(tw) old ways (mer 12.07 - 22h00)

@boaz

l’italien est facile, du moins en théorie : on ajoute des –o à la fin des mots à condition de savoir tout dire en latin. il a tenté deux fois avant de réaliser qu’il ressemblait au lieutenant aldo raine dans inglourious basterds et d’opter pour un retour au bon vieil américain, accent trainant au passage, stockton motherfuckers. après deux mois passés quasi intégralement sous buvard et enveloppés d'un délicat nuage de weed blanchâtre, la sobriété sicilienne – eau froide et pinard – a quelque chose de monastique. faut voir cette première semaine comme une expérience sociale de reconstruction de son moi véritable, et pour des raisons médicales qui lui échappent entièrement, c’est pour l’instant un échec cuisant. il a chopé boaz à la sortie du confessionnal et il l’y refout sans transition d’un coup de genou délicatement placé dans les reins après avoir envisagé le tacle pieds décollés si résistance. impossible n’est pas sicilien : il a amené du whisky et des verres en cristal, personne ne saurait résister à une telle invitation surmontée de deux iris émeraude eux-mêmes surmontés d’une couronne de cheveux d’un blond olympien. vost : personne ne m’a jamais dit non et c’est certainement pas aujourd’hui que ça va m’arriver. — bon dis-moi, il fait couler le sky à flots dans un glouglou invitant à la débauche de confessions comme s’ils étaient dans une église un peu cheap de vegas en fin de soirée. — vers quoi tu t’es tourné après la fac ? affalé sur le sofa d’en face, il avale une gorgée brûlante tout en s’improvisant mastermind. ceci n’est pas un kidnapping et encore moins un interrogatoire forcé. c’est de la politique. celui qui ne veut pas répondre boit, il croit bien que c’est churchill qui a dit ça.

@virgil

Petite session confessionnal. On est un peu obligés de nous y coller tous les soirs pendant des heures pour réagir à nos journées. Franchement c'est pas du tout une corvée pour moi, l'obligation de tenir en place mise à part, je me ramène avec un petit verre et c'est comme un samedi soir comme un autre à raconter ma vie. Je suis juste déçu que @Pessa sorte pas des citations lifestyle à chaque phrase IRL, elle est normale en fait. C'est un peu last decade la norme non ? Le point positif c'est qu'elle doit faire un carton à vendre ses t-shirt sur Etsy. L'argent c'est vraiment inspirational pour le coup. Bref mon méfait est accompli du coup je sors de la pièce, enfin je pensais mais je me fais attaquer par un @Virgil qui me fout un coup de coude sur les reins. Je tombe directe sur le cul de retour sur le canapé. Evenin' luv'. Mon rêve de la nuit dernière commençait comme ça aussi. Il a même ramené du whisky avec lui, genre, ton poison préféré. Ah mais pas besoin de me faire boire hein. Je commence à défaire les premiers boutons de ma chemise, j'ai cru comprendre que tout se passait dans cette pièce les précédentes saisons. Je me stoppe direct quand il commence à parler d'études. Pardon ? Je soupire en m'affalant. Bruv'... je commence. J'aime bien raconter ma vie habituellement, mais là tu parles d'une douche froide. Je vais réchauffer avec un verre tiens. Qu'est-ce qui te fait penser que je suis allé à la fac ? C'est vrai que j'en ai connu des Frat Boys.

@boaz

pause. arrêt sur image : le mec a littéralement les mains sur les boutons de sa chemise, prêt à dégainer avant même le coup de feu et soudain tout fait sens. bref rappel des règles de base du journalisme d’investigation : il n’y a que deux choses qui font parler un être humain de ses secrets. la peur et le sexe. et à moins que la musculature virgilienne associée à son mètre quatre-vingt soit venue créer entre boaz et lui un effet troll / géant des steppes, il est peut-être l’heure d’activer l’option boule qui chamboule. dieu sait qu’il en a les moyens. répondre à la question par une question vous met d’ordinaire instantanément hors jeu mais il faut croire que les règles du block sont impénétrables, et une nouvelle très longue gorgée de whisky vient nourrir les réseaux nerveux en souffrance du mastermind sur le déclin total. — laisse-moi réfléchir, pitié, ne le laissez pas. — t’es blanc, gay, tatoué sur le tard, et dans ton top10 des pires cauchemars on trouve l’alliance de chaussettes blanches avec un costume noir, qu’est-ce que tu pourrais avoir fait de plus disruptif que la putain de fac ? alerte générale, v sait qu’à ce stade de la discussion, il n’obtiendra rien, absolument rien de ce qu’il attend et il est peut-être temps de reconsidérer l’option première : une pipe vaut-elle les 100k ?

@Virgil

Il boit une gorgée à son tour et je l'observe sans ciller alors qu'il me sert la conclusion de sa petite, mais genre vraiment petite, réflexion. Je sais pas de quoi j'ai l'air quand je le regarde là tout de suite, mais s'il avait pas l'impression d'être un abruti avant, je pense que j'ai réglé son problème. You're welcome. Laisse-moi deviner c'est toi qui les crée les conflits avec tes articles ? Je croise les jambes, apparemment je vais pas utiliser le trésor qu'elles cachent ce soir non plus. Bah écoute je pourrais te faire la liste de mes 400 coups, mais vraiment l'expression porte bien son nom pour moi luv'. Je souffle après une autre gorgée, j'en ai avalé trop et du coup ça brûle, mais on montre pas de signe de faiblesse devant ce type je pense. Ahem j'ai toujours voulu travailler dans la mode et je suis du genre à tout faire pour obtenir ce que je veux. C'est plutôt simple. Je lui fais un clin d’œil, c'est moi qui déstabilise ici. Et toi babe, tu t'es réveillé un matin et t'as su que tu voulais risquer ta vie pour des potins ou t'as pris un coup sur la tête avant ? Au moins il doit pas s'emmerder au boulot.

@boaz

v imite l’apollon à la perfection, à la seule condition de porter des sapes dignes de ce nom et de fermer sa gueule. dès qu’il l’ouvre, minuit sonne le glas, la robe d&g de cendrillon se tire en même temps que son soin tokio inkarami et sa touche éclat ysl laisse place à sa vraie nature : clodo ascendant lsd – en buvard sous la langue svp. le retour à la norme est compliqué, c’est un fait, les interactions sociales, lorsqu’elles ne se font pas dans une urgence vitale entre deux sessions de tirs nourris et trois grenades ont quelque chose de paniquant alors qu’un temps anormalement long s’étire entre lui et son interlocuteur. anormalement anormalement long quand boaz le contemple pendant d'interminables secondes durant lesquelles v entame une série de bulles à la surface de son whisky dans l’espoir que l’alcool lui pénètre par le nez pour en ressentir enfin un effet. punchline de rigueur à laquelle v fait face d’un regard vert dans lequel impassibilité rime avec totale déconnexion, hub de givenchy version réchauffement climatique croise les jambes – signe évident que tout contact est désormais bloqué sinon rompu – en même temps que v écarte les siennes pour placer en leur centre son verre de sky entre ses doigts. — j’ai pas mentionné l’activité hormonale au-dessus de la moyenne anglosaxonne mais je la voyais dans le pack, t’inquiète même pas. — dis-moi qu’un storytelling émouvant accompagne ce « j’ai toujours voulu », il ronronne dans l’ambre de son whisky en ayant déjà oublié sa mission première : les trucs d’équipe là. ah, oui, v, btw, correspondant de guerre, métier-passion ou métier-mission ? « est-ce qu’on n’est pas tous là sur terre avec une mission bien particulière ? » une vraie, pas une connerie à base de plume dans le fion décrétée au micro par un taré qui se fait appeler le proprio. une nouvelle gorgée et il continue son monologue intérieur tout droit pompé sur la conf ted the power of a mission, avant de remarquer que boaz le fixe toujours et qu’il n’a pas apporté de réponse à la question. — aucune idée de ce que je fais, je crois que je suis jamais redescendu de ce trip sous acide à waimanalo. avant ça j’avais un métier respectable et une fonction eugénique active type fécondateur alpha mais pas moyen de m’en souvenir. oui à l’option coup-sur-la-tête, évidemment. les trauma post-reportages ? ptsd ? la pression ? il-les-boaz.

@virgil

Il écarte les jambes quand je croise les miennes. Cet interrogatoire va vite tourner en Basic Instinct. Je comprends pas du tout à quoi il joue en fait. J'ai rien contre le jeu moi, au contraire d'ailleurs néanmoins j'aime bien connaître les règles. Ainsi qu'avoir la certitude que je vais gagner. Où est le fun sinon ? J'ai mon regard posé sur son verre de whisky quand il parle de mes hormones, of course, tout le monde parle d'hormones. Rien d'émouvant là-dedans. Je suis venu, j'ai vu et j'ai vaincu. Enfin si, la compétition à dû verser quelques larmes. C'est à moi de jouer les détectives par contre. Je mets bien deux minutes à déchiffrer sa réponse mais je fais passer ça derrière un regard empli de jugement, pertinent au final. C'est triste. T'as sacrifié tes couilles sur l'autel de la guerre. C'est moi qui mérite le Pulitzer en fait. J'aurais pu te rafraîchir la mémoire mais t'as pas choisi la bonne manière de t'attaquer à mes reins. Kidney failure. T'as pas peur de mourir au boulot sans avoir pu shag une dernière fois ? Ma pire peur probablement. Juste derrière le réveil en mode Freaky Friday dans la peau de Saturnin.

@boaz

dans une moue qui ressemble à un sourire, v feint un frémissement à l’entente du laconisme guerrier posé là pour asseoir la street cred d’un mec qui est bien plus que pierre cardin, qu’on se le dise. après tout ça se tient, faire matcher le slip satin avec les tn demande en soi une grande inspiration mood napoléon x trafalgar, featuring douteux qu’on sait être un fail mais qu’on veut quand même voir pour le spectacle. — mais non, pas mes couilles. si elles servaient qu’à me reproduire ça ferait longtemps que je m’en serais débarrassé, parce qu’en plus, c’est inutilement douloureux. sensation d’avoir coupé boaz en pleine auto-appréciation et il signe l’arrêt de mort du narcissisme d’un instant d’un toast solennel ; il comprend. si jamais v espérait se voir offrir la pipe typique du menu best off édition spéciale confessionnal 2k23, boaz l’informe que c’est raté parce qu’il s’y prend comme un pied, et on dirait bien que c’est la croisée des chemins : ni pipe, ni informations crédibles, ni 100k. comme d’hab, v pour veni, v pour vidi. — imagine qu’il te reste un bon 50/50 entre la vie et la mort à l’instant où on parle. tu sors de cette pièce, tes chances de mourir passent à 85%. tu restes à 50% dans cette planque où le risque que le plafond s’effondre et t’asphyxie si le choc te tue pas est d’environ 38%. j’suis avec toi, plutôt calme et serein comme tu peux le voir. on reste ensemble une heure, on parle pas trop, on attend sagement, tu te chies un peu dessus, tu repenses à ta famille, à cette personne à qui t’as pas dit assez de choses quand t’en avais l’occasion, bla-bla, et puis ça finit par se calmer un peu dehors. à l’oreille, je dirais que les chances que le plafond s’effondre sont passées à 10% et que le danger dehors n’est plus qu’à 3/10 sur l’échelle de la guerre totale. pas trop le moment de sortir vérifier, on sait jamais, tu te donnes une heure de plus pour être certain mais l’ambiance s’est un peu détendue et on a vidé tout le stock d’alcool. qu’est-ce qu’on fait ? faut vraiment être demeuré pour imaginer qu’un humain au milieu de la guerre ne profite pas de chaque occase qui s’offre à lui pour tirer son coup.

@virgil

Il me répond au premier degré. C'est cute quand c'est Clark ou Sherrie, ça me déstabilise quand c'est lui. Ce serait la sacré perte du sacré paire pour le monde entier. Un enfant illégitime dans chaque bled paumé du Tiers Monde. Ça a pas l'air d'être son cas mais ce serait cool de savoir son ADN représenté aux quatre coins du monde. Ou gênant. Speaking of, il se lance dans un monologue encore. J'écoute à moitié, je viens me poser à côté de lui du coup pour voir si réduire la distance réduira mon niveau d'incompréhension. Jusque là je suis. Je le regarde, stoïque pendant qu'il termine. Tant mal que bien. Elle est rhétorique sa question. Bah ouais Virgil, qu'est-ce qu'on fait ? Contre Uno. Croisement-décroisement de jambe à la Sharon Stone. Croisement de regard à la Medusa. Toujours une carte dans le revers de la manche, bien utile quand tu veux pas passer pour un abruti. J'allume ma sixième clope de la journée vu que j'essaye de réduire. Petit regard au détecteur de fumée que je prends soin de désactiver à chaque passage au confessionnal. Il te reste encore un bon 50/50 entre la chienne de vie et la petite mort à l'instant où on parle. Je tire une latte. J'ai déjà récolté assez d'informations sur tes questions luv'.

@boaz

vous l’imaginez en gengis khan ? son adn présent des siècles et des siècles posthumes dans les gènes d’une partie non négligeable de l’humanité ? ça se tente. sa mise en scène d’une mort imminente en temps de guerre à grands coups de statistiques et pourcentages ne trouve pas preneur mais a au moins le mérite d’attirer à lui la cible b. c’est le moment ou jamais de dégainer un « et comment elle se prénomme ta p’tite maman » l’air le plus naturel et détendu possible, regard vert auquel rien ne résiste actionné/braqué sur lui. boaz a trop bien capté mais l’avouer ruinerait un peu l’effet « vici » du truc, alors v et sa bonne volonté se mangent une question-à-la-question à vous en faire lever les yeux au ciel et qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça alors que j’applique la règle seconde du b.a-ba du journalisme d’investigation : ayez toujours l’air d’être plus con que vous l’êtes, un interlocuteur qui se sent supérieur à vous intellectuellement se méfiera moins de vous que si vous le mettez face à ses limites. il soupire avant de disparaître dans la fumée de clope. can’t be your superman, comme dirait eminem. — t’as récolté que dalle et moi non plus, ce jeu s’avère plus difficile que prévu. bah ouais, tu récoltes ce que tu sèmes, et en matière de semence, dans ce confess, pas grand chose ne pousse. il avait presque la réponse, boaz, vrai que dans un moment pareil n’importe qui se serait rapproché de v, mais à l’heure qu’il est, il serait évidemment déjà à genoux entre ses jambes en lieu et place de ce verre de sky et c’est pas une clope qu’il aurait à la bouche. c’est ça les mecs qui connaissent pas le danger : aucun don pour la projection. virgil vide son verre d’un trait et pivote pour faire face à boaz à ses côtés histoire de l’observer battre des cils à travers son nuage de fumée grise qu’il dissipe d’un souffle au parfum single malt. — london college of fashion, 100%. une info contre une info, parce que je suis fairplay : pour passer à un bon 20/80 il va falloir te rapprocher, catherine tramell.

@Virgil

Je peux que sourire quand il call bullocks sur ma déclaration. Je souris parce que quoiqu'il dise il saura jamais avec certitude si je mens ou pas. L'idée d'avoir enfin un minimum le dessus sur le journaliste suffit à refaire ma soirée. Quoiqu'elle pourrait se passer beaucoup mieux. J'ai récolté ce que j'ai semé. Le doute ? La discorde dans ces petits ficelles journalistiques ? C'est pourtant lui qui a décidé de me mettre un vent, c'est ballot de crier à la tempête. Moi je continue de faire danser la fumée dans la pièce, sur le son de mon souffle. Il pose son verre pour me faire face et mettre fin à mon petit ballet aérien. Je le regarde sans ciller. Il se met à déblatérer sa petite théorie pas si stupide dans le fond. Mais moi je vais y mettre la forme. T'es du genre à demander aux autres de faire les pas dont t'es incapable ? Je ricane un petit coup. Je le pensais feignasse pas trouillard. Tramell prend à nouveau possession de mon corps, elle au moins, et je décroise les jambes pour mieux enjamber le journaliste. Je quitte pas son regard un instant, prêt à me jeter sur la moindre faiblesse à exploiter. Je l'observe. Je lui crache mon écran de fumée à la gueule. Fuck le fairplay.

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