« Dude, c’est une douche en musique ou tu attends sagement ton tour ! Je ne négocie pas avec les mecs qui refusent de passer derrière une partie de leurs potes mais pas tous ! » Parce qu’il est bien passé derrière @Zach quand il a pécho @Maylis, le fuckboy de Malibu. Je réagis avec humour à cette chronique au détour de laquelle il m’a lâchement passé plutôt que smashé. Je ne sais pas comment je dois le prendre venant du mec qui se taperait même une pastèque. Pas qu’il soit un fantasme sérieux, au-delà de cette vision qui anime parfois des plaisirs en solitaire, mais il y a de quoi être vexé quand un mec attiré par tout et n’importe quoi exprime son désintérêt envers ta personne. Ma fierté en a clairement pris un coup même si je préfère m’en amuser plutôt que d’en faire tout un drame. C’est sa perte, après tout. Il n’aurait rien obtenu de moi-même s’il l’avait désiré très fort. « J’suis un gars sympa, j’te laisse choisir la première chanson puisque tu peux encore pianoter sur la tablette sans la bousiller ! » Je suis déjà tout mouillé et accessoirement nu puisqu’une douche en sous-vêtements n’a aucun sens à mes yeux. Je me retourne, dos à lui, pour apprécier le jet ininterrompu d’eau chaude qui s’écoule contre ma peau pendant qu’il se charge de la musique.

« C’est bien essayé mais non, je ne changerais pas d’avis et tu sais pourquoi ? » Je l’interroge dans un premier temps, sans forcément lui laisser le temps de réagir comme il est censé le faire après une telle question. « Parce qu’un Dieu du sexe comme moi, ça ne se rencontre qu’une fois dans une vie et tu es passé à côté. Ta perte, pas la mienne ! » En affirmant cela, ce sont mes doigts qui désignent ces zones qui abreuvent mes partenaires d’un plaisir étouffant jusqu’à l’orgasme. Je ne suis pas pudique, j’ai arrêté de l’être il y a des années lorsque j’ai compris que cela n’amenait à rien et que mon corps n’était plus aussi laid qu’il pouvait l’être fut un temps. « Tu aurais bien besoin d’une dose de musique dans ta vie qui plus est. » Je lui accorde un clin d’œil et lui offre en signe de ma générosité extrême la possibilité de choisir la première chanson. « ACDC j’adore, vas-y… Balance nous ton meilleur Highway to hell et j’attends de toi que tu sois capable de tenir la distance vocalement… Parce qu’en plus d’être un moment musical, c’est aussi le karaoké complètement foireux. » Il se déshabille et j’évite de trop lorgner sur ses charmes, occupé à fixer mon pommeau de douche et à commencer à me mettre dans l’ambiance maintenant que la musique résonne.

Il questionne l’extrémisme avec lequel je décris mes performances sexuelles. De quoi faire naitre un sourire très assuré, il est le seul mec avec qui je peux me permettre d’être un peu plus prétentieux qu’au quotidien. Lui et moi, on a plus de points communs qu’on ne pourrait le croire. Certains qui sautent aux yeux, d’autres qui sont nettement plus cachés derrière un épais voile d’apparences et de valeurs qui diffèrent. Il est le parfait cliché du séducteur qui se fiche des sentiments des autres la plupart du temps pour se protéger et moi je suis le cliché du loveur qui enchaine les conquêtes et sombre plus vite que son ombre. À chacun son stéréotype pour une finalité parfois très comparable. « Je suis déçu, j’étais persuadé que tu commençais à me connaitre avec les semaines ! Suffisamment pour savoir que je ne mens jamais. » Je lui adresse un clin d’œil et pouffe de rire lorsqu’il inverse les rôles. « Aucune de tes conquêtes ne semble prête à tout oublier de ton attitude pour remettre le couvert. Ça en dit long… Si t’étais si bon que cela, le désir prendrait le dessus systématiquement ! » Je le toise longuement du regard et hausse les épaules avec innocence. Place à une douche musicale, un premier titre qui n’est pas celui que j’attendais mais que j’apprécie malgré tout. Je me dandine et sifflote même, pas suffisamment au point sur les paroles pour aller au-delà. « Yep, aucun problème ! » Je me penche pour attraper ma bouteille de gel abandonnée à même le sol et me redresse pour la lui tendre. « Quels sont tes pronostiques pour samedi soir ? » Je suis curieux d’avoir son ressenti loin des autres.

« Tout dépend de ce que tu entends par mentir. J’ai toujours été très transparent, que ce soit sur les stratégies ou tout le reste… À part mon secret avant qu’il soit révélé, bien entendu. » Je ne me sens pas visé par cette généralité qu’il formule. Pas du genre à quémander à une @Frida de former un couple l’espace d’une ou deux semaines pour faire parler au sein du block et attirer l’attention sur eux. À se demander si cette tactique n’a pas été proposée à une @Gemma également. Le mec est tellement calculateur que le mensonge est un élément central autour de sa personnalité. Je ne lui confierais jamais ma confiance en dehors des stratégies d’équipe parce qu’il n’a pas pour intérêt de nous la faire à l’envers là-dedans. Un tel constat ne m’empêche cependant pas de l’apprécier pour ce qu’il est. « Qui te dis que je n’ai pas le même niveau d’exigence que toi ? @Milo n’a pas encore eu l’occasion de goûter à ce formidable fruit défendu ! Il n’y a que @Goliath qui a eu cet honneur et je puis t’assurer une chose… Vous dormez tous sur un excellent partenaire ! » Je n’ai pas honte d’affirmer que le simple fait de l’évoquer pourrait très facilement m’exciter. Je ne l’aurais jamais pensé capable de me faire grimper aux rideaux de la sorte avec ses lèvres, ses doigts, son corps que j’ai malmené plus d’une fois ici. Je frissonne rien que d’y repenser. « Je n’ai pas les éléments en ma possession pour le prouver, mais les faits semblent indiquer le contraire à ce stade ! » Je continue de le taquiner, un petit regard diabolique dans les yeux. « Peut-être ont-ils tout simplement compris qu’il ne fallait surtout pas ravaler son vomi ! » Le comparer à une régurgitation, on a connu meilleure métaphore mais je le provoque et rien de tel qu’une forme certaine d’extrémisme pour le pousser. « La qualification des roses semble tellement incertaine. À moins d’un prime fantastique pour l’équipe, je suis pessimiste sur nos chances de parvenir tous ensemble à l’étape supérieure ! »

« Tu as tout à fait raison, rien de tel qu’une surprise dans ce domaine en particulier. » Je défends bec et ongles @Goliath qui, sexuellement, a tout ce qu’il faut pour faire grimper aux rideaux. Mon camarade a une réaction que j’aurais pu voir venir à des kilomètres à la ronde, de quoi faire s’étirer mes lèvres et chercher comment répondre à une telle affirmation sans pour autant avoir l’air d’un chien vis-à-vis d’un @Goliath auquel je ne veux surtout pas manquer de respect dans ma manière de le mentionner. « Les clichés… Toujours les clichés… Je ne crois pas que @Zach soit monté comme un Dieu sous prétexte qu’il est noir ! T’es bodybuildé et pourtant tu n’as pas une petite bite, le cliché pourrait laisser présager le contraire pourtant ! » Je remarque, conscient d’avouer à haute voix l’avoir reluqué. « Et même s’il avait une petite bite, ce qui est loin d’être le cas, qu’est-ce que ça peut te faire ? J’ai cru comprendre que t’étais plutôt actif de toute manière. » Je pouffe de rire lorsqu’il me parle de @Frida qu’il a réussi à mettre dans son lit alors que rien de tout ceci n’était gagné. « Qui ici ne serait pas tenté de coucher avec n’importe qui pour combler l’absence de tendresse qui nous gagne tous plus ou moins rapidement ?! Ça ne veut strictement rien dire et puis… De toi à moi, je ne suis pas du genre à me reposer sur l’avis des autres, je préfère largement me faire une idée par moi-même. » Je termine en un clin d’œil qui nous empêchera de nous donner en spectacle en allant démarcher les autres pour recueillir des avis qui, au final, m’intéressent peu puisque je le taquine seulement pour le plaisir de l’emmerder. Il ose une critique qui me fait tiquer à propos des roses lorsqu’il invoque le peu d’effort qui a été placé dans le sauvetage de l’équipe cette semaine. Je me retourne pour lui faire face et brièvement laisser mes yeux dévorer son fessier du regard. « @Milo a buzzé lui aussi, on a tous acheté des indices pour faire avancer les enquêtes… Ce n’est pas de ma faute si nous sommes plusieurs à ne plus avoir les moyens de déclencher l’alarme pour contribuer autrement. »