Petite soirée digne de ce nom avant le prime demain ou devrais-je prime de ce soir vu l'heure déjà plus que tardive. Je suis pas forcément dans le mood de gracier l'audience d'un Look By Boaz surtout que je dois préserver mon game pour les primes. J'ai juste sorti le hoodie oversize gris en mode Slim Shady, emphase sur la deuxième partie. Je m'aventure vers l'étage quand je tombe sur la scène à vomir du Virgil sauvage en pleine parade nuptiale. Curiosité malsaine oblige je peux pas détourner le regard et je respire à nouveau quand il se dirige vers Mr. Tablettes Kinder Country. Je me permets de continuer mon chemin, mais c'est sans compter sur le regard de sniper qui croise le mien. Abort. Je fais un demi-tour direct avec une aisance presque naturelle. Catwoman c'est qui ? Allez je bouge vers la terrasse m'en tirer une petite. De celles qui déçoivent jamais. Cancer à la bouche et tout est prêt à partir en fumée, je contemple la vue et la vue me contemple aussi. J'entends un petit bruit dans mon dos, si c'est un agresseur ce sera toujours une distraction de plus. Mais non le connard c'est ma clope qu'il décide d'allumer. C'est plus ce que c'était la vie. Avant tu pouvais te faire buter à chaque coin de rue pour deux trois billets en papier, maintenant tu payes une fortune pour te faire buter par la mort enroulé dans du papier. Je reconnais tout de suite le lad et c'est con parce que je peux pas m'enfuir directement, question de fierté. Du coup je fume ma clope en regardant l'horizon, la nuit. Tout sauf lui. Je recrache la mort de mes poumons et avec un peu de chance lui aussi il part en fumée.

dima s’excite au tel dans son treillis ouvert, « j’en ai rien à foutre de vos excuses, putain ! viens pas me dire à quoi ressemble la situation ici. j’y suis, moi, je te dis ce qu’il en est », il beugle en postillonnant sur l’écran qu’il tient à 3cm de sa gueule. « pourquoi on peut pas mettre des mitrailleuses en position ? pourquoi faut que j’attende cette merde pendant des jours ? on se bat comme des chiens et vous nous donnez même pas de tireurs d’élite ?? où elles sont mes putains d’armes ? » ouais, pense v. non seulement on se contente de leur promettre des bradley et des browning, mais en plus les russes ont complètement miné le front.

Je suis pas le plus doué pour ignorer, sauf quand je trouve vraiment la personne indigne de mon intérêt. Il a beau me sortir par tous les pores ce bâtard a quand eu le privilège de pouvoir s'y infiltrer. Son foutu culot, je peux juste pas l'ignorer. Je m'y atèle pourtant, avec toute la volonté du monde, la fameux courage des Gryffondor. L'espace d'un instance je suis bercé par l'illusion d'avoir gagné, j'me dis qu'il a fuit, pris ses jambes à son putain de cou sans que j'aie besoin l'enserrer. C'était sans compter sur la volonté d'un combattant acharné. Je me redresse un peu malgré-moi quand les notes de musiques viennent briser le silence. Il allume la musique puis s'allume une clope avec ce que j'appellerais de le nonchalance si ce n'était pour mon briquet à l'effigie de Britney. A sa bouche, à mes oreilles et à mes yeux, faut croire que c'est toujours une histoire de Toxic. Je me retourne. J'avale la fumée de travers quand il se met à se déhancher. C'est un gag ? Je peux même pas prétendre de chercher les caméras vu qu'on sait tous qu'elles sont bien là. Il a juste décidé d'aller de parade nuptiale en parade nuptiale. Mes iris braquées sur son bassin comme le serpent devant son charmeur. J'ai dit que j'étais un lion putain. Je me retourne à nouveau vers l'horizon, blasé. Je tiens quoi ? Deux minutes avant de me retourner à nouveau. Quel putain de débile. Je m'avance, pas vers lui mais vers l'enceinte et j'actionne le bouton en le regardant droit dans les yeux. Je coupe la connexion. Entre son téléphone et l'appareil puis je connecte le mien. Je commence à taper du pied en rythme quand les percussions se font entendre. She wants to tear you apart for real, je pense alors que je marche doucement vers la Shakira du pauvre. L'idée c'est pas de danser comme tu baises, c'est de baiser comme tu danses. Je ne l'atteins que quand la voix du chanteur se fait entendre. J'avise sa poitrine qui me fait face avant de laisser mon regard trouver le chemin de son visage. Sa bouche, son nez, ses pommettes, ses sourcils. Jamais vraiment son regard. Je vais à la rencontre de ses mains pour les poser sur mes reins. Je fais plus que tirer les ficelles, je les lui montre. J'lui rends coup pour coup. Mon bassin s'active dans des mouvements aussi lascifs que maîtrisés. J'ai beau avoir dressé le périmètre de sécurité, je vois pas la différence. Comme quoi on peut être collé sans se toucher. Comme quoi on peut se serrer sans se parler.

Je peux sentir son sourire sans avoir à le fixer. Quand on se touche ce sont nos corps qui lâchent ce soupire de bien-être ensemble. J'arrive toujours pas à le lui rendre. J'veux rendre les coups, pas partager les coûts. C'est plus fort que moi de me retrouver là, encore, j'me dis que c'est juste pour lui donner une foutue leçon de danse mais le maître regarde pas son élève. Le but c'est de l'éduquer, pas de me laisser dépasser. Je le sens son putain de regard à lui, il scrute, me fouille, me déshabille jusqu'au sens figuré ou du moins il essaye. Je laisse rien paraître. Il me presse un peu plus fort quand il réalise à quel point j'ai beau être dans ses bras, je peux toujours lui échapper. La chanson se termine et je suis déjà prêt à pendre la fuite. Ça y est le moment est passé. Je m'attendais pas à ce qu'il m'arrache mon téléphone, je le sens mal. Très mal. Il fouille pas mes messages, il essaye plutôt d'en faire passer un. La chanson débute et je me demande s'il est vraiment fan des Rolling Stones et si c'est juste une référence à la con à ma patrie. Je me laisse guider. Je suis un peu fatigué de me battre en soi. Le moment de rage est passé et j'apprécie le moment pour ce qu'il est. Cool, si ce n'est pas grand-chose. Damn, c'est ça de choisir la paix ? Ses lèvres viennent se poser sur ma joue puis sa question vient caresser mon oreille. Décidément, ce sont que les conneries qui te marquent. Il l'interprétera comme il veut, je pense que peu importe l'interprétation qu'il choisira elle sera vraie. Je passe mes bras sous les siens, je me blottis. C'est cool de retrouver ça. De me perdre contre lui.

Je me demande quel genre de pensées se bousculent dans son crâne quand il m'embarque. L'écouter, quand il s'y met, c'est comme tomber par erreur sur c'te podcast Spotify qui se prend un petit peu trop au sérieux pour les conneries dont elle parle. Sans avoir l'énergie ou l'indifférence de sortir de là pour autant. C'est un peu comme ça qu'il s'insinue en toi. Je comprends absolument pas ce que je fous encore là, mais why not. Il quémande des words of affirmation qu'il saurait pas rendre lui-même. Le culot est cette fragrance qui lui va à merveille. Aussi. Avant, la colère. Aujourd'hui, le mot rentre par une oreille pour en ressortir de l'autre, il emporte un peu plus de l'horcruxe avec lui. Comparer l'incomparable et associer l’asocial c'est comme me désinfecter à coup de venin de Basilic. C'est vraiment basique. Ah oui mes marques se sont estompées, je rigole en me cachant un moment, le front contre son torse. Le temps règle bien des choses. Parole de philosophe ou de Nicki, même combat, c'est moi qui écrit l'histoire. Il y va de ses allusions, il sous-entend qu'on devrait baiser à nouveau. Oui. Je réponds. Nous deux au pieux c'est aussi magique que tragique. Faut vraiment pas avoir l'esprit sain pour baiser comme des diables. Je joue avec le bas de son haut en me penchant sur la question. Pourquoi on arrêterait ? Comme pour répondre à ma question il me soulève soudainement pour que nos regards se croisent enfin. Il me donne... un ordre ? Je me demande quel genre de mal s'est propagé jusqu'à son crâne, je le caresse. Vouloir dompter le vent c'est avoir la folie des grandeurs: on en tombe que de plus haut. Attrape-moi. Icare.

Mon oui a l'air de lui faire plaisir, mais je pense surtout que son ouïe est complètement aveuglée par le désir. Je le sens quand il m'enlace un peu plus fort, je le sens dans les battements qui s'émanent de son corps. Je me noie dans cet échange sans pour autant faire l'erreur de Narcisse. Moi je m’abreuve du pouvoir qu'il me donne, de ses efforts. Je nage là où j'me sais avoir pied. Boa-Tout-Puissant veut écarter l'amer en deux. Je le papouille, je crée des chemins dans le champs de blé sur son crâne, j'y plante deux-trois épouvantails. Au garde à vous quand il frotte mon casque. Attrape-moi. Capture l'aine, mie. Il demande mon consentement comme un pécheur devant la croix, cherchant à cacher son méfait derrière sa pieuté. Pitié. Le bon Dieu répond que de manière détournée. C'est ce que je fais avec son attention quand mes jambes s'enroulent autour de sa taille. Il attaque mon cou en y allant d'une déclaration que je garde aussi précieusement que mes mains perforées le permettent. C'est pas de ce genre de performance dont j'ai envie. Je ramène son visage vers moi, je goûte à nouveau à ses lèvres. Pas sûr de qui de nous deux est le Judas. Est-ce que ça a vraiment de l'importance quand on veut faire qu'un ? Je l’agrippe, ma langue retrouve sa jumelle. C'est tout ce que je veux. C'est tout ce qui compte, pourquoi compliquer les choses ?