire en coin amusé de le voir essayer de s’adapter à une langue qu’il ne connaissait pas. Eloïm avait conscience que la semaine précédente, il n’avait pas joué fairplay en parlant avec Daisy dans leur langue natale. Seulement, ce qu’il disait, il n’avait pas envie que le brun perçoive ses mots, comprenne à quel point il pourrait paraître pathétique s’il continuait sur cette lancée. Il avait bien fait cela dit, découvrant peu de temps après qu’il était en couple avec Salem. Un râteau ça lui avait suffi, même s’il n’avait rien fait de plus qu’exprimer ce qu’il ressentait sans y mettre des mots, sans y mettre d’attente. Simplement dire qu’il était plus qu’un ami, qu’un amant et il s’était fait remballer. Inutile d’insister, voilà ce qui s’était imposé à lui. Ça avait eu le mérite d’être clair à ses yeux et si on pensait qu’il cherchait à se caser, c’est que tout le monde avait tout faux. Cela dit ses raisons, il les gardait pour lui. Trop douloureuses pour être dite aussi ouvertement, sans doute trop triste et paraître faible, il ne pouvait pas. Sa fierté, son orgueil en prendrait un coup si on leur regardait différemment en sachant qu’il avait une santé fragile, qui ne tenait qu’à un fil pour lui. « Merci. » Il allait joindre ses caleçons à la machine de foncé que le pâtissier lui présentait, espérant se souvenir qu’il les avait mis là avant son départ. Eloïm se voyait mal partir à la quête de caleçons oubliés dans la brassée du sportif. Qu’est-ce qu’on en dirait encore ? Sujet qui revenait sur ses lèvres, alors que @Beau choisissait de le confronter à cela. Assis sur la table de pliage, le bouclé l’observait avant de laisser siffler un rire par le nez. « Kai te dirait sans doute que c’est le gémeaux en moi. » Même si leur rapport était plus que bancale, il imaginait très bien le Calédonien lui rabattre que c’était dans son caractère, étant gémeaux il se souciait énormément de ce que les gens pouvaient penser de lui. Il n’avait peut-être pas tort. « Mais j’ai toujours agi ainsi, je pensais que ce serait différent ici. Mais on ne change pas qui on est. » Non, on peut grandir, on peut apprendre, mais changer c’est différent. Le poids des regards qu’il vienne de ses parents qui désiraient le voir devenir violoniste ou les gens qui se disaient que parce qu’il a l’air gentil il l’était, Eloïm se forgeait peu à peu une carapace pour finalement se protéger de tout le reste. Soyons comme ci, soyons comme ça. C’était mieux qu’être la fragilité incarnée qui craignait qu’une chose s’éteindre avant même d’ouvrir les yeux. Il hochait la tête, malgré l’incertitude que leur chemin reviendra à se croiser ici, à l’extérieur c’était une tout autre histoire. Seulement, peut-être qu’il se faisait des illusions parce que c’était plus facile de promettre de se revoir que de tourner la page. Le bouclé ne savait toujours pas s’il était prêt à la tourner. « J’ai aussi d’autres raisons Beau. » soufflait-il en le regardant, pinçant ses lèvres. « J’ai mes raisons. Je n’ai pas la force de m’obstiner si on m’attaque, ce n’est pas pour rien que je ne réplique jamais quand on s’en prend à moi. Et en ce moment, c’est trop compliqué et bien trop lourd à vivre pour que je ne cherche pas à me protéger de tout ça. Je suis désolé si ça affecte ce que nous avons, mais crois-moi pour le moment c’est le mieux. » Oui c’était le mieux. Ses doigts venaient se porter machinalement sur la cicatrice sur son torse caché par ses vêtements. Un geste pour lequel il ne réfléchissait pas, mais qui le rappelait que s’il partait trop loin, une fois de trop et il ne reviendrait plus. Beau finissait de lancer sa machine, laissant Eloïm réfléchir jusqu’à sortir de ses pensées en l’écoutant parler. « Faire quoi ? Nous ? Ou moi simplement ? Moi, je retournerai à ma vie, bien que puisque j’ai dévoilé publiquement être auteur sous pseudonyme, je sens que ma carrière va connaître un nouveau tournant. Pour ce qui est de nous, je ne ferai rien. Je n’en veux pas de ces vœux Beau. » Il lui adressait un sourire désolé. « J’aurais l’impression d’user de quelque chose pour que tu tourne ton attention vers moi, que tout ce qu’on aura ne sera basé que d’artifices. Je ne veux pas ça, je n’ai jamais voulu ça. » Il marquait une pause. « Je ne sais même pas ce que je voulais avec toi. Ce que je ressentais, j’avais simplement besoin de le dire, mais je n’attendais rien. Tu m’as simplement fait comprendre que ce que j’éprouvais ne donnerait rien, alors que je ne pouvais pas mettre moi-même des mots dessus. Dès lors que tu m’as dit ça, j’ai fait ce que je sais faire le mieux m’éloigner et refermer mon cœur. Aimer ce n’est pas pour moi, ça n’a jamais été pour moi. J’ai cru pendant un instant que j’y avais droit aussi infime soi ce moment et les deux personnes à qui j’ai choisi d’ouvrir mon cœur pour la première fois depuis des années, m’ont mis un râteau. C’est bon, pourquoi tenter de déjouer l’inévitable ? Donc, je ne tenterai rien avec toi Beau à l’extérieur, mon cœur je le préserve jusqu’à mon dernier souffle. On pourra apprendre à être ami. » |
| | Re: and after that ? (dimanche 23 mai, 13h45)
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