l’envie de pisser était déjà faible et ses prémices se tirent en même temps qu’il écoute la réplique déroulée par boaz, éludant le quiproquo d’un move imperceptible ; il peut rien s’être passé entre franz et lui puisque le kaiser peut pas le blairer, et a priori inversement mais avec boaz la ligne hate/love est parfois ténue. — pourquoi tu t’excites sur franz ? dans tous les putains de sens du terme. — si t’as envie de te défouler j’suis jamais loin, duel de moldus, sans baguettes, juste aux poings. il rentre dans le tas, v, comme à son habitude, dit tout ce qu’il pense sans filtre et s’enquiert après seulement des conséquences de ses paroles, qu’il a décidé d’assumer dans son intégralité depuis qu’il a appris à parler. dommage qu’il sache pas qu’il foule le death note du bout du pied, il aurait pu informer boaz qu’il a déjà reçu le message l’informant qu’il va bientôt crever. de ce qu’il en sait, le yémen et l’iran diffèrent un peu de disneyland, mais ça reste à vérifier. — punchline de cracmol, il souffle à mi-mot dans un sourire en coin. ils sont beaux ses dessins, comme tout ce qui sort de lui, mais il oublie de le dire parce que c’est ça le problème quand t’as vu trop de conflits, à force tu captes plus le souci et le besoin d’apaisement si y’a pas eu au préalable deux décapitations. désertant le cahier crayonné, il le regarde depuis son coin des chiottes. il a les yeux doux comme du sable, v, de celui qui transforme en cendre chaude les pires brasiers. boaz se débat, c’est certain, virgil sait pas trop contre quoi, ses prunelles aveuglées par gaza et khartoum ne voient pas les fantômes qui se secouent contre l’anglais mais il peut sentir leur danse étrange vibrer dans l’atmosphère, leur timbre muet gémir à ses tympans et sa tête soudain penchée de côté, il avise boaz en se demandant comment il va se sortir de ce merdier.

J'aperçois de mon œil sournois tout l'effet causé par mon méfait. Je suis beaucoup moins fan de son culot, celui qui lui fait pousser les ailes de cire que je vais prendre plaisir à faire fondre. Je préfère me défouler contre quelqu'un qui me donne un minimum envie. J'en parle comme d'une dose à laquelle mon organisme s'est accoutumé. C'est bien l'idée, je sais pas trop qui de nous deux j'essaye de convaincre. C'est bien comme ça que la manifestation est supposé fonctionner: j'le dis et j'y crois. Fake it 'til you make it real. Il arrive quand même à m'arracher un sourire, comme pour contredire la nature de mes pensées. Il peut bien me faire sourire. Hey Virgil. Je commence depuis mon coin. J'aime cette distante proximité. Tout est simple, tout est clair. Comme ses putains de yeux verts. Tu crois qu'on peut devenir potes ? Je regarde le mur devant moi. J'le démolis à coups de Wrecking Ball. Je réduis la distance parce que mes ailes sont pas faites de cires. Je tilte la tête, attendant sa réponse. Mes paroles sont pas tout à fait sincères. Je peux pas l'éviter, le V. Je peux pas l'ignorer. Je peux pas jouer l'insensible à son charme. On dit que l'énergie peut pas être détruite, juste transformée. Si je peux pas vraiment détruire l'horcruxe, je peux au moins l'affaiblir. Je suis tellement prêt que j'ai l'impression de le toucher. Pourtant y'a toujours cette distance à proximité. Un chaos que seul un big bang pourrait venir régler.

incrédule, v, son smile en acier inox faiblit pas et sa gueule béante avale d’une traite le maigre filet de fumée éructé par un boaz se sachant encerclé. il fait même pas semblant d’y croire – imaginez seulement qu’il en vienne à douter, de lui faire envie, même une seconde. à côté de l’éruption, pompéi ressemblerait aujourd’hui à une anecdote de l'histoire. apprenti magicien, salty b, genre vraiment début de la troisième année, virgil le regarde s’escrimer contre l’écran de fumée qu’il a lui-même créé et qui se met à l’étouffer. gregory goyle et le fiendfyre, en un seul acte. fais un effort, boaz, il sait que t’as faim de lui, et t’as appris que la nourriture est l’une des cinq exceptions à la loi de gamp sur la métamorphose élémentaire. — boaz ? répondent ses iris verts sans ciller quand il s’entend hélé. le sourire composé de l’anglais a quelque chose de déplacé, on dirait le bad trip de gomer pyle dans full metal jacket. sa question pourrait lui valoir la meilleure des réponses, soit un crochet du gauche à la mâchoire, mais c’est un coup à mettre un tko sur intervention du proprio. — sure, jan, sans problème. — des vrais demi-frères, comme dans les pornos, il se moque tout contre lui en lui laissant l'illusoire maitrise de l’espace. chaud pour jouer à rox et rouky version adults only. il redresse la tête et le buste qu’il avait penchés jusqu’à lui pour écouter ses conneries, l’oblige à faire de même s’il veut continuer de pouvoir le cerner du regard. tactique de guerre élémentaire ; c’est plus facile d’avoir le contrôle du terrain si on est loin, boaz, quand on joue avec les lignes de fuite on récolte ce qu’on s’aime. — tu crois qu’on pourrait être autre chose que des plans cul les jours impairs ? ceux où t’as pas tes règles ou l’idée de tout exploser pour un post instagram.

Ça fait bizarre de se retrouver seul dans cette pièce avec lui après avoir coupé tout contact depuis genre une éternité. J'ai pris soin d'éviter chaque interaction, chaque regard. Parce que je savais que le croisement de nos regards ne pourrait que nous mener vers la situation dans laquelle on se trouve en ce moment. Un regard et le monde entier disparaît. Un regard à travers la populace du salon et pouf, plus que lui et moi dans une pièce dénué de toute âme et de tout son. Deux satellites dans l'atmosphère. Je fais mon petit bout de chemin jusqu'à lui après avoir suffisamment tourné autour du pote. Mon nom sonne si doux entre ses lèvres. "Boaz" il a été le seul à le prononcer correctement au premier essai, comme si sa bouche le connaissait. Mon nom dans sa bouche comme ma bouche sur la sienne. Une putain de mémoire musculaire. Je propose un cesser-le-feu. Ce culot quand on sait si bien l'allumer. J'arrive pas à le lire, comme d'habitude. Il a la réponse facile, comme s'il savait. J'éclate de rire malgré-moi à sa petite comparaison. Bollocks. Je compte bien surfer sur la vague qu'il m'envoie dans la gueule. J'le vois qui se redresse, peut-être un peu plus désarçonné que je le pensais. Je regarde mes ongles, il est pas en position de force. Plus jamais. Du moins jusqu'à sa prochaine question. On reste calme. On reste fort. On reste dans le contrôle. La loi du plus fort. Je me redresse avec un sourire. Bah oui tu vois pas ? On s'aime bien, on se fait marrer. On se comprend. Trop. C'est débile de s'ignorer. Je me gratte le crâne et réarrange pour t-shirt parce que putain je m'apprête à faire un effort, mais mon plan en vaut la chandelle. Puis tu me manques. Voilà la bombe est lâchée. Oppenheimer sur le mec qui m'a ken. Je lui tends la main mon sourire beaucoup trop content de mon petit jeu. Amis ?

dardant tous ses rayons sur lui, il attend qu’il vacille, que le heaume se fissure pour faire éclater un sourire qui lui rendra l’intensité de sa radiation à en faire rougir l’épiderme. ça met du temps à venir, trop de temps, il sent bien que l’abstrus en lui le masque à sa vue depuis le tout début, c’est normal, c’est aveuglant, le soleil. son rire arrive enfin et perce les tympans d’un déluge de flots alkermès. ce putain de piment qu’il a quand il ment. v s’est dressé et ça semble avoir insufflé à boaz l’énergie dont il avait besoin pour se sortir le cul de l’atonie dans laquelle il l’a trouvé. il a droit à la liste de course des ingrédients parfaits de l’amitié réussie et il sourit en l’écoutant, encore plus quand il parle de débilité et du ralenti qu’il a lui-même imposé à leur course effrénée vers tous les lieux frappés d’atopie qu’ils voulaient conquérir à deux. sa langue imite le tu me manques qui arde en v et il en admire les aspérités comme si c’était lui qui l’avait prononcé depuis une autre bouche. ça devrait se solder par un baiser mais au lieu de ça, boaz lui tend la main de l’amitié, la même qui enfonçait ses ongles dans la chair de son torse il y a de ça quelques nuits. forcément, il rit aussi. — c’était ton premier impero ? impardonnable d’être aussi mauvais. il pourrait l’embraser à l’instant t, tout enflammer autour d’eux pendant qu’il le prendrait, il y pense en plongeant dans le verbrun de ses yeux aux embruns trempés comme s’il avait pleuré. ils sont pas loin de passer du cul à l’accul, mais au classement de leurs options, l’amitié n’est pas celle qu’il voit arriver en premier. en tête, toi et moi vs le reste du monde côtoie je te calcule plus jamais. amitié, ça rime avec pitié, et c’est rare qu’il en ait, v. surtout avec b. amour, ça rime avec toujours, et c’était pas remi qui disait qu’ici on est dans l’infini ? il attrape non pas la main tendue de boaz mais son poignet, serment inviolable entamé, l’attire contre lui pour faire vibrer ses mots sur le velours de sa peau. — t’es meilleur en amour, chuchot à l’oreille fait pour lui donner chaud. — et je veux ce qui se fait de mieux chez toi, tu crois qu’il monte autre chose qu’un éclair de feu ou quoi. — franz c’est un bon ami, par contre. presque autant que je suis un bon amant, il vient ronronner contre sa bouche, improvisé félin puisque boaz joue au serpencendre. les serpents n’ont le sang froid que lorsqu’il fait froid. ses yeux viennent à la rencontre des siens et le regardent un moment galérer avec son scénario. la tour se penche à nouveau. — réfléchis à ce que tu veux vraiment. j’te suivrai, il voit pas, boaz, les filaments de lumière sacrée s’enrouler autour de leur poignet, parce que le vert des yeux de virgil s’occupe de faire diversion. brisant l’étreinte, il s’éloigne soudain pour se diriger vers une cabine des chiottes, comme si tout ça n’avait été qu’un interlude. ses doigts, auparavant ancrés sur lui, s’affairent désormais sur son propre pantalon. — oublie pas ton journal intime, dit-il depuis son coin, le carnet à quelques centimètres de ses pieds.

Je suis pas fan du son de son ricanement. Si. Mais comme un hater qui assume pas d'aimer les chansons de Taylor Swift. C'est horrible mais catchy, ça te reste imprégné dans un coin du crâne et ça joue encore et encore. Il voit clair de mon je, ça doit être à cause de l'évidence entre nous. Il vient se plonger au plus profond de mes yeux et je me sens à nouveau nu. J'aime mon reflet dans ses pupilles. Tout est si simple quand il n'a d'yeux que pour moi. J'ai pas besoin de lui faire mes adieux. Malheureusement V c'est le genre de Serpentard qui a besoin de se faire prier. Il me dit plein de choses avec son regard, mais j'arrive pas à tout capter. Si. C'est juste de la traduction sélective. Ce sera jamais assez. Je veux le faire plier. A genoux. Toi aussi tu peux prier. Sa main s'enroule comme un serpent autour de mon poignet, la morsure tarde pas à arriver. Il me chuchote des mots doux comme il l'a fait à Eve dans le jardin de son père. Le meilleur ça se mérite. Je réponds simplement. Il a pas été à la hauteur du prix qu'il quémande. Faut gagner des points pour pouvoir remporter la coupe. La fin de l'année approche et Serpentard est clairement en bas du classement. Je m'égare un peu dans mon scénario et il me ramène au script quand il mentionne Franz. Je compte découvrir Franz par moi-même mais merci. Crucio contre ta bouche. Imagine-nous ensemble. Je prends une pause pour laisser les images infiltrer son esprit comme un souvenir trafiqué dans la pensine. Je lui offre la clarté. Harry, Ron et Hermione. Fierté rouge et or oblige, même si j'me doute qu'il préférerait que je nous compare aux reliques de la mort. La cape d'invisibilité pour un Franz que j'arrive toujours pas à cerner. La pierre philosophale pour moi, plus fort que la petite mort. La baguette la plus puissante pour lui, ça va de soi. Il avale pas mes mensonges et me dit de réfléchir à ce que je veux vraiment. Tout le culot qui le caractérise. Je récupère mon journal quand il me l'intime. Je profite qu'il soit occupé à se vider pour mettre les choses au clair. On est tous libre de nos corps. No offense mais c'est juste mon truc à moi de vouloir l'obsession mutuelle. Un mec qui a pas les couilles de me clamer et qui veut se taper tout le monde, mes potes inclus, moi ça me fait bander mou. Je check mon regard vite fait dans le miroir pour effacer toute trace de larmes. Amis c'est bien, on peut être proche sans avoir à se casser les couilles plus que nécessaire. T'as juste pas ce qu'il faut pour monter un Hypogriffe. C'est pas donné à tout le monde donc au calme. Je souris dans son dos. Tu peux te taper qui tu veux. Et moi aussi. Tout le monde est content. On récolte ce que l'on s'aime. Je le connais trop bien, je sais que je dois me barrer maintenant avant qu'il me retourne le cerveau ou qu'il me retourne contre un mur. A toute luv'. Je conclus en prenant la porte.