Les castings, d'On My Block, je les ai passé sans trop y croire. Je sais que j'ai un profil intéressant, un peu cliché de ce genre d'émission. Vous savez, le beau gosse barbue, baroudeur, avec suffisamment de mystère pour attirer les ménagères de moins de 50 ans devant leurs écrans et les midinettes du block dans ses filets. Pour autant, je ne m'étais pas trop livré, j'étais resté moi-même, un peu trop peut-être… Je ne m'attendais pas à être appelé, mais me voici, dans ces coulisses alors que le premier prime va commencer. Ce soir, je vais savoir si mes prochaines semaines vont se résumer à de la cohabitation entre quatre murs avec des parfaits inconnus ou à un trek dans le Colorado comme j'en rêve depuis que j'ai remis les pieds au states pour l'entretien. Non pas que la vie chez papa, maman n'est pas cool. Ni même que leur maison dans le Vermont est un endroit désagréable pour vivre. C'est juste qu'avec le temps, les voir à petite dose c'est bien. Il faut dire qu'une trop grande bouffée d'amour maternelle a vite tendance à m'étouffer. Pour le moment, je suis là, main dans les poches, ne sachant pas trop où aller. À je crois qu'il y a mon nom sur un ilot avec 4 autres postulants, @Brett, @Jules, @Mael et @Abigaëlle. Le nom de cette dernière ne m'est pas inconnu. Elle m'a parlé via les réseaux sociaux il y a quelques jours. J'ai même eu l'impression qu'elle m'a fait un peu de charme… Après, je suis comme Ulysse qui ne cède pas facilement à l'appel des sirènes. Je vais attendre de voir. Je me suis très certainement fait des idées. C'est peut-être juste comme ça qu'elle fonctionne. J'attrape un verre, je me sers ce qui semble être du thé glacé et patiente. Les autres ne devraient pas tarder. Tout ça s'annonce très intéressant.

Dans les coulisses bébé, j'y suis arrivé, c'est le grand soir et aujourd’hui je vais enfin savoir si je suis sélectionné ou si je retourne à Beverly hills. Une fourmilière, des va des viens, j'ai du mal à repérer les potentiels candidats jusqu’au moment où une personne de la production me demande d’ouvrir la lettre du proprio, je comprends tout de suite que le jeu commence, l’adrénaline commence à monter, je regarde sur ma droite et trois mecs sont assis à mes côtés. Je sautille sur ma chaise. « Mes bébés que le jeu commence » Je me frotte les mains tout en me regardent dans le miroir. 《Nomination bang-bang》 pointe @côme.《 Bangbang》 pointe @loen 《bangbang》 pointe @shadi. Regarde autour de moi. « Où est mon styliste ? » Fixe un membre de la production puis repose mon regard sur les mecs. «Les potos faut qu'on soit grave stylė ce soir ! »  La bouche grande ouverte, sourire, dents bien blanche, il ne me manque qu'une tenue chacheuse.

J'essaie consciencieusement de ne plus triturer le bas de mon tee shirt, qui semble peu à peu s'effriter. Déjà qu'il avait naturellement des trous, pour le style, alors là, je risquais de le transformer en lambeaux. Heureusement, je portais un débardeur noir en dessous, manquerait plus qu'on en voit plus que ce que je voulais montrer pour un premier soir. J'ai brûlé un cierge en partant de la maison, et le seigneur il m'a montré la voie, oui. Il m'a expliqué à qui j'allais être confronté. Une fée, un homme défiant les marées, un père de famille... et non, je vous jure, j'ai pas tiré ces infos des réseaux sociaux, non non, c'est le seigneur tout puissant qui me les a montré. J'ai les yeux ouverts maintenant. Je suis prêt à affronter feu et flammes. Glissant ma chaine autour de mon cou, croix noire, j'arpentais les couloirs de la production, le regard vide comme à mon habitude. Une lettre m'avait été attribuée, des amis, des ennemis. Je savais que ça m'importait peu tout ça. Ce qui m'importait, c'était la clairvoyance, pouvoir lire parmi les visages, les ondes qu'ils renvoyaient. Mon temple, c'est mon refuge. Cette aventure, elle allait me sortir de toutes ces habitudes qui forgent mes croyances quotidiennes. Un des gars qui se trouvait non loin de moi (@Adrien) faisait genre de me tirer dessus, et je souriais un peu ironiquement. « Si tu crois que j'ai peur de la mort, tu te trompes... » Ouais, je prenais ça un peu trop littéralement, comme tout d'ailleurs, alors qu'un fin sourire tirait mes lèvres. J'étais pas le gars le plus expressif, mais j'aimais bien l'humour noir. Je me dirigeais vers le miroir où il se trouvait, posant ma paume sur son épaule alors que je murmurais un petit « Cela dit, j'suis pas certain que tu serais du genre à appuyer sur la détente. » Plutôt le genre de gars à parler beaucoup, pour pas dire grand chose. Peu importe ce que l'on me dira cela dit, Satan savait mieux.

Agitant son éventail, lunettes de soleil bien en place, Bianca pénètre enfin dans les coulisses. Elle avait quitté la canicule de l’Ouest californien il y a une semaine, direction New-York pour ses dernières représentations à Broadway. Pas plus tard qu’hier soir la belle blonde jouait sur les planches devant des milliers de spectateurs qui avaient eu vent de la qualité du spectacle proposé grâce aux différentes critiques publiés dans la presse new-yorkaise ou diffusées à la télévision et sur internet. Vous ? Tenez ! Elle tend son gobelet Starbucks vide à une maquilleuse qui le prend, gênée et n'osant pas la contredire. La blonde s'avance jusqu'à la table de l'ilot cinq, celui vers lequel on lui a demandé de se rendre. Elle regarde une toute dernière fois son téléphone portable, envoyant un selfie à sa mère, destiné à son fils Carl qu'elle ne verrait plus pour toute la durée de l'aventure. L'appareil de communication est remit sans plus tarder à un membre de la production qui la convie à venir prendre place sur une chaise à son nom.

Bianca s'installe sans dire mot et regarde, à travers ses lunettes de soleil, la personne qui va la coiffer. Vous comptez faire quoi là ? C'est bien stipulé dans mon contrat : je refuse qu'on touche à mes cheveux. Je n'ai qu'un coiffeur, et il est à Los Angeles. Donc rangez vos ciseaux mademoiselle vous serez gentille, et allez me chercher un verre. Bianca lui lance un sourire insistant avant d'ôter sa paire de lunettes de soleil. La coiffeuse s'en va, la laissant seule avec la lettre écrite par Georges. Une maquilleuse vint faire quelques retouches avant de se faire renvoyer à son tour. Lâchant un soupir après que la coiffeuse ne lui ai apporté son verre de Gin, Bianca quitte sa chaise pour retourner à son îlot, adressant un clin d'oeil à une des caméras déjà présente dans les coulisses. Une vraie fourmilière ici, au final pas si différente que les rues de New-York, là, dehors.

Une rouquine s'interpose entre elle et la table de l'îlot 5. Ah, c'est vous Marie-Claude ? Désolée, je ne vais pas avoir besoin de vos services, je... Elle touche du bout des doigts la première robe qu'elle voit sur le portique à côté d'elle, promenant son regard sur les autres cintres, ... une seule de mes robes coûte plus cher que toutes celles-ci réunies. Allez, je me doute qu'être "styliste" dans cette émission n'est pas le job de vos rêves mais une femme après cinquante ans ne devrait pas faire la fine bouche. Souriez ! Tapotant l'épaule de la dame rousse, Bianca s'approche de son oreille pour chuchoter : par contre je vous souhaite bien du courage pour mettre en beauté tous ces... gens. Petit clin d'oeil avant de retourner à ses occupations, adressant par la même occasion un sourire discret au petit @Adrien qu'elle aperçoit au loin.

La voilà devant son îlot, à priori elle est la première arrivée. Elle parcours les noms des candidats qui ne vont pas tarder à la rejoindre : @Bloom, celle qui n'a pas beaucoup d'humour et qui a été dévoilée comme étant la première candidate sélectionnée ; @Addison, le mec en mal de buzz qui s'amuse à clasher sur les réseaux et @Gabriele, le beau gosse séducteur qui lui a déjà tapé dans l'oeil. Tout un programme !

« C’est ici que nos chemins se séparent, frérot. Je compte sur toi pour mettre le paquet niveau intégration. La première impression est essentielle pour réussir son intégration en cas de sélection ! » Une bise sur les deux joues d’un @Côme qui s’apprête à voler de ses propres ailes, un ébouriffage de cheveux dans les règles de l’art, une petite fessée et me voilà lancé vers l’avant. Mes prunelles ne cessent de se balader, de passer d’un visage à l’autre pour les jauger du regard sans aucune forme de jugement. Il ne s’agit pas de critiquer leur style ou de grimacer en me demandant ce que je fais là parce qu’un tel a levé les yeux au ciel ou employé un terme dépassé de date. Voyez plutôt cela comme une prise de température, la prudence est de mise. Tel le caméléon, je compte bien trouver un petit groupe de candidats avec qui pouvoir m’exprimer librement, sans avoir à craindre une réaction disproportionnée. Un dernier regard en direction de @Côme et mes pas me mènent finalement à cet ilot que je devine être le mien. Trois autres noms pour autant de personnalités différentes. J’ai hâte de les découvrir, je suis là pour cela. Pour jouer, bien-sûr, mais surtout pour m’amuser et repousser mes limites au contact d’une fournée de tempéraments et de parcours hétérogènes. Il y a @Bloom dans un premier temps, brunette dont je me souviens pour nos discussions échangées autour d’un bestiaire digne des histoires les plus effrayantes. « Le loup est donc véritablement dans la bergerie. Félicitations pour ta sélection ! Addison, enchanté de pouvoir officiellement faire ta connaissance. » Je pourrais lui tendre la main mais nous, les français, et encore plus les sudistes, nous aimons le contact. Je me penche donc pour lui faire la bise. « Excuse-moi, je ne t’ai même pas demandé l’autorisation avant de te faire la bise… » Le respect des autres m’est précieux. Mon attention se porte ensuite sur @Bianca qui m’est familière également. Les réseaux sociaux sont plus utiles qu’on ne le croit. « Hans Zimmer ! Toi et moi on s’apprête à partager une amitié formidable, je le sens ! » Je tapote la pointe de mon nez en esquissant un sourire espiègle. « Bianca, c’est ça ? On se fait la bise ? » Toujours demander avant d’agir. Et puis @Gabriele, l’ultime membre de ce quatuor, la cerise sur le gâteau. « Je ne suis surement pas le premier à te demander mais… As-tu d’autres photos de ton petit garçon ? Il est trop chou ! » Mes prunelles se perdent sur @Violette sans trop savoir quoi faire ensuite.

Un membre de la production s'approche de moi et commence à me montrer plusieurs tenues, mais un certain @Shadi oui j'ai regardé son prénom sur l'îlot, lui, il a du répondant, je kiff. «La mort ? Non… » Regarde le bonhomme avec les yeux grands ouverts. « Mais de moi oui ! » J’éclate de rire, puis retourne mon regard vers le styliste qui semble perdre patience et engage la conversation « Tu sais, j'ai étudié la saison dernière comme un dingue, ici, tu as le futur vainqueur d'Omb ! » Une main vient se poser sur mon épaule, les mecs ne lâchent pas l'affaire. Je regarde ses doigts sur mon épaule, puis il s'approche de moi pour me parler. Le mec est très premier degré. « Shadi ? C'est ça ? » Je me lève. « Tu n’as pas la moindre idée de ce que je suis capable » Je sens sa respiration, il va me frapper et je n'ai pas envie de me faire casser la gueule à la télé. J’éclate de rire. « Hahahah frère, tu me fais kiffer » je retourne m'asseoir et croise le regard de @Bianca une fan en sueur qui me harcelait depuis quelques jours sur les réseaux sociaux.

Je range mon téléphone dans ma poche, scrutant une dernière fois s'il y a quelque chose de nouveau, le scellant ensuite pour la soirée. Les instructions semblaient claires sur le email, mais une fois sur place, c'est le chaos total. Dans ce building où toutes les abeilles sont au travail, je n'aperçois pas la reine à l'horizon. Étrangement, dans ce désordre, je parviens à passer les sections hair and make up, puis le volet stylisme, tout ça en légèreté. Au fond, je me demande si ça n'a pas un lien avec vous savez quoi, à moins que vous ne sachiez pas quoi. Ça aura peut-être eu du bon de déballer cette dite info aux castings dès le début, pour se mériter un traitement plus délicat dans les coulisses. Bien que j'ai mentionné être simple et pas du genre à attirer l'attention sur moi avec une tenue, la douce styliste a cru bon me faire enfiler ça, m'affirmant avec une conviction inébranlable que c'était parfait pour ma silhouette. Si elle le dit. Une fois les étapes préliminaires éteintes, on me dirige vers un îlot, sur lequel repose un petit mot de notre cher Proprio. Je prends soins de me concentrer sur ces mots, alors que ma concentration est rompue et que mon regard se dirige rapidement sur @adrien et @shadi qui siégeaient tout près. J'en comprends que certains n'ont pas visité le coin beauté avant de rejoindre l'îlot. Le premier, s'amuse à me bangbang, son visage illuminé par l'effervescence des coulisses. J'affiche un air plutôt confus, n'étant pas encore empreint de l'exaltation de la soirée. Je laisse les autres interagir en premier, question d'examiner vers où cette discussion se dirige. Le brun d'à côté prend aux mots les phrases précédentes, alors que j'accroche plutôt à sa demande de styliste. En effet, qu'on lui refile d'autres fringues immédiatement. Le faciès immobile, rien ne transparait. Je balaye du regard la pièce, alors que je reconnais quelques uns d'entre eux, leur page RS ayant rencontré la mienne récemment.

Le géant d'1m89 s'assoit à sa place attribuée après un détour au buffet pour se servir deux hamburgers dans une assiette. Il a l'air apathique d'un point de vue extérieur, la posture nonchalante, avachi en avant les cuisses écartées et la bouche remplie de cet hamburger qui manque de goût, lisant de façon distraite la note laissée. Ça a beau s'activer autour de lui, il a l'air complètement déconnecté, presque désintéressé. Ça ira mieux quand il aura l'estomac plein. Pour l'instant il l'est à moitié, interrompu dans son repas par une jeune femme de la production. Ses yeux se relèvent après avoir entendu son nom être scandé plusieurs fois. « Hmm ? » Difficile de prononcer autre chose la bouche pleine. Il avale, se redresse alors qu'elle lui explique qu'il doit se préparer. « Ah ? C'est pas bien comme ça ? » Dans son jean basique et son tee-shirt blanc, tout ce qu'il y a de plus simple. La sauce tomate à la bouche en moins et c'est parfait, non ? Apparemment non puisqu'elle entreprend déjà d'utiliser ses pinceaux pour enlever les vilaines cernes qu'il a sous les yeux. Mais il en a pas besoin Gabriele. Il est très bien comme il est, avec ses grosses cernes, les traits fatigués marqués et toutes ses imperfections sur son visage. « Non » il grogne gentiment mais fermement. Sa vision de l'homme, elle est biaisée depuis petit. L'homme doit être fort, costaud, protecteur... et dans tout le panel qui doit définir l'homme viril, il ne porte pas... de maquillage. Il a grandi en suivant cet idéal et s'il n'a que faire de ce que font les autres, c'est autre chose quand il s'agit de lui. Elle insiste la bougre et se voit devenir plus ferme, la voix qui s'emporte, les sourcils qui se froncent. « Ca. Ira. » Ses yeux revolvers s'adoucissent lorsqu'elle se recule, trouvant autre chose pour l'occuper.   « Est-ce que tu peux me trouver quelque chose à mettre ce soir à la place ? » Genre vraiment n'importe quoi. Il est pas difficile le Gabriele et il lui fait confiance, plus à elle qu'à lui-même pour le coup. La mode, c'est pas vraiment son truc. Il a quand même quelques costumes qui lui sied à merveille, italien oblige. Mais vraiment, c'est pas un domaine qui l'a un jour intéressé. Elle capitule, disparaît et il souffle avant de reprendre son hamburger là où il l'avait laissé. Le timing est parfait lorsqu'un garçon vient à lui, juste quand il a terminé son deuxième hamburger. (@Addison) « Hm ? » Une nouvelle fois il relève le regard, mettant son poing devant sa bouche pour avaler la dernière bouchée avant de répondre en se levant de sa chaise. « Pardon » Il a beau être bourru Gabriele, il a été bien élevé et sait quand même se tenir. Il s'essuie la bouche avant de perdre cet air ronchon naturel pour aborder un franc sourire. C'est facile de le faire sourire, suffit juste de lui parler de ses gosses. « Ouais j'ai.. » automatiquement il avait entrepris de fouiller dans sa poche avant de se souvenir qu'il n'avait plus son téléphone. « En fait j'ai juste cette photo » la seule qu'il avait imprimé en petit histoire d'avoir quelque chose. Le reste, c'est à la maison, dans des albums souvenirs ou bien sur son portable. Triste. « mais ce sont des vieilles photos, le petit a 5 ans et le plus grand a 10 ans maintenant. Et moi 32 ans et tout ridés » il lâche pour la vanne, peu soucieux d'en avoir, le sourire présent et surtout, son accent italien bien prononcé après avoir sorti une phrase plus longue.