Là où il n'avait pas tord, c'était que nos personnalités et vies si opposées avaient le don de créer une fascination pour l'autre qui était indéniable. Je ne savais pas si j'étais le plus objectif quant au fait que je trouvais @Arjan si particulier, si précieux, mais au fond, ça n'était pas la raison qui comptait, plutôt le sentiment en lui même. Il me tardait de découvrir sa vie à l'extérieur, de découvrir les endroits qui lui étaient chers, les personnes qui composaient son quotidien, ce qui pouvait le faire sourire, rire, pleurer. Toutes ces choses qui avaient forgé qui il était aujourd'hui. Et à mon tour, je lui ferai découvrir ces parties de moi qu'un jeu comme celui-ci ne pouvait pas montrer. Je pourrais l'emmener devant le premier appartement que l'on avait eu à New York, avec ma famille. Le banc sur lequel j'attendais le bus tous les jours, à compter les nuages. Je lui conterai mon plus grand voyage, les anecdotes et rencontres, les leçons que j'en ai tiré, les chaussures que j'ai gardé en souvenir. Et puis, je lui ferai découvrir mon petit bout de paradis, ces terres longuement cultivées, faites pour une vie à plusieurs. Faites pour moi, mais pour d'autres également. Une vie qui ne me manquait plus vraiment maintenant que j'étais sous ses prunelles. La vérité, c'était que je ne savais même plus si j'avais envie d'y retourner, mais ça n'était pas quelque chose que j'étais prêt à dire à haute voix. Alors qu'il liait nos doigts les uns aux autres, je le sentais se rapprocher comme un aimant, et j'en faisais tout autant. Je pouvais lire les pensées néfastes dans ses yeux alors qu'il murmurait quelques paroles. Des pensées que je chassais d'un baiser sur le dos de sa main qui m'était prisonnière. « Ce n'est pas suffisant. » d'une voix douce. Des mots durs sur un ton étrangement réconfortant, soulignés par un sourire bienveillant « Mais c'est un début. » comme tout début, il y avait les doutes et l'incompréhension. Personne ne pouvait dire s'être lancé dans quelques choses sans jamais avoir éprouvé le moindre doute. Mais dans ma tête, ils s'effaçaient petit à petit. M'approchant encore un peu plus près de lui, le bout de nez frôlant celui de l'iranien, toujours ce sourire rassurant au visage, je répétais « C'est un début. » toujours plus près « Pas après pas. » mes prunelles liées une dernière fois aux siennes, avant de finalement se fermer, mes lèvres rejoignant les siennes pour l'embrasser tendrement.

—@Hasan

Tu avais vraiment cherché à t’éloigner de lui, tu y étais même parvenu à un moment mais à cet instant, alors que vous vous parliez tout bas, doigts liés et regards ancrés l’un dans l’autre, tu réalisais que tu ne pouvais pas lui tourner le dos. Tu ne saurais pas passer à côté de lui sans rien ressentir, tu ne pouvais pas le regarder sans sentir ton coeur battre plus fort. Tu ne supporterais pas non plus qu’un autre te remplace dans ses pensées, alors que tu avais pourtant tout faire pour qu’il te congédie, qu’il se lasse et fasse le boulot à ta place. Tu avais pourtant été celui qui s’était laissé tenter par un autre, porté par le vent du renouveau, mais maintenant que tu avais virevolté, tu réalisais que tu n’avais pas envie d’aller plus loin. Qu’il était et resterai ton point de repère tout au long de cette aventure. Et peut-être qu’il était plus pour toi que ça. Beaucoup plus en réalité, même si tu tentais de te convaincre du contraire.
Le souffle lent, tu laissais tes mots s’échapper, mais tes armes étaient posées à terre. Il en profitait pour te porter un coup de ses lèvres sur tes doigts. Tu savais plus que personne qu’aimer ne suffisait pas à garder quelqu’un auprès de soi. Qu’aimer, c’était donner, mais sans rien exiger en retour. Mais il avait raison Hasan, c’était un début. Et dans ton for intérieur, tu avais envie d’un vrai début avec lui, un début de quelque chose qui promettait d’être beau et intense, quelque chose qui risquait aussi de vous faire du mal, de vous blesser, vous n’en saviez rien. Sans essayer, vous ne pouviez pas savoir. Et peut-être que tu avais envie de savoir, justement, ce que ça ferait d’être avec lui.
Alors finalement, pour la seconde fois depuis le début de l’aventure, tu baissais également ton bouclier pour le laisser te toucher en plein cœur d’un tendre baiser que tu rendis avec la même douceur, ta main libre venue se loger avec délicatesse contre sa nuque.
Il y avait pourtant une zone d’ombre et un peu malgré toi, tu finis par rompre la beauté de l’instant pour croiser son regard. Tu ne pouvais pas faire ça sans qu’il ne sache, si tu devais être l’auteur de ton propre sabotage, tu préférais encore l’affronter et prendre le devant avant qu’on ne le fasse pour toi. “Hasan, faut que je te dise…” tu cherchais l’inspiration, le souffle et le courage pour lui avouer. “Il y a eu un truc avec Major. On s’est embrassés.” un baiser, ça pourrait être rien que ça, mais avec toi ce n’était jamais qu’un baiser. Tu appréciais sincèrement le canadien avec qui tu avais aimé chaque instant, mais tu réalisais que ça n’avait rien de comparable avec ce que tu ressentais pour Hasan.

Là, tout contre ses lèvres, j'avais l'impression de respirer à nouveau. Ses doigts glissaient un instant sur ma nuque alors que les miens venaient caresser lentement son épaule. Pourtant, ce baiser, il se fit plus court que ce que j'aurais imaginé, bien que le bien-être tiré était tout aussi agréable. J'entendais ce ton plus grave se dégager de ses poumons, ce qui me rappela un petit peu à la réalité, m'obligeant à ouvrir les yeux alors que je reculais de quelques centimètres. Lui et Major, ils s'étaient embrassés. D'un coup, les images de l'altercation que l'on avait pu avoir se remettaient en place dans mon cerveau, comme des bouts de papiers que l'on recollait après les avoir déchirés en mille morceaux. Tout prenait sens. Pourquoi il avait été aussi agressif avec moi. Je n'avais pas réalisé que ça avait été aussi loin entre les deux résidents. « Oh... » que je lâchais d'une voix semi-éteinte. J'étais surpris, et en même temps pas tant que ça. C'était une sensation bizarre qui s'était emparée de mon corps, alors que ma main était pourtant toujours déposé sur l'épaule du parisien. Humidifiant mes lèvres comme pour leur en sortir des mots qui n'existaient pas, je fouillais les tréfonds de mes pensées, tentant de comprendre ce qui les habitait à cet instant. Mais rien ne venait vraiment. Parce que je savais comment il était @Arjan. Je savais que pour lui, un baiser ça n'avait pas la même signification que moi. À mes yeux, même le sexe n'avait pas forcément quelque chose d'intime. L'acte en lui même n'était pas défini par les sentiments. Enfin, ça dépendait avec qui. Mais Ari, il était différent. Pour lui chaque geste avait sa signification, et mon cerveau, mon coeur essayait de comprendre celle-ci. « Je... » un peu de déception se lisait dans mon regard, forcément. Mais en même temps, je ne me voyais pas lui dire quoi que ce soit, après ce qui s'était déjà passé entre nous. Alors, la seule question qui me venait en tête c'était « E-Est-ce que t'as envie de l'embrasser encore ? » mes prunelles remontaient jusqu'aux siennes, comme pour y anticiper la réponse.

—@Hasan

Tu aurais adoré faire durer l’instant une éternité, profiter de chaque seconde de la douceur infinie de ce baiser, mais tu ne saurais le faire sans lui avoir dit la vérité. Rien ne t’obligeait à le faire, vous ne vous étiez rien promis, mais tu te refusais à jouer ce petit jeu de dupes avec lui et puis, tu ne voulais pas qu’il l'apprenne de qui que ce soit d’autre que toi. Encore moins au beau milieu d’une chronique lors du prime.
La gorge soudain sèche, tu le regardais accuser le coup après avoir lâché ces quelques mots, largués comme une bombe. Tu savais ce qu’ils allaient provoquer, tu l’avais vécu. Ça n’avait pourtant rien d’une vengeance ou d’un retour de flammes. C’était simplement arrivé et à présent, c’était à toi de faire le bon choix. Le lui dire en faisait partie. Tu ne savais pas bien à quoi t’attendre alors tu lui laissais le temps d’accuser le coup, sans bouger, sans rien dire. Sa déception était visible dans son regard, mais il ne s’était pas encore éloigné, il n’avait pas claqué les portes tout juste réouvertes. Tu te raccrochais à cet espoir même si la question qui franchit ses lèvres te laissa un instant perdu. Est-ce que tu avais envie de l’embrasser encore ? Dans d’autres circonstances, oui. Sans aucun doute. S’il avait été seul, tu aurais porté toute ton attention sur lui, mais dans les faits, l’ombre d’Hasan n’avait jamais cessé de virevolter entre vous. Tu l’avais prévenu et il avait tenté de s’éloigner. Sauf que dans ta révulsion de l’abandon, tu étais allé le chercher, tu l’avais poussé dans ses retranchements sans même le réaliser et à présent, tu ne savais plus trop. Major, tu l’aimais beaucoup et s’il avait été le premier à croiser ton regard, ça aurait pu être lui. Mais ce que tu ressentais pour Hasan n’avait rien de comparable.
“Pas dans ces conditions…non.” tu marquais une pause, ne sachant pas trop formuler ce que tu ressentais à cet instant, mais quand tu relevais les yeux sur ses pupilles, tu resserais doucement tes doigts contre les siens. “Hasan…ça a toujours été que toi…” soufflais-tu. Tu n’avais jamais voulu que lui.

Il y avait tant de pensées qui traversaient mon esprit à cet instant présent. Dire que je ne l'avais pas vu arriver était faux, et pourtant, je me surprenais à être... surpris. Et déçu ? Non, ça je m'y attendais un peu. Surtout que petit à petit, ma vision s'était refermée uniquement sur @Arjan. Vous dire que je ne trouvais pas d'autres personnes attirantes serait vous mentir, mais depuis les premiers instants, Ari, il avait ce petit plus, cette connexion inexplicable. J'aurais tant aimé que tout soit plus simple, et que je m'en rende compte plus tôt, mais tout arrivait pour une raison, et il avait fallu toutes ces épreuves pour que je réalise ce que je souhaitais réellement. Aujourd'hui il n'y avait plus vraiment de doute. C'était du côté du brun que tout semblait plus flou qu'avant, avec l'entrée en scène de Major. Et pourtant, dans son regard, cette indécision fut vite balayée. Il réfutait ma question, me disant que ça n'avait toujours été que moi et mon coeur se resserrait un petit peu alors qu'un timide sourire venait étirer mes lèvres. Comme quand on vous lance un compliment lors d'un premier date, et que vous ne savez pas où vous placer. Ses doigts entrelacés aux miens me réconfortaient, alors que je m'avançais finalement pour le prendre dans mes bras, mon visage venant se loger au creux de son cou alors que je murmurais un « Ne me laisse plus jamais partir, d'accord ? » quoiqu'il allait arriver, je voulais qu'il reste là. Je voulais qu'on soit ensemble. Je choisissais de le croire, et si j'étais totalement honnête, je n'avais jamais douté une seule seconde de sa parole.

Réalisant que tu avais retenu ton souffle tout ce temps, au sens propre comme au figuré, tu relâchais peu à peu la tension alors qu’@Hasan accusait le coup sans se mettre en colère ni même se reculer de toi, brûlé par la réalité de tes errances. Non, Hasan acceptait et composait avec, mieux que tu avais pu le faire dans le sens inverse d’ailleurs. Et dans ton désir d’être honnête, tu ne lui cachais rien. Major, tu l’appréciais vraiment, mais malgré toute ton affection pour lui, tu préférais y renoncer pour vous donner une chance à toi et Hasan. Depuis le début de l’aventure, vous aviez avancé à deux allures, il était temps de vous accorder et avancer ensemble, main dans la main. Cliché et niais, ouais sans doute, mais bien à l’abri dans ta caboche, personne ne saurait lire tes pensées.
Puis enfin, comme une délibération, il vint se t’enlacer et sans même avoir à réfléchir, tu le serrais contre toi, pressant ta joue contre sa tête. Ses mots, tu les entendais et d’une profonde inspiration, tu lui promettais sans même avoir à le formuler que tu étais prêt à te battre pour vous. Les yeux clos, tu profitais simplement de ce contact d’une douceur infinie, et ressourçant de sa chaleur et te laissant enivrer par sa subtile odeur de miel qui avait tant mis en émoi AlliXter. “Moi aussi je t’aime…” murmurais-tu si bas que tu n’étais même pas certain qu’il l’ait entendu, mais ça, il le savait déjà.