J'avais demandé à @Arjan de venir me voir dans le confessionnal, parce que pour le coup je savais pas trop comment allaient se passer cette semaine, mais je voulais qu'on soit sur la même longueur d'onde. « Coucou toi ! » que je le saluais avec un sourire radieux, en me laissant tomber sur le canapé « Je voulais juste te dire... je sais qu'on est dans des équipes opposées, mais je veux aussi que tu saches que jamais je voterai contre toi. » je sais que y'avait un dicton, ne jamais dire jamais, mais pour moi c'était acté dans ma tête. « Je sais pas trop comment ça va se passer cette semaine... »

—@Hasan

Bon, qu'on se le dise, t'étais jamais très à l'aise dans le confessionnal et même s'il s'agissait d'Hasan, ce n'était clairement pas ton truc, d'être convoqué. Vieux souvenirs. Tu répondis malgré tout au sourire d'Hasan, même si tu te doutais un peu de quoi il voudrait parler. "Tu sais si tu veux me parler, tu peux aussi me chuchoter tes trucs à l'oreille !" plaisantais-tu en venant t'installer à ses côtés histoire de ne pas créer de gouffre entre vous. "Hasan, tu ne devrais pas me promettre un truc pareil, parce que moi je m'alignerai sur mon équipe..." avouais-tu sans chercher à lui mentir. T'attrapais sa main, un peu par réflexe. "Je ne voudrais jamais voter contre toi, mais si l'équipe vote ton nom..." il devinait la suite. Tu relevais les yeux sur lui. "La seule chose que je peux te promettre, c'est que je serais toujours honnête avec toi."

Je comprenais parfaitement où @Arjan voulait en venir. Je n'étais pas certain qu'il me considère comme un allié ici, peut-être du à tout ce que nous avions vécu ensemble. « J'entends ce que tu me dis, et si jamais tu dois sortir mon nom, je t'en voudrai pas... » il était assurément plus joueur que moi. Je me doutais qu'il préférait se référer aux décisions de son équipe « Mais moi je pourrais pas te nominer. » non jamais « J'y... j'y arriverais pas. » et je préférais qu'il le sache. « Je sais que la victoire, et l'argent à la fin, ils sont importants pour toi et je pourrais pas te faire ça. On est entré ensemble ici... » moi c'était plus superficiel. J'étais venu pour me prouver des choses à moi-même. L'argent, j'en avais pas réellement besoin.

Tu souris sincèrement devant la compréhension d'Hasan, vous étiez clairement sur des segments différents, il était venu pour lui-même tandis que toi, tu étais là pour jouer et aller jusqu'au bout. Tu voulais bien assumer ce côté joueur et malheureusement, celà sous-entendait des sacrifices et même s'ils te brisaient le coeur... "Je pense que t'es un candidat redoutable qui va sortir beaucoup d'entre nous, t'es au courant ?" tu souris, Hasan n'avait pas à faire de coups bas pour être aimé et apprécié.

Je me doutais que je ne faisais plus forcément partie des priorités d'@Arjan à ce stade du jeu, et qu'il préférait prioriser son équipe, et probablement les personnes avec qui il avait un lien moins bancal que le notre. Mais dans ma tête, c'était ancré. Si il y avait bien une personne que je ne pourrais jamais trahir ici, c'était lui. Tant pis si je l'avais déçu, et si ça n'était pas réciproque. Lorsqu'il me disait que je pourrais sortir beaucoup d'autres résidents si l'on venait à être opposés « Je pense que ça va diminuer avec le temps ça, c'était un coup de chance la première fois... » et je le pensais vraiment. La semaine dernière, j'avais été nominé par un dilemme, les cartes avaient été redistribuées depuis. Et puis je pense que j'en avais déçu plus d'un. « Je voulais te dire aussi... » maintenant que ça me traversait la tête « Je sais que quand tu ressens des choses par ici, tu as tendance à perdre la vision de tes objectifs... » on l'avait bien vu lors de la fameuse soirée, où il avait un peu perdu la raison face à Gio sur le moment, et où ça l'avait amené à être mal vu de beaucoup. « Quoi qu'il arrive dans ce jeu... pense d'abord à toi. Tu me le promets ? » je voulais vraiment qu'il se focus sur la raison pour laquelle il était là, avant même son équipe, ses proches. Avant même moi. « Et si jamais tu sens que tu perds ton chemin, tu viens me voir. D'accord ? »

—@Hasan

Tu ne l’avais pas réalisé jusqu’à présent, mais te retrouver face à lui, sans personne pour juger tes décisions ou y aller de son petit commentaire, ça t’avait manqué. Il émanait de lui une réelle force tranquille que tu te sentais ressourcé rien qu’à partager cet instant en sa compagnie. Entre vous, ça n’avait jamais été un jeu. Même votre pacte, ce n’était qu’une manière de vous assurer que vous resteriez toujours proche, l’un de l’autre.
Et, silencieux, tu l’écoutais partager son point de vue sur ta manière d’être. Tu réalisais alors à quel point il était dans le vrai. Inspirant profondément, tu te rapprochais de lui, venant poser ton front contre le sien. Tu ne savais pas trop comment dire les choses, comment lui faire comprendre. “Il n’y a que toi pour me faire vriller comme ça…” soufflais-tu doucement. C’était bien et pas bien à la fois, il te faisait perdre la raison, ce n’était pas vraiment compatible avec un tel jeu où il fallait garder la tête sur les épaules et ne justement pas perdre de vue son objectif. “Je sais plus si je dois t’éviter ou pas du coup…” tu souris en coin, un peu plus amusé avant de te reculer lentement.

Lorsque je me retrouvais à ses côtés, j'avais toujours l'impression de pouvoir respirer un air plus pur, comme si la moindre de mes paroles prenaient sens. Dans ses yeux, j'avais souvent l'impression d'être en danseur, pouvant enchainer n'importe quel mouvement sans avoir à me soucier du rythme. Et si j'avais perdu cet éclat lors des semaines passées, je le retrouvais ce soir là, au creux de ses yeux. Il déposait son front contre le mien, et je marquais cet instant dans ma mémoire, comme gravé dans la pierre. « C'est drôle, parce que moi j'ai plutôt l'impression que t'arrives à m'ancrer à la réalité... » à restructurer ma vie, mes pensées, mes convictions. C'était une bonne chose à mes yeux. Un léger sourire plus tard, et voilà qu'il s'éloignait alors que je me mordais la lèvre inférieure sans trop réfléchir « Tu... » je voulais pas qu'il parte. Encore. « Fais ce que tu as à faire dans ce jeu... Qu'importe ce qui m'arrive à moi. » parce que c'était pas le plus important au fond, pour moi. « Mais si tu penses pouvoir disparaitre de ma vie un jour, je veux que tu saches que c'est plus possible. » parce que c'était trop tard maintenant. Une de ses mains dans le creux de mes paumes, je la guidais sur ma joue, comme pour établir un contact et lui prouver ce que je pensais depuis un moment maintenant. Et puis, à nouveau ce sourire à la con. « Quoi qu'il se passe, moi je suis juste là. » au creux de sa paume, tout le temps.

—@Hasan

Tu ne savais plus si c’était plus facile avec ou sans lui à tes côtés. Tout ce que tu savais, c’est qu’il te provoquait des réactions plus fortes que n’importe qui d’autre et dans un jeu comme celui-ci, tu ne savais pas si c’était une bonne chose, dans la vie de tous les jours non plus d’ailleurs, pas sur un tempérament aussi volcanique que le tien. La moindre contrariété prenait des proportions et chacune de tes émotions te semblait exacerbée. Mais malgré tous les red flags, tu ne pouvais oublier ce qu’il te faisait vivre et ressentir. Tu avais beau mettre le frein, si tu peinais tant, c’était parce qu’au fond de toi, tu n’avais qu’une envie, revenir à lui et t’y casser les dents une fois de plus. Tôt ou tard, il te faudrait choisir entre tes envies et tes peurs. “En vrai, t’as pas idée à quel point ma vie est simple par rapport à la tienne” tu souris doucement. Tu n’avais pas connu de guerres, ni de fuite, pas même la faim. En réalité, tu te sentais même carrément comme un privilégié face à son vécu, même si au final, c’était lui qui pouvait vivre comme un roi là où toi, tu trimait pour deux fois rien. “Tsk j’suis pas égoïste à ce point. J’ai envie d’aller loin, mais j’ai pas envie de le faire en écrasant les autres sur mon passage, surtout pas toi” fis-tu en secouant de la tête. Bien sûr que tu te sentais capable de le nominer, mais tu ne ferais jamais rien pour lui nuire sans raison. Par pur esprit de gagne.
Sauf qu’entre vous, ce n’était pas que le jeu. Sa mise en garde eut d’ailleurs de quoi te faire sourire. Un sourire un peu triste, parce que tu réalisais à quel point vos vies n’avaient rien à voir l’une avec l’autre. C’était facile de se construire une belle histoire entre quatre murs, mais une fois libres de repartir, il resterait quoi de vous deux ? Le laissant guider ta main, tu appréciais simplement la chaleur de sa peau contre la tienne et la simplicité avec laquelle vous cherchiez le contact. Il n’y avait aucune pudeur, aucune gêne entre vous. “Et moi, je suis parti ou d’après toi ?” soufflais-tu, curieux de son point de vue sur la question.

Y'avait tellement de choses qui s'étaient passées ces dernières semaines, et plutôt que de les mettre dans une petite boite, rangées au fond de mon cerveau, j'avais décidé de m'en servir comme outils pour grandir. Parce que des erreurs, on en faisait tous, mais c'était la manière dont on choisissait d'en tirer des leçons qui comptait. Du moins à mes yeux. Quoiqu'il arrive, je savais que je pourrais sortir de cette émission avec les armes qu'il me fallait pour affronter le monde. Parce que ma période d'isolement, elle venait de se terminer. Et peut-être qu'au fond, c'était exactement ce pourquoi j'étais venu ici. Je cherchais inconsciemment à renouer avec une part de moi-même trop longtemps enfouie. Et tout ça, c'était en parti grâce à @Arjan. Alors forcément, quel que soit le futur, je lui en serais reconnaissant. « Tu dis ça, mais je crois pas que tu te rendes compte d'à quel point tu es spécial. » il pouvait peut-être trouver sa vie simple, mais ce qui faisait d'une vie qu'elle était palpitante, c'était les gens qui la composaient. Moi je savais que depuis qu'il était entré dans la mienne, mon monde il avait été chamboulé. Depuis, la vie elle n'avait plus rien de simple. Mais elle était devenue plus intéressante. Je riais un petit peu quand il me disait qu'il comptait pas nous plus se transformer en bulldozer et tout exploser sur son passage. Il en serait capable pourtant. « T'inquiètes, si besoin je m'allongerai dans un coin et je ferai le mort jusqu'à ce que ça se finisse. Parait-il que je suis un super bon acteur ! » pas du tout, je crois que je pourrais même pas jouer le rôle d'un arbre correctement car impossible de rester concentré trois secondes. Enfin bon. Dans tout ça, je lui disais qu'il ne pourrait plus disparaitre de ma vie. C'était un refus catégorique de ma part, ou du moins, hormis si il en choisissait autrement. Parce que oui, si un jour il décidait que je n'étais pas bon pour lui, ou que je le faisais trop souffrir, alors je m'éclipserais. C'était bien la dernière chose que je voulais. « Je sais pas trop... » je sentais que son coeur il était ailleurs, plus totalement dans sa poitrine. Et je déviais maintenant la main qu'il avait sur ma joue pour qu'il puisse toucher ma poitrine, et plus précisément mon palpitant à moi. « Ce que je sais, c'est que je suis amoureux de toi, et que là où je suis, tu trouveras toujours abris. » je soulignais cette phrase avec un doux sourire, alors que mon cerveau réalisait exactement les mots que je venais de dire. J'avais jamais énoncé si clairement ce que je ressentais jusqu'ici, et même si ça ne devait pas forcément être ni le moment approprié ni l'endroit, ces mots avaient juste découlé de mes lèvres en cascade. Et le plus étrange, c'est que je ne les regrettais même pas.

—@Hasan

Petit tic du sourcil alors qu’il te disait être spécial, mais tu ne voyais pas bien en quoi, tu n’avais rien accompli de particulier dans ta vie et tu n’avais rien à offrir non plus. Rien hormis ta présence attentive, mais ça c’était à la portée de n’importe qui. Tu te contentais alors de sourire du bout des lèvres “C’est parce qu’on est complètement à l’opposé l’un de l’autre que tu crois ça…” ce n’était pas une critique, mais tu voulais bien croire que tu étais particulier à ses yeux puisque vous ne fonctionniez pas de la même manière, ni dans votre être pas plus que dans vos pensées. Ce n’était pas nécessairement mal, mais est-ce que vous sauriez vous accorder ? Tu avais bien envie d’y croire.
A l’évocation de ses talents d’acteurs, tu pouffais de rire, pas convaincu par son affirmation, mais tu n’avais pas vraiment coeur à le lui faire savoir. Le sérieux revient pourtant bien assez vite et tu restais un moment silencieux. Tu avais envie d’y croire, à ce qu’il te racontait, mais tu voyais mal comment. Après le jeu, tu retournerais en France et lui à Bali. Vous aviez chacun vos responsabilités et tu imaginais mal l’un ou l’autre abandonner toute sa vie pour une histoire démarrée dans le chaos le plus total. Quelque part au fond de toi, tu avais pourtant envie d’y croire, à cette foutue belle histoire qui méritait d’être écrite entre vous, mais tu craignais la chute. Le point final qui te ferait trop de mal.
Revenant à lui, tu le laissais guider ta main jusqu’à sa poitrine pour y sentir son cœur battre vigoureusement et tu souris, du moins jusqu’à ce qu’il poursuive avec ces mots qu’il n’avait jamais prononcés jusque là. Hasan, il avait toujours laisses ses mots onduler comme les vagues de ses plages tant aimées, mais jamais il n’avait vraiment ancré ses sentiments, ni pour toi ni pour personne dans ce Block, du moins tu l’espérais. Et tu avais envie d’y croire, envie d’espérer malgré tes craintes que tu n’osais vraiment formuler. “Hasan…” soufflais-tu, ne sachant même pas quoi dire, bougeant ta main pour mêler tes doigts aux siens. “Est-ce que tu crois que ça suffit ?” murmurais-tu en te rapprochant doucement, les tourments pleins la tête, mais le coeur prêt à exploser. Parce que si Hasan formulait ses sentiments pour la première fois, les réalisant peut-être tout juste, toi tu savais déjà ce que tu ressentais pour lui. La douleur t’avait éloigné de lui, mais irrémédiablement, c’était aussi auprès de lui que tu désirais être.